L'Hebdo
vendredi 31 mars 2006
Ousmane Diallo a reçu son permis B
Voici l'article de Martine Clerc dans 24heures
Radieux, Ousmane Diallo est le premier requérant du groupe des «523» à obtenir un permis B. Après neuf ans d’incertitude, il espère faire venir à Yverdon sa famille restée au Tchad.
En moins d’une semaine, il a déjà meublé son appartement comme s’il y vivait depuis des mois. Ces 40 m2, «c’est un palais», sourit le nouveau locataire. Le 24 mars dernier, Ousmane Diallo a définitivement quitté son studio de la Fareas d’Yverdon, à quelques pâtés de maisons de là, pour s’installer dans ce lumineux deux pièces. «J’ai passé exactement un an, à la Fareas. Avec les coupures d’eau chaude, les dealers, c’était l’enfer.» Bientôt, il mettra des fleurs sur son nouveau balcon. (Sourire).
A l’intérieur, ça sent le neuf. «L’appartement vient d’être rénové, c’est idéal pour commencer une nouvelle vie, pour construire enfin quelque chose», explique le Tchadien arrivé en Suisse en 1997 pour des raisons politiques. Sa «longue parenthèse de neuf ans comme requérant d’asile» s’est terminée le 1er mars. Ce matin-là, il est allé retirer son permis B. L’après-midi, il signait son bail à loyer, synonyme de liberté retrouvée.
A 41 ans, l’Yverdonnois d’adoption — il est arrivé dans la ville thermale il y a huit ans — fourmille de projets. A terme, il espère faire venir sa famille restée au Tchad. Une épouse et trois enfants, entre l’enfance et l’adolescence, «dont le dernier ne connaît que ma voix au téléphone ». Une ombre passe sur ses yeux. Les difficultés pour obtenir un visa au nom de son épouse pondèrent son optimisme.
Il avait échappé au renvoi
L’engagement — politique et social — c’est ce qui fait courir celui qui dit avoir enfin retrouvé la paix. «Je veux devenir un citoyen utile dans mon deuxième pays.» Militant actif au sein du groupe nord-vaudois d’Amnesty International, Ousmane Diallo explique avoir gardé espoir grâce au soutien de ses amis militants. En 2004, il avait failli être renvoyé par erreur, avant de recevoir une admission provisoire quelques mois plus tard. «Pour les autres «523», le combat continue, lâche- t-il gravement. L’incertitude provoque beaucoup d’angoisse, de la peur.» L’ingénieur forestier de formation travaille depuis bientôt cinq ans comme employé dans une scierie près de Bercher. Autonome financièrement, il se sent aujourd’hui pousser des ailes. Pour la première fois, Ousmane Diallo a chaussé des skis cette année. «C’était immense.
Ruth Dreifuss vole au secours des requérants et des étrangers
Lire l'article d'Antoine Grosjean dans 24 heures pour les abonnés
L’ex-conseillère fédérale sort de sa réserve. Elle dirige la fronde contre les lex Blocher sur l’asile et sur les étrangers.
Les référendums contre les lois sur l’asile et sur les étrangers viennent de trouver un appui de choix. L’ex-conseillère fédérale socialiste Ruth Dreifuss présidera le double comité référendaire contre les textes votés en décembre par le parlement, comme l’annonçait hier le Tages- Anzeiger.
Un soutien bienvenu pour le camp référendaire, alors que la campagne va vraiment démarrer ces prochaines semaines. D’autant que depuis qu’elle a quitté le gouvernement, la Genevoise refuse en principe de s’immiscer dans la politique nationale. Mais le sujet lui tient à coeur. Et puis, elle a déjà pris position il y a deux ans contre la 11e révision de l’AVS.
Dans cette campagne qui ne manquera pas d’être animée, l’ancienne conseillère fédérale fera contrepoids à Christoph Blocher. «Ruth Dreifuss jouit d’une crédibilité des deux côtés de la Sarine», se réjouit Balthasar Glättli, coordinateur du comité et secrétaire général de Solidarité sans frontière. «Elle permettra de mobiliser certains milieux de gauche parfois hésitants. Pour gagner sur les deux fronts, nous avons besoin de l’engagement de toute la gauche. » Les premiers à s’engager dans la bataille ont été l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), Amnesty International, Terre des hommes et diverses oeuvres d’entraide. Réunis au sein de la Coalition pour une Suisse humanitaire, ils ont lancé le référendum contre la loi sur l’asile. En laissant à d’autre le soin d’en faire autant contre la loi sur les étrangers. Cette décision, qui a surpris, était notamment justifiée par le besoin de concentrer les efforts sur un référendum, tout en apportant un soutien de principe à l’autre — qui ne manquerait pas d’être lancé.
Et en effet, les Verts, Solidarité sans frontière, et d’autres organisations d’aide aux étrangers et aux sans-papiers se sont regroupés au sein du Comité pour le double non, qui combat les deux lois. C’est ce comité que préside désormais Ruth Dreifuss. Sa présence devrait permettre de resserrer les rangs.
L’ex-conseillère fédérale sort de sa réserve. Elle dirige la fronde contre les lex Blocher sur l’asile et sur les étrangers.
Les référendums contre les lois sur l’asile et sur les étrangers viennent de trouver un appui de choix. L’ex-conseillère fédérale socialiste Ruth Dreifuss présidera le double comité référendaire contre les textes votés en décembre par le parlement, comme l’annonçait hier le Tages- Anzeiger.
Un soutien bienvenu pour le camp référendaire, alors que la campagne va vraiment démarrer ces prochaines semaines. D’autant que depuis qu’elle a quitté le gouvernement, la Genevoise refuse en principe de s’immiscer dans la politique nationale. Mais le sujet lui tient à coeur. Et puis, elle a déjà pris position il y a deux ans contre la 11e révision de l’AVS.
Dans cette campagne qui ne manquera pas d’être animée, l’ancienne conseillère fédérale fera contrepoids à Christoph Blocher. «Ruth Dreifuss jouit d’une crédibilité des deux côtés de la Sarine», se réjouit Balthasar Glättli, coordinateur du comité et secrétaire général de Solidarité sans frontière. «Elle permettra de mobiliser certains milieux de gauche parfois hésitants. Pour gagner sur les deux fronts, nous avons besoin de l’engagement de toute la gauche. » Les premiers à s’engager dans la bataille ont été l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), Amnesty International, Terre des hommes et diverses oeuvres d’entraide. Réunis au sein de la Coalition pour une Suisse humanitaire, ils ont lancé le référendum contre la loi sur l’asile. En laissant à d’autre le soin d’en faire autant contre la loi sur les étrangers. Cette décision, qui a surpris, était notamment justifiée par le besoin de concentrer les efforts sur un référendum, tout en apportant un soutien de principe à l’autre — qui ne manquerait pas d’être lancé.
Et en effet, les Verts, Solidarité sans frontière, et d’autres organisations d’aide aux étrangers et aux sans-papiers se sont regroupés au sein du Comité pour le double non, qui combat les deux lois. C’est ce comité que préside désormais Ruth Dreifuss. Sa présence devrait permettre de resserrer les rangs.
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