A propos de la réflexion de Daniel Cornu intitulée «Un Suisse fracasse le crâne d’un compatriote…» (24 heures du 2 février 2011)
Merci à Daniel Cornu, médiateur d’Edipresse Suisse, pour son billet sur le danger de discrimination dans les médias. Tout en sachant que le sujet n’est pas simple, la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) s’en préoccupe et salue la prise de position du Conseil de la presse soulignant que «l’essentiel est de proscrire toute forme de discrimination», en particulier quand cela peut généraliser «des jugements de valeur négatifs».
Une question m’est parfois posée à cet égard: «Pour ne pas être raciste, est-ce qu’on doit alors absolument aimer tout le monde?» Pas forcément. On a le droit d’avoir une préférence pour ceux qu’on considère comme des amis proches. Ce qui est impératif par contre, c’est de respecter tous et chacun. Y compris ceux qui sont différents par la couleur de la peau, le type d’habillement, ou à cause d’un handicap, ou parce qu’ils ne réagissent pas comme nous aux circonstances de la vie quotidienne. Les gens sont différents, il n’est pas interdit d’en parler si on le fait sereinement, sans parti pris; c’est mépriser, insulter, ironiser, sous-entendre, considérer l’autre comme un inférieur – et bien sûr agresser physiquement – qui est inadmissible.
La LICRA-Suisse, sous l’égide de son président Jean-Philippe Rapp, organise des «Cafés LICRA» qui donnent l’occasion de débattre de ces thèmes. Fin janvier, le premier parlait des Roms, et bientôt un autre sera précisément consacré au rôle des médias.
Dr Jean Martin, président de la LICRA-Vaud, Echandens
Tiré du Courrier des lecteurs de 24 Heures