Une votation chasse l'autre. A peine a-t-on voté sur l'assurance-invalidité qu'il faut commencer à parler du prochain rendez-vous devant les urnes. Le 29 novembre, les Suisses s'exprimeront sur l'interdiction des minarets. L'UDC affûte déjà ses armes. Officiellement, elle veut profiter de l'occasion pour lancer un vaste débat sur les relations de la Suisse avec l'islam. Le problème est que le résultat du vote n'aura d'incidence que sur la police des constructions. Un oui limiterait l'autonomie des communes en la matière, sans répondre aux questions de base posées par une religion dont les valeurs ne sont pas toujours les nôtres, notamment au chapitre des droits de la femme.
C'est comme si l'on s'en prenait aux fabricants de carton d'emballage pour dénoncer les problèmes de surproduction laitière. Les paysans qui vendent leur lait à perte ne méritent pas ça. Les musulmans non plus. Selon cette même logique, on pourrait aussi interdire la construction d'écoles pour empêcher la castagne ou le racket dans les cours de récréation. Et pourquoi ne pas interdire les ordinateurs pour empêcher la cybercriminalité, interdire les voitures pour mettre fin aux rodéos routiers, ou encore interdire les cendriers pour empêcher les gens de fumer? C'est absurde? Oui, mais ce n'est pas moi qui ai commencé!