mardi 6 décembre 2005

Elvedina Husic de la Bosnie à Crissier


«Oui, je suis bien née en 1977. J’ai vite vieilli, n’est-ce pas?» Elvedina Husic a 28 ans et un regard las qui en raconte dix de plus. Depuis deux mois, la jeune femme vit seule avec ses deux enfants, son mari étant désormais caché, dans la peur de l’expulsion. Mercredi der­nier, les policiers ont frappé à la porte des Husic. «C’est la pre­mière fois qu’ils viennent», tremble-t-elle. La jeune Bos­niaque s’inquiète pour son époux — «il est sur les nerfs, j’ai peur qu’il soit détruit». Et la question de la photo devient soudain sensible: «Je préfère pas. Il y a un risque que des gens me reconnaissent quand je vais le voir.» Seila, 4 ans, saute sur le canapé, l’air canaille. «C’est surtout pour mes enfants que je veux rester, pour qu’ils ne connaissent jamais Srebre­nica. Moi, je crois que je ne pourrai plus être heureuse, à cause de mon passé.»
Texte de Martine Clerc Photo de Odile Meylan
Lien vers la description du projet de 24heures

Droits de l'homme déclaration des 3 Eglises

Voici le texte de la Déclaration des trois Eglises nationales de Suisse à l’occasion de la Journée internationale des droits humains du 10 décembre 2005.
Extraits:
...Cette année, le thème des droits humains a beaucoup préoccupe nos trois Eglises nationales, notamment en ce qui concerne le droit d’asile. La Fédération des Eglises protestantes de Suisse, la Conférence des évêques suisses et l’Eglise chrétienne catholique de Suisse ont préconisé à maintes reprises une politique plus juste concernant les réfugies et le droit d’asile. En mai de cette année, de concert avec la Fédération suisse des communautés israélites, nous avons adressé une lettre à la Commission des institutions politiques du Conseil national au sujet de la législation sur les étrangers et le droit d’asile. Nous nous y sommes prononcés en faveur du maintien de l’aide sociale aux requérantes et requérants d’asile dont la demande a été rejetée et contre les atteintes au droit a l’aide d’urgence, droit garanti par la Constitution. En ce qui concerne les réfugiés admis sur le territoire helvétique, nous avons également préconisé de faciliter l’obtention des autorisations de travail et la réunion des familles, et nous nous sommes élevés contre le statut « d’accueil provisoire » des personnes demandant l’asile. Certes, il est impossible d’accueillir tout le monde. Mais la dignité de chaque personne doit être préservée en toute occasion. Les principes de l’Etat de droit doivent être garantis dans tous les processus. Les problèmes qui sont « derrière » une demande d’asile sont complexes, souvent très difficiles à démêler, et doivent être abordes avec courage...
Lire le texte complet de la déclaration

Zurich institutionalise les emplois pour requérants

Les requérants d'asile pourront continuer à travailler à Zurich. La municipalité a décidé d'institutionnaliser les emplois d'utilité publique dès 2006. Le Conseil communal doit encore donner son feu vert au crédit annuel de 860 000 francs par année.

Le projet pilote a été lancé en mai 2003, quelques mois après le manifeste sur l'asile de la ville de Zurich qui préconisait de faire travailler les demandeurs d'asile. La municipalité a tiré un bilan positif de ces deux ans et demi lundi, dans les anciennes catacombes de Zurich, qui étaient envahies par le milieu de la drogue il y a quelques années encore.

Aujourd'hui, la grande halle est remplie de centaines de vélos sans propriétaire. Ils sont triés, réparés et pour beaucoup revendus ou donnés dans les pays du tiers monde (un tiers). Depuis l'été 2003, des demandeurs d'asile y travaillent pour un salaire symbolique de 300 à 400 francs par mois...

Lire la dépêche de l'ATS