Pascal Couchepin est à New York, où il a inauguré une exposition consacrée aux immigrants suisses débarqués à Ellis Island. Il répond aux questions du Matin et revient sur l'actualité: révision des lois sur l'asile et les étrangers, 1 er Août dans un pays "paisible et en fête", guerre au Liban.
Extrait:
A New York, vous inaugurez une exposition consacrée aux nombreux émigrés suisses et à ceux qui ont connu le succès aux Etats-Unis. Une manière de se souvenir que nous n'avons pas toujours eu la chance d'avoir tout chez nous?
Oui, mais il ne faut pas sombrer dans le misérabilisme. Les Suisses sont venus ici aux Etats-Unis pour construire. L'immigration est toujours une chance partagée, pour celui qui arrive et pour le pays qui l'accueille.
Voilà un discours d'ouverture en contradiction avec la ligne dure du Conseil fédéral sur la révision des lois sur l'asile et les étrangers...
Pour qu'elle soit une chance, l'immigration doit être contrôlée. Les Suisses ont dû montrer patte blanche pour entrer aux Etats-Unis.
Êtes-vous sensible au comité de droite qui conteste la nouvelle loi sur l'asile jugée «inhumaine»?
La révision de la loi est un compromis auquel j'adhère, car dans le domaine de la politique des étrangers et de l'asile, on ne peut se montrer ni ange, ni bête, comme a dit Pascal, le grand, le vrai. Mais je vois d'un bon oeil que certains fassent les anges et défendent les valeurs humanistes de l'héritage radical. Je préfère que l'on exagère dans ce sens plutôt que dans l'autre...
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Comment faire la fête chez nous alors que la guerre fait rage au Proche-Orient?
Ce n'est pas en fermant les volets et en se forçant à être tristes que nous apporterons une solution à ce qui se passe au Liban...
Mais que peut faire la Suisse?
Paisible et en fête, la Suisse ne doit pas faire la leçon. Mais elle peut apporter une aide d'urgence à la misère humaine qui sévit au Proche-Orient, ce qu'elle fait déjà. Nous devons aussi espérer pouvoir apporter notre aide à la reconstruction de la paix dans cette région. La haine, le mépris, les dégâts sont considérables de part et d'autre. Mais pour que la paix puisse se faire, il est indispensable que les doléances des deux parties soient prises en considération, y compris le droit d'Israël à assurer sa sécurité.
L'interview, signée Ludovic Rocchi, peut être lue dans son intégralité sur le site du Matin.