mercredi 16 juin 2010

Offensive genevoise contre la burqa

Les radicaux genevois ont déposé un projet de loi qui interdit le port du «costume religieux» (Keystone)Les radicaux genevois ont déposé un projet de loi qui interdit le port du «costume religieux» dans le canton. Un terme qui vise autant «la soutane que la tenue des rabbins et la burqa», selon le député radical Jean Romain, fer de lance du projet. Un article de Cynthia Gani dans le Temps.

Une petite bombe. Le projet de loi annoncé ce mercredi par les radicaux genevois propose d’interdire le port du «costume religieux» dans le canton. Un terme qui vise autant «la soutane, que la tenue des bonnes sœurs, des rabbins et la burqa, explique le député radical Jean Romain, fer de lance du projet. L’Etat doit dicter les règles du jeu et veiller à ce que la paix confessionnelle soit respectée.»

Depuis 1875, une loi proscrit à Genève le port «de tout costume ecclésiastique ou appartenant à un ordre religieux» dans l’espace public. Une loi héritée des tensions du Kulturkampf, mais qui n’est plus appliquée depuis longtemps. Le canton n’a toutefois jamais osé la supprimer. Désormais, les radicaux veulent la durcir en la généralisant à toutes les religions. Seules les personnes de passage à Genève en seraient dispensées.

«Nous avons vécu pendant quarante ans dans un système profondément irréligieux. Mais les choses ont changé du tout au tout: Genève s’est ouvert à l’international, des gens sont venus s’installer ici avec leurs religions, et nous estimons que le rôle de l’Etat est de veiller à éviter tout débordement», affirme Jean Romain.

De son côté, le Parti libéral, qui doit bientôt fusionner avec les radicaux, n’a pas été consulté. Mais le PLR avait déjà fait savoir qu’il était opposé au principe de l’interdiction de la burqa lorsque le canton d’Argovie a évoqué cette perspective.

Les retours de réfugiés au plus bas depuis 20 ans

Le nombre de réfugiés rentrant de leur plein gré dans leur pays n'a jamais été aussi bas depuis 20 ans, a affirmé lundi à Genève le HCR.

HCR Genève

Le nombre de réfugiés rentrant de leur plein gré dans leur pays n'a jamais été aussi bas depuis 20 ans, a affirmé lundi à Genève le HCR. Les conflits prolongés en Somalie, Afghanistan, Irak et Soudan expliquent un très faible taux de rapatriement.

Le rapport annuel du HCR sur les tendances mondiales révèle que seuls 251'000 réfugiés sont rentrés en 2009, soit le chiffre le plus faible enregistré depuis 1990. Comparativement, au cours de la dernière décennie, environ un million de réfugiés étaient rapatriés chaque année.

«Des conflits majeurs, comme en Afghanistan, en Somalie et en République démocratique du Congo, ne laissent entrevoir aucun espoir de solution», a expliqué le Haut Commissaire aux réfugiés Antonio Guterres.

«Les conflits qui semblaient s'acheminer vers leur terme ou étaient en passe de trouver un règlement, comme au Sud-Soudan ou en Irak, sont dans l'impasse.

En conséquence, l'an dernier n'a pas été un bon cru pour le rapatriement librement consenti. En fait c'est l'année la moins faste de ces deux dernières décennies», a-t-il souligné.

Record depuis les années 90
A la fin de 2009, le monde comptait 43,3 millions de personnes déplacées de force, soit 15,2 millions de réfugiés et 27,1 millions de déplacés internes. Il s'agit du chiffre le plus élevé de personnes déracinées par un conflit et les persécutions depuis le milieu des années 90, selon le rapport du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Le rapport indique que le nombre total de réfugiés est resté relativement stable, soit 15,2 millions, dont les deux tiers relèvent du mandat du HCR. L'autre tiers relève de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

En raison de la persistance des conflits, plus de la moitié des réfugiés recevant l'assistance du HCR se trouvent dans des situations de crises prolongées.

«Les réfugiés en exil depuis au moins cinq ans constituent désormais la majorité des réfugiés du monde. Ce pourcentage ne pourra que s'accroître si le nombre de réfugiés en mesure de rentrer chez eux diminue», a averti Antonio Guterres.

Hausse de 4% des déplacés
Le nombre de personnes déplacées par un conflit dans leur propre pays a augmenté de 4%, passant à 27,1 millions à la fin de 2009. La poursuite du conflit en République démocratique du Congo (RDC), au Pakistan et en Somalie explique pour l'essentiel l'augmentation de ce chiffre global.

Le rapport observe également que davantage de réfugiés vivent dans les villes, essentiellement dans le monde en développement.

Le nombre de nouvelles demandes d'asile individuelles dans le monde avoisine le million. L'Afrique du Sud a reçu plus de 220'000 demandes l'année dernière, ce qui en a fait le premier pays de destination pour l'asile dans le monde.

Demandes de réinstallation
Concernant la réinstallation, le HCR a présenté 128'000 dossiers individuels de réinstallation dans des pays tiers en 2009, soit le chiffre le plus élevé de ces 16 dernières années.

A la fin de 2009, 112'400 réfugiés ont été admis aux fins de réinstallation par 19 pays, y compris les Etats-Unis (79'900), le Canada (12'500), l'Australie (11'100), l'Allemagne (2100), la Suède (1900) et la Norvège (1400).

Les principaux groupes de réfugiés réinstallés en 2009 venaient de Birmanie (24'800), Irak (23'000), du Bhoutan (17'500), de Somalie (5500), d'Erythrée (2500) et de RDC (2500).

ATS relayé par la Tribune de Genève