dimanche 16 octobre 2011

Un cheval de Troie pour les droit-de-l'hommistes

Dans l'une de ses éditions, Radio France International rapporte des faits assez confus sur la situation des réfugiés ayant fui l'enfer de la guerre civile en Libye, qui se trouvent actuellement sur le sol algérien.

De différentes nationalités, des milliers de réfugiés dont des Touareg reçus par les autorités civiles et militaires et pris en charge par le Croissant-Rouge algérien, reprochent, selon cette radio, le manque d'eau au centre d'accueil de Djanet. C'est pourtant là que des tentes ont été dressées avec toutes les commodités nécessaires, mêmes des médecins se sont portés volontaires pour aller au secours de ces sinistrés. Mais niant cette vérité, RFI qualifie ces réfugiés de détenus. Elle ne s'arrête pas là et accuse qu'ils sont interdits de quitter le centre sauf pour accomplir des tâches au profit des Algériens sans avoir été payés en échange.

On accuse même les Algériens d'user de menace d'armes après que des organisations internationales eurent été alertées. Ces affirmations sont étonnantes si l'on tient compte du fait que beaucoup de ces réfugiés sont à Constantine, à Annaba, à Tébessa, pour ne citer que ces régions. Que cherche donc RFI par la diffusion de ce reportage douteux? Il coïncide étrangement avec les événements du 17 Octobre 1961. Une tache noire dans l'histoire de la République française, qui suscite actuellement de vives tensions et des exigences pour que la France reconnaisse les massacres commis en cette date. «C'est une diversion», selon des politologues et des historiens. «On peut vérifier sur le terrain le contraire des faits présumés par cette radio», affirme-t-on. Ce n'est pas la première fois que l'Algérie est ciblée à propos de la situation des droits de l'Homme. Le 8 avril dernier, le département d'Etat américain avait dressé un tableau très sombre sur les droits de l'Homme en Algérie. Réagissant à cedit rapport, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh), Me Farouk Ksentini, n'avait pas manqué de qualifier le rapport du département d'Etat américain sur les droits de l'Homme en Algérie de «scandaleux» et «injurieux».

Une accusation infondée et gratuite qui n'a pour but que de ternir la réputation de l'Algérie, avait souligné Me Ksentini, qualifiant le contenu du rapport selon lequel la «traite des hommes» serait pratiquée en Algérie de «fiction et affabulation». cherche-t-on par là à fabriquer le mobile d'une ingérence? Ceci dit le nouvel ambassadeur des USA à Alger avait déclaré au mois d'août dernier à un organe de presse national, en réponse à cette même question: «Je préfère utiliser le mot coopération. La base pour garantir une sécurité effective commence par la préservation des droits des citoyens. De ce fait, nous nous devons d'être attentifs à la situation des droits de l'Homme tout en prenant en considération les paramètres sécuritaires. Il existe un lien étroit entre la question des droits de l'Homme et la sécurité. Le peuple algérien, tout comme le peuple américain, a le droit d'exprimer son avis sur la situation sécuritaire et le respect des droits de l'homme.»

La plus grande préoccupation des USA demeure la situation sécuritaire. Dans ce contexte précis, les USA sont de plus en plus inquiets par la circulation des armes lourdes en Libye et notamment au Sahel. Les Etats-Unis d'Amérique s'appliquent davantage pour leur opération lancée depuis peu, pour contrôler et récupérer ces armes. Pas moins de neuf équipes ont été chargées de cette mission et les USA envisagent d'envoyer des dizaines d'anciens GI's pour renforcer leur action en territoire libyen, actuellement secoué par de violents accrochages entre les frères ennemis.

C'est en pleine crise sociale sur son propre sol, qui connaît des manifestations populaires énormes relatives à la situation économique, que les Etats-Unis s'engagent à «traquer et sécuriser les armes conventionnelles disparues dans le cadre d'un programme de 30 millions de dollars», rapporte le Washington Post dans son édition de vendredi.
Le journal de la capitale fédéral souligne encore: «Cette opération pourrait se développer pour devenir l'une des trois plus grandes opérations de récupération d'armes jamais engagées par les Etats-Unis depuis celles d'Irak et d'Afghanistan.»

Ikram Ghioua dans l’Epression (Algérie)

Les jeunes diplômés étrangers ne sont pas bienvenus en France

Le ministère de l’intérieur empêche les jeunes diplômés étrangers d’obtenir le changement de statut nécessaire pour pouvoir travailler en France.

Non content d’expulser les immigrés clandestins, (l’objectif minimum “d’éloignements d’illégaux, impérieux à atteindre“ d’après lui a été fixé à 28.000 au minimum pour 2011), notre ministre de l’Intérieur a récemment décidé de faire diminuer l’immigration légale. Mu par la même logique comptable, son objectif déclaré est de ramener “dans un premier temps”, les titres de séjour délivrés par la France de 200.000 à 180.000 par an.

Comment s’y prendre ? Et bien en empêchant notamment les jeunes diplômés étrangers d’obtenir le statut nécessaire pour pouvoir travailler chez nous. Ils sont 280.000 étudiants étrangers (dont 40% de doctorants), ce qui fait de nous le troisième pays d’accueil après les Etats-Unis et l’Angleterre. Une véritable richesse culturelle pour notre pays, et un vivier de main d’œuvre super qualifiée pour nos entreprises et nos laboratoires de recherche ? Et bien non, pense monsieur Guéant qui déclarait début mai au Grand rendez-vous Europe1/Le Parisien : "Contrairement à une légende, il est inexact que nous ayons besoin de talents, de compétences" issues de l’immigration. Du coup, le 31 mai dernier, il a publié une circulaire. De quoi s’agissait-il ? De bloquer les demandes d’autorisation de travail des étrangers non européens, qui désirent rester en France après leur diplôme supérieur.

Le 11 août, en pleine trêve estivale, le même Claude Guéant a pris un arrêté qui limite à 14 la liste des métiers auxquels peuvent postuler les étrangers en France, sous réserve d’être payé un minimum de 1500 euros par mois. Pour tous les autres, il faut que l’entreprise qui souhaite embaucher un étranger prouve qu’elle n’a pas trouvé de candidat français valable ! Ainsi s’applique désormais au marché du travail ce que d’aucuns appellent la préférence nationale.

Enfin, pour peaufiner encore cette politique anti immigration en vue des élections présidentielles, un décret publié en septembre relève le niveau des conditions de ressources exigées aux étudiants qui veulent suivre des études en France à plus de 1500 euros par mois ! Le sésame du titre de séjour devient ainsi inaccessible pour la plupart des étudiants de valeur aux revenus modestes, issus des pays du tiers monde.
Résultat des courses ? Ils sont des centaines de jeunes talents étrangers désireux de mettre leurs compétences au service de notre pays, qui se retrouveront ipso facto hors la loi.

Cette situation ubuesque a récemment fait réagir les présidents des Grandes Écoles et des Universités, ainsi que le Collectif 31 mai (composé de diplômés étrangers de Sciences Po, Polytechnique, HEC, Essec,… ). Laurent Wauquiez, le ministre de l’enseignement Supérieur leur a répondu qu’il se refusait à faire abroger la circulaire Guéant, tout en concédant qu’il « fallait la corriger » et que « des directives seront données aux préfets », afin que le texte « ne soit pas sur interprété comme il l’a été ». Les centaines de diplômés étrangers dont les dossiers sont toujours bloqués en préfecture apprécieront ! D’autant que le silence des différents candidats à la primaire socialiste sur le sujet a été pour le moins assourdissant…

Espérons que la campagne électorale, sera l’occasion de porter le débat sur l’ouverture de notre pays à tous les talents, d’où qu’ils viennent.

Caroline de Hugo sur Place publique, le site des initiatives citoyennes