vendredi 3 août 2007
Les Memetovic peuvent rester à Vevey
Cinq sésames, ou permis B, pour une famille promise à l’expulsion. Janine Jousson |
Cette terre natale, le couple et ses trois enfants la fuit en 1999. Ils débarquent à Vevey, et s’essaient à la langue de Ramuz. «On s’est vite mis à parler le français à l’école. Pas dur, comparé à l’allemand et à l’anglais», sourit Shpresa, l’aînée. Les enfants sont scolarisés, les parents dénichent un travail dès 2002, la famille prend ses marques sur la Riviera.
Coup de tonnerre, pourtant, en 2004: les Memetovic, qui émargent au rang des fameux 523 requérants déboutés par Berne, risquent l’expulsion. La menace grandit, et la famille trouve refuge au centre paroissial réformé.
L’étau se desserre un peu, mais l’angoisse demeure pendant deux ans: «J’avais peur tous les jours en allant à la boîte aux lettres», relate Drita, la mère. Il y a quelques semaines, le facteur était pourtant porteur d’une bonne nouvelle. «Leur excellente intégration a joué un rôle certain», souligne le pasteur Gérard Pella.
Un article paru dans le quotidien 24 Heures
Comment diminuer la pression?
A propos de l’article intitulé «Clandestins africains: vrai drame et faux débats» ( 24 heures du 20 juillet 2007):
Ce qui nous frappe, c’est l’immigration des Noirs d’Afrique, car leur parcours est largement médiatisé, et se termine parfois dans des conditions dramatiques, comme le naufrage de leurs embarcations de fortune.
Cependant, par rapport à l’immigration clandestine, il s’agit d’un phénomène marginal, comme le dit M. Sanmarco car, la plupart des immigrants viennent des pays de l’Est, des Balkans, de l’Amérique du Sud, qui entrent illégalement en Europe par différents moyens comme les visas touristiques.
Si l’on voulait stopper cette immigration, il faudrait construire, autour de l’Europe un mur, comme le mur de Berlin, et encore, les immigrants trouveraient certainement la faille.
Ceux qui sont pris en flagrant délit devraient être refoulés dans leur pays. Des pays où souvent règnent des régimes corrompus qui les refuseront ou sauront en profiter (financièrement).
La conclusion de l’article est particulièrement pertinente et mérite d’être lue intégralement.
Tant que des situations aussi déséquilibrées régneront entre les pays industrialisés et les pays du tiers-monde, l’immigration continuera et rien ne pourra l’arrêter. Il va falloir s’y habituer.
Une seule possibilité existe afin de diminuer la pression, le développement économique des pays les plus pauvres. Mais est-ce bien là le désir des pays nantis?
Bernard Tedeschi,
Poliez-Pittet
Le doute doit profiter au requérant dépourvu de papiers
[ats] - Il désavoue l'Office fédéral des migrations (ODM). Satisfaite de voir que ses critiques étaient justifiées, l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) a exprimé sa satisfaction après avoir rappelé le durcissement légal intervenu cette année.
Depuis le 1er janvier, une demande d'asile se heurte à une décision de non-entrée en matière si le requérant ne remet pas aux autorités dans un délai de 48 heures ses documents de voyage ou ses pièces d'ientité. Des exceptions ne sont admises que si des motifs excusables sont rendus vraisemblables pour expliquer l'absence de papiers.
Pour le TAF, cela signifie que la procédure expéditive de non-entrée en matière est inadaptée dans tous les cas qui requièrent des compléments d'enquête. Un refus d'entrer en matière ne peut être opposé à un requérant que pour autant que sa demande apparaisse "manifestement infondée".
Si la qualité de réfugié du requérant ne peut être écartée après une première audition, l'ODM doit entrer en matière. Les questions factuelles ou juridiques seront examinées dans le cadre de la procédure ordinaire.