Voici l'éditorial de Philippe Bach dans le Courrier
Le clip de propagande de l'UDC montre d'un coté «l'enfer socialiste», avec son cortège de jeunes qui volent, violent, trafiquent, pillent et rackettent sans vergogne.
Avec des amalgames puants, puisque ces images de violence sont opportunément liées à la présence sur sol suisse de femmes portant le foulard islamique et d'individus de «type balkanique» se reproduisant visiblement comme de la vermine, lorsqu'ils ne profitent pas de l'AI pour se vautrer sur des bancs publics dans des positions obscènes ou pour glander en groupes.
L'antithèse édénique est du même acabit. L'axe du bien passe par la Bahnhofstrasse et son cortège de banquiers encravatés. La «société sans classe» udéciste prend le train, lit des gratuits, aime ses F/A-18 et fait du roller en s'encanaillant dans les tournois de lutte à la culotte et dans une Landsgemeinde où une femme est tolérée au milieu d'une horde de votants unanimes.
On pense au Meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Et on a envie de fuir ce Disneyworld aseptisé, oppressant et un brin totalitaire.
Ce que met en évidence ce genre de propagande, c'est finalement un mépris total de l'humain: des étrangers stigmatisés, criminalisés, chosifiés; mais aussi des Suisses et des Suissesses que l'on considère comme de parfaits abrutis. Rien d'étonnant lorsqu'on voit l'affiche de l'UDC qui souille nos murs ces jours-ci. Elle est raciste en brandissant l'image du mouton noir allogène. Mais l'image du mouton blanc est douteuse, elle aussi. Les Suisses sont dépeints en moutons de Panurge.
Rappelons que même les bêtes les plus grégaires peuvent donner des coups de corne et sanctionner ceux qui les méprisent de trop haut et depuis trop longtemps à coups de campagnes démagogiques déshonorant l'idée même de débat démocratique
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