samedi 10 septembre 2005

Genève: Les UDC veulent fermer un centre



Dans Le Courrier, Anne Virlogeux révèle que l'UDC reproduit à Genève le modèle de Bex, demander la fermeture d'un centre de requérant par voie de résolution.

L'extrême droite a déposé un projet de résolution au Conseil municipal demandant la fermeture du centre d'accueil des requérants des Tattes.

«Avec la diminution du nombre de demandes d'asile, le centre des Tattes n'a plus de raison d'être.» Forts de cette affirmation, Alexandre Monot et Antoine Bertschy, conseillers municipaux UDC de la commune de Vernier, ont présenté hier, lors d'une conférence de presse, leur projet de résolution visant à la réaffectation du centre de requérants d'asile. Ils proposent de transformer les bâtiments en logements pour étudiants et pour personnes âgées, voire en établissement médico-social (EMS).
Concrètement, la proposition demande à ce que le canton, propriétaire du terrain, et la Confédération, qui bénéficie du droit de superficie, se mettent d'accord pour envisager la réaffectation du lieu.
Une initiative qui n'est pas sans rappeler celle lancée la semaine dernière à Bex (voir notre édition du 31 août). Et qui soulève les mêmes difficultés. Comme à Bex, les bâtiments sont affectés à l'accueil des requérants d'asile jusqu'en 2027. En cas de changement d'affectation prématuré, il faudrait rembourser la Confédération. Un obstacle qui n'effraie pas les auteurs du texte. «Si la Confédération accepte, il y aura un coût, c'est sûr, mais le canton sera gagnant, notamment en termes de sécurité», affirme Yves Niddeger, vice-président de l'UDC genevoise, venu apporter la «caution» du parti cantonal à cette initiative.
Le parti, qui a fait de la sécurité son fond de commerce, a semble-t-il trouvé un nouveau filon à Vernier. «La cohabitation d'une telle quantité de population crée des préjudices aussi bien aux voisins qu'à la majorité des requérants du centre», peut-on lire dans le projet. Qui souligne également qu'en avril 2005, la police a du intervenir vingt-cinq fois aux Tattes, «essentiellement pour des problèmes liés au trafic de stupéfiants».
«Le stock se résorbe»
Quid des occupants actuels du centre? L'UDC n'a pas encore envisagé de solution concrète, car il s'agit de toute façon «d'un projet à moyen terme». «Vernier accueille 20% des requérants du canton. Il est injuste que les autres communes ne fassent pas leur travail dans ce domaine», se désole Antoine Bertschy.
L'UDC mise aussi sur la poursuite de la baisse du nombre de demandes d'asile. «Le stock de requérants va se résorber, on pourra à l'avenir éviter le regroupement massif, ce centre n'a donc plus de raison d'être», explique M.Niddeger.
Le centre des Tattes n'est cependant pas prêt d'être fermé. La résolution déposée hier sera soumise à la prochaine séance du Conseil municipal de Vernier, le 4 octobre. Les auteurs du projet espèrent une alliance avec la droite traditionnelle. Si la résolution est adoptée, son exécution restera néanmoins subordonnée au bon vouloir du canton et de la Confédération. I

La longue attente des Demiri