mardi 4 juillet 2006
C'est comme prendre un poison à petite dose�
Lire l'interview de Claude Ruey par Virginie Poyeton dans le Courrier
Samedi, le Parti libéral suisse votait deux fois oui aux lois sur l'asile et sur les étrangers. Son président Claude Ruey, statutairement forcé au silence, réaffirme son opposition à ces lois «odieuses».
A 18 voix contre 16 et 23 voix contre 12, le Parti libéral suisse, réuni samedi à Genève, s'est prononcé en faveur de la loi sur les étrangers (LEtr) et de la révision de la loi sur l'asile (LAsi). Malgré l'opposition déclarée de personnalités libérales telles que les conseillers nationaux Martine Brunschwig Graf (GE) ou Rémy Scheurer (NE), la base a voté pour une plus grande fermeté. Rencontre avec un outsider, le président du Parti libéral suisse Claude Ruey.
Vous avez été désavoué par les vôtres. Vous attendiez-vous à un tel résultat?
Claude Ruey: Oui. J'avais déjà dit au président des radicaux à Berne que le parti serait probablement divisé et finalement favorable aux lois. Quand bien même la majorité des personnalités du parti s'y sont opposées, la base a voté pour. Mais le débat a été de bonne tenue. Tous se sont accordés pour dire qu'il ne fallait pas tomber dans la xénophobie. C'est plutôt sur l'argument du maintien de l'ordre que la majorité a voté pour. Tout en déplorant que Blocher ne se soit pas plus battu en faveur des accords de réadmission. Je trouve ce résultat conforme à la désinformation dans laquelle Blocher et l'UDC plongent les gens. Les citoyens sont inquiets. Or la plupart de des conseillers nationaux ou d'Etat libéraux sont contre la loi. Je crois que plus on est proche des dossiers, plus on se rend compte des véritables enjeux, et plus on s'oppose aux lois.
Vous êtes en train de dire que le Parti libéral a mal communiqué sur ces dossiers...
Non. Je crois qu'il s'agit plus d'un problème de point de vue. Les libéraux qui sont proches de leurs concitoyens voient grandir leur crainte et pense que le mieux à faire est de durcir la loi. Or, face aux inquiétudes des gens, il y a deux réponses possibles: soit offrir de fausses bonnes solutions en renforçant les restrictions, soit expliquer que ces craintes sont mal fondées.
Pour la loi sur les étrangers, le vote a été serré. Que s'est-il passé?
Cela tient au fait que la loi sur les étrangers est plus en prise avec l'économie.
Quant à la LAsi, l'argument de la défense des droits humains n'a pas tenu.
Ce qui s'est passé à Bex ne nous a pas aidés[1]. A relever que, par ailleurs, la personne à l'origine de tous ces troubles est un NEM et, avec la nouvelle loi, on va créer encore plus de non-entrées en matière. Les droits de l'homme ont peu été évoqués. Mais les électeurs ne voient pas que ces mesures sont totalement disproportionnées. C'est comme prendre un poison à petite dose, on finit par ne plus se rendre compte que c'est du poison. Les gens sont intoxiqués par la propagande de l'UDC. Pour eux, nous sommes toujours en accord avec les droits de l'homme. Mais avec ces lois, nous sortons du cadre.
Quel impact ces votations auront-elles sur le Parti libéral?
C'est difficile à dire. Ce n'est pas la première fois que les libéraux sont divisés sur un tel sujet. C'est une caractéristique du parti. Tout en défendant les mêmes valeurs, certains disent oui, d'autres non.
Mais n'avez-vous pas peur de faire le lit de l'UDC?
Je ne pense pas. On avait voté contre l'initiative de l'UDC sur l'asile. Le problème est que cette fois, il s'agit d'une loi fédérale, votée par la majorité du parlement. Cela touche beaucoup les citoyens. Chez les électeurs de droite, le respect de l'autorité est très fort. Quand le parlement a voté quelque chose, on le soutient. J'en veux beaucoup à mes collègues du parlement de s'être couchés devant l'UDC. En particulier sur quatre points importants: la régularisation des sans-papiers, le permis humanitaire, la détention administrative et la suppression de l'aide sociale. Si on avait gagné sur ces points, les choses auraient été différentes.
Samedi, le Parti libéral suisse votait deux fois oui aux lois sur l'asile et sur les étrangers. Son président Claude Ruey, statutairement forcé au silence, réaffirme son opposition à ces lois «odieuses».
A 18 voix contre 16 et 23 voix contre 12, le Parti libéral suisse, réuni samedi à Genève, s'est prononcé en faveur de la loi sur les étrangers (LEtr) et de la révision de la loi sur l'asile (LAsi). Malgré l'opposition déclarée de personnalités libérales telles que les conseillers nationaux Martine Brunschwig Graf (GE) ou Rémy Scheurer (NE), la base a voté pour une plus grande fermeté. Rencontre avec un outsider, le président du Parti libéral suisse Claude Ruey.
Vous avez été désavoué par les vôtres. Vous attendiez-vous à un tel résultat?
Claude Ruey: Oui. J'avais déjà dit au président des radicaux à Berne que le parti serait probablement divisé et finalement favorable aux lois. Quand bien même la majorité des personnalités du parti s'y sont opposées, la base a voté pour. Mais le débat a été de bonne tenue. Tous se sont accordés pour dire qu'il ne fallait pas tomber dans la xénophobie. C'est plutôt sur l'argument du maintien de l'ordre que la majorité a voté pour. Tout en déplorant que Blocher ne se soit pas plus battu en faveur des accords de réadmission. Je trouve ce résultat conforme à la désinformation dans laquelle Blocher et l'UDC plongent les gens. Les citoyens sont inquiets. Or la plupart de des conseillers nationaux ou d'Etat libéraux sont contre la loi. Je crois que plus on est proche des dossiers, plus on se rend compte des véritables enjeux, et plus on s'oppose aux lois.
Vous êtes en train de dire que le Parti libéral a mal communiqué sur ces dossiers...
Non. Je crois qu'il s'agit plus d'un problème de point de vue. Les libéraux qui sont proches de leurs concitoyens voient grandir leur crainte et pense que le mieux à faire est de durcir la loi. Or, face aux inquiétudes des gens, il y a deux réponses possibles: soit offrir de fausses bonnes solutions en renforçant les restrictions, soit expliquer que ces craintes sont mal fondées.
Pour la loi sur les étrangers, le vote a été serré. Que s'est-il passé?
Cela tient au fait que la loi sur les étrangers est plus en prise avec l'économie.
Quant à la LAsi, l'argument de la défense des droits humains n'a pas tenu.
Ce qui s'est passé à Bex ne nous a pas aidés[1]. A relever que, par ailleurs, la personne à l'origine de tous ces troubles est un NEM et, avec la nouvelle loi, on va créer encore plus de non-entrées en matière. Les droits de l'homme ont peu été évoqués. Mais les électeurs ne voient pas que ces mesures sont totalement disproportionnées. C'est comme prendre un poison à petite dose, on finit par ne plus se rendre compte que c'est du poison. Les gens sont intoxiqués par la propagande de l'UDC. Pour eux, nous sommes toujours en accord avec les droits de l'homme. Mais avec ces lois, nous sortons du cadre.
Quel impact ces votations auront-elles sur le Parti libéral?
C'est difficile à dire. Ce n'est pas la première fois que les libéraux sont divisés sur un tel sujet. C'est une caractéristique du parti. Tout en défendant les mêmes valeurs, certains disent oui, d'autres non.
Mais n'avez-vous pas peur de faire le lit de l'UDC?
Je ne pense pas. On avait voté contre l'initiative de l'UDC sur l'asile. Le problème est que cette fois, il s'agit d'une loi fédérale, votée par la majorité du parlement. Cela touche beaucoup les citoyens. Chez les électeurs de droite, le respect de l'autorité est très fort. Quand le parlement a voté quelque chose, on le soutient. J'en veux beaucoup à mes collègues du parlement de s'être couchés devant l'UDC. En particulier sur quatre points importants: la régularisation des sans-papiers, le permis humanitaire, la détention administrative et la suppression de l'aide sociale. Si on avait gagné sur ces points, les choses auraient été différentes.
Exclusion : attention, danger !
Communiqué du 3 juillet 2006 du Carrefour NEM:
Les personnes ayant reçu une « Non-Entrée en Matière » (NEM) sont interdites de travail et d’activité quelle qu’elle soit (même faire la cuisine dans le Centre d’Aide d’Urgence !!), n’ont aucuns moyens financiers pour se déplacer ou s’occuper un tant soit peu. Elles n’ont pas le droit de se rendre dans un pays voisin. Elles sont souvent dans l’impossibilité de rentrer dans leur pays d’origine. Elles sont poussées dans la clandestinité mais aussi l’illégalité, alors qu’en déposant leur demande d’asile elles cherchaient précisément un statut légal. Certaines succombent au trafic de drogue, décidément seul gagnant : les mesures d’exclusion dopent ses possibilités de recrutement. Plusieurs sombrent dans l’alcoolisme ou sont atteintes de troubles psychiques liés à la l’exclusion vécue depuis des mois. Les autorités semblent s’accommoder de cette situation qui se prolonge indéfiniment, en en minimisant l’ampleur et les conséquences, tant pour les personnes directement touchées que pour la société.
Le Carrefour NEM vd a pris connaissance avec consternation des événements survenus à Bex le 26 juin dernier. Il condamne tout délit, trafic ou recours à la violence. Il tient à souligner, avec d’autres, l’ineptie et le danger de mesures d’exclusion privant des personnes de moyens de vivre dignes et légaux. Il tient à dénoncer l’illusion selon laquelle des durcissements encore plus massifs que ceux déjà pratiqués actuellement résoudraient des problèmes de violence et de drogue. Ces moyens ont déjà prouvé qu’ils empirent les problèmes au lieu de les diminuer. Le public et les citoyen-ne-s ont droit à en être informé-e-s.
L’aide d’urgence sous-minimale s’installe dans la durée
Il y a tout juste un an, le Tribunal Administratif vaudois dénonçait l’absence de base légale du système d’aide sous-minimal, mis en place par le Canton pour les personnes exclues de l’assistance par la Confédération. Le Tribunal Administratif vaudois avait invalidé les restrictions d’assistance à ces personnes et demandé leur réintégration dans l’aide aux requérants d’asile, déjà largement inférieure à l’aide sociale normale. Le Tribunal administratif genevois vient de rendre un arrêt analogue (Le Courrier, 01.07.2006).
Depuis janvier 2006, les personnes destinataires de cette aide sous-minimale ont été regroupées au Centre d’Aide d’Urgence de Vennes (hauts de Lausanne). Impossibilité de faire la cuisine, interdiction de recevoir des visites, contrôles possibles jusque dans les dortoirs à toute heure… : les conditions sont sans rapport avec l’aide à laquelle le Tribunal avait décrété qu’elles avaient droit.
Le projet de loi LARA (Loi sur l’Aide aux Requérants d’Asile et autres catégories d’étrangers), examiné par le Grand Conseil dans le courant de l’hiver, devait fournir la base légale nécessaire à cette « aide » de type punitif. Mais le règlement du Centre ainsi que plusieurs mesures liées à ce nouveau système sont entrés en vigueur alors que la loi LARA n’en était qu’au stade de l’examen par le Parlement cantonal ! Un recours contre le règlement du Centre de Vennes vient d’être jugé irrecevable : le statut « interne » du règlement le protège. Un recours portant sur plusieurs dispositions de la LARA est actuellement pendant. Mais l’effet suspensif accordé par la Cour constitutionnelle n’est pas respecté : les dispositions sous examen sont déjà appliquées !
Coût humain, coût social…
Ainsi, depuis de nombreux mois, des personnes ont été mises au régime de l’aide sous-minimale. Les effets concrets de cette situation sont désastreux, tant au point de vue de la santé des personnes que de leur équilibre personnel. Le Canton pense avoir fait quelques économies (malgré les frais d’un centre à haute surveillance). Le coût humain, médical, social reste à chiffrer.
Les vingt associations du groupe de travail « Carrefour NEM vaud » tiennent à participer à l’indispensable information et au débat public ; elles communiquent à la presse leur feuillet de réflexion « Quand on NEM », tome 7 : « Pourquoi restent-ils ? » et sont à disposition pour toute question et discussion.
Carrefour NEM vd – Pour renseignements et contacts :
Hélène Küng, (SOS-Asile Vaud)
Alpes 24, 1006 Lausanne
021 320 98 75 ; 079 321 28 69
helene.kung@citycable.ch
Caroline Regamey, (CSP)
021 560 60 40
Bernard Borel, député, Aigle
079 500 22 64
Les personnes ayant reçu une « Non-Entrée en Matière » (NEM) sont interdites de travail et d’activité quelle qu’elle soit (même faire la cuisine dans le Centre d’Aide d’Urgence !!), n’ont aucuns moyens financiers pour se déplacer ou s’occuper un tant soit peu. Elles n’ont pas le droit de se rendre dans un pays voisin. Elles sont souvent dans l’impossibilité de rentrer dans leur pays d’origine. Elles sont poussées dans la clandestinité mais aussi l’illégalité, alors qu’en déposant leur demande d’asile elles cherchaient précisément un statut légal. Certaines succombent au trafic de drogue, décidément seul gagnant : les mesures d’exclusion dopent ses possibilités de recrutement. Plusieurs sombrent dans l’alcoolisme ou sont atteintes de troubles psychiques liés à la l’exclusion vécue depuis des mois. Les autorités semblent s’accommoder de cette situation qui se prolonge indéfiniment, en en minimisant l’ampleur et les conséquences, tant pour les personnes directement touchées que pour la société.
Le Carrefour NEM vd a pris connaissance avec consternation des événements survenus à Bex le 26 juin dernier. Il condamne tout délit, trafic ou recours à la violence. Il tient à souligner, avec d’autres, l’ineptie et le danger de mesures d’exclusion privant des personnes de moyens de vivre dignes et légaux. Il tient à dénoncer l’illusion selon laquelle des durcissements encore plus massifs que ceux déjà pratiqués actuellement résoudraient des problèmes de violence et de drogue. Ces moyens ont déjà prouvé qu’ils empirent les problèmes au lieu de les diminuer. Le public et les citoyen-ne-s ont droit à en être informé-e-s.
L’aide d’urgence sous-minimale s’installe dans la durée
Il y a tout juste un an, le Tribunal Administratif vaudois dénonçait l’absence de base légale du système d’aide sous-minimal, mis en place par le Canton pour les personnes exclues de l’assistance par la Confédération. Le Tribunal Administratif vaudois avait invalidé les restrictions d’assistance à ces personnes et demandé leur réintégration dans l’aide aux requérants d’asile, déjà largement inférieure à l’aide sociale normale. Le Tribunal administratif genevois vient de rendre un arrêt analogue (Le Courrier, 01.07.2006).
Depuis janvier 2006, les personnes destinataires de cette aide sous-minimale ont été regroupées au Centre d’Aide d’Urgence de Vennes (hauts de Lausanne). Impossibilité de faire la cuisine, interdiction de recevoir des visites, contrôles possibles jusque dans les dortoirs à toute heure… : les conditions sont sans rapport avec l’aide à laquelle le Tribunal avait décrété qu’elles avaient droit.
Le projet de loi LARA (Loi sur l’Aide aux Requérants d’Asile et autres catégories d’étrangers), examiné par le Grand Conseil dans le courant de l’hiver, devait fournir la base légale nécessaire à cette « aide » de type punitif. Mais le règlement du Centre ainsi que plusieurs mesures liées à ce nouveau système sont entrés en vigueur alors que la loi LARA n’en était qu’au stade de l’examen par le Parlement cantonal ! Un recours contre le règlement du Centre de Vennes vient d’être jugé irrecevable : le statut « interne » du règlement le protège. Un recours portant sur plusieurs dispositions de la LARA est actuellement pendant. Mais l’effet suspensif accordé par la Cour constitutionnelle n’est pas respecté : les dispositions sous examen sont déjà appliquées !
Coût humain, coût social…
Ainsi, depuis de nombreux mois, des personnes ont été mises au régime de l’aide sous-minimale. Les effets concrets de cette situation sont désastreux, tant au point de vue de la santé des personnes que de leur équilibre personnel. Le Canton pense avoir fait quelques économies (malgré les frais d’un centre à haute surveillance). Le coût humain, médical, social reste à chiffrer.
Les vingt associations du groupe de travail « Carrefour NEM vaud » tiennent à participer à l’indispensable information et au débat public ; elles communiquent à la presse leur feuillet de réflexion « Quand on NEM », tome 7 : « Pourquoi restent-ils ? » et sont à disposition pour toute question et discussion.
Carrefour NEM vd – Pour renseignements et contacts :
Hélène Küng, (SOS-Asile Vaud)
Alpes 24, 1006 Lausanne
021 320 98 75 ; 079 321 28 69
helene.kung@citycable.ch
Caroline Regamey, (CSP)
021 560 60 40
Bernard Borel, député, Aigle
079 500 22 64
Lettre ouverte de Karl Grünberg au MATIN
"Ces filous qui plombent l'asile" (Le Matin Dimanche, 1er 07 06); "Bex. Il faudra peut-être
un mort" (Le Matin, 28 06 06). Comment réagir à une telle titraille?
Devons-nous écrire "Ces journaleux qui magouillent l'info"?
Michel Danthe signe l'éditorial du Matin Dimanche du 2 juillet 2006 ("ces filous qui plombent l'asile"). Il se défend de pratiquer l'amalgame. Le raciste prudent a un ami arabe, ou juif, ou noir, et Michel Danthe a l'amalgame plutôt sournois.
Le trafic de drogue est un fléau qui doit être combattu. Faut-il le rappeler? S’il se limite aux requérants d'asile africains ce combat sera perdu. Au bas des filières, ils n’en constituent qu’un petit maillon.
Et puis, les responsables de l'asile, et Christoph Blocher le premier, le savent tous: seule une infime minorité des requérants d'asile se livrent à ce trafic.
Faut-il le rappeler? Un délinquant est l'auteur d'un délit. Il n'est pas le porte-parole d'une ethnie ou d'une couleur. L’Etat de droit juge sur les actes et non sur l'identité, et cela le distingue d'un Etat raciste ou fasciste.
Une presse responsable doit informer et contribuer à briser les chaînes de fausses
assertions telles que: trafiquant = requérant d'asile = Noir!
Mais Michel Danthe expose clairement son propos qui est d'appeler à aprouver le 24
septembre les deux lois sur les étrangers et sur l'asile. Ce même 2 juillet, intervenant dans l'émission Forum de la RSR, Peter Rothenbühler, affirme que ces lois sont nécessaires pour lutter contre des événements comme ceux de Bex puis justifie la
couverture que son journal a assurée de ces événements.
Et qu'avait dit le Matin? Le 28 juin 2006, par exemple, il titrait "Bex. Il faudra peut-être un mort" puis développait: "Un policier nous a conseillé d'engager des Securitas pour nous protéger. Car les Africains allaient nous faire la guerre!"
Le journalisme ne suppose-t-il pas la vérification des informations? Cette démarche ne demande-t-elle pas une investigation auprès de tous les protagonistes? Le Matin a-t-il vérifié auprès de la Municipalité de Bex, de la police, la vraisemblance d'une allégation aussi choquante? Et s'il l'a fait pourquoi n'en avoir rien dit?
Le Matin mène campagne. Peut-il pour autant ignorer sa mission d'information?
Autre exemple de ce traitement pour le moins étrange de l’information. Michel Danthe et Peter Rothenbühler appellent, avec la loi sur l'asile, à approuver la Loi sur les étrangers le 24 septembre. Or cette dernière n'a aucun rapport, ni avec le sujet de Bex ni avec la question de l’asile, qu’ont traités les journaux dont ils sont responsables.
La Loi sur les étrangers vise un habitant de ce pays sur cinq et nous concerne toutes et tous! Son application entrainerait des discriminations graves dans les domaines, par exemple, du regroupement familial et du droit de la famille.
Plutôt que de jouer sur la peur pour solliciter l’adhésion de ses lecteurs à sa position, le Matin ne ferait-il pas mieux d’expliquer à ses lecteurs que cette loi permettra de trier les êtres humains selon leur origine?
Karl Grünberg
Secrétaire général
ACOR SOS Racisme
3 juillet 2006
un mort" (Le Matin, 28 06 06). Comment réagir à une telle titraille?
Devons-nous écrire "Ces journaleux qui magouillent l'info"?
Michel Danthe signe l'éditorial du Matin Dimanche du 2 juillet 2006 ("ces filous qui plombent l'asile"). Il se défend de pratiquer l'amalgame. Le raciste prudent a un ami arabe, ou juif, ou noir, et Michel Danthe a l'amalgame plutôt sournois.
Le trafic de drogue est un fléau qui doit être combattu. Faut-il le rappeler? S’il se limite aux requérants d'asile africains ce combat sera perdu. Au bas des filières, ils n’en constituent qu’un petit maillon.
Et puis, les responsables de l'asile, et Christoph Blocher le premier, le savent tous: seule une infime minorité des requérants d'asile se livrent à ce trafic.
Faut-il le rappeler? Un délinquant est l'auteur d'un délit. Il n'est pas le porte-parole d'une ethnie ou d'une couleur. L’Etat de droit juge sur les actes et non sur l'identité, et cela le distingue d'un Etat raciste ou fasciste.
Une presse responsable doit informer et contribuer à briser les chaînes de fausses
assertions telles que: trafiquant = requérant d'asile = Noir!
Mais Michel Danthe expose clairement son propos qui est d'appeler à aprouver le 24
septembre les deux lois sur les étrangers et sur l'asile. Ce même 2 juillet, intervenant dans l'émission Forum de la RSR, Peter Rothenbühler, affirme que ces lois sont nécessaires pour lutter contre des événements comme ceux de Bex puis justifie la
couverture que son journal a assurée de ces événements.
Et qu'avait dit le Matin? Le 28 juin 2006, par exemple, il titrait "Bex. Il faudra peut-être un mort" puis développait: "Un policier nous a conseillé d'engager des Securitas pour nous protéger. Car les Africains allaient nous faire la guerre!"
Le journalisme ne suppose-t-il pas la vérification des informations? Cette démarche ne demande-t-elle pas une investigation auprès de tous les protagonistes? Le Matin a-t-il vérifié auprès de la Municipalité de Bex, de la police, la vraisemblance d'une allégation aussi choquante? Et s'il l'a fait pourquoi n'en avoir rien dit?
Le Matin mène campagne. Peut-il pour autant ignorer sa mission d'information?
Autre exemple de ce traitement pour le moins étrange de l’information. Michel Danthe et Peter Rothenbühler appellent, avec la loi sur l'asile, à approuver la Loi sur les étrangers le 24 septembre. Or cette dernière n'a aucun rapport, ni avec le sujet de Bex ni avec la question de l’asile, qu’ont traités les journaux dont ils sont responsables.
La Loi sur les étrangers vise un habitant de ce pays sur cinq et nous concerne toutes et tous! Son application entrainerait des discriminations graves dans les domaines, par exemple, du regroupement familial et du droit de la famille.
Plutôt que de jouer sur la peur pour solliciter l’adhésion de ses lecteurs à sa position, le Matin ne ferait-il pas mieux d’expliquer à ses lecteurs que cette loi permettra de trier les êtres humains selon leur origine?
Karl Grünberg
Secrétaire général
ACOR SOS Racisme
3 juillet 2006
Chrétiens et Juifs pour la liberté d'aider
Lire la dépêche de l'agence APIC
Un groupe de protestants, de catholiques et de juifs s'est constitué pour combattre la nouvelle Loi sur les Etrangers (LEtr) ainsi que la modification de la Loi sur l'Asile (LAsi). Ils considèrent ces deux lois comme dangereuses pour la liberté de conscience et de religion. Ils protestent contre la mise au pas des Eglises et des organisations religieuses ou humanitaires en général.
Lire le dossier de presse
Lien vers le blog de ce groupe
Lien vers des articles de 24heures et du Temps
Lien vers la déclaration de Jacques Neirynck "c'est une loi nazie !"
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