La réponse de René Jost, président du Nomes Vaud, Saint-Saphorin (VD), parue dans le Temps:
Comparés aux dérapages du conseiller fédéral Blocher, les mensonges d'Elisabeth Kopp étaient de véritables bagatelles (LT du 28 juillet). Rien qu'à ce niveau-là, ceux de l'actuel ministre de la Justice n'ont rien à envier à ceux qui ont conduit à la démission de Mme Kopp. De manière générale, M.Blocher entretient un rapport très lâche avec la vérité et il ne s'est, par exemple, pas gêné de mentir au parlement au sujet du fait qu'il avait traité publiquement de criminels deux Albanais, malgré le fait qu'ils n'ont jamais été condamnés. Il a fallu visionner une vidéo pour le confondre avec son mensonge d'une gravité extrême.
En revanche, contrairement à Christoph Blocher, Elisabeth Kopp n'a jamais affaibli nos institutions ou attaqué la séparation des pouvoirs, nui au pays par des appels au non-respect du droit international, critiqué à l'étranger une loi suisse en déclarant qu'elle «nous fait mal au ventre», laissé le pays pendant une année sans procureur de la Confédération après l'avoir viré dans des conditions pas très claires, violé la séparation des pouvoirs en critiquant sans cesse des arrêts du Tribunal fédéral, affaibli ce dernier par des coupes drastiques dans le budget et la diminution du nombre des juges malgré l'incessante augmentation des affaires, traité publiquement de lavettes les citoyennes et citoyens qui ne partagent pas ses opinions, etc. Le 26 octobre 2006, Le Temps a publié sur son site web une liste de la trentaine de dérapages commis par Blocher depuis qu'il est au Conseil fédéral. Une fraction de toutes ces fautes graves aurait à coup sûr fait tomber chacun des autres membres du gouvernement.
Si les parlementaires qui sortiront des urnes le 21 octobre prochain entendent respecter le serment qu'ils devront prononcer au début de la première session de la prochaine législature, ils auront le devoir sacré d'élire quelqu'un d'autre à la place de Christoph Blocher. Il en ira de leur crédibilité.
Il est intéressant de mettre ce courrier de lecteur en parallèle avec un autre article du Temps, concernant Ueli Maurer, "le président qui en fait trop".
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