samedi 8 septembre 2007

Caricature de Mahomet en Suède, Stockholm calme le jeu

Lire l'article du Temps
Le premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, et les ambassadeurs des pays arabes et musulmans se sont félicités vendredi de leur dialogue pour réduire les tensions provoquées par la publication d'une caricature du prophète Mahomet.

Lois "xénophobes", les universités s'inquiètent !

Lire l'édito du Temps
C'est un mouvement large qui traverse tous les étages des hautes écoles et universités: patrons des EPF de Zurich et Lausanne, recteurs des universités, professeurs, assistants et étudiants, tous s'indignent de plusieurs dispositions contenues dans la nouvelle loi sur les étrangers. Et ils le feront savoir auprès des services de Christoph Blocher, car les mesures introduites limiteraient encore davantage les possibilités d'attirer puis de garder des étudiants et chercheurs non européens.
Sur ce sujet lire l'article de fond du Temps par Nicolas Dufour

Xénophobie et ultranationaliste

Les pratiques de l'ultranationaliste suisse Christoph Blocher font scandale
A un mois et demi des élections législatives fédérales du 21 octobre, la campagne électorale suisse, que l'on avait imaginée plutôt morne, vient de connaître une foudroyante accélération. Avec comme principal figurant le conseiller fédéral ultranationaliste et xénophobe Christoph Blocher, ministre de la justice et de la police et "mentor" de l'Union démocratique du Centre (UDC), première formation de droite du pays.
Mercredi 5 septembre, une Commission d'enquête du Conseil national (Parlement) a rendu public un rapport accusant M. Blocher d'avoir porté atteinte à l'indépendance de la justice en s'immisçant à plusieurs reprises dans les affaires du ministère public de la Confédération, et d'avoir poussé à la démission, en juillet 2006, le procureur général Valentin Roschacher.
Plus grave encore : la Commission, qui poursuit ses investigations, veut savoir si Christoph Blocher, comme l'attestent certains éléments, a agi en vue de protéger l'un de ses amis banquiers sous enquête à Berne dans une affaire de blanchiment d'argent. L'Allemagne a été sollicitée pour transmettre des documents saisis par la police en avril 2007 à Stuttgart dans la mallette du fameux banquier, Oskar Holenweger, ancien compagnon d'armée de Christoph Blocher. Il y serait question d'un complot pour se débarrasser du procureur général, ourdi par des journalistes et des hommes politiques dont les noms ou les initiales apparaissent, comme celles d'un certain "C. B".
Pris de court par cette rocambolesque affaire, le Conseil fédéral a décidé de mandater un expert indépendant pour enquêter, une mesure inédite. Le ministre Blocher, lui, crie à la cabale préélectorale et rejette en bloc ces accusations "intolérables". Et certains de ses proches ont allumé des contre-feux en distribuant à la presse des documents obtenus auprès du banquier Holenweger et censés innocenter le ministre de la justice et police.
Le personnel politique, en pleine ébullition, se perd en conjectures. Certains croient revivre les débuts de "l'affaire Elisabeth Kopp" - du nom de cette ministre qui avait dû démissionner en 1989 pour avoir averti son époux de l'ouverture d'une enquête le concernant. D'autres, plus prudents, craignent que l'affaire ne se dégonfle et ne débouche sur le triomphe électoral de Christoph Blocher et de ses troupes.
Depuis le début de la campagne électorale, il n'échappe à personne que l'UDC, favorite des législatives d'octobre, occupe largement le terrain. Fin août, elle placardait sur les murs de Suisse une affiche montrant trois moutons blancs suisses et un mouton noir expulsé à coup de sabot. Concoctée en vue d'une initiative populaire sur le renvoi des étrangers criminels, l'image a provoqué un tollé au sein de la classe politique et même entraîné la réaction de Doudou Diène, le rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme. Dans la foulée, le parti nationaliste achetait des encarts publicitaires dans les journaux, dénonçant un prétendu complot pour évincer Christoph Blocher du Conseil fédéral. Une thèse aujourd'hui resservie.
Exaspérés par ces méthodes ultra-agressives, de nombreux députés socialistes, verts et centristes souhaitent que Christoph Blocher quitte ses fonctions, quels que soient les résultats des élections. Ils estiment que, depuis son entrée en 2004 au gouvernement, M. Blocher a agi en "tribun zurichois de l'UDC", et non en conseiller fédéral, soucieux du bien commun et de la collégialité. Ils appellent à sa non-réélection.

Un article signé Agathe Duparc paru dans


Lausanne, mardi 18 septembre, place de la Palud

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Affaire Blocher-Roschacher

Lire le point de situation du Temps et celui de la Première
La converture de cette affaire par le téléjournal Suisse Romand est lamentable.
Par comparaison la Télévision Suisse allemande a donné un tableau complet de la situation hier soir, regardez 10vor10 voir aussi l'émission Arena pour apprécier la dialectique de Christoph Morgeli, l'ange gardien de BLocher
Lire le point de vue de Ludovic Rocchi dans le Matin

Cette dépêche annonce la position des verts et des socialistes qui demande que Christoph Blocher soit désaisi du dossier du Ministère Public de la Confédération
Ci-dessous l'éditorial de Didier Estoppey dans le Courrier
Ses adversaires croient avoir trouvé la faille. L'abus de pouvoir dont est soupçonné Christoph Blocher en évinçant l'ex-procureur de la Confédération, Valentin Roschacher, pour protéger un proche sous enquête du ministère public, apporte déjà son lot de carburant frais dans une campagne électorale qui semble tourner depuis un mois autour d'une seule question: faut-il réélire le trublion de l'UDC au Conseil fédéral?
Alors que son chef de file nie en bloc, l'UDC, bien sûr, crie au complot. Un complot qu'elle décidait comme par hasard, il y a dix jours, de mettre au coeur de ses slogans, ayant visiblement déjà eu vent de cette tempête prétendument orchestrée et sans fondement... Tous les éléments sont réunis pour que l'UDC puisse continuer à jouer les martyrs: la commission de gestion du National a d'ores et déjà fait savoir que l'enquête en cours ne serait pas bouclée avant le 12 décembre, date de l'élection du Conseil fédéral par les Chambres qui sortiront des urnes le 21 octobre. Et on doute que le Conseil fédéral, qui a frappé les esprits en décidant de s'entourer de l'avis d'un jurisconsulte, se prononce avant l'échéance fatidique.
En attendant, tous les regards peuvent se tourner vers les trompe-l'oeil. Comme sur la question de l'authenticité des fameux documents retrouvés par la police allemande dans la serviette du banquier qui avait fait ses classes avec Mme Blocher. En laissant au second plan les abus d'ores et déjà établis par la commission: contournant le Conseil fédéral, Christoph Blocher a bel et bien fait pression sur le procureur, passant outre l'indépendance du pouvoir judiciaire et le poussant à la démission.
Des manquements qui ne sont jamais qu'un épisode supplémentaire dans la longue liste des libertés prises par le conseiller fédéral avec les institutions dont il est censé être le garant. Les téléspectateurs romands auront d'ailleurs pu se faire une nouvelle idée mardi soir, lors du pseudo-débat organisé à l'enseigne d'Infrarouge, de la petitesse de l'homme d'Etat. De son profond mépris pour des interlocuteurs auxquels il ne se donne même pas la peine de faire semblant de répondre. De ses insultes à la vérité, comme lorsqu'il prétend que si l'UDC valaisanne proclame «Utilisez vos têtes!» sur fond de postérieurs de musulmans réunis dans la prière, l'affiche n'a rien à voir avec une attaque contre l'islam. Mais veut simplement promouvoir la réflexion.
C'est ce qui fait la force de Christoph Blocher: son impudeur totalement décomplexée. L'homme n'est finalement que la caricature de ceux qui l'ont porté au pouvoir il y a quatre ans. En nourrissant les mêmes collusions avec les pouvoirs économiques, en agitant les mêmes peurs, et en votant sans état d'âme des lois s'attaquant aux étrangers ou aux invalides.
L'affaire Roschacher fournira-t-elle désormais à cette droite prétendument centriste le prétexte pour ne pas réélire celui qui vampirise leur électorat? L'essentiel est ailleurs. Soit dans ces ennemis du peuple qui continuent à pulluler aux Chambres. Et qui ne courent pas tous pour l'UDC.