mardi 17 novembre 2009

Les alevis, Turcs sans minarets

Les alevis, Turcs sans minarets

Paru le Lundi 16 Novembre 2009
MOHAMMAD FARROKH

SuisseCOMMUNAUTÉ - Les alevis inaugurent à Saint-Gall la première cemevi (maison de réunion) en Suisse. Ils représentent un quart de la population turque du pays.
Les Turcs de Suisse auront un lieu de culte supplémentaire d'ici à la fin de l'hiver, mais ce ne sera pas une mosquée. Les alevis de Saint-Gall inaugureront leur cemevi (maison de réunion), qui sera la première de Suisse, comme le confirme Ismail Atas, membre du comité de la Fédération suisse des alevis et coprésident des alevis au niveau européen. Il est de retour d'Istanbul où il était parti représenter les alevis de Suisse le 8 novembre lors d'une manifestation qui a rassemblé 500 000 personnes – dix fois moins selon les autorités – venues revendiquer leurs droits et la reconnaissance de leur spécificité.


Contre l'initiative

Cela n'empêche pas Ismail Atas de se montrer solidaire de ses compatriotes musulmans sunnites et de préconiser le «non» à l'initiative antiminarets, tout en estimant que «l'Etat doit exercer un contrôle». Il reste que, quel que soit le résultat de la votation du 29 novembre, l'ouverture de Saint-Gall ne sera pas remise en cause: les cemevis ne sont jamais flanquées de minarets, car les alevis ne s'astreignent pas aux prières rituelles des sunnites, pas plus qu'ils ne pratiquent le jeûne du ramadan.
Sur les murs intérieurs de ces constructions circulaires, figurent typiquement les effigies des douze imams, de la lignée d'Ali, gendre du Prophète. A l'entrée parfois, une parole attribuée à Ali est portée en exergue: «Dans la vie, le meilleur guide est la connaissance.» Une devise qu'Atatürk, le fondateur de la Turquie laïque, avait faite sienne. Le service hebdomadaire du jeudi soir est l'occasion d'écouter le prêche d'un ancien (dede) et de se recueillir sur fond de chants mystiques au son de la guitare (saz), avant d'exécuter la danse rituelle (semah) qui réunit hommes et femmes.


Nombreux à Bâle

Ces dernières ne sont pas voilées et, principe d'égalité entre les sexes oblige, elles participent de plus en plus activement à la vie des «cercles» (dernek) de Suisse. Il y en a actuellement dix à être rattachés à la Fédération suisse, alors que trois autres cercles se tiennent à l'écart, «pour des questions de personnes», commente Ismail Atas qui minimise les divergences entre les différents courants constitutifs du mouvement alevi.
En Suisse, les alevis seraient entre 25 000 et 30 000, soit environ le quart des Turcs de Suisse, mais cette proportion est susceptible de varier d'un endroit à l'autre. Elle est particulièrement élevée à Bâle, vraisemblablement proche de 40%, où quatre des cinq élus d'origine turque du Grand Conseil sont alevis.
Mais un fort sentiment d'appartenance réunit les uns et les autres, né d'une histoire qui remonte au moins à l'époque de Haci Bektas Veli, un mystique turc du XIIIe siècle, considéré comme l'un des pères fondateurs de l'alévisme contemporain. Un sentiment d'appartenance dont l'élément religieux n'est que l'une des composantes, pas forcément la principale.


Un million en Europe

Parmi les autres manifestations de la culture alevi, les longues complaintes accompagnées du saz qui célèbrent notamment la résistance à l'oppression à l'époque de Pir Sultan Abdal, au tournant du XVIe siècle. Ou encore le refuge des montagnes d'Anatolie orientale. Longtemps pratiqué dans une semi-clandestinité, l'alevisme connaît depuis une quinzaine d'années une extraordinaire renaissance, en Turquie où ce courant concerne 20 à 25% de la population.
L'alévisme est fortement représenté parmi les émigrés dans l'ensemble de l'Europe où leur nombre avoisine le million, dont 600 000 à 700 000 pour la seule Allemagne (plus du quart de la population d'origine turque). Dans les Balkans, les bektashis historiquement proches des alevis sont nombreux en Albanie et parmi les Albanais de Macédoine, moins au Kosovo où ils ne représentent guère que 5% de la population.
Malgré ou peut-être à cause de leur spécificité, les alevis sont pratiquement ignorés par les commentateurs qui ne savent où les situer. Comment parler de ces Turcs volontiers amateurs de bière qui ne refusent que rarement une tranche de jambon et dont les cercles sont parfois dirigés par des femmes?

Expulsion d'un mineur: la mobilisation s'organise

Expulsion d'un mineur: la mobilisation s'organise

Paru le Mercredi 18 Novembre 2009
MICHAËL RODRIGUEZ

VaudL'expulsion d'Abdirashid, un Somalien de 17 ans, suscite l'émoi dans le monde politique vaudois. Dans une interpellation déposée hier, le groupe des Verts fait part de son «écoeurement» et affirme que cette extradition «contrevient clairement» à la Convention internationale pour les droits de l'enfant. L'affaire sera aussi portée sur la scène fédérale: la socialiste vaudoise Josiane Aubert annonce le dépôt d'une interpellation au Conseil national. Jeudi dernier au petit matin, la police vaudoise a embarqué un mineur somalien (notre édition d'hier). Seul et sans famille, il aurait été expulsé vers l'Italie. En vertu des accords de Dublin, les requérants ayant déposé une demande d'asile dans un autre pays signataire peuvent y être renvoyés.
Une personne de contact en Suisse a eu des nouvelles d'Abdirashid, relate le socialiste Roger Saugy. «Le jeune Somalien lui a dit qu'il ne savait pas dans quelle ville il était et qu'il n'avait pas d'endroit où dormir», s'alarme le député. Contrairement au conseiller d'Etat libéral, la gauche estime que le canton a la compétence de déterminer si le renvoi peut être exécuté. «Le Conseil d'Etat aurait pu invoquer la clause humanitaire qui figure dans les accords de Dublin», affirme Jean-Michel Dolivo, avocat et député d'A gauche toute!. En tant que mineur, Abdirashid devait être placé sous la protection de l'Office du tuteur général (OTG). Dans leur interpellation, déposée par Philippe Martinet, les Verts demandent au Conseil d'Etat si l'OTG a été informé de l'ordre d'extradition. Cas échéant, le droit de recours du requérant – de son représentant légal en l'occurrence – aurait été violé. «On peut se demander si l'OTG n'aurait pas dû déposer plainte», conclut Philippe Martinet. I



article

SANS-PAPIERS À FORMER

michaël rodriguez

Les jeunes sans papiers doivent avoir accès à une formation professionnelle. Les députés Serge Melly (prd) et Jean-Michel Dolivo (A Gauche toute!) ont déposé hier une initiative parlementaire demandant au canton de plaider en ce sens auprès des Chambres fédérales. Signé par 69 députés, dont 6 radicaux et plusieurs députés de l'Alliance du centre, ce texte juge inadmissible que les jeunes sans statut légal soient condamnés à la précarité et au désoeuvrement. A l'issue de la scolarité obligatoire, ils ne peuvent en effet pas entamer un apprentissage parce que les entreprises n'obtiennent pas d'autorisation de travail pour eux. MR

En Suisse, peut-on revendiquer le chant du muezzin?

RACHAD ARMANIOS

GenèveANALYSE - L'appel à la prière n'est pas une demande des musulmans. Mais pourrait-elle l'être dans le contexte de l'initiative anti-minarets?
En lançant samedi 7 novembre un faux appel à la prière aux abords de la mosquée du Petit-Saconnex, les Jeunes identitaires genevois, un groupuscule d'extrême droite, ont voulu secouer les consciences: refuser l'initiative anti-minarets reviendrait de facto à accepter que, dans quelques années, l'on accepte des appels à la prière, puisque les minarets auraient seulement cette fonction. Cette crainte est l'un des arguments brandis par le comité d'initiative. Des voix ont pourtant rappelé que, depuis trente ans, jamais la mosquée n'a eu cette revendication. Elle ne l'a toujours pas, ont rappelé ses responsables ces jours dans la presse. Le Conseil d'Etat avait déjà cherché à rassurer sur ce point il y a un mois, lors de sa conférence de presse contre l'initiative tenue avec les communes. A Genève, le minaret ne peut pas servir à l'appel à la prière, en application de l'article 1 de la loi interdisant le culte extérieur, avait insisté le président du gouvernement cantonal David Hiler.
Pour le surplus, le Conseil d'Etat se référait ensuite au message du Conseil fédéral. Il rappelle en substance que le chant du muezzin, dans l'hypothèse où il serait autorisé, serait soumis aux limitations contre les nuisances sonores au même titre que le tintement des cloches. Ce qui ne signifie pas un feu vert: «La doctrine admet que les us et coutumes locaux peuvent justifier une différence de traitement (...), dans la mesure où la population n'est généralement pas accoutumée au cri (sic) du muezzin et peu donc percevoir l'émission sonore qui en résulte comme plus perturbante que le tintement des cloches.»


Le monde bouge

Question réglée? Pas vraiment, car le terrain est glissant: cette approche respecte-t-elle l'équité de traitement? Si l'appel à la prière musulman est interdit, comment accepter que les cloches sonnent pour la messe? Et si une exception à l'équité peut être faite s'agissant du muezzin, pourquoi pas une exception pour les minarets?
David Hiler brandissait alors à nouveau la loi sur les cultes extérieurs et estimait aussi que prononcer le nom d'Allah ne pouvait être mis sur le même pied que le tintement de cloches. Questions suivante?
«La discussion a été balayée très vite», se souvient Sandrine Salerno, conseillère administrative de la Ville de Genève (PS). Elle ajoute, forte de ses convictions laïques: «A titre personnel, je ne vois pas de grande différence entre des cloches ou un muezzin. Le débat n'a pas lieu d'être puisqu'il n'y a pas de revendications. Mais le monde dans lequel on vit bouge. Si, demain, il devait y avoir des chants de muezzin en Suisse, je répondrais: et alors? Ensuite, c'est une question de perception. L'important en démocratie, c'est de pouvoir confronter les points de vue et questionner les usages.»
Pourtant, face à la force de frappe de l'initiative contre les minarets, qui se risquerait à réclamer qu'un muezzin y grimpe?


Hors de propos

«Avec cette initiative, on a un pistolet sur la tempe, tout ce qu'on dit risque de jeter de l'huile sur le feu», reconnaît Simon Weber, porte-parole de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse. Mais il ne pense pas que les associations musulmanes se censurent. Sans donner son avis, il rappelle que la société est majoritairement de culture chrétienne, ce qui légitime les carillons mais pas l'appel du muezzin. Mais lui aussi insiste: son éventuelle opportunité doit pouvoir être débattue librement.
Reste que «cette question est simplement hors de propos. En l'agitant, les initiants faussent le débat sur la réelle planification de minarets. Il n'y en a que quatre en Suisse. Parler des muezzins est encore moins d'actualité.»
L'autocensure, il la voit ailleurs: «Chez nous, les dispenses de natations sont d'abord accordées à des chrétiennes. L'homophobie est surtout le fait de nos intégristes évangéliques. Alors que le fondamentalisme chrétien a beaucoup d'avenir, pourquoi pose-t-on la question du droit des femmes ou du respect de l'Etat de droit seulement à l'islam? Surtout, interdire les minarets calmera-t-il les peurs?... Certainement pas.» I

Pas d'appel du "muezzin" en Suisse

Le président helvétique Hans-Rudolf Merz est monté au créneau aujourd'hui pour assurer les Suisses que le "muezzin" ne retentirait pas dans la Confédération quelle que soit l'issue de l'initiative populaire visant à interdire la construction de minarets dans la Confédération.


"L'appel du muezzin ne retentira pas" en Suisse, a assuréHans-Rudolf Merz dans un message vidéo adressé à la nation où il réitère un appel à la population helvétique "à dire non à l'initiative populaire contre la construction de minarets, sur laquelle nous sommes appelés à voter le 29 novembre".

Les autorités suisses affirment que les dispositions relatives aux nuisances sonores permettent d’interdire tout ce qui pourrait générer du bruit (haut-parleurs ou appels à la prière) sur le territoire.

Toutefois, l'argument défendu par le groupe d'élus de l'Union démocratique du centre (UDC, droite populiste) qui a lancé une initiative en 2008 pour interdire la construction de nouveaux minarets est autre. Ils considèrent que ces édifices n'ont pas un caractère religieux mais représentent "le symbole apparent d'une revendication politico-religieuse du pouvoir, qui remet en cause les droits fondamentaux".

Minarets: un appel au bon sens

Minarets: un appel au bon sens

Paru le Mercredi 18 Novembre 2009
LE COURRIER

SuisseChaque soir jusqu'au scrutin du 29 novembre sur l'initiative anti-minarets, la cheminée de l'usine Kugler s'illuminera de vert pour affirmer la place légitime de l'islam en Suisse. Du haut de cette tourelle de 35 mètres, Le Courrier et ses voisins, la Fédération des artistes de Kugler, lancent un appel au bon sens. Il faut refuser cette initiative que le Conseil fédéral et le parlement n'ont pas eu le courage d'invalider. Elle consacre pourtant une intolérable discrimination à l'égard des 350000 à 400000 musulmans de ce pays. Surtout, cette atteinte à la liberté religieuse attaquerait de plein fouet notre démocratie, construite sur le respect et l'ouverture. L'Etat de droit serait gravement ébranlé puisqu'il pose comme base l'égalité de traitement entre les citoyens. Si l'on rejette les minarets, il faudrait interdire les clochers.
Les guerres de religion ont dans un passé récent opposé catholiques et protestants. Les initiants –des membres de l'UDF, un parti chrétien, et de l'UDC– réveillent de vieux démons. Ils décrivent les minarets comme les missiles d'une idéologie politico-religieuse conquérante, faisant l'amalgame entre musulmans et extrémistes, voire terroristes. C'est inacceptable. La grande diversité culturelle et confessionnelle des musulmans en Suisse, dont une minorité seulement est pratiquante (15%), oppose un démenti cinglant à la caricature fondamentaliste dans laquelle les initiants les enferment. Le minaret est seulement, aux yeux de l'immense majorité des musulmans, un ornement architectural signalant pacifiquement l'emplacement d'une mosquée et diffusant l'appel à la prière –dans les pays qui l'autorisent.
Les quatre minarets érigés en Suisse sont le signe que les musulmans y sont reconnus comme des citoyens à part entière. Donner le signal inverse risque de favoriser le repli sur soi de certains membres de cette communauté, voire leur radicalisation.
Les fidèles souhaitent dans l'ensemble vivre leur foi dans le respect des lois suisses, même si certaines pratiques ou revendications –port du voile, cours de piscine non mixtes, carrés musulmans dans les cimetières, etc.– posent légitimement la question de leur compatibilité avec les principes juridiques et sociaux des démocraties occidentales.
Mais l'islam n'est pas seul en cause. Partout en Europe, des citoyens se battent pour détrôner les crucifix des écoles, tandis que des chrétiens lancent des croisades contre l'avortement, les contraceptifs, le préservatif ou les droits des homosexuels. Le christianisme a-t-il autant d'avance qu'on le dit sur le chemin des Lumières? La Suisse, où l'on donne des cours d'histoire biblique à l'école, est-elle laïque?
Les limites aux religions doivent être fixées dans un climat serein et apaisé. Pas sous la pression inadmissible de l'incitation à la haine des musulmans. En justifiant l'interdiction des minarets par l'impossibilité, dans certains pays, de construire des églises, les initiants dévoilent leur visage. Car ils valident les pratiques de certains régimes dictatoriaux. Depuis quelques mois, la cheminée de Kugler est éclairée pour rendre compte de l'activité des artistes. Ils la teignent aujourd'hui de vert, couleur des jardins de l'islam, symbole de vie au milieu du désert. Ils s'expriment publiquement et visuellement en tant que membres de la société civile. Au nom de la vocation des artistes à faire exploser les limites des normes sociales et à expérimenter plus de libertés, ils refusent «une initiative restrictive et xénophobe de plus».

Le conseil synodal appelle à voter NON à l'initiative

Les délégués à l'intégration en colère

L'initiative populaire contre la construction de minarets viole les libertés garanties par la Constitution, fondements d'une bonne cohabitation, estime la Conférence suisse des délégués à l'intégration.
Celle-ci rejette donc avec fermeté le texte en votation le 29 novembre.
En contradiction fondamentale avec le travail accompli par les délégués communaux, régionaux et cantonaux à l'intégration, l'initiative va à l'encontre des efforts d'intégration de musulmans immigrés, écrit la Conférence mardi dans un communiqué.
Loin de résoudre les problèmes, elle lance un faux signal. D'après les délégués à l'intégration, la confrontation et la stigmatisation renforcent surtout les courants fondamentalistes au sein tant des populations étrangères qu'indigènes.
L'initiative viole en outre la liberté religieuse, note la conférence.

L'entrée de la mosquée de Genève caillassée

Les femmes réagissent à l'initiative anti-minarets


ELECTIONS | 10:38 Pour répondre à celles qui craignent qu'un minaret n'amène une burqa, les femmes de tous partis, sauf l'UDC, tiennent conférence de presse






MCM | 17-11-2009 | 10:38

Parce que l'électorat féminin serait plus enclin à voter en faveur de l'initiative contre la construction des minarets, choix motivé par la peur d'une régression du statut de la femme dans notre pays, des politiciennes de différents partis se mobilisent.

Une conférence de presse regroupant des femmes socialistes, des Vertes, des femmes du PLR et du PDC organisent une conférence de presse "Contre l’interdiction des minarets – pour l’égalité des sexes!", le jeudi 19 novembre 2009 à 9h00 au centre de presse du Palais fédéral, salle de conférences à Berne.

Laisser entendre que l’initiative anti-minarets défend l’égalité entre femmes et hommes est une farce, selon elles. "Comment le parti d’extrême droite peut-il être crédible en cela alors qu’il s’oppose à toutes les mesures concrètes proposées pour défendre l’égalité? L’interdiction des minarets est une politique symboliste qui ne protège ni les droits humains, ni l’égalité, et encore moins la constitution suisse."

"C’est pour cela que les politiciennes de différents partis s’engagent ensemble contre l’interdictions des minarets et pour une vraie politique de l’égalité des sexes. Car nous n’avons pas besoin de jouer avec les symboles en matière de l’égalité nous faisons la politique!"

Hans-Rudolf Merz milite contre l'initiative anti-minarets


"Allez rencontrer vos voisins musulmans". Tel est le message du président."Allez rencontrer vos voisins musulmans". Tel est le message du président. [Keystone]

Hans-Rudolf Merz invite les Suisses à faire preuve de tolérance religieuse, une "longue tradition" helvétique, en refusant le 29 novembre l'initiative contre la construction de minarets. Il leur demande aussi de s'ouvrir et d'accueillir les personnes d'autres confessions.

Hans-Rudolf Merz invite les Suisses à faire preuve de tolérance religieuse, une "longue tradition" helvétique, en refusant le 29 novembre l'initiative contre la construction de minarets. Il leur demande aussi de s'ouvrir et d'accueillir les personnes d'autres confessions.

ats - le 17 novembre 2009, 10h29

Se remémorant l'accueil qu'il avait reçu dans les pays arabes lorsqu'il y travaillait, il déclare vouloir à présent "offrir cette hospitalité à nos concitoyens et concitoyennes de foi musulmane. Nous pouvons tous faire preuve d'hospitalité".

Le conseiller fédéral rappelle encore que la grande majorité des musulmans en Suisse sont bien intégrés, qu'ils respectent les règles de notre société et que nombre d'entre eux sont des citoyens suisses. Quant aux minarets, particularismes architecturaux au même titre que les églises ou les synagogues, ils ne serviront pas à l'appel du muezzin.

S'exprimant également sur le sujet, les délégués à l'intégration s'opposent fermement à l'initiative. L'initiative populaire contre la construction de minarets viole les libertés garanties par la constitution, fondements d'une bonne cohabitation, estime la Conférence suisse des délégués à l'intégration.


Message vidéo du président de la Confédération Hans-Rudolf Merz concernant l’initiative contre les minarets

Dans son message vidéo concernant la votation du 29 novembre 2009 sur l’initiative contre les minarets, le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz recommande aux citoyennes et aux citoyens de rejeter l’initiative populaire «contre la construction de minarets».

Message de soutien d'Eric Voruz pour le mineur Somalien expulsé



Je ne sais pas si ma déclaration apportera plus de poids à l'action. Toujours est-il que ces décideurs, sous prétexte "d'accords de Schengen" expulsent sans raison et d'une manière brutale un adolescent de 17 ans, d'origine somalienne, ce pays qui n'a pas de gouvernement crédible, déchiré par des clans mafieux qui font "la pluie et le beau temps" contre une population, l'une des plus pauvres de notre planète. Ces mafieux les exploitent en détournant les marchandises
destinées à cette population par ONG intermédiaires, qui elles-mêmes sont aussi menacées par les mafias. Mais pour l'ODM et le SPOP vaudois, "il ne se passe rien en Somalie", pour autant qu'ils sachent ce que c'est la Somalie, les navires attaqués par les mafias, les menacent incessantes contre les populations. Alors les yeux fermés, et n'ayant pas le courage de le faire eux-mêmes, les sbires ODM/SPOP envoyent la gendarmerie au sein même de l'école, pour enlever un jeune innocent, qui n'y peut rien, et le jeter hors de nos frontières. Face à cette situation, nous sommes presque impuissants car à force de démontrer les côtés malfaisants de cette politique, nous ne voyons pas encore le bout du tunnel. Oui, l'esprit fasciste est vraiment difficile à effacer. Et dire que le Conseil fédéral par DFJP interposé, veut encore durcir les lois sur l'Etranger et sur l'Asile. A cause d'une initiative encore pendante de l'UDC dite "de
renvoi".

Eric Voruz

conseiller national

membre de la Commission de la politique de sécurité (CPS)

ch. de la Grosse Pierre 11

1110 Morges (VD)

privé: eric.voruz@bluewin.ch

conseil national: eric.voruz@parl.ch
www.voruz.info

La Turquie déclarée pays d'origine sûr

Forum réfugiés condamne l'allongement de la liste des pays sûrs



Posté le 16/11/2009 à 10:06

Le conseil d’administration (CA) de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) a ajouté trois pays vendredi à sa liste des pays dits d'origine sûre : la Turquie, l’Arménie et la Serbie, contre l'avis d'Olivier Brachet, membre du C.A et vice-président du Grand Lyon, ancien directeur de l'association Forum réfugiés qui gère à Lyon les demandeurs d'asile. Conséquence, les demandes d'asiles des ressortissants de ces pays seront traitées de manière expéditive et n'auront pas d'accès au centre d'hébergement. Ce qui signifie moins de chance d'obtenir le statut de réfugié. La Géorgie en revanche a été retirée de la liste. Olivier Brachet avait quitté la séance vendredi pour protester contre les critères de sélection de l'OFPRA.

Même les requérants mineurs n'échappent pas à l'expulsion

Même les requérants mineurs n'échappent pas à l'expulsion

Paru le Mardi 17 Novembre 2009 - MICHAËL RODRIGUEZ

ASILE - Un Somalien de 17 ans, sans famille, a été embarqué jeudi par la police. Son professeur, doyen à l'OPTI, monte aux barricades.

«Un nouveau pas dans l'inhumanité vient d'être franchi par les autorités vaudoises et suisses.» Cette fois, ce n'est pas la Coordination asile qui le dit, mais le responsable des classes d'accueil du canton, Etienne Corbaz. Dans un communiqué diffusé dimanche, ce doyen à l'OPTI (Organisme pour le perfectionnement scolaire, la transition et l'insertion) s'insurge contre l'arrestation d'un de ses élèves, Abdirashid, un Somalien de 17 ans.

Réveillé par la police

Jeudi dernier, dans un centre de l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants, l'adolescent a été réveillé par la Police de sûreté vaudoise pour être conduit à l'aéroport de Zurich-Kloten. Destination: Rome. Dans sa fuite loin de la guerre en Somalie, Abdirashid était d'abord passé par l'Italie – et par le camp de réfugiés de Lampedusa, de sinistre réputation. Il est arrivé en Suisse en janvier 2009, et était scolarisé à l'OPTI depuis la dernière rentrée d'août. Sa mère vit en Somalie et son père est décédé il y a deux ans, relate encore le communiqué.

En vertu des accords de Dublin, acceptés par le peuple suisse en 2005, les requérants ayant déjà déposé une demande d'asile dans un autre pays signataire y sont presque systématiquement renvoyés. Peu importe qu'il s'agisse de mineurs non accompagnés: selon l'Office fédéral des migrations (ODM), les règles sont les mêmes que pour les adultes... A partir de quel âge peut-on donc expulser un enfant? A cette question, les autorités fédérales ne répondent pas.

Des lois «injustes»

«Nous savons que ce départ a été fait dans le respect des lois, écrit Etienne Corbaz. Mais que dire de lois qui lancent sur les routes de l'Europe un mineur, seul, sans aucun soutien? Que dire de lois qui stoppent un jeune homme dans ses recherches de formation? (...) Nous devons dire notre opposition à l'injustice de ces lois.»

Dans un communiqué envoyé hier, le syndicat SUD a également fait part de son indignation, accusant les autorités de violer la Convention internationale des droits de l'enfant. «Procéder à une rafle aux premières heures du matin rappelle les heures les plus sombres de l'histoire de l'Europe», ajoute le syndicat, affirmant que ces méthodes ont «profondément heurté» les enseignants, les camarades de classe d'Abdirashid et le personnel du centre.

Leuba s'en lave les mains

Le ministre vaudois de l'Intérieur, Philippe Leuba, réfute le reproche d'inhumanité, et assure que l'adolescent sera pris en charge à son arrivée en Italie. Mais il dit n'y être pour rien dans cette affaire. Selon lui, les autorités fédérales sont seules compétentes pour appliquer les accords de Dublin.
«Je n'ai pris aucune décision dans ce dossier, clame le conseiller d'Etat libéral. Il n'y a pas un seul conseiller d'Etat en Suisse qui soit compétent dans ce domaine.» N'est-ce pourtant pas la police vaudoise qui procède aux mesures de contrainte? «La police cantonale n'est pas rattachée au Département de l'intérieur, rétorque le ministre. En outre, elle ne fait qu'exécuter une décision de l'ODM.»

Philippe Leuba n'a guère apprécié le vigoureux communiqué du professeur de l'OPTI. «Sa démarche pose un certain nombre de questions», lâche-t-il. Mais je réserve d'abord ces questions au collège gouvernemental». I

Victoire de l’intégration …

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… avec l’équipe suisse des M17. Signé Bürki dans 24 Heures

L'Amérique latine, nouveau rêve des migrants africains

BUENOS AIRES, 16 novembre (Reuters) - Confrontés à la fermeture des frontières en Europe, les migrants africains sont désormais de plus en plus nombreux à tenter leur chance en Amérique latine.

Certains font du Mexique ou du Guatemala leur destination rêvée avec l'espoir, ensuite, de pouvoir entrer aux Etats-Unis. D'autres, de plus en plus nombreux, affluent dans les ports d'Argentine ou du Brésil.

S'ils arrivent parfois par hasard en Amérique latine, ils y trouvent aussi des conditions souvent beaucoup plus accueillantes qu'en Europe.

"Je suis arrivé au port de nuit. Je pensais que j'allais en Europe, je ne me suis rendu compte que plus tard que j'étais en Argentine", témoigne Ibrahim Abdoul Rahman, un ancien enfant soldat sierra-léonais qui a fui la guerre civile dans son pays. Son voyage clandestin à bord d'un cargo pour l'Amérique latine aura duré 35 jours.

On estime à plus de 3.000 le nombre d'immigrés africains vivant aujourd'hui en Argentine, alors qu'ils n'étaient encore que quelques dizaines il y a huit ans. Un tiers des 1.000 demandeurs d'asile enregistrés chaque année sont désormais originaires d'Afrique.

"Nous constatons une forte hausse du nombre d'Africains qui arrivent dans le pays et y demandent l'asile", atteste Carolina Podesta du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

"Cela correspond à une recherche de nouvelles destinations", ajoute-t-elle, y voyant la conséquence des politiques d'immigration plus dures mises en place en Europe après les attentats du 11 septembre 2001.

POLITIQUES D'IMMIGRATION FAVORABLES

Au Brésil voisin, les Africains représentent 65% des demandeurs d'asile, selon le comité national pour les réfugiés.

"Le processus d'adaptation est très bon au Brésil", estime Caroline Montenegro, du HCR, précisant que l'intégration culturelle des Africains est facilitée par la forte communauté noire vivant dans le pays.

Pour beaucoup, le long voyage a d'abord constitué à tromper les contrôles de sécurité dans les ports africains avant de survivre, d'eau et de biscuits, à bord des cargos pendant des semaines.

"Nous avons vu des gens arriver après s'être cachés dans le gouvernail d'un bateau. Imaginez ce que ça peut être de traverser l'Atlantique cachés dans un si petit espace", raconte Fernando Manzanares, directeur des services d'immigration en Argentine.

Dans ce pays, les immigrés peuvent obtenir assez facilement des visas de travail temporaires qu'ils doivent renouveler tous les trois mois. Ils peuvent aussi bénéficier de soins gratuits et de leçons d'espagnol dispensées par des organisations caritatives catholiques.

"Les politiques d'immigration du pays sont assez favorables", assure Manzanares. "C'est le reflet de l'histoire. Ce qui s'est produit il y a 100 ans avec les migrants européens se répète aujourd'hui avec les migrants africains."

PÉRIPLE ÉPIQUE

Certains, comme Ibrahim Abdoul Rahman, se sont même mariés en Argentine. Il a rencontré sa femme il y a cinq ans en lui vendant une bague. Depuis, il envoie régulièrement de l'argent à sa mère et à ses sept soeurs restées en Sierre Leone.

Le vendredi, ce musulman se rend à la mosquée Alberdi de Buenos Aires. Il y retrouve d'autres immigrés africains, dont certains se disent victimes du racisme en Argentine.

Ils s'accordent toutefois à reconnaître que ce n'est rien comparé à la xénophobie et aux lois anti-immigration auxquelles sont confrontés les Africains en Europe.

De plus en plus de migrants en provenance de la Corne de l'Afrique cherchent aussi aujourd'hui à se rendre au Mexique ou en Amérique centrale avec le secret espoir de rejoindre ensuite les Etats-Unis.

Le nombre d'Africains passés par le centre de rétention de Tapachula, dans le sud du Mexique, a ainsi triplé entre 2007 et 2008, passant à 600 l'an dernier.

Les récits témoignent des voyages épiques entrepris par certains.

Mohamed Ahmed Hassen, un ancien chauffeur somalien, a vendu sa terre pour financer son exode: son périple l'a mené au Kenya, en Tanzanie et au Mozambique, où il a embarqué à bord d'un bateau pour le Brésil en versant 1.500 dollars à un trafiquant.

"A bord, nous ne savions pas s'il faisait jour ou nuit. Nous n'avions pas de montre, aucune idée de la date. Tout ce que nous savions, c'est que cela allait être long."

Une fois arrivé à Sao Paulo, il est passé en Colombie, a rallié le Panama en bateau, puis le Costa Rica et le Nicaragua avant d'échouer au Guatemala, où il est actuellement détenu. Il a demandé l'asile politique.

(Avec Mica Rosenberg à Mexico, Sarah Grainger à Guatemala City et Stuart Grudgings à Rio de Janeiro, version française Clément Dossin)