mercredi 11 novembre 2009

La vision d'Etienne Delessert

La Suisse prête à étudier des mesures si le port de la burqa se répandait

Lu dans La Croix

La Suisse est prête à étudier des mesures si le port de la burqa venait à se "répandre" dans la Confédération "pour lutter contre ce phénomène", a indiqué mardi la ministre helvétique de la Justice et de la Police Eveline Widmer-Schlumpf.

"Si le port de la burqa devait se répandre nous pourrions examiner au niveau fédéral quelles mesures pourraient être prises dans le respect du principe de proportionnalité de ce phénomène", a expliqué Mme Widmer-Schlumpf lors d'une conférence de presse à Genève.

Elle n'a toutefois pas précisé quel type de mesures pourraient être mises en oeuvre.

"Pour moi, une femme recouverte d'un voile intégral est une image qui ne m'est pas familière et qui me met mal à l'aise", a-t-elle ajouté.

La ministre a toutefois indiqué que "le problème (de la burqa, ndlr) ne se pose pas en ce moment", précisant avoir vu "peu de femmes" en porter dans la Confédération sinon des touristes.

"Les femmes qui portent la burqa en Suisse sont (...) si peu nombreuses que je considère que nous n'avons pas là un véritable problème de sécurité publique", a-t-elle insisté.

Elle a également précisé qu'il n'existait actuellement pas de base légale dans la Confédération pour introduire une interdiction absolue de ce type de vêtement.

La ministre suisse était interrogée sur le sujet alors qu'une initiative contre la construction de minarets sur le territoire helvétique, préparée par la droite populiste, est soumise au vote de la population le 29 novembre.

Mme Widmer-Schlumpf a répété que le gouvernement s'opposait à cette interdiction. Un vote favorable "mettrait inutilement en péril la paix religieuse dans notre pays", a-t-elle insisté.

La Suisse compte environ 400.000 musulmans sur une population de 7,5 millions d'habitants, faisant de l'islam la deuxième religion du pays après le christianisme, selon les chiffres fournis par la ministre.

Les minarets ne sont pas bienvenus en Hollande


Enfants se rendant à l'école islamique à Amsterdam.
Enfants se rendant à l'école islamique à Amsterdam. (Keystone)

Alors que les Suisses se prononcent le 29 novembre sur l'interdiction des minarets, ceux-ci suscitent également la controverse aux Pays-Bas. C'est qu'on y construit davantage de «vraies» mosquées depuis que les musulmans ont compris qu'ils ne rentreraient pas dans leur pays.

Au sud de Rotterdam, la mosquée Essalam est en construction depuis bientôt six ans. De l'extérieur, ce grand bâtiment clair de 2600 m2 paraît presque achevé. Sauf les deux minarets qui n'ont pas encore de pointe.

De plus, le carrelage de pierre naturelle doit encore être posé dans l'entrée, explique l'architecte, Wilfried van Winden. Il ne sait pas très bien quand ce sera fait puisque le chantier est au point mort depuis la fin de l'été, faute d'argent.

Ces retards continuels de construction irritent beaucoup de monde. Au point que Marco Pastors du parti «Leefbaar Rotterdam» (Qualité de la vie à Rotterdam, LR) a sommé la municipalité de retirer le permis de construire de la mosquée et d'attribuer une autre affectation à l'édifice, sis à proximité du stade de football de Feyenoord-Rotterdam.

Le LR est la dernière section locale qui subsiste du parti fondé par Pim Fortuyn, le populiste de droite et anti-islamiste assassiné en 2002. Ses militants ont dirigé leur combat contre les minarets, bien visibles, qui s'élèvent à 50 mètres dans le ciel.

«Les minarets pas indispensables»

De jeunes musulmans y sont d'ailleurs également opposés. Pour beaucoup, Essalam est typiquement une «mosquée du mal du pays». Jusqu'ici en effet, la vieille génération considérait qu'une mosquée doit être un bâtiment carré surmonté d'une coupole ronde et d'un ou plusieurs minarets.

Pour la jeune génération, cette architecture classique a fait son temps. Elle préférerait des lieux de culte modernes et plus attrayants intégrés dans les quartiers d'habitation et dotés d'autres fonctions communautaires. Les minarets ne sont donc pas jugés indispensables.

«Cela ne me dérangerait pas du tout si mes coreligionnaires affichaient leur foi de manière moins visible», déclare Rasit Bal, président de l'union des musulmans et de la municipalité (CMO).

Les Néerlandais ne sont pas habitués aux signes extérieurs de religion. C'est ce qui explique que chaque projet de nouvelle mosquée provoque un tollé de protestations, exploité à chaque fois par les médias et, surtout, par des politiciens comme Geert Wilders. «Tout cela crée une ambiance de haine», regrette Rasit Bal.

En faisant campagne contre l'islam, le tribun du parti d'extrême droite de la Liberté (PVV) a effectivement rendu l'atmosphère explosive. Il proclame la menace d'un «tsunami musulman» dans tout le pays et, comparant le Coran à «Mein Kampf» de Hitler, exige qu'il soit lui aussi mis à l'index.

La justice devra trancher l'année prochaine si ses déclarations sont discriminatoires. Et le fait que l'islamophobie ne fait que croître dans les sondages – actuellement, le PVV occuperait le deuxième rang des partis représentés au Parlement – incite Rasit Bal à appeler à une certaine discrétion dans l'expression de l'appartenance religieuse. «Nous devons veiller à rendre possible notre vie ici.»

Des mosquées discrètes

Les premiers migrants musulmans avaient affaire à forte partie lors de leur arrivée aux Pays-Bas. Ils étaient déjà contents de pouvoir aménager une mosquée dans une école désaffectée ou un magasin à louer.

Cela ne les dérangeait pas de devoir se rendre dans une mosquée reléguée en zone industrielle, loin du centre ville, l'essentiel étant de pouvoir pratiquer leur religion ensemble.

Depuis les années 1950, les choses ont commencé à changer. Aujourd'hui, plus de 900'000 musulmans, de la 2e ou 3e génération, vivent en Hollande. La plupart en provenance du Maroc et de Turquie.

Parallèlement, le nombre de mosquées a augmenté: le pays en compte 450 actuellement. Personne n'a encore jamais compté le nombre de minarets mais il semblerait qu'il y en ait une trentaine.

Conflit de génération

Les premiers travailleurs migrants n'avaient pas l'intention de prendre racine. La 2e génération, pourtant née sur place, ne jurait elle aussi que par le retour au pays. Cet état d'esprit a animé de nombreuses familles pendant des décennies.

Avec pour conséquence qu'elles se sont adaptées au pays choisi, mais sans se donner la peine d'en apprendre la langue ou de s'intégrer. Ce n'est que dans les années 1990 que cet état d'esprit a commencé à changer, parce qu'elles ont été priées de suivre des cours de langue et d'intégration.

C'est à cette époque que les «nouveaux Hollandais» auraient commencé à vouloir remplacer les vieilles mosquées, estime Marcel Maussen, chercheur à l'Université d'Amsterdam. Et de préciser que la construction d'une mosquée fait partie aujourd'hui du processus d'intégration.

Le style architectural choisi permet de le vérifier, ajoute Marcel Maussen. Ce dernier est persuadé que la «mosquée du mal du pays» cache un conflit de génération et qu'en cela, «elle représente la société parallèle». C'est précisément ce que les autorités tentent d'éviter par tous les moyens. Avec, jusqu'ici, un grand succès

Minarets: Eveline Widmer-Schlumpf rejette à nouveau l'initiative


Eveline Widmer-Schlumpf a rappelé, devant les médias internationaux, l'opposition du Conseil fédéral à l'initiative anti-minarets. Ce texte viole la liberté de religion et l'interdiction de la discrimination garanties par la constitution, estime la conseillère fédérale.

De plus, l'initiative, soumise à votation le 29 novembre, met en péril la paix religieuse et porte atteinte à l'image de la Suisse en tant pays attaché à la sauvegarde des droits fondamentaux, a ajouté la ministre de la justice.

Les journalistes étrangers lui ont justement demandé pourquoi la Suisse n'avait pas simplement déclaré cette initiative irrecevable. "Ce texte ne relève pas des règles contraignantes du droit international, comme l'interdiction de la torture", a-t-elle expliqué.

Nombre de questions ont porté sur les conséquences pour la Suisse en cas de "oui" le 29 novembre. Selon Mme Widmer-Schlumpf, des conséquences économiques sont à prévoir, mais on ne peut pas encore les chiffrer. Pour l'heure, cette initiative n'a pas d'impact sur l'image de notre pays, dans la mesure où le système politique suisse de démocratie directe est bien accepté, a-t-elle précisé.

Véritable souci des initiants, la ministre ne craint pas un radicalisme de l'islam en Suisse, et cela même si l'initiative est acceptée. L'Etat a les moyens juridiques de lutter contre le fanatisme religieux provenant d'une minorité, a-t-elle souligné. Et d'espérer que "l'islamophobie sera finie en Suisse après cette votation."

(ats / 10 novembre 2009 15:29)

Le choix cruel des étrangères battues par leur conjoint

dans la Tdg

RAPPORT | L’Observatoire romanddu droit d’asile et des étrangers fustige le pouvoir «discrétionnaire» de l’administration fédérale, notamment sur les femmes étrangères.

© Magali Girardin/2007 | Les étrangères maltraitées ont toutes les chances d’être renvoyées dans leur pays en cas de séparation, ce qui les incite à ne pas rompre l’union.

Marc Guéniat | 11.11.2009 | 00:00

La Suisse épinglée. Dans son rapport annuel rendu public hier, l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE) dénonce la façon dont y sont traitées les étrangères victimes de violences conjugales. Une critique de plus après celles exprimées par le Conseil des droits de l’homme et le Comité onusien pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.

Les étrangères maltraitées, note Myriam Schwab, de l’ODAE, ont toutes les chances d’être renvoyées dans leur pays en cas de séparation, ce qui les incite à ne pas rompre l’union. «La Suisse viole ainsi son devoir de protection à l’égard des victimes.» En cause, le pouvoir «discrétionnaire» de l’Office fédéral des migrations (ODM) qui «privilégie l’intérêt à limiter l’immigration sur toute autre considération».

Risques dans leur pays

La loi stipule que, pour qu’un permis de séjour soit reconduit, la réintégration de la victime dans son pays d’origine doit être «fortement compromise». Pour que l’ODM accepte d’entrer en matière, il faut ainsi que la femme renvoyée risque d’être victime d’un crime d’honneur ou d’un bannissement de sa famille, critique l’Observatoire. Suite aux remarques du Conseil des droits de l’homme, le canton de Berne a décidé la semaine dernière d’assouplir cette pratique.

L’ODAE dénonce le «coût humain» de la traque aux abuseurs du droit d’asile, expliquant qu’il est «toujours plus difficile pour un requérant de prouver la vraisemblance des persécutions» dont il serait l’objet dans son pays d’origine. L’observatoire met aussi en doute la fiabilité des enquêtes d’ambassade censées attester les dires des requérants arrivant en Suisse. L’ODM s’appuierait ainsi fréquemment sur des informations erronées pour fonder son jugement.

Asile et étrangers : l’Office des migrations pointé du doigt


RAPPORT | L’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers fustige le pouvoir «discrétionnaire» de l’administration fédérale.

Odile Meylan
© Odile Meylan | Eveline Widmer-Schlumpf, conseillère fédérale.

Marc Guéniat | 10.11.2009 | 13:32

L’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE) a rendu mardi son rapport annuel. Il y évoque le coût humain de la traque aux abus, expliquant qu’il est «toujours plus difficile pour un requérant de prouver la vraisemblance des persécutions» dont il pourrait faire l’objet dans son pays d’origine. De la même manière, explique le secrétaire permanent de l’ODAE, Aldo Brina, la fiabilité des enquêtes d’ambassade, censées attester les dires des requérants, «laisse clairement à désirer». L’Office des migrations s’appuierait ainsi fréquemment sur des informations erronées ou incomplètes pour fonder son jugement.

Par ailleurs, tandis que l’évaluation de la nouvelle loi, entrée en vigueur le 1er janvier 2008, n’a pas encore été effectuée, des durcissements sont déjà prévus, comme l’a annoncé au début de l’année, la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf. Cela montre clairement, estime Aldo Brina, que la logique qui prévaut est celle d’une diminution du nombre de requérants présents sur le territoire suisse et cela quel que puisse être le coût humain de cette politique.

Sur le plan de la loi sur les étrangers, qui régit le séjour des étrangers, la Suisse n’est pas en reste. «Cette loi laisse un large pouvoir d’appréciation aux autorités qui semblent privilégier l’intérêt de la Suisse à limiter l’immigration plutôt que toute autre considération, qu’il s’agisse des droits de l’enfant ou de l’intégration de la personne», relève de son côté Myriam Schwab. La Comité onusien des droits de l’homme vient d’ailleurs d’épingler la Suisse tant pour ses violations de la Convention des droits de l’enfant que pour la manière dont il traite les étrangères victimes de violences conjugales. Celles-ci, poursuit Myriam Schwab, ont en effet toutes les chances d’être renvoyées dans leur pays en cas de séparation, ce qui les incite à ne pas rompre l’union. De cette manière, «la Suisse viole son devoir de protection à l’égard des victimes».

La politique d'asile se durcit encore


L'Observatoire romand du droit d'asile et des étrangers (ODAE) accuse l'administration de tout faire pour accueillir le moins de personnes possible sur sol helvétique.

Mardi en présentant le 2e rapport de l'ODAE, le pasteur Philippe Nussbaum a pointé le doit sur une administration fédérale qu'il juge tatillonne. Aux yeux des fonctionnaires, «tout demandeur d'asile est un faux réfugié présumé», auquel il revient alors de prouver le contraire.

Chaque décision liée à la procédure d'asile doit être littéralement arrachée à la Suisse, a regretté M. Nussbaum. Les enquêtes d'ambassade, qui visent à vérifier les informations données par le requérant, ne sont par ailleurs guère fiables. «C'est du n'importe quoi la plupart du temps», s'est emporté le pasteur.

Berne se cacherait aussi parfois derrière les accords de Dublin pour se débarrasser de dossiers encombrants. Ces accords, qui visent à éviter qu'une personne dépose une demande d'asile dans plusieurs pays européens, sont appliqués mécaniquement en Suisse, a souligné le secrétaire de l'ODAE, Aldo Brina.

Et de rappeler que, depuis le 1er janvier 2008, la précarité des demandeurs d'asile déboutés n'a fait qu'augmenter.

Monsieur Islam n’existe pas !




Compte rendu de la soirée « L’Islam en terre chrétienne » du 9 novembre à l’Estrée

Comme c’est désormais la coutume lors des événements organisés conjointement entre l’Eglise réformée et l’Estrée tout commence en musique. Ce lundi soir c’est Redouane Haribe un musicien lausannois originaire du Maroc qui interprète plusieurs morceaux arabo-andalous sur son Oud venu de Syrie.

Le pasteur Laurent Zumstein nous rappelle ensuite qu’il existe certaines musiques qui firent s’écrouler des murailles avant de lancer une soirée qui va s’avérer des plus chaleureuse et fraternelle. Dans la salle une cinquantaine de personnes dont un bon nombre de nouveaux venus issus de diverses communautés musulmanes.

Quels sont les vrais problèmes des musulmans en Suisse.

Ufuk Ikitepe, un citoyen Suisse qui habite Moudon depuis 30 ans exprime tout d’abord son incompréhension que soudainement une catégorie de la population soit ainsi stigmatisée. Ce n’est pas ainsi qu’il avait compris et qu’il aime son pays d’adoption. Il affirme que la question d’un minaret ne s’est jamais posée pour le centre Islamique de Moudon, les questions qui le préoccupe sont le manque d’Imams (un quota de 20 imans pour toute la Suisse) et de solution pour l’éducation religieuse des jeunes ainsi que les difficultés liées aux décès. Le rapatriement des corps en Turquie peut ainsi coûter jusqu’à 15.000 Frs . Ufuk termine en se félicitant des mesures d’intégration à Moudon grâce aux autorités et au groupe Suisse-Etranger, ainsi la journée portes-ouvertes des religions du livre vient de rencontrer un magnifique succès dont la presse s’est fait l’écho. Le pasteur Jan de Haas et Geneviève son épouse font aussi partie des maillons de cette chaîne d’échanges et de solidarité interreligieuse dans l’ancienne capitale du Pays de Vaud . Il nous transmet tout le plaisir à partager les rencontres mensuelles d’un groupe de femmes chrétiennes et musulmanes. Dans ce groupe on aborde toutes les questions de la vie quotidienne d’un croyant comme baptême, décès ou mariage. Jan relève la souffrance dans laquelle la campagne anti-minarets plonge les couples mixtes ; à son avis le gouvernement et le parlement ont gravement failli à leur devoir. Il leur incombait de déclarer irrecevable cette initiative discriminatoire qui si elle était acceptée serait incompatible avec le droit international. Il s’étonne aussi du fait que les partisans de l’initiative trouvent soudainement plein de valeurs chrétiennes à défendre , il estime que l’écrasante majorité des chrétiens qui sont véritablement engagés sont opposés à cette position intolérante.

Mosquées et minarets, vue par un architecte


En quelques minutes et deux transparents, l’architecte Bernard Gachet nous présente les principes essentiels d’une mosquée. C’est un espace public et multifonctionnel dans l’environnement urbain. Orientation générale vers la Mecque de la salle de prière qui est plus large que longue afin de montrer l’égalité entre les fidèles, les autres éléments essentiels sont le mur de la Qibla, la niche appellée Mihrâb, la chaire appellée Minbar et le bassin pour les ablutions …Le minaret n’en fait pas obligatoirement partie. Il sert à l’appel à la prière, qui se faisait initialement avec le Muezzin monté sur le toit. Bernard Gachet montre ensuite toutes les diverses formes que peut prendre un minaret, celle de l’affiche de l’UDC n’étant qu’une déclinaison parmi d’autre. En Suisse, il ya très peu de mosquée, plutôt des centres islamiques avec des salles de prières. Il termine en nous expliquant que selon lui deux des plus belles mosquées de l’Islam se trouvent en …Europe. Il s’agit de la mosquée de Cordoue et de la mosquée Selimiye à Edirne en Thrace.













Pas de problèmes d’intégration avec les musulmans de Suisse

Madame Gabriella Amarelle responsable du bureau pour l’intégration de la ville de Lausanne nous donne quelques chiffres. Les étrangers de Lausanne ne sont pas très étrangers (beaucoup sont en ville de longue date ou y sont nés). En Suisse, 60% des musulmans sont européens (Balkans) et habitués à vivre dans une société multiculturelle, 20% viennent de Turquie. Elle souligne qu’à Lausanne,la majorité de la Municipalité est d’origine étrangère ceci est peut être le résultat d’une politique d’intégration qui s’est mise en place depuis 1971. Lorsque les prédécesseurs de l’UDC expliquaient que l’intégration des Italiens et des Espagnols était impossible.

Selon elle, il n’y a pas de problèmes d’intégration liés à l’origine musulmane en Suisse. Cette campagne repose sur des peurs infondées qu’il faut cependant écouter et prendre en compte. En tant que féministe elle est particulièrement sensible au statut de la femme mais elle remarque que c’est précisément les milieux les plus rétrogrades en la matière qui s’offusque soudainement de la soumission de la femme chez les musulmans.

L’Islam Suisse est bel et bien Suisse

L’anthropologue lausannois d’origine marocaine, Ahmed Benani développe ensuite son exposé. Il remarque tout d’abord la particularité de cette initiative. A Paris, la grande mosquée dispose d’un minaret qui domine tout le quartier et personne ne s’en offusque. Aucun Espagnol n’imaginerait de détruire la mosquée de Cordoue ou la Giralda.

En Suisse existe une mosaïque culturelle qui fonctionne fort bien, pourquoi veut-on remettre en cause cet édifice ? Ceci s’explique par le passage à l’ouest de l’Islam qui a accompagné les travailleurs migrants venus des Balkans et de l’Anatolie . Ahmed qui a quitté son Maroc natal pour des raisons politiques se définit comme un libre-penseur musulman. Dans son cas « musulman » a une signification culturelle et non pas religieuse. Ceci est le cas pour une grande majorité des 400.000 musulmans vivants en Suisse ; la pratique de la religion n’est qu’une partie de leur identité suisse. Ahmed remercie l’UDC/UDF grâce à leur initiative cette population va pouvoir se reconnaître, s’organiser et mieux échanger avec le reste du pays. L’anthropologue ne pense pas qu’on doive aimer les religions, mais dans cette campagne, les arguments relèvent de la psychanalyse, on est en plein délire. Cependant Ahmed reste fier de la Suisse, il considère que les partisans de l’initiative ont été induits en erreur et pense que c’est précisément des rencontres comme celle de ce soir qui vont permettre de faire avancer notre pays.

Combien de temps dure de l’éternité

Le dernier intervenant de la soirée, le géographe Laurent Matthey, s’intéresse à la manière dont cette initiative trouve son origine en Suisse allemande. En fait c’est à la base une banale histoire de voisinage ( rien de religieux) comme dans beaucoup de mise à l’enquête qui a été utilisée par des politiciens pour l’intrumentaliser.

Il revient sur la question des cimetières pour les fidèles musulmans et nous narre une jolie histoire neuchâteloise. Dans ce canton, une consultation préalable entre les diverses communautés avait été organisée. Deux logiques semblaient s’affronter, celle qui prévaut en Suisse depuis le XIXeme : tous les cadavres, protestants, catholiques, riches, pauvres, prostituées, suicidés ou non baptisés sont alignés côte-à-côte dans les cimetières. Les musulmans eux doivent être ensevelis pour l’éternité (dans un drap blanc), orientés avec la tête en direction de la Mecque. A la suite d’intenses négociations, cette éternité a été mesurée comme le temps qu’il fallait pour que le corps soit entièrement décomposé. Ceci dépendant du taux d’acidité des sols qui est différent d’une région à l’autre du canton, c’est donc l’expertise d’un géologue spécialisé des sols qui a pu déterminer la durée de l’éternité.

Selon le géographe, c’est bien ce genre de dialogue et de négociations au sein de la société civile qu’ il faut privilégier et pas l’édiction de lois discriminantes.

Echanges avec le public

Les échanges avec le public sont ensuite très riches, avec des interventions de plusieurs membres de la communauté musulmane. Notamment des femmes qui expriment fort bien leurs sentiments, fierté d’être Suisse ou habitant en Suisse mais incompréhension d’être dépeintes de manière si caricaturale et haineuse. Une personne explique qu’elle va voter pour l’initiative car elle craint la généralisation des Burqas (elle en aurait vu une à Lausanne). Il lui est répondu que la Burqa n’est pas liée à l’Islam mais à la tradition afghane ou yéménite.

Laurent Matthey relève aussi ce genre de glissement sémantique entre minarets et Islam, voile et burqa.. Face à une question sur l’hypothèse que la violence serait intrinsèque à l’Islam, les intervenants rappellent que les empires ottomans à l’est ou Al-Andalous se sont plutôt caractérisés par des sociétés tolérantes. C’est bien lors de la reconquista que les juifs ont été chassés d’Espagne et que les massacres de l’Inquisition ont commencés. Cependant il est vrai que les perceptions de l’histoire contemporaine sont très différentes entre le monde musulmans et l’occident. Le terroriste de l’un est souvent le résistant de l’autre.

Jan de Haas souhaite que l’Etat se préoccupe de la formation d’imam AOC Suisse. David Gun l’un des segundos moudonnois présents ce soir voudrait qu’on reconnaisse aussi la richesse et la diversité que les musulmans amènent dans ce pays. Il est des nôtres et voudrait que l’Etat protège ses droits au lieu de le montrer du doigt.

Ce qui importe ce n’est pas de faire la liste des différences et de porter des jugements, mais plutôt de les mettre en dialogue et de les négocier. L’intégration ne doit pas rimer avec uniformisation mais permettre d’avancer vers une société plus équitable.

Une jeune maman musulmane raconte avec fierté comment son fils a expliqué l’histoire des arabes en Espagne lors d’un exposé d’histoire. Avant que Ahmed ne conclue en disant qu’il n’a peur ni de l’Islam ni de la démocratie. Il remercie les initiants de l’UDC/UDF d’avoir provoqué en réaction cette belle soirée qui aura démontré que par delà les clichés xénophobes « Monsieur Islam n’existe pas ».

Texte Daniel Schneider, Montpreveyres

La procédure d’asile grecque ne respecte pas le droit communautaire

La procédure d'asile grecque ne respecte pas le droit communautaire

publié le 10 Novembre 2009


http://infong.wordpress.com/2009/11/10/la-procedure-d%E2%80%99asile-grecque-ne-respecte-pas-le-droit-communautaire/

Forum réfugiés s'associe à quatre associations européennes, œuvrant pour les droits des réfugiés, qui aujourd'hui déposent une plainte devant la Commission européenne pour dénoncer le système d'asile grec.


www.forumrefugies.org

Le système d'asile grec est défaillant et inhumain. Les demandeurs d'asile en Grèce sont détenus dans des prisons surpeuplées et sales. Ils vivent dans les rues où ils sont exposés aux violences et harcèlements. Certains sont même renvoyés en Turquie dans des conditions déplorables. C'est pourquoi quatre associations européennes (Dutch Council for Refugees, Finish Refugee Advice Centre, PRO ASYL et British Refugee and Migrant Justice) ont décidé de déposer aujourd'hui une plainte auprès de la Commission européenne. Forum réfugiés, avec dix-neuf autres associations en Europe, soutient cette plainte.

La Grèce ne respecte pas le droit européen en matière d'asile. Et pourtant, de nombreux Etats européens, en appliquant le règlement dit Dublin II, continuent d'y renvoyer des demandeurs d'asile, car la Grèce est le premier pays européen qu'ils ont traversé.

C'est notamment le cas de la France. A cet égard, le Conseil d'Etat vient de nous en faire une triste illustration en autorisant, le 6 novembre dernier, le transfert de deux demandeurs afghans vers la Grèce. Constatant que la Grèce est partie à la convention de Genève sur le statut des réfugiés et à la Convention européenne des droits de l'homme, le conseil d'Etat estime que les demandeurs n'étaient pas fondés à se prévaloir de documents d'ordre général pour contester la règles relatives à l'asile appliquables en Grèce. Par ailleurs, les juges soulignent que les demandeurs n'établissent pas avoir personnellement subi des mauvais traitements en Grèce. Pour Jean-François PLOQUIN, directeur général de Forum réfugiés, « l'argumentation du conseil d'Etat méconnaît la réalité du système d'asile grec ».

Une protection inexistante

Une fois transférés en Grèce, les demandeurs d'asile se trouvent dans une situation déplorable. Pour les demandeurs d'asile, il y a peu de chances en effet d'obtenir une protection quelconque. Seul le poste de police à Athènes est compétent pour enregistrer les demandes d'asile, mais le samedi uniquement : pour ceux qui n'y parviennent pas, ils devront tenter leur chance la semaine suivante. Les demandeurs d'asile ne peuvent obtenir aucune information; ils n'ont pas accès non plus à un interprète ou à une assistance juridique. Le dispositif national d'accueil est lui aussi déplorable et insuffisant, poussant dans les rues de nombreux hommes, femmes, enfants et personnes âgées.
Au surplus, en 2008, les autorités grecques, qui ont enregistré près de 19 800 demandes d'asile et rendu plus de 24 100 décisions, n'ont accordé que 380 protections, soit un taux d'accord de 1,57% !

Des arrivées importantes

En raison de sa situation géographique, la Grèce voit arriver sur ses terres de nombreux demandeurs d'asile. Or, la Grèce est aujourd'hui dans l'incapacité de gérer ces flux. Cette situation n'est d'ailleurs pas en passe d'être améliorée puisque 30 000 demandes d'asile n'ont toujours pas été traitées. Il est donc impératif que les demandeurs d'asile ne soient pas transférés vers la Grèce avant qu'une solution ne soit trouvée.

Engager une procédure d'infraction

Le gouvernement grec a été sollicité à plusieurs reprises à ce sujet, y compris pas la Commission européenne. Mais les promesses du gouvernement grec sont, semble-t-il, restées lettre morte. Pour cette raison, Forum réfugiés demande à la Commission européenne d'engager une procédure d'infraction à l'encontre de la Grèce afin que celle-ci conforme sa législation et sa pratique au droit communautaire et de port! er l'affaire, si nécessaire, devant la Cour de Justice des Communautés européennes (CJCE).

En savoir plus

L'initiative anti-minarets menace aussi les chrétiens

Retrouvé cet ancien post de Hughes Hiltpold

L’initiative populaire visant à interdire les minarets ne vise pas le terrorisme islamique. En effet, tout ce qui est pointu n'est pas un missile. Non: l’initiative vise en réalité la liberté religieuse. Quelques allumés islamophobes s'appuient sur la peur de l’Islam pour provoquer un débat national destructeur. La victime de ce débat ne sera pas l’extrémisme religieux. Mais bien, au contraire, la paix religieuse et le dialogue interconfessionnel. Et notre droit à tous de croire ou de ne pas croire.

Défendre le droit d'être musulman en Suisse, c'est donc notre devoir à tous. Comme il aurait été notre devoir de défendre les juifs dans les années 1930. Comme il aurait été de notre devoir, dans la France d'après la Révocation de l'Edit de Nantes, de défendre les protestants. Comme il serait de notre devoir de défendre, en Arabie Séoudite, les chrétiens. Comme, enfin, il est de notre devoir de croyants de protéger le droit des athées à ne pas croire.

Plus de 400'000 musulmans vivent dans notre pays. Paisiblement. Bien sûr, on citera des faits divers impliquant des musulmans pour démontrer que l'Islam pousse à la violence. Et l'on trouvera dans le Coran et la Sunnah des références pour enfoncer le clou. D'autres alors, pour défendre l'Islam, citeront les Evangiles, où les appels à la violence figurent en bonne place aussi. Et l'on passera ainsi des mois à monter une religion contre l'autre. Quel que soit le score de ce texte dans les urnes, notre pays se relèvera-t-il des mois de déchaînement haineux que ce débat ne manquera pas de provoquer?

La liberté de croire et de ne pas croire est ancrée au cœur même de ce qui a fait notre pays. La Suisse , en effet, ne s'est pas constituée comme n’importe quelle autre Etat-nation. En général, l'Etat nation naît autour d'un peuple réuni par une même langue, une même histoire, une même religion et un même espace géographique.

Pas la Suisse. Ni celle de 1291, qui réunissait déjà trois peuples différents, ni celle de 1848. Quatre langues, deux religions dominantes, sans oublier les juifs, et plus de 20 cantons ayant chacun son destin propre. La Suisse est donc bien plus que n'importe quel autre pays du monde: elle est une idée. Ce qui réunit les Suisses, c'est leur volonté de vivre libres, c'est leur volonté de voir leurs différences respectées.

Un combat qui n'a pas toujours été évident. Aux balbutiements de l'Etat fédéral, les sept cantons catholiques ont rêvé de faire sécession. Ce fut le « Sonderbund », l'idée d'une partition confessionnelle de notre pays. Un projet que les radicaux, fondateurs du pays, ont rejeté: la Suisse devait impérativement rester le pays de la pluralité.

L'initiative contre les minarets s'attaque à cette vision de la Suisse : un pays où chacun respecte la liberté de l'autre. Un pays d'individus unis par leur soif de liberté, et non par l'aspiration grégaire à se ressembler les uns les autres.

L'UDC suivra-t-elle les têtes brûlées qui ont contribué au succès de cette initiative, et dont Genève compte un certain nombre d'exemplaires qui se sont déjà illustrés dans le passé par des dérapages antisémites ou homophobes? Ou alors aura-t-elle la dignité qui sied à un grand parti, et plaidera-t-elle pour le retrait immédiat de ce texte? Hélas, les expériences passées avec ce parti ne laissent rien présager de bon.

Une légende veut que le roi du Danemark, pendant l'occupation nazie, aurait porté la croix jaune en signe de solidarité avec les juifs danois. C'est une légende, mais il est vrai que le roi et le peuple danois se sont mobilisés contre la déportation des juifs. En Suisse, la situation était plus trouble. C'est pourquoi nous devons une immense reconnaissance aux "Justes" qui, contre la majorité, contre même les décisions politiques, ont aidé des juifs à échapper à la barbarie.

Alors que la situation n'est pas encore comparable à celle des années 1930-1945, les Suisses doivent trouver dans l'exemple de ces Justes le courage de s'élever contre cette initiative.