mardi 31 juillet 2007

Retour à l'expéditeur pour l'UDC

En marge de la campagne de l'UDC et de ses envois tous-ménages, il est bon de lire cette opinion, parue dans le Temps:

http://www.kaleidoscopeiow.co.uk/Boomerangs/boomerangLeft.jpg

Absente du Grütli, mais présente dans les boîtes aux lettres, ainsi peut-on résumer la position de l'UDC à l'occasion de la fête nationale. Si les citoyennes et citoyens critiques envers la politique et les méthodes des amis de Christoph Blocher savaient s'organiser, certaines opérations de marketing a priori fort habiles pourraient se retourner contre le parti, passé maître dans ce genre d'exercice. Il en va ainsi pour le courrier tous-ménages expédié à l'occasion du 1er Août afin de récolter des signatures pour l'initiative populaire demandant l'expulsion des délinquants étrangers. On sait que l'UDC a reçu à cette fin une contribution d'un sponsor romand, aussi anonyme que généreux. Cela pourrait ne pas suffire, si tous ceux qu'indispose cette démarche se donnaient le mot.

C'est la NZZ am Sonntag qui lève ce lièvre dans sa dernière édition. Les esprits malins appellent d'ores et déjà à bien renvoyer à l'UDC son courrier pré-affranchi, mais avec un formulaire vierge de toute signature. Il en coûterait au parti de 70 à 80 centimes par envoi. Si les 4,5 millions de ménages ayant bénéficié des sollicitations de l'UDC suivaient ce conseil, la facture se monterait à 3,6 millions de francs pour le parti. Et cela sans récolter beaucoup de signatures supplémentaires. Le geste généreux du sponsor anonyme, qui a déboursé 500000 francs pour permettre à l'UDC d'exprimer de la sorte son patriotisme, pourrait en fin de compte se révéler coûteux pour son bénéficiaire. La Poste, sans doute, ne s'en plaindrait pas.

D.S. Miéville, Berne
Mardi 31 juillet 2007

Jusqu’où laisserons-nous aller?

AFFICHES DE L’UDC

L'image “http://members.lycos.nl/kreeft92/hpbimg/wol%20wel.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

Je suis totalement outré par la dernière affiche d’un parti suisse connu pour son ouver­ture d’esprit et son raisonne­ment profond… qui, afin de promouvoir sa dernière initia­tive, représente trois moutons blancs expulsant hors de la Suisse un mouton noir.
Cette affiche scandaleuse vient s’ajouter à une liste s’agrandis­sant chaque année. Il me semble que les bornes sont dépassées depuis longtemps et qu’il est temps de mettre fin à ces images aussi insultantes envers les étrangers que simplificatrices.
Nicolas Füllemann,
Cossonay
Dans le courrier des lecteurs du 24 Heures

L­e «f­aux m­endiant » a u­ne h­istoire

L­’abuseur d­e l­’aide s­ociale e­st d­evenu u­ne s­tar d­e l­a c­ampagne é­lectorale. P­our l­’historien J­akob T­anner, c­ette f­igure, r­éelle e­t f­antasmée, a f­ait s­on a­pparition e­n S­uisse d­urant l­es a­nnées 1­980.

Le s­oufflé n­’est p­as r­etombé. A­u c­ontraire, i­l c­ontinue d­e g­onfler.
L­’abuseur d­e l­’aide s­ociale, d­éjà a­u c­oeur d­e l­a v­otation s­ur l­’assurance i­nvalidité (A­I), o­ccupe t­oujours l­e d­evant d­e l­a s­cène. B­ouc é­missaire d­es é­lections f­édérales d­e c­et a­utomne, i­l f­ait s­e r­envoyer d­os à d­os c­eux q­ui, a­ngéliquement, n­e c­roient p­as à s­on e­xistence e­t c­eux q­ui, l­ucrativement, e­n f­ont l­’ennemi n­uméro u­n d­e l­a s­écurité d­u p­ays.
C­e week­e­nd e­ncore, l­’abuseur a f­ait p­arler d­e l­ui: d­e n­ouvelles v­oix s­e s­ont é­levées p­our a­ssou-plir l­a p­rotection d­es d­onnées f­iscales d­es c­lients d­es s­ervices s­ociaux. N­otamment d­ans l­a S­onntagsZeitung, c­elle d­e W­alter S­chmid, l­e p­résident d­e l­a C­onférence s­uisse d­es i­nstitu-tions d­’action s­ociale. Le s­ocialiste Pierre­Y­ves M­aillard, c­hef d­e l’A­ction s­ociale d­u c­anton d­e V­aud, s­’est a­ussi d­it f­avorable à u­n a­ccès f­acilité à c­ertaines d­onnées. H­istoire d­e d­ébusquer l­es a­buseurs. M­ais d­’où v­ient l­e f­raudeur? I­ntervie w d­e l­’ h­isto-rien J­akob T­anner, p­rofesseur à l­’Université d­e Z­urich e­t m­embre d­e l’ex­c­ommission B­ergier.

– Q­uand l­’abuseur d­e l­’aide s­ociale a-­t-­i­l f­ait s­on c­oming o­ut m­édiatique e­n S­uisse?
– C­ette f­igure e­st a­pparue d­ans l­es a­nnées 1­980 et 9­0, l­ors d­e l­a f­ocalisation s­ur l­a p­olitique d­’asile. I­l y a b­ien s­ûr d­e v­rais a­buseurs, m­ais l­e d­iscours a v­ite e­mprunté s­a p­ropre d­ynamique. A­vant c­ette p­ériode, o­n s­e c­oncentrait s­ur l­’immigration d­es t­ravailleurs é­trangers, q­ui «v­olaient » l­e t­ravail d­es S­uisses.
C­e f­ut l­e c­as d­urant l­’ère S­chwarzenbach, l­es a­nnées 6­0.
A­utrement d­it – e­t c­’est l­à l­e p­aradoxe – l­es p­remiers m­outons n­oirs, l­es t­ravailleurs é­trangers, o­nt l­argement c­otisé à l­’aide s­ociale. P­uis, l­a s­ituation s­’est r­enversée: o­n s­oupçonne c­eux q­ui n­e t­ravaillent p­as d­e r­ecevoir d­es p­restations i­llégales.
– P­ourquoi c­ette é­volution?
– U­ne d­es p­réconditions à l­’apparition d­u m­outon n­oir d­e l’a­ide s­ociale e­st p­récisément u­n E­tat s­ocial f­ort. C­e q­ui n­’était p­as l­e c­as d­e l­a S­uisse d­urant u­ne b­onne p­artie d­u X­Xe s­iècle. D­urant l­es a­nnées 1­950, l­es r­entes d­e r­e t­raite é­taient f­aibles e­t l­es e­ntreprises s­urveillaient s­trictement l­e d­euxième p­ilier. E­t c­e n­’est q­u’à p­artir d­e 1­976 q­ue l­es s­alariés o­nt d­û s­’affilier à l­’assurance c­hômage. D­ans l­es a­n-nées 6­0, l­es p­restations s­ociales s­e s­ont é­largies. M­ais o­n o­bservait d­avantage l­es a­bus d­ans l­es a­utres p­ays, n­otamment e­n I­talie. E­nsuite, v­ers 1­980, e­st a­pparue u­ne n­ouvelle c­onception d­e l’i­ndividu. S­tipulant q­ue c­hacun d­oit s­e p­rendre e­n c­harge.
– L­a f­igure d­e l­’abuseur n­’a d­onc p­as t­raversé l­es s­iècles?
– T­elle q­u’on l­a c­onnaît a­ujourd’hui, n­on. M­ais c­er t­ains s­téréotypes s­ont t­rès v­ieux: a­u M­oyen A­ge, o­n d­istinguait d­éjà l­es v­rais m­endiants d­es f­aux.
L­es p­remiers p­âtissant d­e l­a m­alhonnêteté d­es s­econds.
D­’autres g­roupes s­ociaux o­nt é­galement é­té a­ccusés d­e s­’enrichir s­ur d­es f­rais d­e l­a «c­ommunauté n­ationale »; p­ar e­xemple, o­n a­ccu­sait l­es J­uifs d­e f­aire d­e l­’argent s­ur l­e d­os d­es S­uisses.
– P­ourquoi c­e t­hème d­e l­’abus est-­i­l r­abâché p­ar d­es p­artis c­omme l­’UDC?
– L­’UDC a l­ongtemps f­ocalisé s­on d­iscours c­ontre l­’Europe. O­r l­e p­arti n­’est p­lus a­ussi s­oudé s­ur c­ette q­uestion, c­ertains m­embres a­yant d­es i­ntérêts c­ommerciaux a­vec l­’UE. D­epuis q­uelques a­nnées, l­’UDC a c­hoisi l­a s­écurité i­ntérieure c­omme t­hème. L­e 1­1 s­eptembre 2­001 a r­enforcé c­e d­iscours.

V­ALENTINE Z­UBLER B­ERNE
Un article paru dans 24 Heures

dimanche 29 juillet 2007

Dès lundi dans vos boîtes à lettres ...

http://lemaninblack.bleublog.ch/files/images/2007/7/mob459_1184341206.jpg

... l'initiative de l'UDC, distribuée dans chaque ménage, grâce à la générosité (500'000 CHF) d'un anonyme entrepreneur romand.

Pourquoi certains jeunes Kosovars dérapent en Suisse

«Le Matin Dimanche» l'a constaté sur place: la délinquance des jeunes Kosovars n'a pas l'origine culturelle que lui prêtent les théories populistes. Pourtant, les problèmes existent en Suisse, où des faits divers impliquant des adolescents albanais sont relayés dans les médias. Pourquoi cette rupture? Des spécialistes suisses et kosovars répondent.

Une série de faits divers impliquant
des jeunes Kosovars ont été médiatisés
ces dernières années. Toutefois,
seule une petite minorité d'adolescents
albanais pose problème

C'était il y a quelques années, lors d'un congrès en Suisse. Fëllëza Kadiu, juge pour mineurs au Kosovo, prenait de plein fouet les propos d'une homologue helvète. «Ces jeunes Kosovars délinquants, on ne sait plus quoi en faire. Et vous?». La magistrate albanaise a tiqué, puis répondu: dans la province sous protectorat international, la délinquance des mineurs n'est pas pire qu'ailleurs.

Ce fait, «Le Matin Dimanche» l'a constaté lors d'un reportage publié il y a deux semaines. Malgré un taux de chômage avoisinant les 60%, la province parvient à juguler sa délinquance juvénile, avec l'aide des ONG. Clé de cette maîtrise, entre autres: le fonctionnement clanique de la société, qui induit une régulation sociale. «C'est difficile d'être un délinquant au Kosovo. On est vite remis à l'ordre par un oncle ou un voisin», confirme Baton Haxhiu, journaliste à Pristina et intellectuel de renom.

Perte du réseau social
De quoi ébranler la théorie de «violence d'origine culturelle», brandie par les populistes suisses après chaque fait divers. Ces derniers existent pourtant, impliquant des jeunes Kosovars. Des cas retentissants de viols collectifs et de profanation d'église ont été médiatisés ces deux dernières années en Suisse alémanique. Une minorité d'Albanais est concernée. Mais si le problème n'est pas culturel, d'où vient-il?

Il est une conséquence de la «situation migratoire», pour employer un terme sociologique. Les familles qui émigrent en Suisse perdent leur réseau social fort. «L'immense majorité des Kosovars établis chez nous vient de la campagne, où ils vivent parfois à vingt ou trente dans deux ou trois maisons», rappelle Ueli Leuenberger, conseiller national Vert à Genève et fondateur de l'Université populaire albanaise. «Chez nous, ils se retrouvent catapultés dans une société où la famille, c'est papa, maman et les enfants.»

Conséquence: le clan disloqué ne peut plus jouer son rôle de régulateur, selon Baton Haxhiu, qui a vécu quatre ans près du lac de Bienne: «Chez vous en Suisse, on n'a pas peur du clan, mais de la loi. Certains jeunes originaires du Kosovo se disent peut-être: «Ce n'est pas grave si je fais des bêtises, personne ne me connaît.»

Image du père écorchée
Pilier de la société, l'image du père est également écorchée par la migration. «Contrairement aux Portugais et aux Espagnols, les Kosovars de Suisse ont vécu un regroupement familial tardif, après dix ou vingt ans», explique Ueli Leuenberger. «Tant qu'il vit ici et sa famille au Kosovo, le père est assimilé au Père Noël qui distribue toutes les richesses.» Son véritable statut en Suisse, souvent peu enviable, est découvert brutalement par les enfants lors du regroupement. «J'ai assisté à des scènes très dures, des adolescents disant à leur père: «ça fait vingt ans que tu es en Suisse, regarde comment tu vis!», raconte Ueli Leuenberger. Dans une communauté où la relation père-fils est sacrée, ces réactions font mal à l'autorité parentale.

Une situation exacerbée par la prise de pouvoir de l'enfant sur ses parents, du fait qu'il maîtrise mieux la langue et s'intègre plus facilement. «Je discute souvent ici avec des parents kosovars complètement perdus», confirme l'animateur des «Zèbres» Jean-Marc Richard, qui était au Kosovo avec Terre des hommes et «Le Matin Dimanche». Et qui dit parents perdus et perte d'autorité, dit risques de dérapage accrus pour l'adolescent.

S'il est lié à la migration, le problème est également socio-économique. Car le jeune se retrouve confronté à notre société de consommation, et au mirage d'une «vie facile» incompatible avec son statut social. «J'ai rencontré un jeune Kosovar à Valmont (ndlr: centre de détention pour adolescents du canton de Vaud)», se souvient Jean-Marc Richard, qui interviewe des ados pour son émission. «Il m'a raconté qu'il était arrivé ici, qu'il avait vu l'argent, les bagnoles. Il voulait tout, et tout de suite. Incapable de satisfaire ses besoins légalement, il a commencé à voler.» La dérive a lieu en groupe, souvent. «Héritage du clan, la bande compense un manque de statut social», relève Olivier Guéniat, chef de la police de Sûreté neuchâteloise. «Certains jeunes ont ainsi l'illusion d'exister, et cela devient vite la loi du plus fort. Mais les Kosovars n'ont pas l'exclusivité de ce type d'engrenage.» Ce faible statut social hérité de parents peu éduqués, la deuxième génération devrait pouvoir le combler par l'école. Une gageure, selon Philippe Wanner, professeur de démographie à l'Université de Genève. «Les jeunes Kosovars de 20-25 ans souffrent d'un fort déficit d'éducation». Ainsi, rares sont ceux qui vont plus loin que l'école obligatoire. Et pour ceux qui cherchent ensuite à s'intégrer professionnellement, la discrimination à l'embauche a été prouvée il y a quelques années. «A formation égale, les jeunes des Balkans arrivent moins bien à faire valoir leurs acquis», note Philippe Wanner. «On soupçonne que la discrimination est encore plus forte aujourd'hui, à cause de la stigmatisation.»

Communauté désunie en Suisse
Pour faire face à ces problèmes, la communauté kosovare de Suisse, plutôt désunie, semble peu armée. Tirant parti de son expérience, Jean-Marc Richard ébauche des solutions. «Il faudrait mettre en place un système de «grands frères» comme dans les banlieues françaises, qui aideraient ces jeunes à prendre place dans la société. Il faudrait aussi donner des moyens à la société civile. Je lance un appel aux jeunes Kosovars bien insérés pour qu'ils montent des projets d'intégration.»

«Le fait divers n'est pas emblématique d'une situation»

«Le fait divers n'est pas emblématique d'une situation», rappelle Olivier Guéniat, chef de la police de Sûreté neuchâteloise, à propos des délits médiatisés impliquant des adolescents kosovars. Pourtant, les statistiques de la délinquance ne montrent-elles pas une surreprésentation des jeunes originaires des Balkans? «Non. Ces chiffres doivent être calculés en fonction de l'importance démographique de la population. Si l'on prend le cas de Neuchâtel, on constate que les catégories d'étrangers les plus représentées sont d'abord les Français et les Portugais, les Italiens, puis les ressortissants de Serbie et Monténégro et les Espagnols. Cela correspond à la proportion de ces populations dans le canton.» Choqué par la proposition de Christoph Blocher de renvoyer au pays les mineurs délinquants avec leur famille, Olivier Guéniat met en garde contre une utilisation abusive des chiffres de la délinquance. «Le mode de saisies des données varie selon les cantons. Une uniformisation est en cours à l'Office fédéral des statistiques. Nous y verrons plus clair en 2010.»


vendredi 27 juillet 2007

Une vie en danger

Il était une fois une gentille famille – papa, maman et leurs trois enfants – que la guerre avait jetée loin de son pays… Trente ans de travail, une maison, le tout anéanti en un jour!
Ce ne sont pas des voyous, ils sont normaux, voudraient bien travailler… mais ils viennent du Kosovo!


M. Blocher et compagnie ont décidé, dans leurs bureaux, de les renvoyer manu militari «chez eux», où leur vie est réellement en danger.
Vous connaissez l’histoire de Ponce Pilate? Allons, debout, gens de bonne volonté, ne nous lavons pas les mains devant pareille iniquité.
Je sais, c’est la période des vacances (Berne le sait aussi), et cette pauvre gentille famille ne s’appelle pas Hallyday…
Nicole Musy,
Moudon

Un courrier de lecteur paru dans le 24 Heures

Aide sociale: traque aux abus

Les policiers souhaiteraient pouvoir informer l'aide sociale lorsqu'ils soupçonnent un éventuel abus. Ils demandent pour cela une levée de la protection des données, a indiqué la Fédération suisses des fonctionnaires de police (FSFP).

[ats] - Le président des commissaires suisses à la protection des données, Bruno Baeriswyl, ne s'est pas montré réticent à une telle mesure. "Il est envisageable de définir dans quelles conditions il serait possible de transmettre certaines informations."

Mercredi, l'UDC zurichoise avait lancé le débat en demandant à ce que les fonctionnaires responsables de l'asile soient mieux informés sur d'éventuels abus. Jeudi soir, l'émission "10 vor 10" de la télévision alémanique avait rendu public le cas d'un trafiquant de drogue à l'aide sociale qui possédait malgré tout deux BMW.

Une info de l'ATS, sur bluewin.ch

Demandes d'asile: hausse

Le nombre de demandes d'asile déposées de janvier à juin s'est élevé à 5372, soit une hausse de 12,5% par rapport à la même période en 2006. Cette augmentation s'explique notamment par des arrivées importantes de Roms de Roumanie (525 demandes).



Demandes d'asiles et admissions provisoires (source OMD)

[ats] - Une grande partie de ces personnes sont toutefois déjà rentrées dans leur pays, a indiqué l'Office fédéral des migrations. Durant le premier semestre, le total des personnes en procédure, en phase de renvoi ou admises à titre provisoire, a reculé de 2264 unités pour s'établir à 42'605.

À fin juin 2007, 6406 personnes figuraient dans le processus "exécution du renvoi", soit 2894 de moins qu'un an auparavant. Parmi elles, 4391 (-30,8 %) faisaient l'objet d'une démarche visant à leur procurer des papiers d'identité.

jeudi 26 juillet 2007

«Adem n’a pas trahi»

A quelques exceptions près, les révélations de Philippe Leuba sur le passé de l’ex-employé communal n’ont pas entamé sa popularité. Dans le village, ce sont les méthodes du conseiller d’Etat qui sont critiquées.



SOLIDAIRES Comme un village résistant à l’envahisseur,
Bassins fait bloc derrière son ex-employé communal Adem Salihi.
Et peu importe l’aide au retour touchée il y a sept ans.
BASSINS, LE 25 JUILLET 2007


Mercredi, 12h30, place de la Couronne à Bassins. Le soleil de midi inonde la place vide. Pas un chat dans la rue principale de la bourgade (1047 habitants en 2006) qui domine La Côte. Seul le glouglou de la fontaine communale résonne. A croire que les révélations faites la veille par Philippe Leuba sur le passé d’Adem Salihi ont plombé l’ambiance.

Une impression qui se dissipe sitôt franchie la porte de la boulangerie. Derrière son comptoir, Pierrette Ballif fulmine et n’a qu’une chose à dire: «Ici, tout le monde est très fâché.» Ah bon, contre Adem? «Non, contre les journaux qui ont dit qu’il avait menti.» L’aide au retour de 2400 Deutsche Mark (1600 francs), touchée il y a sept ans par l’employé kosovar pour refaire sa vie dans son pays, ne change rien. Adem doit rester ici, point barre. «C’est scandaleux, poursuit l’employée de la boulangerie qui compte le sans-papiers parmi ses clients. Je peux vous dire que je n’ai pas affiché la manchette du Matin aujourd’hui (n.d.l.r.: elle titrait Le Kosovar Adem avait menti) et qu’ici, tout le monde le soutient à fond.»

Comme un complot
Quelques mètres plus loin, les chaises en aluminium de l’Auberge de la Couronne étincellent sur la terrasse déserte. A l’intérieur, on déguste le plat du jour à cinq tables. Ce mercredi, c’est rôti de porc, pommes sautées et brocoli. Au menu des conversations, Paléo et retour de vacances. Adem Salihi, vous connaissez? Les visages se ferment. Oui, certains le connaissent mais ne veulent pas parler. «Ça suffit», nous intime-t-on sèchement.

Overdose de médias ou malaise face aux nouveaux éléments amenés la veille par Philippe Leuba? Rien ne filtre, mais quelques-uns admettent avoir mal vécu ces révélations: «Il a triché et doit être puni», nous lance-t-on. Attablé en retrait, Gilbert Rodriguez vient tout juste de terminer l’article consacré à l’ex-employé communal. Il est loin de partager l’avis selon lequel Adem Salihi doit être puni. Non, il ne se sent pas trahi. Il continuera à soutenir celui qui lui a rendu de nombreux services, même si «certains changeront sans doute leur fusil d’épaule». D’ailleurs, il connaît bien Adem. Masseur médical, il lui a remis l’appartement où il tenait son cabinet il y a cinq ans. «Je trouve toute cette histoire d’aide au retour bizarre et je ne comprends pas pourquoi elle sort maintenant. C’est comme s’il y avait complot.»

On n'aurait pas fait tant d'histoires pour un riche
Complot, excuse bidon, moyen de justifier une décision absurde: les qualificatifs fusent pour expliquer la décision de Philippe Leuba de ne pas transmettre le dossier du Kosovar à Berne. Et peu importe si le document exhibé par le nouveau chef du Département de l’intérieur condamne leur protégé: «On n’aurait pas fait tant d’histoires pour un riche arabe désireux de venir vivre en Suisse», lâchent devant leur maison Claude et Suzanne Soupart.

Installé dans la bourgade depuis dix ans, le couple soutient lui aussi Adem. Claude Soupart a même écrit personnellement à Jean-Claude Mermoud, alors en charge du dossier, pour plaider le cas. Sans succès. «M. Mermoud n’a rien voulu savoir.»

Un article de 24 Heures

Pinaillage juridique

Sens politique, «pinaillage» juridique. Parce que les deux traits sont au carquois personnel de Philippe Leuba, l’aide au retour touchée par Adem Salihi (24 heures d’hier) a finalement été exhumée. Explications.

Il s’y était engagé. Dès sa prise de fonction, le nouveau chef du Département de l’intérieur a demandé au Service de la population (SPOP) des vérifications. Notamment sur le fameux article 13?f de l’Ordonnance d’application de la loi sur le séjour des étrangers. Question: que sont exactement ces «cas de rigueur», qui permettent des demandes de régularisation exceptionnelles? C’est le seul trou de souris encore ouvert au Kosovar de Bassins.

Première réponse du SPOP. Dans les documents, il y a la demande de réexamen du cas Salihi, notamment en regard de la requête de divorce de sa femme. «J’ai voulu savoir s’il existait un arrêt de l’Office des migrations (ODM) ou du Tribunal administratif fédéral sur un cas semblable», explique Philippe Leuba. Remontée des questions à Berne, où leur précision oblige à un déficelage complet du dossier Salihi. C’est là qu’on découvre les 2400 DM versés en 2000. Dans la grande vague de leur retour après la guerre, plusieurs milliers de réfugiés en Suisse en avaient à l’époque bénéficié.

Mais pourquoi a-t-on su si tard? «Ce dossier est le mien depuis juillet, je ne m’exprime pas sur ce qui s’est passé avant», dit Philippe Leuba. Son prédécesseur Jean-Claude Mermoud est autour du Mont-Blanc, endroit où, même relayées par un SMS de sa femme, nos questions ne passent apparemment pas. Site de la demande initiale d’asile, Glaris avait peu de raison de se manifester. L’aide au retour était versée directement par la Confédération, le plus souvent sur place, à Pristina. Et l’ODM? «Dans les cas de réexamen, on ne regarde généralement pas tout le dossier, on se focalise sur les critères invoqués», répond le porte-parole Dominique Boillat.

Le plus vraisemblable, c’est que Vaud n’a pas su parce qu’il n’a pas assez demandé. A sa décharge, il avait peu de raison de le faire, Adem étant – déjà – hors des critères bernois. Mais il a fallu un changement de titulaire du dossier pour en être absolument certain.

LAURENT BUSSLINGER
COLLABORATION ANTOINE GROSJEAN

mercredi 25 juillet 2007

Adem Salihi

Le dossier d'Adem Salihi, l'ancien employé communal de Bassins (VD), ne sera pas transmis à Berne pour une demande de régularisation. Le conseiller d'Etat Philippe Leuba refuse de susciter de faux espoirs auprès du clandestin.

http://www.24heures.ch/var/plain/storage/images/contenus/editorial/articles/a_vaud/au_bout_du_rouleau_adem_a_pose_ses_outils/4132999-1-eng-GB/au_bout_du_rouleau_adem_a_pose_ses_outils_resize480.jpg

[ats] - "Cette demande de régularisation n'a pas l'ombre d'une chance de succès" a expliqué à l'ATS Philippe Leuba. "J'ai décidé de ne pas renvoyer son dossier à Berne après une longue instruction. J'en suis le premier désolé. J'avais dit que s'il y avait une petite ouverture, je la saisirais", a ajouté le conseiller d'Etat.
Avant de prendre sa décision, le nouveau conseiller d'Etat - entré en fonction en juillet - a demandé à "connaître précisément" la pratique de l'Office fédéral des migrations (ODM) et la jurisprudence en la matière du Tribunal fédéral. Il a également reçu "tous ceux qui me l'ont demandé", explique-t-il.
Mais un nouvel élément est apparu lors de l'étude du dossier. "A la fin de la semaine dernière, nous avons appris qu'en l'an 2000, lorsqu'il est rentré au Kosovo, Adem Salihi a obtenu une aide au retour, d'environ 2400 DM", a expliqué M. Leuba. Et quelques semaines plus tard, il est revenu clandestinement en Suisse.
"A peine a-t-il touché l'aide au retour qu'il est revenu. Et il savait qu'il n'obtiendrait pas l'asile, car sa demande avait été rejetée début 1997, trois mois après sa demande. Comment avoir une chance de défendre un tel dossier à Berne", se demande M. Leuba.
Le chef du Département de l'intérieur reconnaît que le clandestin est bien intégré. Mais il rappelle que l'intéressé a une famille au Kosovo à laquelle il envoie chaque mois de l'argent.
Même si sa femme a demandé le divorce, l'intéressé conserve des obligations envers ses quatre enfants. Il doit assumer sa paternité pas seulement sur le plan financier. "Le Tribunal fédéral l'a dit dans un cas similaire", relève Philippe Leuba.
L'ancien employé communal de Bassins peut faire recours contre cette décision au Tribunal administratif. Si cette instance confirme la décision du conseiller d'Etat, Adem Salihi sera convié au Service cantonal de la population pour organiser son départ.

Pour terminer, ce commentaire de François Modoux dans le journal Le Temps :

Triste, mais responsable
Personne ne peut reprocher à Adem Salihi d'avoir tout tenté pour se construire une vie meilleure en Suisse. D'abord comme saisonnier, puis comme requérant d'asile, enfin comme clandestin. En se précipitant en Suisse aussitôt après avoir touché l'aide suisse au retour dans son pays, il y a sept ans, le jeune homme n'a pas commis un crime. Ce geste maladroit, bien sûr un peu décevant, dit la folle détermination du jeune homme à vouloir faire sa vie dans cet îlot de prospérité qu'est la Suisse.

Mais les faits sont têtus. Le Kosovar a beau avoir prouvé sa capacité à s'intégrer, il n'a à aucun moment satisfait aux multiples conditions extrêmement restrictives du droit d'asile ou du droit des étrangers. Sans compétence pour prendre la décision ultime, l'administration vaudoise et le conseiller d'Etat Philippe Leuba ont étudié le dossier avec rigueur et probité. C'est clair, ni l'un ni l'autre ne sont en campagne pour assouplir la législation. Mais peut-on leur reprocher leur choix de ne pas vouloir éveiller de faux espoirs? Peut-on leur reprocher de prendre leur responsabilité alors qu'ils ont des raisons objectives de penser que la régularisation est inatteignable?

C'est triste à constater: en l'état du droit et de son application, Adem Salihi aurait gagné à rester en tout discrétion l'employé clandestin de la petite commune de Bassins. Un sans papiers parmi les milliers qui font tourner l'économie suisse en surchauffe.

mardi 24 juillet 2007

Sentiments anti-juifs

Un sondage de l'Anti-Defamation League, spécialisée dans la lutte contre le racisme, laisse penser que les Suisses jugent les juifs plus loyaux envers Israel qu'à l'égard de leur pays. L'antisémitisme prend-t-il de l'ampleur en Suisse? Cette question a été évoquée récemment à Jérusalem par l'organisation juive américaine «Anti-Defamation League» (ADL), spécialisée dans la lutte contre le racisme.

Lire la suite de cet article de Serge Dumont dans le Temps

Débat sur l'asile

Le 19 juillet, l'émission Forums faisait le bilan de la nouvelle loi sur l'asile: une interview et un débat à écouter sur le site de la RSR



samedi 21 juillet 2007

Nouvelle loi sur l'asile: bilan critique de l'OSAR

La nouvelle procédure de non-entrée en matière sur une demande d'asile en cas d'absence de papier divise les esprits. L'OSAR estime que l'ODM y recourt trop facilement et juge cette pratique problématique. L'office conteste et affirme ne pas agir à la légère.

"Le gouvernement n'a pas tenu ses promesses", a affirmé l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) sur la base d'une enquête menée sur les 993 décisions de non-entrée en matière rendues entre le 1er janvier et le 31 mai. Selon elle, des non-entrées en matière sont prononcées même si l'identité est établie ou rendue vraisemblable par des documents tels qu'un permis de conduire ou un certificat de naissance.


La barre est souvent placée trop haut pour les requérants [Keystone]

vendredi 20 juillet 2007

Commune de Bex vs Fareas

La commune de Bex ne pourra pas racheter le bâtiment de la Fareas

Le Conseil d’Etat a confirmé sa position: il n’est pas question de vendre ou de fermer le foyer pour requérants.
Bien qu’approuvée par le peuple en novembre 2006, l’initiative de l’UDC bellerine demandant le rachat du bâtiment de la Fareas par la commune a fait long feu. Le Conseil d’Etat, par le biais de son désormais ex-président Charles-Louis Rochat, a réaf­firmé sa position, dans un cour­rier adressé le 30 mai à la Muni­cipalité de Bex: «Il n’est envisa­geable ni de fermer ni de vendre ce centre d’hébergement.» Après ce second avis, l’exécu­tif bellerin demande au Conseil communal, par voie de préavis, de classer sans autres suites l’initiative baptisée «Pour que Bex retrouve sa sérénité».


Le foyer Fareas de Bex ne tombera pas en mains communales,
comme le souhaitait l’initiative populaire lancée par l’UDC en 2005.

ARNOLD BURGHERR


L’avis du peuple aurait-il été bafoué en la circonstance? «On peut le voir comme cela, con­cède le syndic Michel Flückiger. Mais, dans toute transaction im­mobilière, il faut un acheteur et un vendeur. Et le deuxième fait défaut.» Le syndic reste philoso­phe: «On s’y attendait. Mais c’est dommage, le canton nous aurait évité des tracas en nous prévenant plus tôt que ce bâti­ment n’était pas à vendre.» Point positif, le calme semble être revenu à Bex. Michel Flüc­kiger le confirme: «C’est vrai qu’il y a une meilleure sur­veillance du centre. Mais on peut tout de même craindre que celle-ci se relâche avec le temps.» L’arrivée de familles dans le foyer Fareas, en lieu et place de célibataires, permettra peut-être de prolonger ce climat paisible.
De son côté, la Municipalité de Vevey a pris acte de la décision «d’accueillir à titre provisoire des personnes célibataires bénéficiai­res de l’aide d’urgence dans le foyer Fareas de l’avenue du Géné­ral- Guisan». Les autorités ont écrit au Conseil d’Etat pour qu’une juste répartition entre communes soit opérée, tout en s’inquiétant «de se voir imposer la présence de groupes de per­sonnes susceptibles de présenter des risques en milieu urbain et commercial».
DAVID GENILLARD et CHRISTOPHE BOILLAT dans 24 Heures

Clandestins africains: vrai drame et faux débats

Oui, les immigrés illégaux viennent nombreux tenter leur chance en Europe de l’Ouest. Mais non, la majorité n’arrive pas du continent noir. Non, la tolérance zéro ne peut être efficace. Et non, le renvoi ne résout rien. Analyse choc d’un expert des flux migratoires.


ATTENTE Des immigrés clandestins patientent sur l’île de Lampedusa,
au sud de la Sicile, après leur interception par les garde-côtes.

LAMPEDUSA, LE 16 JUILLET 2007

AFP


Une cinquantaine d’Afri­cains sont portés dispa­rus après le naufrage de leur embarcation au large des Canaries. Hier, quatre autres per­sonnes ont péri en mer en ten­tant de gagner l’île italienne de Lampedusa. Comme chaque été, des dizaines de candidats à l’im­migration meurent dans la tra­versée qui devait les amener sur les terres européennes. Et comme chaque été, les images des migrants sans permis ayant atteint leur but, débarquant épui­sés et affamés, font la une des médias. En réaction, l’Union européenne renforce le contrôle de ses frontières et des côtes africaines. Pour Philippe San­marco



( photo DR), directeur du centre géostratégique de l’Ecole normale supérieur d’Ulm à Paris, ces Africains sont surtout utilisés par les dirigeants du Vieux-Conti­nent pour nourrir, à des fins électoralistes, de faux débats sur l’immigration. Alors qu’ils ne constituent qu’un phénomène marginal sur l’ensemble des flux migratoires. Interview.
– Vous affirmez que l’arrivée de boat people africains est un phénomène marginal?
– Statistiquement, il l’est. On en parle beaucoup, mais quantitati­vement, il représente peu de monde sur l’ensemble des immi­grants «illégaux». Quelques mil­liers d’Africains arrivent en ba­teau sur les côtes du sud du continent, mais des dizaines de milliers de personnes sans per­mis arrivent d’Europe de l’Est en toute discrétion. En Italie, par exemple, 30 à 40% des «sans-papiers» viennent des Balkans. Au Portugal, plus de la moitié des immigrés clandestins sont arrivés de Russie, de Mol­davie ou d’Ukraine. En Espagne, la grande majorité des illégaux sont des Sud-Américains des­cendus tranquillement de leur avion ( n.d.l.r.: on estime que 130 000 Latino-Américains ar­rivent chaque année à l’aéroport de Madrid avec un visa de tou­riste avant de s’évanouir dans la nature).
– Pourquoi l’attention publique et les médias se focalisent-ils sur les Africains?
– Parce que les migrants subsa­hariens débarquant sur les plages sont les seuls qu’on voit arriver. Et qui plus est, de manière spectaculaire et souvent dramatique. Les images des boat people et les noyés frappent la cons­cience collective.
– La «fermeture des frontières», prônée par de nom­breux pays européens, est-elle
réalisable?
– Absolument pas. Il s’agit d’une rhétorique électoraliste. Pour être réellement cohérents avec ce discours, les dirigeants devraient faire construire des «murs de Berlin» tout autour de l’Europe. Ils devraient aussi ordonner aux gardes-côtes de tirer à vue et de couler les embarcations des mi­grants devant l’oeil des caméras, afin de dissuader les candidats au départ. Mais cela n’arrivera heureusement pas. Nos sociétés démocratiques ne le toléreraient jamais. Il faut avant tout com­prendre que tant que les condi­tions socio-économiques de la majorité de la planète ne s’amé­lioreront pas, l’immigration con­tinuera. Il va donc falloir s’y habituer. Mais les politiciens pei­nent à expliquer cela à une opi­nion publique composée d’élec­teurs inquiets.
– Aucune politique ne peut stopper le flux migratoire?
– Pas les politiques ac­tuelles, en tout cas. Dans les faits, en envoyant plus d’embarcations mili­taires patrouiller en Mé­diterranée ou au large des côtes africaines, on sauve plus de gens. Ces migrants sont alors con­sidérés au regard du droit maritime comme des nau­fragés. Ils sont donc parqués, puis envoyés vers des grandes villes européennes avec un bout de papier où il est écrit qu’ils doivent rentrer chez eux. Ce qu’ils ne font évidemment pas.
– Et les renvois dans les pays d’origine?
– Ils posent aussi de gros problè­mes, car ils impliquent l’accord de ces pays. Pour cela, les gou­vernements européens doivent négocier avec des régimes peu démocratiques et corrompus. Ces derniers se retrouvent alors dans une situation de force pour réclamer quelque chose en échange. Ce faisant, nous ren­forçons des régimes autoritaires. Du coup, nous renforçons aussi la conviction des candidats au départ. Ceux-ci quittent en effet leur pays car ils n’y voient pas de perspectives de bien-être ni de liberté. Quant aux régularisa­tions de masse, elles améliorent le quotidien de ceux qui en bénéficient, mais n’ont aucun effet sur le flux migratoire.
– Les migrants illégaux sont souvent présentés comme des profiteurs. Vous le réfutez?
– Bien sûr. C’est une vision parti­culièrement hypocrite. D’abord parce que les Européens ont eux-mêmes beaucoup migré au XIXe siècle et au début du XXe à la recherche d’un avenir meilleur. Mais il faut surtout se rendre compte que ces gens ris­quent leur vie, ils sont donc courageux. Ils viennent travailler dur et envoyer de l’argent à leurs familles restées au pays, ils sont donc entreprenants et solidaires. Enfin, ils ne se résignent pas à la vie dans des pays corrompus et sans libertés individuelles. Autant de qualités que nous prô­nons et magnifions chez nous. Il ne faut pas oublier non plus que de nombreuses études ont prouvé que l’Espagne et l’Italie doivent leur croissance aux im­migrés. Tout comme les Etats­Unis, d’ailleurs.

GUSTAVO KUHN pour le quotidien 24 Heures

Espoir pour les migrantes victimes de leur mari

La nouvelle loi sur les étrangers, qui entrera en vigueur en 2008, devrait permettre d’accorder davantage d’autorisations de séjour aux victimes de violences domestiques. Saint-Gall a déjà assoupli sa pratique. Qu’en est-il de Genève et de Vaud?




DOUBLE DISCRIMINATION
L’autorisation de séjour d’une femme migrante qui se sépare de son mari
après moins de trois ans de mariage est soumise à une «intégration réussie»,
mais on sait aussi que les femmes violentées par leurs conjoints
ne parviennent précisément pas à s’intégrer correctement.

Elles sont deux fois victimes. Battues par leur conjoint, puis renvoyées dans leur pays d’origine si elles le dénoncent à la police. Certaines femmes étrangères, qui doivent leur séjour en Suisse au regroupement familial, se retrouvent dans une situation dramatique. Actuellement, lorsque leur union dure depuis moins de cinq ans et qu’elles y mettent un terme, le canton dans lequel elles résident doit les expulser.

Lire la suite de cet article sur le site de 24Heures

lundi 16 juillet 2007

Visite dans un camp de réfugiés

Micheline Calmy-Rey s’est ren­due hier dans l’est du Tchad pour visiter un camp de réfugiés. Cette région jouxtant la province du Darfour (Soudan) accueille quelque 380 000 réfugiés et déplacés issus de différents conflits.
Après un trajet sous lourde escorte militaire, la présidente de la Confédération a visité le camp d’Iridimi, au nord de la ville d’Abéché. Plus de 17 000 réfugiés venant du Darfour y sont entas­sés, certains depuis plus de quatre ans. Leur survie dépend entièrement de l’aide internatio­nale. La ministre entendait discuter avec les autorités tcha­diennes des moyens d’aider ces personnes sur place. La Suisse participe actuellement à hauteur de3à4millions de francs par année à l’aide dans les camps de l’est du Tchad. Depuis l’éclate­ment des combats dans la pro­vince du Darfour en 2003, quel­que 230 000 réfugiés sont arrivés du Soudan dans les camps tcha­diens. Une douzaine d’emplace­ments ont été mis sur pied le long de la frontière. S’y ajoutent quelque 150 000 déplacés tcha­diens chassés de leurs villages par des combats entre milices et armée gouvernementale. ATS

Une réfugiée du Darfour comme il en est tant, arrivée côté tchadien.
Une réfugiée du Darfour comme il en est tant
arrivée côté tchadien. (Keystone Archive)


"En voyage officiel en Afrique subsaharienne, la présidente de la Confédération s'est rendue dimanche à l'est du Tchad, dans un camp de réfugiés originaires du Darfour voisin": lire la suite et découvrir un dossier complet sur la situation sur swissinfo.ch




Repas de soutien

YVERDON L’Association d’aide aux démunis du Congo RDC organise un repas de soutien samedi prochain. La manifestation aura lieu dès 17 h à la salle de Pro Ticino, rue de la Jonction. Les bénéfices réalisés à l’occasion de ce repas africain (12 francs) serviront à financer la réfection d’un centre d’hébergement pour enfants de la rue à Kinshasa.
Tél. 079 569 59 41 ou par e-mail:

Les défis africains qui attendent Berne

Quelle place y a-t-il pour la Suisse en Afrique à l’heure de la redistribution des cartes? Alors que Micheline Calmy-Rey poursuit sa tournée, l’analyse des experts.



VISITE Micheline Calmy-Rey à l’île de Gorée.
«Diplomatiquement et dans des conflits comme le Darfour,
la Suisse, de par son image et sa neutralité, peut jouer un rôle pacificateur»
estime un analyste
ÎLE DE GORÉE, LE 13 JUILLET 2007 AP

Quelle présence pour la Suisse en Afrique? C’est le thème central du voyage de Micheline Calmy-Rey dans sept pays africains, à l’heure où les ONG demandent plus d’ar­gent pour enrayer la pauvreté qui frappe ce continent.
Longtemps délaissée, l’Afrique se retrouve aujourd’hui au coeur d’une redistribution des cartes géostratégiques. «Actuellement, la Suisse est libre de réfléchir à toute sa politique dans ce continent, estime Jean-Pierre Gontard, direc­teur adjoint de l’Institut universi­taire d’études du développement. Car, contrairement à la France, le pays n’a pas de passé colonial et ne se retrouve pas en première ligne en matière de pression migra­toire. » D’autre part, poursuit-t-il, la Suisse y jouit d’une grande
crédibilité. «Sa seule contrainte, c’est que les fonds consacrés par Berne au développement sont ridi­culement bas», note Jean-Pierre Gontard. Selon lequel la carte à jouer du pays réside dans sa tradi­tion de neutralité et la promotion et le maintien de la paix.
Un point de vue partagé par le journaliste économique suisse Di­dier Planche, directeur, au Came­roun, du mensuel
FinancEco en Afrique centrale. «Diplomatique­ment et dans des conflits comme le Darfour, la Suisse, de par son image et sa neutralité, peut jouer un rôle pacificateur. Mais sur le plan de la coopération économi­que bilatérale, c’est très limité», estime-t-il. Car Berne a placé des exigences de gouvernance élevée. Autrement dit, elle s’investit là où ilyalemoins de corruption.
Chine et USA très présents

Les intérêts de la Suisse, résume Didier Planche, ne sont pas les mêmes que ceux des autres pays occidentaux: «Elle est en terre in­connue en Afrique subsaharienne, sauf en Afrique du Sud, où elle a longtemps eu un rôle de bailleur de fonds.» Selon l’expert, si ce continent représente un nouvel en­jeu de développement économi­que,
c’est surtout pour des raisons de ressources pétrolières. «La Chine et les Etats-Unis y sont très présents. La Suisse, elle, ne peut pas tellement tirer son épingle du jeu. A part dans certains secteurs comme l’alimentaire, les engrais, les médicaments, les transports ou le contrôle, les entreprises helvéti­ques n’ont pas beaucoup d’intérêt à s’implanter en Afrique.» De son côté, Jean-Pierre Gon­tard relève: «Certes, la Suisse ne peut pas régater économiquement avec certains pays, et l’absence de cadre légal freine les investisse­ments helvétiques. Mais les entre­prises suisses ont tort de ne pas s’intéresser davantage à l’Afrique.» Selon lui, les possibilités de bénéfi­ces mutuels existent en nombre, notamment avec le développe­ment de l’urbanisation et des be­soins à satisfaire au niveau de l’assainissement de l’eau, de l’élec­tricité ou des transports urbains. «La Suisse à y gagner. Et l’Afrique aussi.»

Chasse aux moutons noirs

L’affiche de l’UDC qui accompagne le lancement de l’initiative visant à ren­voyer les criminels étrangers suscite la colère du Carrefour de réflexion et d’action contre le racisme anti-Noir (CRAN).
Elle représente une brebis galeuse noire boutée hors du pré suisse pas ses congénères blancs. Le CRAN la considère comme raciste et dangereuse et dénonce l’amalgame entre la couleur de la peau noire et l’insécurité en Suisse.

Education sévère

Selon un sondage paru dans la presse dominicale, huit personnes interrogées sur dix estiment que les parents sont les premiers responsables de la violence des jeunes. Plus de la moitié des sondés ap­prouvent la proposition de l’UDC de renvoyer les jeunes délinquants étrangers et leurs parents.

samedi 14 juillet 2007

Les exilés du Darfour

Toujours plus de réfugiés africains en Israël


Les exilés du Darfour bénéficieront du statut de réfugiés. Leur sort rappelle à beaucoup d’Israéliens celui des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.


Les Africains sont près de quarante, chaque nuit
franchir clandestinement la frontière égypto-israélienne.


Nombre de réfugiés africains viennent du Darfour. Ils passent illégalement la frontière égyptienne. Israël accueille avec émotion ces victimes de génocide.
De plus en plus d’Africains se dirigent, comme autrefois les Hébreux, à travers le désert du Sinaï, jusqu’à la terre promise. Chaque nuit, selon Michael Bavli, représentant à Jérusalem du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR), au moins quarante Africains traver­sent clandestinement la fron­tière égypto-israélienne. Leur nombre va crescendo au fil des semaines. Ils sont déjà plusieurs centaines en terre sainte, à récla­mer le statut de réfugié.
Un village dans le Néguev

Ce flux migratoire, souligne Michael Bavli, ne peut que s’am­plifier, dans la mesure où la situation au Darfour et dans les pays limitrophes ne cesse de se détériorer. Il tire la sonnette d’alarme: «Le bureau du HCR à Jérusalem se trouvera bientôt dans l’incapacité de répondre aux besoins de tant de person­nes déplacées.» Ces réfugiés, sous la conduite de passeurs égyptiens qui tirent profit de leur malheur (chacun d’entre eux a dû payer plusieurs centai­nes de dollars), n’ont aucun mal à franchir cette frontière.
Car, contrairement aux terri­toires palestiniens clôturés de toutes parts, aucune barrière ne vient obstruer le passage entre le Sinaï égyptien et le Néguev is­raélien. A la faveur de la nuit, le
groupe de réfugiés s’approche de la frontière. Vite repérés par les soldats de Tsahal, ils sont embar­qués vers les villes israéliennes les plus proches. Les réfugiés atterrissent dans les services so­ciaux de différentes municipali­tés déjà débordées. Pour faire face à ce flot d’arrivants, le gou­vernement israélien a pris une double décision: monter un vil­lage de toile dans le désert du Néguev et refouler vers l’Egypte ceux qui ont quitté leur pays essentiellement à cause de «mo­tifs économiques».
Par contre, les originaires du Darfour bénéficieront du statut de réfugiés. Ils trouveront en Israël un pays d’accueil. Le pre­mier ministre Ehud Olmert l’a promis solennellement. Pour beaucoup d’Israéliens, le sort des populations du Darfour rappelle en effet celui des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Dans une lettre adressée à Ehud Ol­mert, publiée dans plusieurs quotidiens israéliens, Abaker Ali écrit avoir quitté le Darfour pour échapper au génocide. Un terme qui évoque de terribles souvenirs parmi les Israéliens. Ils ne reste­ront pas indifférents. Si le gou­vernement semble encore pris au dépourvu, une chaîne de soli­darité de particuliers vient, en revanche, pallier les carences des autorités. On leur distribue nourriture et vêtements. Des ré­fugiés du Darfour ont aussi trouvé gîte et travail dans les kibboutzim. Les originaires du Darfour vont se fondre d’autant mieux dans la population que la mosaïque israélienne comprend déjà plus de 100 000 immigrants de peau noire, les Falachas, les juifs d’Ethiopie.

SERGE RONEN
JÉRUSALEM pour le quotidien 24Heures

vendredi 13 juillet 2007

Campagne avec le renvoi des criminels étrangers

La criminalité et les étrangers serviront de socle à la campagne de l'UDC en vue des élections fédérales. A 100 jours du scrutin, le parti a présenté son initiative "pour le renvoi des étrangers criminels" en se posant en sauveur de la Nation.

Dessin Mix & Remix

Mix&Remix


[ats] - L'UDC dresse un tableau très noir de la situation. "Notre quotidien est marqué par la hausse de la criminalité, la violence juvénile, par des étrangers refusant de s'intégrer et des abus croissants dans les assurances sociales. L'hospitalité de la Suisse est abusée sans aucune gêne", écrit le parti.

Et de brandir des statistiques alarmantes: "la part des étrangers aux délits d'effraction est supérieure à 60% et dépasse même 80% pour le trafic de drogues et les crimes violents. Quelque 70% de la population carcérale sont des étrangers". Pour l'UDC, cette situation est due au "laisser-faire" de la gauche "et des rêveurs multiculturels", majoritaires, selon elle, au Conseil fédéral et au Parlement.

Le parti s'en remet au peuple. Son initiative réclame qu'un étranger condamné pour meurtre, viol, brigandage, trafic de drogue, effraction, traite d'êtres humains ou abus des prestations sociales soit privé de son titre de séjour. Expulsé, il ne pourrait revenir en Suisse pendant 5 à 15 ans, voire 20 ans en cas de récidive.

une étude sur la position de la population musulmane

Le gouvernement zurichois a mandaté une étude sur la position de la population musulmane dans le canton de Zurich. Les recherches porteront sur la formation, la santé, le domaine pénal et l'aide sociale.

L'image “http://www.pitt.edu/~atsea/istanbul/minarets.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

[ats] - Le Conseil d'Etat a décidé de mandater l'étude suite à une interpellation au parlement cantonal et sur fond "de discussions controversées sur la construction de minarets en Suisse". D'autres aspects seront pris en compte par les chercheurs, comme le marché du travail, la participation à la vie politique ou encore les relations entre l'Etat et les organisations musulmanes. Les résultats sont attendus pour fin 2008 au plus tard.

jeudi 12 juillet 2007

Minaret de Wangen

Plaintes rejetées par le TF
Le minaret pour lequel la com­munauté turque a demandé une autorisation de construire pourra être érigé à Wangen, près d’Olten (SO). Le Tribunal fédéral a con­firmé une décision du tribunal administratif soleurois et rejeté les plaintes de deux voisins.

Traditionnellement, le minaret permet au muezin d'appeler les fidèles à la prière.


Un campement tzigane qui fâche le voisinage

Des gens du voyage ont installé leurs caravanes sur le terrain des Glariers.
Indésirables, ils quitteront les lieux aujourd’hui.

Depuis dimanche soir, des Tziganes de nationalité suisse ont installé leurs caravanes sur le terrain qui jouxte la piscine d’Aigle, aux Gla­riers. Au total, une cinquantaine de roulottes occupent les lieux… En toute illégalité: «Il n’y a pas eu de demande préalable, expli­que la police municipale. Ils se sont imposés sans que nous puissions préparer la place. Celle-ci va souffrir du passage des véhicules.» Pour May Bittel, endossant le rôle de porte-parole de la com­munauté, il n’y avait guère d’autre solution que de venir s’installer à Aigle: «Le canton nous a proposé deux options, à Rennaz et à Payerne, mais elles ne sont pas acceptables: ces pla­ces sont déjà occupées. Nous cherchions juste une solution provisoire avant de poursuivre notre route vers la Suisse aléma­nique, où un emplacement nous attend.»
Avis contrastés
Une manière de faire jugée cavalière par la police aiglonne: «Accepter d’être mis au pied du mur serait un mauvais signal.» Les Tziganes ont donc été priés de quitter les lieux au plus tard aujourd’hui.
Dans la population locale, les avis sont tranchés. Entre agace­ment ou appels à la tolérance, le campement provisoire ne laisse pas indifférent: «Ils sont très agréables, commente une voi­sine. Mais ils sont rejetés par la plupart parce qu’ils ont un mode de vie différent. Les gens ont de la peine à faire la part des cho­ses. » Le ton est moins conciliant pour cette autre Aiglonne: «Ils n’ont rien à faire ici. Ils abîment ce terrain et squattent des places de parc.» Un avis partagé, sem­ble- t-il, par nombre de voisins. La police a ainsi reçu plusieurs dizaines de coups de téléphone et de courriels.
Un climat de méfiance réci­proque: au sein même du campe­ment, le dialogue se révèle diffi­cile à établir, sinon par le biais de May Bittel: «Nous payons la mauvaise image que laissent cer­taines communautés nomades étrangères. Nous, nous sommes Suisses. Nous savons ce que c’est que la propreté helvétique.» La preuve: un certificat délivré par les autorités de Sion, précédente étape des Tziganes, stipulant que le terrain a été «rendu propre».


May Bittel, porte-parole de la communauté, est désireux de maintenir une bonne entente
avec les autorités aiglonnes. Il a donc décidé que les caravanes reprendraient la route aujourd’hui, dans l’après-midi.

CÉLINE MICHEL


Prière bruyante?
Autre doléance du voisinage: les campeurs seraient trop bruyants. En cause: un moment de prière collective. Un comble, selon May Bittel, qui sillonne les routes pour prêcher la Bible: «On n’aurait même plus le droit de pratiquer? Le problème serait peut-être autre si nous étions musulmans!» Diplomate, l’homme désire malgré tout une bonne entente avec les autorités: «Notre but n’est pas de créer des désagré­ments. On nous a donné jusqu’à jeudi pour partir et j’ai donné ma parole que nous respecterions ce délai.»
DAVID GENILLARD dans 24 Heures

mercredi 11 juillet 2007

Violence: enjeu politique

A trois mois des élections fédérales, les partis politiques y vont tous de leur recette contre la violence des jeunes et le sentiment d'insécurité.

Au risque de diviser ses propres rangs, le Parti socialiste pénètre sur un terrain jusqu'ici occupé surtout par la droite dure de l'UDC.

«Les politiciens, tous partis confondus, commencent par dire qu'on n'a pas de chiffres fiables mais continuent en assénant des vérités sur l'augmentation de la violence des jeunes, et surtout des étrangers», constate le président de la Commission fédérale de la jeunesse, Pierre Maudet.

Il faudra attendre 2009 pour disposer d'un fichier national de la criminalité - et aussi de la criminalité étrangère. Et donc pour savoir si la violence augmente au niveau quantitatif.

Pour lire la suite de cet article et découvrir un dossier complet sur ce thème: swissinfo.ch

lundi 9 juillet 2007

Nouvelle provocation

La nouvelle campagne d'affichage de l'UDC n'a pas encore paru mais fait déjà scandale. Le SonntagsBlick, nous apprend Le Matin Dimanche, a obtenu en avant-première les détails du nouveau plan de bataille des agrariens, qui n'en sont pas à leur première polémique en matière d'affiches provocantes.

panurgisme
  • "... jetzt kommt das schwarze Schaf": lire l'article paru dans le Sonntagsblick (en allemand), qui nous apprend que, après la chèvre, l'UDC choisit le mouton
  • Yvan Perrin ne voit pas plus de provocation que de volonté d'attiser la haine raciale, dans cette campagne

samedi 7 juillet 2007

Migrantes victimes de violences

SAINT-GALL. Sous l'impulsion de Karin Keller-Sutter, le canton élargit la protection de ces femmes vulnérables: à lire dans le Temps (article payant)


Une seule fois victime:
les migrantes victimes de violences domestiques pourront rester en Suisse

A lire (en allemand) dans la St-Galler Tagblatt: ausländische Opfer von häuslicher Gewalt sowie Opfer einer Zwangsehe sollen bei Auflösung der Ehe in der Schweiz bleiben können. Der Kanton St. Gallen mildert die bisherige Praxis.




vendredi 6 juillet 2007

Endiguer le flot des migrants


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La Suisse veut s'attaquer en amont à la migration clandestine. A cet effet, elle a mandaté et financé depuis 2006 deux «campagnes d'information de masse» de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Nigeria et au Cameroun, une première.
Ces campagnes de l'OIM durent chaque fois quelques mois. Elles sont menées conjointement avec les autorités du pays et les acteurs locaux (médias, ONG), a précisé hier Dominique Boillat, porte-parole de l'Office fédéral des migrations (ODM), confirmant une information du «Temps».
Il s'agit de sensibiliser la population aux risques liés à la migration clandestine, en particulier au départ de l'Afrique. Différents biais sont utilisés pour faire passer le message, comme les groupes de quartiers ou les rencontres entre étudiants.
Au Nigeria, la campagne a eu lieu en 2006 et a concerné trois Etats (Edo, Delta et Anambra), considérés comme des régions sources de migration irrégulière. Lancée en mai 2007 et prévue jusqu'à fin septembre, celle du Cameroun cible dix provinces.
L'ODM reste discret sur le coût de ces actions. «Il ne s'agit pas de sommes faramineuses», assure toutefois Dominique Boillat. Les effets sur le terrain sont également difficiles à évaluer. «Si nous avons pu toucher quelques milliers de jeunes qui ont renoncé à migrer, c'est toujours ça», estime le porte-parole. «Et nous espérons surtout avoir créé une dynamique».
L'ODM entend procéder à une évaluation et déterminer de quelle manière l'opération pourrait être poursuivie. La Confédération place notamment de grands espoirs dans un partenariat avec l'Union européenne. «Certains pays sont très intéressés», affirme Dominique Boillat, sans souhaiter donner plus de précisions à ce stade. /ats


«Un espoir, mais ténu»

Selon Philippe Leuba, Adem Salihi a encore une maigre chance d'être régularisé


Les services de Philippe Leuba vont déterminer si le cas d'Adem peut être transmis à Berne. «Je ne veux pas négliger cette dernière piste, mais il n'y aura aucune place pour l'arbitraire», lance le conseiller d'Etat, rencontré hier au Château, à Lausanne.

Philippe Leuba a la pression. A la tête du Département vaudois de l'intérieur depuis lundi, le nouveau conseiller d'Etat hérite du cas brûlant d'Adem Salihi, le requérant débouté adoré par tout son village de Bassins. Sera-t-il aussi intransigeant que son prédécesseur, Jean-Claude Mermoud? Le libéral fait le point.

- Adem a-t-il encore une chance de rester en Suisse?
- Il existe, disons, une porte entrouverte. Mais je veux être clair: l'espoir est ténu.

- A quoi pensez-vous? Pour M. Mermoud, Adem devait partir!
- Il existe, dans une ordonnance liée à la Loi sur les étrangers, un article consacré au traitement spécifique des cas douloureux (Art.?13?f OLE). Mes services étudient la jurisprudence pour voir si M. Salihi pourrait en bénéficier. S'il y a une solution, elle est là: c'est la seule fenêtre qui, très éventuellement, reste ouverte. On sera fixé en début de semaine prochaine.

- Que se passerait-il?
- S'il a une chance, je m'engage à envoyer son dossier à l'Office des migrations, à Berne. Qui trancherait alors en six semaines environ.

- Et si Adem ne peut pas bénéficier de cette opportunité?
- Il n'y aurait plus d'autre issue que le départ. Nous lui fixerions un plan de vol. Et nous lui reproposerions une aide au retour, pour autant qu'il coopère. Sinon, il n'y aurait plus d'autre choix que l'expulsion forcée, la pire des solutions...

- Pour l'instant, votre arrivée suscite l'espoir à Bassins.
- J'ai étudié le dossier de M. Salihi, j'ai accueilli mercredi les trois députés Melly, Pertusio et Martinet, tous venus plaider sa cause. J'ai reçu de nombreuses lettres, jusqu'à mon domicile privé. Par les sentiments qu'il provoque, par son écho, le cas de M. Salihi est particulier. Un conseiller d'Etat ne peut pas rester autiste: ce dossier est donc pour moi prioritaire. Mais à l'avenir, je ne recevrai pas les 10 000 à 15 000 requérants ou clandestins du canton dans mon bureau.

- Vous explorez une nouvelle piste: Pourquoi M. Mermoud ne l'a-t-il pas fait?
- Je ne sais pas, peut-être a-t-il jugé qu'il n'y avait pas l'ombre d'une chance. Mais je peux affirmer que le canton n'a jamais pétouillé, comme on dit. Et toutes les décisions, tant de l'administration que des tribunaux, ont été négatives pour M. Salihi. Je ne veux pas négliger cette dernière piste, mais il n'y aura aucune place pour l'arbitraire. On parle de vies humaines, de destin, de décisions difficiles, mais la loi est la même pour tous, et elle sera appliquée de manière équitable et responsable.


jeudi 5 juillet 2007

Intégration: mode d'emploi



L'intégration des étrangers est devenue un enjeu politique majeur. On parle de leur faire signer un contrat et de les obliger à suivre des cours de langue. Mais au-delà des grands discours politiciens, que se passe-t-il sur le terrain ? Temps Présent a enquêté dans deux villes suisses semblables, mais dont la politique à l'égard des étrangers est très différente. Depuis 9 ans, sous la houlette d'un haut-fonctionnaire énergique, Bâle a développé une stratégie d'intégration volontariste et coordonnée. Alors que Genève, qui a vu défiler 4 directeurs en 6 ans, disperse ses efforts et compte sur la multiplicité des associations privées pour intégrer les communautés étrangères.

TP/Intégration : mode d'emploi

Pour accueillir les nouveaux arrivants, Bâle organise des séances d'accueil et offre des cours de langue et d'intégration. Le délégué à l'intégration Thomas Kessler intervient dans tous les domaines qui touchent de près ou de loin les étrangers. Par exemple dans l'urbanisme, afin de favoriser la mixité sociale. Il mène une vraie politique volontariste et vient de le prouver en proposant un contrat à certains migrants pour les obliger à apprendre l'allemand. Le parlement a finalement admis le principe pour les 2% d'étrangers ayant commis des incivilités.

A Genève par contre, les étrangers ont l'impression d'être livrés à eux-mêmes. Les organisations qui s'occupent des migrants ne sont toutefois pas du tout convaincues par le «contrat bâlois». D'après leur expérience, l'intégration ne peut se réduire à un contrat. Elle demande du temps. Deux villes, deux «modes d'emplois».

Pour voir ou revoir ce documentaire, aller sur le site de

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mardi 3 juillet 2007

Naturalisation par les urnes

Volte-face de la commission


La Commission des institutions politiques est opposée au principe. Il y a trois mois, elle ne l’était pas. Explications.

C’est à n’y plus rien comprendre. La même commission parlemen­taire qui avait soutenu l’initiative de l’UDC pour des naturalisa­tions par les urnes s’oppose maintenant à ce principe. En ef­fet, la Commission des institu­tions politiques (CIP), réunie jeudi dernier pour examiner le contre-projet, souhaite désormais interdire la naturalisation par le peuple. Comment un tel revire­ment est-il possible, et ce en à peine trois mois? Petit rappel.
En juillet 2003, le Tribunal fédéral invalide cette pratique, après que tous les candidats d’origine balkanique se sont vu refuser la naturalisation par les électeurs de la commune d’Em­men (LU). Aussitôt, l’UDC lance son initiative «Pour des natura­lisations démocratiques», qui veut donner toutes les compé­tences aux communes en ma­tière de droit de cité. En mars, la CIP approuve ce texte, mais le plénum du Conseil national ne la suit pas, la renvoyant à ses études avec le contre-projet du conseiller aux Etats radical Thomas Pfisterer.

Garde-fous

Ce projet-là propose d’autori­ser la naturalisation par les ur­nes, mais avec des garde-fous.
Toute opposition à la demande d’un candidat devrait être moti­vée avant de faire l’objet d’un scrutin populaire, comme c’est le cas pour les référendums. Et il y aurait possibilité de faire recours contre une décision né­gative. Jeudi, la CIP en a ajouté un autre: seule l’assemblée com­munale serait appelée à voter, et non l’électorat tout entier. Autrement dit, c’est «niet» à la naturalisation par le peuple.
Le vote en commission ayant été très serré, tant en mars que jeudi dernier, il s’en est fallu de peu pour inverser la tendance. L’absence d’un ou deux mem­bres a pu suffire. Peut-être aussi les radicaux et démocrates-chré­tiens de la CIP, qui avaient fait pencher la balance en faveur de l’initiative UDC, ont-ils été remis à l’ordre... Quoi qu’il en soit, le peuple, lui, justement, aura le dernier mot.

Un article signé ANTOINE GROSJEAN dans 24 Heures


Sur le même sujet: Naturalisations: fin des votes populaires?