samedi 8 août 2009

L'immigration clandestine est désormais un délit

L'immigration clandestine dans la péninsule est désormais passible d'une amende de 5.000 à 10.000 euros.

Lors de la découverte dans le métro de plus de 100 immigrants illégaux, par la police de Rome, en avril dernier (Sipa)Lors de la découverte dans le métro de plus de 100 immigrants illégaux, par la police de Rome, en avril dernier (Sipa)

La loi italienne qui durcit la lutte contre la criminalité et l'immigration clandestine, est officiellement entrée en vigueur, samedi 8 août, avec la publication dans le Journal officiel des décrets d'application. Elle avait été adoptée définitivement par le Parlement italien début juillet.
L'immigration clandestine est désormais passible d'une amende de 5.000 à 10.000 euros. La loi prévoit ainsi que l'entrée, ou le séjour, illégaux sur le territoire italien deviennent un délit. Par ailleurs, le séjour des immigrés clandestins dans les centres d'identification et d'expulsion passe de deux à six mois tandis que les personnes louant un logement aux clandestins ou les hébergeant risquent jusqu'à trois ans de prison.


Prisons spéciales pour la mafia

Dans les autres mesures controversées de cette loi, figurent également un "registre des sans-abri" qui sera affiché par le ministère de l'Intérieur, ou encore l'introduction de rondes de citoyens pour assurer la sécurité dans certains quartiers de grandes villes. Ces rondes, qui existent déjà dans de nombreuses villes italiennes où les maires les avaient autorisées, seront désormais réglementées au niveau national.
En outre, la loi prévoit un nouveau délit, passible d'une peine de trois ans de prison, d'"outrage" aux membres des forces de l'ordre, renforce les mesures d'isolement des boss de la mafia, prévoyant des prisons spéciales pour eux, et s'occupe également de la sécurité routière. A ce propos, elle prévoit ainsi des mesures plus sévères pour les personnes conduisant sous l'effet de l'alcool, et une aggravation des peines si les infractions au code de la route sont commises de nuit, entre 19h et 07h.
Enfin, elle prévoit la possibilité d'enlever des points du permis de conduire même si l'infraction a été commise à vélo.
Nouvelobs.com

Italie: "même le fascisme n'était pas allé aussi loin"

Pétition contre les nouvelles lois raciales en Italie.

Ce qui se produit en Italie a toujours eu, bon gré mal gré, une influence extraordinaire sur la société européenne toute entière, depuis la Renaissance jusqu'au fascisme.

Mais ces évènements n'ont pas toujours été connus à temps.

On trouve en ce moment, dans les quotidiens européens, une grande attention concernant divers aspects de la crise qui touche notre pays. Nous considérons, cependant, qu'il est du devoir de ceux qui vivent en Italie de rappeler à l'attention de l'opinion publique européenne d'autres aspects restés dans l'ombre. Il s'agit de certains aspects de la législation italienne qui, si rien ne vient les empêcher, risquent de défigurer le visage de l'Europe et de faire reculer la cause des droits humains dans le monde entier.

Le gouvernement Berlusconi, sous prétexte de sécurité, a imposé au Parlement, qu'il garde sous contrôle, l'adoption de normes discriminatoires envers les immigrés, jamais vues en Europe depuis l'époque des lois raciales.

Le sujet passif de la discrimination a été remplacé. Il ne s'agit plus des juifs mais de la population des immigrés irréguliers, qui compte des centaines de milliers de personnes. Mais les dispositifs prévus par les lois raciales, comme l'interdiction des mariages mixtes, n'ont pas été changés.

Par cette interdiction, on empêche, en raison de leur nationalité, l'exercice d'un droit fondamental tel que celui de se marier, sans distinction d'ethnie ou de religion. Droit fondamental qui n'est pas supprimé seulement aux étrangers mais également aux italiens eux-mêmes.

Par une norme qui viole encore davantage la dignité humaine on a, en outre, introduit l'interdiction pour des femmes étrangères en situation d'irrégularité administrative, de reconnaître les enfants qu'elles ont elle mêmes mis aux monde.. Ainsi par la force d'une telle décision politique d'une majorité passagère, les enfants mis au monde par des femmes étrangères irrégulières deviendront pour toute leur vie les enfants de personne. Ils seront soustraits, enlevés à leurs mères et placés dans les mains de l'Etat. Même le fascisme n'était pas allé aussi loin. En effet les lois raciales introduites par ce régime en 1938 ne privaient pas les mères juives de leurs enfants, ni ne les obligeaient à avorter pour éviter la confiscation de leurs enfants par l'Etat. Nous ne nous adresserions pas à l'opinion publique européenne si la gravité de ces mesures n'était telle qu'elle dépasse toute frontière nationale et ne demandait une réaction responsable de toutes les personnes qui croient en une commune humanité.

L'Europe ne peut admettre qu'un de ses pays fondateurs rétrograde à des niveaux primitifs de cohabitation, en contradiction avec les lois internationales, les principes de garantie et de civilisation juridique sur lesquels se fonde la construction politique européenne elle-même.

Il est de l'intérêt et de l'honneur de nous tous européens que cela ne se produise pas.

L'opinion publique européenne doit prendre conscience de la pathologie qui vient de l'Italie et se mobiliser pour empêcher qu'elle se propage en Europe.

A chacun de choisir les formes opportunes pour manifester et faire valoir son opposition

Premiers signataires :

Andrea Camilleri, Antonio Tabucchi, Dacia Maraini, Dario Fo, Franca Rame, Moni Ovadia, Maurizio Scaparro, Gianni Amelio

Pour signer : http://temi.repubblica.it/micromega-online/camilleri-tabucchi-maraini-fo-rame-ovadia-scaparro-amelio-appello-contro-il-ritorno-delle-leggi-razziali-in-europa/ cliquez sur "FIRMA"

texte traduit par Ludmila Acone



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