Quelques semaines après les slogans racistes écrits sur les murs et la nuit de violence, les mêmes personnes remettent de l'huile sur le feu.
Lire l'article d'Estelle Bressoud publiée dans l'édition Chablais de 24heures.
Extrait:
«Estimez-vous que le renvoi des délinquants étrangers devrait se faire sans délai?», «Trouvezvous que nos autorités sont à la hauteur des problèmes?» ou «Etes-vous d’avis que le système scolaire pourrait revenir à plus de discipline?»
Voici quelques-unes des vingt questions que les habitants de Bex ont pu découvrir hier matin dans leur boîte aux lettres — fait relayé hier sur les ondes de Radio Chablais. Les abonnés au «non» sont priés de déchirer la lettre. Ceux du «oui» se voient encouragés à grossir les rangs de Bex-Espoir, l’œuvre même des signataires de la missive, à savoir Lino, André et Roger
(n.d.l.r.: Nino Neri, André Corboz et Roger Genet) sous le slogan «Ne plus nous prendre pour des poires, j’adhère à Bex-Espoir».
Les buts de cette association dite «de défense du citoyen», née le 9 juin dernier dans le sillage des incidents impliquant notamment des requérants d’asile du centre de la Fareas? «Faire bouger les choses!», assène son porte-voix, Isabelle Durand, une quadragénaire établie à Bex depuis novembre, qui s’avoue «extrêmement dérangée par les requérants incorrects». «On nous dit qu’à Bex, tout va bien. C’est faux. On nous ment», dit-elle en pointant un doigt accusateur en direction des édiles politiques. Pas d’action particulière à l’horizon, mais la volonté de faire cause commune. Quant aux allusions contenues dans le questionnaire — par exemple, le déficit de discipline à l’école et de contrôle aux frontières —, Isabelle Durand ne les nie pas. «Tous les sujets évoqués sont en rapport avec les requérants: leurs enfants qui sèment le désordre en classe, les délinquants qui profitent de nos largesses», poursuitelle, affirmant qu’une dizaine de personnes se sont d’ores et déjà ralliées à la cause. Le président du comité, Lino Neri, abonde dans le même sens: «On se soucie très peu des gens de Bex. Ce qu’on veut: être plus impliqués dans le dialogue.» Contacté, le syndic, Michel Flückiger, préfère s’abstenir de commentaires. De son côté, Alberto Cherubini, président du Groupement d’appui aux requérants d’asile, déplore ce qu’il perçoit comme une «démarche de trop»: «C’est d’un mauvais goût! La poire est pourrie. Nous appuyons la position de la Municipalité qui a essayé de calmer le jeu par un tous-ménages
(n.d.l.r.: un résumé des actions décidées en accord avec le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud, distribué peu avant).
Voici quelques-unes des vingt questions que les habitants de Bex ont pu découvrir hier matin dans leur boîte aux lettres — fait relayé hier sur les ondes de Radio Chablais. Les abonnés au «non» sont priés de déchirer la lettre. Ceux du «oui» se voient encouragés à grossir les rangs de Bex-Espoir, l’œuvre même des signataires de la missive, à savoir Lino, André et Roger
(n.d.l.r.: Nino Neri, André Corboz et Roger Genet) sous le slogan «Ne plus nous prendre pour des poires, j’adhère à Bex-Espoir».
Les buts de cette association dite «de défense du citoyen», née le 9 juin dernier dans le sillage des incidents impliquant notamment des requérants d’asile du centre de la Fareas? «Faire bouger les choses!», assène son porte-voix, Isabelle Durand, une quadragénaire établie à Bex depuis novembre, qui s’avoue «extrêmement dérangée par les requérants incorrects». «On nous dit qu’à Bex, tout va bien. C’est faux. On nous ment», dit-elle en pointant un doigt accusateur en direction des édiles politiques. Pas d’action particulière à l’horizon, mais la volonté de faire cause commune. Quant aux allusions contenues dans le questionnaire — par exemple, le déficit de discipline à l’école et de contrôle aux frontières —, Isabelle Durand ne les nie pas. «Tous les sujets évoqués sont en rapport avec les requérants: leurs enfants qui sèment le désordre en classe, les délinquants qui profitent de nos largesses», poursuitelle, affirmant qu’une dizaine de personnes se sont d’ores et déjà ralliées à la cause. Le président du comité, Lino Neri, abonde dans le même sens: «On se soucie très peu des gens de Bex. Ce qu’on veut: être plus impliqués dans le dialogue.» Contacté, le syndic, Michel Flückiger, préfère s’abstenir de commentaires. De son côté, Alberto Cherubini, président du Groupement d’appui aux requérants d’asile, déplore ce qu’il perçoit comme une «démarche de trop»: «C’est d’un mauvais goût! La poire est pourrie. Nous appuyons la position de la Municipalité qui a essayé de calmer le jeu par un tous-ménages
(n.d.l.r.: un résumé des actions décidées en accord avec le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud, distribué peu avant).
L'article est heureusement accompagné d'un commentaire de Philippe Favre qui dit tout le mal que lui évoque de telles méthodes:
Le pseudo-questionnaire qui a inondé les boîtes aux lettres bellerines sent la manipulation à plein nez. Les questions sont particulièrement orientées — qui oserait nier que les problèmes existent et que les solutions tardent? — et leur objectif à peine voilé: faire adhérer le plus grand nombre à la cause de Bex-Espoir pour augmenter la pression sur les autorités locales. Une pression qui ne fera qu’envenimer la situation et raviver les angoisses de la population. Pire, les statuts de ce nouveau groupuscule font froid dans le dos: «Confondre et condamner les délinquants abrités au Centre Fareas de Bex.» On voudrait organiser une chasse aux sorcières qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Ecoutez la séquence du journal du matin sur la Première et l'interview de Pierre Imhof
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