Aujourd'hui dix pays seulement accueillent ces réfugiés, dont la Belgique qui accueillera bientôt 47 Irakiens. La Commission veut encourager les 17 autres pays à faire de même.
Elle veut aussi mettre en place une véritable coopération entre états membres: ils pourraient mener ensemble des missions dans ces camps de réfugiés et organiser des transports communs vers l'Union. Ils devraient aussi établir quelle population est prioritaire pour ce genre de réinstallation, et dans quelle zone du monde.
Cela permettrait, dit la Commission, de réduire le nombre d'exilés qui tentent d'arriver dans l'Union, au péril de leur vie, avec parfois comme seul avenir le refoulement en Méditerranée vers les côtes d'Afrique du Nord, d'où ils sont partis.
Certains Européens aimeraient voir ces pays de départ travailler avec l'Union pour accueillir ces réfugiés et traiter leurs demandes d'asile. "N'y comptez pas", leur répond le responsable du Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés, qui travaille tant bien que mal en Libye. Pour Antonio Gutierrez, la Libye n'est pas capable de traiter convenablement les réfugiés: "Nous ne pensons pas que nous puissions en Libye mettre sur pied un espace de protection pour les demandeurs d’asile. Le risque est de voir des demandeurs d’asile qui ont droit à une protection tout simplement renvoyés chez eux."
Ce lundi, une majorité de pays se sont dits prêts à accueillir des réfugiés, mais uniquement sur base volontaire. Il n’est pas question de voir l'Union dire aux états membres combien de personnes ils doivent recevoir. L'Union propose de verser 4 000 euros par réfugié accueilli.
Solidarité avec Malte
Le secrétaire d'Etat à la migration, Melchior Wathelet (cdH), a plaidé lundi pour une "solidarité" des pays du Nord de l'Europe vis-à-vis des pays bordant la Méditerranée, en particulier la petite île de Malte, confrontés à un afflux ingérable d'immigrants.
"Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les pays de la Méditerranée sont les plus touchés", a dit M. Wathelet à l'issue d'une réunion avec ses homologues européens, consacrée notamment aux appels pressants à la solidarité lancés par ces pays.
La Commission parraine depuis juin dernier un projet-pilote qui favorise la relocalisation de réfugiés débarqués à Malte sur le territoire d'autres Etats membres de l'UE, mais l'initiative rencontre un succès limité.
Au nom de la Belgique, le secrétaire d'Etat a esquissé lundi une "ouverture de solidarité" vis-à-vis de Malte. "Cela peut se faire par la relocalisation, par l'aide budgétaire ou encore à travers l'agence Frontex (pour la gestion des frontières extérieures, ndlr)", a-t-il déclaré, sans toutefois annoncer de décision à ce stade.
"Il n'y a pas eu de décision du gouvernement", mais "c'est le type de thèmes dont on doit parler", a-t-il dit.