de la ville de Lausanne, est l'invitée de la
rubrique "Réflexions" du 24 Heures.
«Lausanne, les autres & moi», un titre à la Woody Allen pour la Semaine d’actions contre le racisme qui commence aujourd’hui. Car les questions liées à l’identité sont au cœur de la problématique du racisme. À l’instar des Lego de notre enfance, notre identité multiple se construit en fonction des relations qui se tissent entre majorités et minorités au sein de la société.
Le fil conducteur de cette semaine est l’espace public. En tant que forum du débat démocratique, l’espace public est aussi la scène de confrontations potentielles. Sur notre lieu de travail, dans les transports publics, dans la rue, l’espace public est le théâtre où se jouent tous les jours des scènes qui ont pour thème le racisme et la discrimination. Que l’on soit auteur, victime ou témoin d’actes racistes – et ces rôles ne sont évidemment pas figés! — nous sommes toutes et tous concernés. Le programme de la semaine axé sur la sensibilisation, la prévention et la formation est le résultat d’une démarche collective entre les associations actives sur le terrain et le Bureau lausannois pour l’intégration des immigrés.
Au-delà de cette action ponctuelle en lien avec la Journée internationale contre le racisme du 21 mars, Lausanne compte bien s’engager à long terme dans la prévention du racisme et de la discrimination. Dans cette perspective, Lausanne signait en 2005 la déclaration d’intention d’adhérer à la Coalition européenne des villes contre le racisme mise sur pied par l’Unesco. Aujourd’hui, elle entend concrétiser cet engagement en élaborant un programme d’action qui sera présenté en cours de législature.
En ce premier trimestre 2008, Lausanne compte près de 50'000 étrangers. Promouvoir l’intégration et veiller à éliminer toute forme de discrimination n’est pas faire preuve de bons sentiments. C’est dans l’intérêt de tous d’œuvrer en vue d’une société plus juste. Il en va de notre qualité de vie. Comme le rappelle la Constitution fédérale, un État démocratique se mesure justement à l’aune de la place qu’il réserve «au plus faible de ses membres». Les villes, en lien direct avec les citoyens, sont au premier plan pour traduire dans les faits cet engagement. Le partenariat entre associations et acteurs étatiques est aussi un signal fort pour que, dans le domaine de la prévention du racisme et de la discrimination, nous ayons toutes et tous notre rôle à jouer. Sans stigmatisation, sans donner des leçons.
Programme de la semaine (pdf)