mercredi 6 juin 2007

Adem: - Le voyage du syndic au Kosovo est reporté

Lire dans le journal La Côte
Pas de voyage au Kosovo, cette semaine, pour Didier Lohri. Ce matin, l'élu devait s'envoler de Genève pour Pristina afin d'examiner sur place si toutes les conditions sont remplies pour permettre à l'ex-employé communal de vivre décemment dans ce pays. Il est reporté à la demande du comité de soutien pour lui permettre d'utiliser ses dernières pistes indique, laconiquement, le syndic. Nous lui avons, en effet, demandé de réfléchir à un report de ce voyage, confirme Odile Hausser, membre du comité et présidente du Conseil communal.
Séance extraordinaire du Conseil communal

Cet épisode laisse-t-il prévoir de nouveaux développements dans les jours qui viennent? Les amis du Kosovar gardent espoir, malgré les nombreuses déclarations de Jean-Claude Mermoud, en fin de semaine dernière, refusant de revoir sa position.

Depuis jeudi passé, Adem Salihi n'a plus d'emploi. Son moral n'est pas au beau fixe même s'il peut toujours compter sur le soutien de la majorité des habitants. Il n'a pas basculé dans la clandestinité, il vit toujours dans son appartement tant qu'il n'a pas reçu le plan de vol de son expulsion que doit lui envoyer le Service cantonal de la population. Quelques pistes juridiques restent à explorer, note Gilbert Auberson qui n'en dira pas plus. Nous réfléchissons à ce que nous pouvons faire sans rentrer dans l'illégalité. Et de rappeler que l'employé communal est un fonctionnaire et que l'administration doit réparer son erreur en lui donnant un permis.

Toujours est-il que le cas d'Adem Salihi sera l'unique point de l'ordre du jour de la séance extraordinaire du Conseil communal qui se tiendra jeudi soir, très certainement à huis clos. Une résolution sera examinée par les élus afin d'être envoyée au Conseil d'Etat. Selon la présidente du Conseil communal, le huis clos permettrait aux participants de débattre dans le calme d'un sujet qui commence à susciter quelques tensions au sein du village.
Marie-Christine Fert


«La loi suisse permettrait à nos autorités de régulariser la situation d'Adem»
L'opinion de Philippe Sauvin Secrétaire syndical à l'Autre syndicat et membre du Collectif des sans-papiers de La Côte

Philippe Sauvin est secrétaire syndical et membre du Collectif des sans-papiers de La Côte. Ces deux casquettes lui ont permis de rencontrer Adem Salihi à moult reprises depuis plusieurs années. Il nous livre ici sa réflexion.

Pour moi, cette affaire est un cas exemplaire de la manière dont le canton règle ces problèmes. Nous sommes en train de préparer un appel pour qu'un moratoire sur les renvois soit mis en place. Pour nous, il est extrêmement important que ces personnes obtiennent un statut qui leur permette de vivre normale-ment. Je serai du voyage au Kosovo avec le syndic de Bassins pour aller me rendre compte sur place des conditions de vie là-bas. Mais à mon avis, tant qu'au niveau politique le pays n'est pas normalisé, il n'y a pas de développement économique possible. Adem faisait partie des trente sans papiers qui ont été d'accord de se montrer à visage découvert en 2004. Tous se sont vu signifier leur renvoi. Il y a tout de même de quoi se sentir trahi!

Je trouve que l'on devrait reconsidérer ces cas. Certains sont partis et revenus, d'autres sont une nouvelle fois entrés dans la clandestinité. Ce n'est pas une solution. La loi suisse permet-trait à nos autorités de régulariser le cas d'Adem. Mais pour cela, il faudrait que M. Mermoud transmette le dossier à Berne et il ne veut pas le faire, j'ignore pourquoi. Actuellement, on demande à ces sans-papiers de démontrer qu'ils sont intégrés, qu'ils ont une vie sociale. Or, par définition, un sans-papier se fait discret! Le canton trouve tous les arguments pour refuser de régulariser la situation d'Adem. On dirait que M. Mermoud en fait un point d'honneur.

On a reproché à Adem d'être parti au Kosovo pour rendre visite à sa famille puis d'être revenu. Mais c'était avec l'accord des autorités cantonales, nous en avons la preuve. Nos autorités ont décidé il y a trois ans de fermer totalement la porte de la Suisse. Mais en attendant, qu'allons-nous faire de ces sans-papiers? Ils sont là, qu'on le veuille ou non.

Participation de la Suisse à la Conférence de l'OSCE sur la lutte contre la discrimination et sur la promotion du respect et de la compréhension mutue

Lire le communiqué de l'adminsitration fédérale
Deux ans après la Conférence de l'OSCE sur l'antisémitisme et les autres formes d'intolérance à Cordoue (2005), l'OSCE poursuit ses travaux à Bucarest. La délégation suisse, conduite par le Représentant permanent de la Suisse auprès de l'OSCE, comprend des représentants des milieux intéressés de la société civile.

Roms: Retour volontaire de 118 requérants d'asile roumains

Lire ce communiqué de l'administration
Après le retour volontaire, le 25 mai dernier, de 146 requérants d'asile roumains dans leur pays d'origine, 118 autres Roumains sont rapatriés ce mercredi 6 juin 2007. La Roumanie fait partie des Etats considérés comme sûrs ("safe country"). En principe, il n'est pas entré en matière sur les demandes d'asile présentées par des personnes ressortissant d'un tel Etat. Mis au courant de cette disposition, la plupart des intéressés ont retiré leur demande d'asile, n'ayant aucun espoir de pouvoir demeurer en Suisse. Un petit nombre d'entre eux a fait l'objet d'une décision de non-entrée en matière (NEM).

Les radicaux diront non aux naturalisations par le peuple

Plusieurs élus du PRD soutiennent l’initiative des démocrates du centre sur les naturalisations.
Mais la direction du parti s’y oppose clairement.
Un article de VINCENT BOURQUIN dans 24 heures
Tout est rentré dans l’ordre chez les radicaux. De­main, la grande majorité du groupe rejettera au Conseil national l’initiative de l’UDC «pour des naturalisations démo­cratiques ». Bref rappel: l’objectif des démocrates du centre est de permettre aux communes d’ap­pliquer, si elles le souhaitent, la naturalisation par les urnes et d’empêcher toute intervention de la justice dans ce processus.
Enorme surprise, le 30 mars dernier, la Commission des insti­tutions politiques du National décidait de soutenir ce texte très controversé. L’UDC l’emportait grâce au soutien de deux PDC et surtout de quatre radicaux sur cinq.
Reprise en main
Gros choc au PRD: «C’est un signal dangereux, mais nos re­présentants dans cette commis­sion ne sont pas forcément re­présentatifs du parti», affirme Didier Burkhalter, vice-président de la fraction radicale-libérale. Les dirigeants ont repris les cho­ses en main. Hier, c’est à trois contre un que le groupe parle­mentaire a décidé de dire non à cette initiative et de suivre le contre-projet élaboré par un des leurs, le conseiller aux Etats ar­govien Thomas Pfisterer. Sa pro­position: les cantons demeurent libres de soumettre les naturali­sations au verdict du peuple ou du Parlement. Toutefois, le Tri­bunal fédéral pourra examiner les recours de personnes dé­boutées.
«Nous prenons clairement nos distances avec l’UDC sur ce sujet, se réjouit Felix Gutzwiller, chef du groupe radical-libéral. Notre philosophie de base est qu’il faut un cadre législatif permettant de contrôler les décisions.» Déception du côté de l’UDC: «Les radicaux ne voulaient pas nous donner une victoire à quel­ques mois des élections fédéra­les », estime le vice-président du parti, Yvan Perrin.
Contre-projet
Toutefois, plusieurs radicaux continuent à soutenir l’initiative. Parmi eux, l’Argovien Philipp Müller: «Le Tribunal fédéral ne doit jouer aucun rôle dans le processus de naturalisation. Cela doit être uniquement un acte politique.» Une vision partagée par le libéral vaudois Serge Beck: «Je veux éviter qu’un juge puisse casser une décision du peuple ou d’un législatif communal.» Op­posé au contre-projet de Thomas Pfisterer, il s’apprête à lancer son propre contre-projet qui com­prend deux axes. Tout d’abord, seules les communes de moins de 1000 habitants pourraient orga­niser des votations populaires pour l’octroi de la naturalisation. «Dans les petits villages, tout le monde se connaît», argumente-t­il. Concernant la procédure, l’autorité qui instruit la demande donnerait un préavis. S’il est né­gatif, le requérant pourrait alors recourir devant un juge. Toute­fois la décision finale reviendrait soit à la population, soit au légis­latif, suivant les règles en vigueur. L’initiative de l’UDC devrait être soumise au peuple d’ici un an et demi. A-t-elle des chances d’être approuvée? «Cela dépend s’il y a des problèmes avec les étrangers à ce moment-là. Sur ces questions, les gens votent avec le ventre», affirme le radical Philipp Müller

Les filles d'Adem ont disparu

Lire dans Le Matin Online - Actu

Rejeté par la Suisse, Adem n'est pas le bienvenu au Kosovo. Adem Salihi est sans nouvelles de ses trois filles, qui ont fui son village du Kosovo avec leur mère