. | L'UDC l'a répété jeudi en lançant sa campagne pour les nouvelles lois sur l'asile et les étrangers, soumises à votation le 24 septembre: il est temps de lutter contre «l'industrie des mariages de complaisance» entre Suisses et étrangers. La législation actuelle, pourtant, est déjà loin de faciliter les amours intercommunautaires, comme en témoigne l'amère expérience de la Genevoise Mireille Wittwer. Celui qu'elle espérait épouser vient en effet de s'envoler sans avoir choisi de monter dans l'avion. Et vers un pays, le Mali, où il affirme n'avoir jamais mis les pieds. Arrivé en Suisse il y a trois ans, le fiancé a toujours affirmé venir de Côte-d'Ivoire. Débouté du droit d'asile, il a ensuite été reconnu malien par une délégation venue pour des auditions à Berne. «L'entrevue a duré deux minutes, et il n'a même pas été entendu», proteste son avocat, Michaël Kaeser, selon lequel le dossier de son client recèle de nombreuses contradictions: «Plusieurs expertises linguistiques ont abouti à des conclusions divergentes concernant son pays d'origine». «C'est une de ses fréquentations à la mosquée qui a convaincu les autorités suisses qu'il était malien», ajoute Mireille Wittwer. Porte-parole de l'Office fédéral des migrations, à Berne, Dominique Boillat ne parvient pas à croire à une méprise: «Il est hautement improbable qu'un pays africain délivre un laissez-passer pour quelqu'un qu'il ne reconnaît pas formellement comme l'un de ses ressortissants.» Au-delà de la destination, c'est le principe même de l'expulsion qui reste en travers de la gorge de Mireille Wittwer. «J'étais sur le point d'entreprendre des démarches en vue du mariage. Nous vivions ensemble depuis un an, il était devenu un second père pour mes enfants. Et j'étais sur le point de lui décrocher un emploi.» Notre interlocutrice dénonce aussi les modalités de son arrestation par la police genevoise, en juin dernier. «On m'a fait croire qu'il avait déjà été expulsé vers le Mali, avant de finir par me laisser le voir. Et pendant ce temps, les policiers le narguaient parce que je ne venais pas le voir...» Détenu depuis lors à Frambois, le requérant débouté a été expulsé le 25 juillet à bord d'un vol spécial affrété vers Bamako et Conakry, avec sept autres compagnons d'infortune. Le lendemain, une audience devait statuer sur la demande de mise en liberté déposée par son avocat. Une «coïncidence» dont s'indigne Mireille Wittwer dans une lettre adressée au conseiller d'Etat Laurent Moutinot. Une lettre restée jusqu'ici sans réponse. Mais dans les services concernés à l'Office cantonal de la population, on affirme que de tels vols spéciaux, organisés par la Confédération, demandent une longue planification. Quant à la demande en mariage, la loi prévoit qu'un requérant d'asile mette fin à la procédure par un retour au pays avant d'en entamer une nouvelle qui relève, elle, de la police des étrangers, souligne un fonctionnaire... Avant de préciser que Genève se montre souple en la matière. «Mais ce Monsieur ne nous a jamais parlé de projet de mariage», souligne pour sa part Bernard Gut, secrétaire général du Département des institutions. Il ne nous a pas été possible non plus d'interroger l'intéressé sur ses projets. Depuis un premier coup de fil reçu de Bamako, son amie reste sans nouvelles. «Il m'a dit qu'il avait été accueilli dans une famille et voulait gagner la Gambie, excluant tout retour en Côte-d'Ivoire. Mais je suis très inquiète de ne plus avoir aucun signe de vie. Ce n'est pas dans ses habitudes.»
Markus Rauh: un manager qui s'engage. (Keystone) Ancien président du conseil d'administration de Swisscom, Markus Rauh s'est exprimé contre la révision de la loi sur l'asile dans une lettre ouverte. Depuis, sa vie a basculé. Lors de la fête nationale du 1er août, il prononcera le discours du Grütli, lieu légendaire de la naissance de la Confédération. Swissinfo a rencontré le top manager à Zurich. swissinfo: Tout a commencé avec une lettre de lecteur dans le St. Galler Tagblatt. Pourquoi avez-vous écrit cette lettre? Markus Rauh: A la fin de l'année dernière, j'ai décidé de tirer un bilan. J'avais sur le cœur tout ce que j'ai écrit dans cette lettre. Je devais m'en libérer. swissinfo: Vous vous trouvez désormais en première ligne de la lutte contre la révision de la loi sur l'asile. Pourquoi? M.R.: Dans sa globalité comme dans ses détails, cette révision est inacceptable! Elle conduirait à la loi sur l'asile la plus dure et la plus brutale d'Europe et je ne peux le cautionner. Cela va à l'encontre de mes valeurs et de ma conception de la tradition humanitaire helvétique. La suite de cette entrevue sur Swissinfo, accompagnée d'extraits (en français) de la lettre de M. Rauh au St-Galler Tagblatt et de liens vers les sites concernés.
Sous le titre «Les néonazis ne me font pas peur», lire l'interview complète dans Le Matin. Markus Rauh vient de remettre son mandat de président de Swisscom et il s'engage à fond contre la nouvelle loi sur l'asile. L'entrepreneur saint-gallois, 67 ans, homme simple et généreux, s'est vu offrir une tribune de choix, celle du discours du 1er Août au Grütli. Il s'explique sur ses valeurs, Blocher et la Suisse.
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| À SAINT-GALL Markus Rauh est resté fidèle à sa ville d'origine. Dans son bureau en vieille ville, il met la dernière main à son discours du 1er Août au Grütli et il orchestre la campagne du comité bourgeois contre la révision de la loi sur l'asile. Photo © Michele Limina |
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Extrait:
Comprenez-vous que les gens moins aisés ne vous suivent pas dans votre combat contre le durcissement de la loi sur l'asile et sur les étrangers soumis au vote le 24 septembre prochain? Tout d'abord, j'ai les pieds sur terre et j'ai toujours gardé le contact avec les classes plus défavorisées. Je suis par exemple engagé auprès de la soupe des rues à Saint-Gall et j'ai créé une fondation, «Chance», pour soutenir les jeunes gens en rupture avec la société. Pour ce qui est du problème de l'asile, je ne nie pas qu'il y a des abus. Mais leur ampleur est complètement exagérée. Comment? Les requérants qui posent problème, les NEM, soit ceux qui ont reçu une décision de non entrée en matière et qui devraient quitter la Suisse, sont au nombre de 2000. Leur présence coûte deux francs par habitant et par année aux Suisses. Une somme ridicule! S'il y a abus, ne faut-il pas quand même serrer la vis? La nouvelle loi sur l'asile ne résoudra pas le problème de ce petit nombre de requérants déboutés qui restent en Suisse. Nous allons dépenser encore plus d'argent à les mettre en prison en attendant leur expulsion. La solution serait de conclure des accords de réadmission avec les pays africains qui posent principalement problème. Mais Christoph Blocher ne s'en occupe pas. Il préfère mener une politique populiste et clairement électoraliste. Vous attaquez frontalement le conseiller fédéral UDC, qui vous a contredit quand vous étiez encore président de Swisscom. Êtes-vous en train de régler vos comptes? Mon engagement contre les nouvelles lois sur l'asile et les étrangers qui contreviennent à nos principes humanistes, à notre Constitution et au droit international n'a rien à voir avec M. Blocher que je ne connais pas personnellement et encore moins avec le changement de stratégie imposé à Swisscom. Comme je l'ai écrit dans une lettre de lecteur au début de cette année, j'ai été choqué par l'expulsion de nuit d'une mère kosovare et de ses enfants dans les Grisons et la honte que j'ai éprouvée pour la Suisse m'a décidé à réagir. Le «comité bourgeois» que vous avez créé avec le libéral vaudois Claude Ruey pour combattre la loi sur l'asile compte plus de 160 personnalités. Comment expliquez-vous qu'il a été plus facile de recruter des politiciens et quelques patrons en Suisse romande qu'en Suisse alémanique? Les Romands sont davantage ouverts et prêts à prendre des risques. Une autre explication vient du fait que la discipline de parti semble plus forte chez les élus bourgeois alémaniques. Combien avez-vous investi dans la campagne de ce comité de droite? J'ai mis environ 100 000 francs de ma poche. Il faut aussi savoir parler avec le porte-monnaie! Vous avez attendu d'être à la retraite pour vous engager politiquement et peu de patrons vous ont rejoint. L'économie ne se mobilise-t-elle que pour défendre ses intérêts mais pas des principes? Il est clair que la crainte de froisser ses clients existe chez les entrepreneurs que j'ai tenté de convaincre. Mais il y a aussi le bête facteur du peu de temps qu'ils ont à disposition. Vous avez toujours voté radical. Allez-vous changer de parti, maintenant que vos amis politiques ont majoritairement décidé de soutenir le durcissement de la loi sur l'asile? J'espère qu'ils vont revenir à la raison et se souvenir qu'il y a trois ans, ils étaient contre l'initiative sur l'asile de l'UDC qui était pourtant moins dure que la loi qui nous est soumise au vote le 24 septembre.
Interview réalisée par LUDOVIC ROCCHI 29 juillet 2006
Pascal Couchepin est à New York, où il a inauguré une exposition consacrée aux immigrants suisses débarqués à Ellis Island. Il répond aux questions du Matin et revient sur l'actualité: révision des lois sur l'asile et les étrangers, 1 er Août dans un pays "paisible et en fête", guerre au Liban.
Extrait:
A New York, vous inaugurez une exposition consacrée aux nombreux émigrés suisses et à ceux qui ont connu le succès aux Etats-Unis. Une manière de se souvenir que nous n'avons pas toujours eu la chance d'avoir tout chez nous? Oui, mais il ne faut pas sombrer dans le misérabilisme. Les Suisses sont venus ici aux Etats-Unis pour construire. L'immigration est toujours une chance partagée, pour celui qui arrive et pour le pays qui l'accueille. Voilà un discours d'ouverture en contradiction avec la ligne dure du Conseil fédéral sur la révision des lois sur l'asile et les étrangers... Pour qu'elle soit une chance, l'immigration doit être contrôlée. Les Suisses ont dû montrer patte blanche pour entrer aux Etats-Unis. Êtes-vous sensible au comité de droite qui conteste la nouvelle loi sur l'asile jugée «inhumaine»? La révision de la loi est un compromis auquel j'adhère, car dans le domaine de la politique des étrangers et de l'asile, on ne peut se montrer ni ange, ni bête, comme a dit Pascal, le grand, le vrai. Mais je vois d'un bon oeil que certains fassent les anges et défendent les valeurs humanistes de l'héritage radical. Je préfère que l'on exagère dans ce sens plutôt que dans l'autre... ( ... ) Comment faire la fête chez nous alors que la guerre fait rage au Proche-Orient?
Ce n'est pas en fermant les volets et en se forçant à être tristes que nous apporterons une solution à ce qui se passe au Liban...
Mais que peut faire la Suisse?
Paisible et en fête, la Suisse ne doit pas faire la leçon. Mais elle peut apporter une aide d'urgence à la misère humaine qui sévit au Proche-Orient, ce qu'elle fait déjà. Nous devons aussi espérer pouvoir apporter notre aide à la reconstruction de la paix dans cette région. La haine, le mépris, les dégâts sont considérables de part et d'autre. Mais pour que la paix puisse se faire, il est indispensable que les doléances des deux parties soient prises en considération, y compris le droit d'Israël à assurer sa sécurité.
L'interview, signée Ludovic Rocchi, peut être lue dans son intégralité sur le site du Matin.
La migration est fondamentalement quelque chose dont les deux parties peuvent profiter.
Pascal Couchepin 29 juillet 2006
La Suisse n'a pas toujours été le hâvre de prospérité et de paix que nous connaissons aujourd'hui. Entre les 17ème et 19ème siècles, nos compatriotes ont été contraints de s'expatrier, poussés par la famine, la misère et les persécutions religieuses.
Entre la fin du 19ème et le début du 20ème siècle, ce ne sont pas moins de 400'000 suisses qui choisirent l'émigration. Si aujourd'hui nous n'émigrons plus pour les mêmes raison, on ne peut s'empêcher de mettre en parallèle notre situation d'hier avec celle des populations migrantes actuelles.
Mais notre pays s'est intéressé davantage à ses immigrés qu'à ses émigrés. Ainsi, dès 1850, la Suisse tenait un registre exact du nombre d'étrangers vivant sur son sol, mais il a fallu attendre 1926 pour qu'elle fasse un recensement de sa diaspora, communauté qui compte aujourd'hui 620'000 personnes, soit près d'un Suisse sur dix. Pour en savoir plus sur l'émigration suisse et son histoire: - la Cinquième Suisse en chiffres sur le site de l'OSA, organisation des Suisses de l'étrangers - le site de la diaspora suisse aux Etats-Unis: Swissroots.org - les communautés mennonite et amish: à l'origine, des Suisses protestants anabaptistes, fuyant les violentes répressions dont ils étaient victimes et qui s'installèrent aux Etats-unis dès 1680 (en anglais) - l'émigration au 18ème siècle: un crime contre la patrie (en anglais) - au 19ème siècle: les Suisses fuyent la misère et la famine (en anglais) - la Cinquième Suisse s'affiche à Brunnen pour nous rappeler qu'elle existe - "Small Number - Big Impact": exposition à Ellis Island, consacrée à l'immigration suisse aux Etats-Unis
Les drapeaux libanais étaient omniprésents lors de la manifestation. (Keystone)
Plus de 3000 personnes ont défilé samedi à Berne pour protester contre le conflit armé entre Israël et le Hezbollah libanais, ainsi que contre l'offensive israélienne dans la bande de Gaza. Les manifestants ont aussi appelé la Suisse à suspendre sa collaboration militaire avec les pays du Proche-Orient.
Convoquée par le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), des Verts, du Parti du Travail/POP, de Terre des hommes et une trentaine d'autres organisations, la manifestation pacifique était autorisée. Elle est partie de la Reithalle, haut lieu alternatif de la capitale, pour se rendre devant le palais fédéral. «Personne ne gagne dans une guerre», était-il écrit sur l'une des nombreuses banderoles présentes dans le cortège hétéroclite composé de gens de tous âges. Il y avait 3000 personnes selon la police, 4000 selon les organisateurs. Pour la première fois, la population suisse était présente en nombre, s'est félicité l'un d'entre eux. L'attitude du Conseil fédéral face au conflit, jugée passive par les manifestants, y est certainement pour quelque chose, a-t-il encore estimé. Mercredi, le gouvernement avait décidé de se cantonner au volet humanitaire du conflit. «La neutralité n'implique pas de se taire», proclamait ainsi un panneau. "Calmy-Rey courageuse - Conseil Fédéral minable" (Keystone) Lire la suite de cet article sur Swissinfo. Bluewin info consacre également un article à la manifestation de samedi à Berne, tout comme la RSR (liens audio et vidéo) et la TSR.
Suite au lancement de la campagne de l'UDC, Forum a organisé un débat réunissant Ueli Leuenberger, vice-président des Verts suisses et André Bugnon, conseiller national UDC vaudois.
Bligg, Adrian Stern, Gimma
et d’autres artistes suisses reconnus se produiront le 31 juillet sur la Place fédérale à Berne dans le cadre de A la veille de la Fête nationale, ils donneront un signal fort pour le respect et la tolérance contre l’exclusion dans la perspective des votations fédérales sur la révision de la loi sur l’asile et de la loi sur les étrangers.
Début 16:30 Fin 23:00 Berne, Place fédérale
Lire l'article de Vincent Bourquin dans 24 Heures
Les deux camps mettent en avant des cas individuels pour gagner lors des votations de cet automne.
Solongo. Ce prénom a défrayé la chronique en Suisse alémanique. Défenseurs et adversaires de la révision de la loi sur l’asile se sont affrontés. Tout comme deux des journaux phares outre Sarine: le SonntagsBlick et la Weltwoche.
L’histoire? Elle débute le 4 juin. Un journaliste du SonntagsBlick raconte l’aventure d’une jeune Mongole de 17 ans, Solongo Chinbat. Orpheline, elle est emprisonnée à Coire en vue d’être renvoyée chez elle. Informée, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) demande la reconsidération de ce cas: «Les autorités l’ont toujours considérée comme une mineure non-accompagnée. Mais elles n’avaient pas effectué de recherches pour voir qui pouvait s’occuper d’elle une fois rentrée en Mongolie. C’est une violation claire de la jurisprudence de la CRA (n.d.l.r.: commission de recours en matière d’asile)», affirme Jürg Schertenleib, porte-parole de l’OSAR. Mais l’histoire de l’orpheline s’est soudain effondrée. Il s’est avéré qu’elle avait menti sur son âge, sur sa situation familiale et commis des délits. Jürg Schertenleib le reconnaît: cette jeune femme a voulu abuser de la situation. Une fois la vérité connue, les adeptes d’un durcissement de l’asile se sont, à leur tour, emparés de l’histoire. Dont l’UDC et son relais la Weltwoche. Dans le service de presse du parti, le porte-parole Roman Jäggi «récupère» cette affaire: «Aujourd’hui, alors que toute la Suisse sait que Solongo n’est qu’une menteuse, elle est le symbole des milliers de personnes qui violent chaque année la législation suisse sur l’asile en tentant d’abuser grossièrement de la tradition humanitaire de notre pays». Des arguments qui seront repris tout au long de la campagne de l’UDC.
Birman expulsé
En dépit de cette affaire, le porte-parole de l’OSAR persiste et signe: malgré les risques de dérapage, il est important de personnaliser l’asile: «Dès que la population connaît un requérant, elle est beaucoup plus sensible à cette question.» D’ailleurs, du côté des adversaires de la loi, un personnage sera au centre de la campagne: Stanley Van Tha (Lire 24 heures du 27 février). Expulsé de Suisse en avril 2004, il a été condamné à 19 ans de prison par la junte militaire de Rangoon. «Nous recourons aux cas individuels pour montrer les erreurs commises par les autorités suisses. Des erreurs qui vont se multiplier si la nouvelle loi est acceptée, car les dossiers ne seront plus étudiés en profondeur», déclare Denise Graf, responsable des questions asile auprès de la Section suisse d’Amnesty International. Mais n’y a-t-il pas un risque de revivre l’épisode Solongo? «Stanley van Tha a été arrêté dès son retour et condamné pour son engagement politique. La situation est donc parfaitement claire. D’ailleurs Christoph Blocher, lui-même, a reconnu que son renvoi était une erreur», insiste Denise Graf.
«Ne pas caricaturer»
Co-président du comité radical pour un double oui aux lois sur l’asile et les étrangers, Léonard Bender refuse «de manger de ce pain-là». Il dénonce ces pratiques de personnalisation: «On ne doit pas caricaturer le débat. Certes l’arbitraire et les abus existent, mais la campagne ne doit pas se limiter à cela.»
VINCENT BOURQUIN
BERNE
A ce propos, il est possible de lire le communiqué de presse de l'OSAR (en allemand), concernant Solongo Chinbat et de revenir sur l'histoire de Stanley Van Tha en lisant les articles qui lui sont consacrés dans ce blog:
C'est avec cette "bonne intention" que l'Union démocratique du centre (UDC) a lancé aujourd'hui à Berne sa campagne en faveur des nouvelles lois sur l'asile et les étrangers soumises au peuple le 24 septembre prochain. A son entrée en fonction, le conseiller fédéral Christoph Blocher a pris des mesures pour lutter contre les abus, ce qui a conduit à une baisse des demandes d'asile déposées en Suisse. Mais cela ne suffit pas, car la Suisse compte encore 10'000 nouvelles demandes par année, dont 75% sont abusives, a lancé la conseillère d'Etat zurichoise Rita Fuhrer.
Soulager les cantons Pour l'UDC, la révision soumise aux votations fédérales du 24 septembre va combler de nombreuses lacunes. La règle selon laquelle l'autorité n'entrera pas en matière sur une demande en l'absence de documents d'identité ou de voyage va ainsi soulager les cantons dans l'application des dispositions légales.Rita Fuhrer a souligné que les Etats voisins de la Suisse ont également renforcé leurs lois: "si la Suisse n'en tire pas les conséquences aussi vite que possible, elle deviendra à nouveau très rapidement un paradis des abus au centre de l'Europe", a-t-elle dénoncé.
Toute la misère du monde Le conseiller national vaudois André Bugnon a mis en garde: il serait naïf de croire que la Suisse peut accueillir tous les pauvres du monde. "Si nous acceptons une trop forte immigration, cela va nous amener des problèmes", a-t-il expliqué. En outre, cela ne changerait rien aux problèmes économiques des pays pauvres dont proviennent ces demandeurs. Des solutions doivent être trouvées à l'échelon mondial, et non suisse, pour assurer le développement économique du tiers-monde.
Les risques d'une mauvaise intégration Il y a des problèmes non seulement dans le domaine de l'asile, mais également dans celui des étrangers, selon le conseiller national bernois Adrian Amstutz. Les Suisses seront confrontés de plus en plus souvent aux conséquences négatives venant des étrangers non intégrés issus de cultures toujours plus lointaines, a-t-il déploré. Il en veut pour preuve la forte proportion d'élèves étrangers dans beaucoup de classes, le nombre exagéré de mariages blancs, la part croissante de faux invalides. Selon lui, la nouvelle loi sur les étrangers récompense l'intégration des immigrés et fait obstacle "à l'infiltration du système social". Elle mettra fin également aux abus dans le domaine du regroupement familial, poursuit Adrian Amstutz.
agences/ruc Ces informations sont tirées du site tsr.ch, qui y consacre à nouveau un dossier complet, en fournissant des documents audio et vidéo, ainsi que tous les liens vers les sites cibles du sujet.
Lire le dossier de swissinfo - Une petite partie des 30'000 Yéniches, Roms et Sintis de Suisse ont conservé leur mode de vie nomade. Mais, reconnus comme minorité, ils manquent d'aires de transit et de séjour.
A propos de l’article intitulé «Jean-Claude Mermoud ne cherche pas de solutions» ( 24 heures du 6 juillet 2006), lire le courrier des lecteurs de M. Frédéric Masson de Lausanne:
Lu dans 24 heures: «Ce n’est pas que M. Jean-Claude Mermoud n’a rien fait, mais il ne met pas assez d’énergie pour trouver des solutions pour renvoyer les délinquants» – «Est-ce qu’on utilise vraiment les mesures de contraintes?» – «Des démarches auraient pu être entreprises avec le Sénégal ou le Nigeria, deux Etats qui acceptent des ressortissants d’autres pays d’Afrique sans papiers.» Mais qui donc est l’ultra qui encourage tant le conseiller d’Etat d’extrême droite? Son mentor Christophe Blocher? L’infatigable Ted Robert? Jean-Marie Le Pen? Allez, encore un indice: «Bien sûr, ce n’est pas facile, nous connaissons les difficultés qu’il y a à renvoyer ces gens, mais c’est possible». C’est sûr, c’est Josiane Aubert… présidente du Parti socialiste vaudois! Et membre du groupe «Non aux expulsions»...
Frédéric Masson Lausanne
Pour se rapprocher du Liban et de la Palestine bombardés, ainsi que des dizaines de milliers de réfugiés sur les routes: Une veille permanente a été organisée par le Collectif Urgence Palestine dès mardi devant la résidence de l'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU à Genève. Le but est de protester contre les bombardements israéliens au Liban et à Gaza. "
A lire dans Le Matin l'article de Fabian Muhieddine
MONT-SUR-ROLLE (VD) A l'occasion de la venue de Christoph Blocher dans le village vaudois, deux surprises lui ont été concoctées: une troupe de théâtre lira un de ses discours et cinq jeunes Noirs lui souhaiteront la «bienvenue»... Décidément la venue de Christoph Blocher en terre vaudoise pour la fête nationale n'en finit pas de stimuler l'imagination de ses opposants... Il y a eu tout d'abord le concours d'étiquettes de vin satiriques ( http://www.blocher-sur-rolle.ch/) avec son succès inattendu en Suisse allemande. C'est désormais au sein des associations que les idées foisonnent. Hier, Sos-Racisme, le Comité vaudois 2 x non aux lois contre l'asile et les réfugiés et le Mouvement pour la dignité du Noir ont annoncé qu'ils seraient les invités surprise à Mont-sur-Rolle le 31 juillet pour fêter le 1er Août avec le tribun zurichois.
Et ces trois associations ont concocté tout un programme. Ils ont prévu un clone/clown de Blocher et cinq petits Noirs... En fait, c'est «Mauvaise foi», une troupe de comédiens genevois, qui jouera les clones en faisant la lecture du discours prononcé par Christoph Blocher en janvier lors de la soirée de l'UDC zurichoise à l'Albisgüetli. A une différence près... Le discours sera entrecoupé par les témoignages de réfugiés en Suisse recueillis par SOS Racisme et interprétés par les comédiens. «Ce discours est rempli d'anecdotes, de brèves de comptoir, avec ce qui se veut être de l'humour, explique Karl Grünberg de SOS Racisme. Nous allons confronter ce discours à la réalité.»
Puis ce sera au tour de cinq ados noirs d'assurer l'animation! Ce sont les enfants des membres du Mouvement pour la dignité du Noir. «Ils sont l'avenir, c'est eux qui connaîtront les vexations de la politique de Blocher, alors c'est à ceux de mener le combat», affirme Georges Blézon, le directeur de l'association. Les cinq jeunes gens porteront donc les étiquettes du concours satirique et se promèneront au milieu de l'assistance pour recueillir les votes.Les autorités de Mont-sur-Rolle ont été informées de cette «animation parallèle» et ne peuvent pas l'interdire puisqu'il ne s'agit pas d'une manifestation...
De leur côté, les associations assurent ne pas vouloir gâcher la fête. «Toutes nos animations se dérouleront avant la partie officielle, lâche Jean-Michel Dolivo du comité vaudois 2 x non. Nous n'empêcherons d'aucune manière Christoph Blocher de tenir son discours. Nous voulons célébrer la fête nationale en montrant aussi «notre Suisse».
© Le Matin Online
Sur le même sujet, lire l'article de Madeleine Schürch dans 24 Heures MONT-SUR-ROLLE Le Comité 2x non aux lois «contre» l’asile et les étrangers sera de la fête nationale, à Mont-sur-Rolle, avec un clone du conseiller fédéral dont les propos veulent casser les étiquettes collant aux immigrés. L’occasion fait le larron. La venue du conseiller fédéral Christoph Blocher à Mont-sur-Rolle, le 31 juillet à l’occasion de la fête nationale, méritait bien un petit détour de la caravane du Comité 2x non aux lois «contre» l’asile et les étrangers, en campagne dans tout le canton de Vaud en prévision des votations du 24 septembre. Prenant à leur compte la devise du 1er Août, «un pour tous, tous pour un», le chef de file du comité, Jean Michel Dolivo, et Karl Grünberg, secrétaire général d’ACOR SOS Racisme, ont décidé d’en faire voir de toutes les couleurs à l’orateur vedette de l’Albisgütli. Sans pour autant, jurent-ils, interrompre son discours ou perturber la cérémonie organisée dans le village vigneron de La Côte. «Notre action sera paisible. Nous serons l’invité surprise de cette fête, avec nos propres invités surprise», s’amuse Jean-Michel Dolivo. Un contre-discours Notamment un «Blocher bis», qui tiendra un autre discours avant celui du vrai. Il ne s’agira pas d’un sosie, mais d’une comédienne de la Compagnie La Mauvaise Foi, de Genève, dont les propos prendront, à travers extraits et témoignages d’étrangers vivant en Suisse, le contre-pied de fameux discours tenu par Christoph Blocher à l’Albisgütli, en janvier dernier. «Le conseiller fédéral y débitait un chapelet de brèves de comptoir sur les étrangers, avec force anecdotes, ironie et mépris. Nous allons reprendre ce discours en l’opposant à la réalité des personnes confrontées à cette incitation à la peur, c’est-à-dire les étrangers », explique Karl Grünberg.
Question d’étiquettes Des étrangers, notamment des noirs, qu’il a aussi invités à la fête pour «enlever les étiquettes qu’on leur colle d’habitude », soit celles du profiteur ou du dealer. Dans ce contexte, des enfants de membres du Mouvement pour la dignité du noir participeront au scrutin mobile organisé dans la foule pour désigner les trois meilleures de 53 étiquettes de vin du «Blocher-sur-Rolle», concours humoristique lancé par Vanya Loroch et ses acolytes (24 heures du 22 juillet). «Le Canton de Vaud a mis en place tout un système répressif avec ses opérations de police contre les noirs, systématiquement contrôlés dans la rue, explique Georges Blezon, responsable du mouvement. Participer à cette fête, c’est faire le jeu de l’ouverture. Et si on nous insulte, tant pis!»
La porte est ouverte Le syndic de Mont-sur-Rolle, Hubert Monnard, qui avait refusé à SOS Racisme de tenir un stand sur le site, parce qu’il n’est pas question de faire de la politique pendant la fête nationale, est un peu surpris de voir ces militants revenir par la fenêtre.«Je n’étais pas au courant de ces actions, à part le vote sur les étiquettes. Mais comme c’est une manifestation ouverte, on ne peut interdire l’entrée à qui que ce soit. Si tout se passe bien, tant mieux, s’il y a des fauteurs de trouble, on verra». MADELEINE SCHÜRCH Sous le titre "Les Neinsager attendent Blocher", l'info est relayée par 20 Minutes
Quelques lignes tirées de 20 Minutes, qui revient sur un des aspects des lois soumises à votation en septembre: La loi sur les étrangers soumise en votation le 24 septembre discrimine les Suissesses et les Suisses mariés à une personne issue d’un pays non membre de l’UE, affirme l’association Binational.
En ancrant le soupçon de mariage blanc dans la loi, on permet aux officiers d’état civil de procéder à des «interrogatoires humiliants» des couples, écrit l’association. Même des tierces personnes commes les voisins pourront être interrogées."
A lire dans 24 Heures FRANCE 6000 sans-papiers pourraient être régularisés d’ici à la fin de l’été. Trop selon l’extrême droite, trop peu selon la gauche. Nicolas Sarkozy a prévenu qu’il entendait «refermer la parenthèse » des régularisations des familles d’enfants scolarisés sans papiers «à la fin de l’été».Lors d’une conférence de presse hier, destinée à faire le point de la mise en application de la circulaire du 13 juin, Nicolas Sarkozy a «souhaité que l’essentiel des dossiers soit examiné avant la rentrée», car «cette circulaire s’arrêtera à la fin de l’été et nous reviendrons alors dans la procédure normale», c’est-à-dire dans le cadre de la nouvelle loi sur l’immigration. D’ici là, le ministre table sur 20 000 demandes, qui devraient aboutir à 6000 régularisations. Critères cumulatifs Ces chiffres ne satisfont personne. Pour Richard Moyon, animateur du Réseau éducation sans frontières, le taux de 30% de régularisations annoncé est «proprement inadmissible». «On est loin du compte, ça ne résoudra rien», a également estimé Jean-Paul Nunez, responsable de la Cimade dans le Languedoc-Roussillon.Nicolas Sarkozy a confirmé que les critères exigés par la circulaire (présence en France depuis au moins deux ans et avant les 13 ans de l’enfant, scolarisation des enfants depuis au moins la rentrée 2005, être en mesure de prouver que les enfants n’ont plus de lien avec le pays dont ils ont la nationalité, que les parents contribuent à l’éducation des enfants et manifester une «réelle volonté d’intégration») étaient bien «cumulatifs ». Toutefois, le ministre de l’Intérieur a souligné que la rentrée n’était «évidemment pas une date couperet» puisque les régularisations continueront à être possibles ensuite, dans le cadre de la nouvelle loi sur l’immigration. Ainsi, une «Commission nationale de l’admission exceptionnelle au séjour » pourra décider des régularisations soit pour des «motifs humanitaires » soit en fonction de «la capacité d’intégration par le travail » dans les secteurs où la France connaît des pénuries de maind’oeuvre.«On voit que le chiffre ne cesse de monter. Encore un effort, et toutes les familles seront régularisées », a également ironisé le président du Front national Jean-Marie Le Pen. «Cela doit être raisonnable ce qu’on fait, puisqu’on est critiqué à la fois par l’extrême droite et par l’extrême gauche», a rétorqué Nicolas Sarkozy. Et puis «je ne vois pas les manifestations de masse» contre les expulsions, a-t-il ajouté. «Quand nous raccompagnons quelqu’un, c’est tout juste les 30 habituels qui manifestent», a-t-il affirmé en se prévalant du soutien des Français. AP
Sous la rubrique "Réflexions" du 24 Heures, lire les propos de l'invitée du jour: PATRICIA DUBOIS J’ai été très touchée par le faire-part de décès que la Coordination asile a fait paraître dans ces colonnes annonçant la mort de la mère et la tante d’un monsieur libanais ayant fui son pays il y a neuf ans. Il vivait en Suisse sans véritable statut et ne les avait pas revues depuis son départ du Liban. Voilà que les premières victimes civiles de ce conflit prennent chair. Au-delà de l’aspect comptable des bilans de victimes, la guerre tue des innocents. Au-delà des raisons invoquées par des Etats voyous, des populations souffrent. Au-delà d’insupportables reportages mimant une rhétorique de jeux vidéo, un pays est détruit. Touchée par le drame d’une guerre au Liban qui sonne aux oreilles de mes 40 ans comme un très mauvais «remake» de celle qui sévissait quand j’en avais 20… Comment est-il imaginable qu’un pays à peine relevé soit replongé en quelques jours dans le gouffre de la guerre? Les enfants d’une génération sacrifiée atteignent à peine l’âge adulte et voilà qu’ils doivent revivre le calvaire de leurs aînés. Comment accepter les hoquets de l’Histoire sans ressentir cette rage envers un tel gâchis? Combien de fois faudra-t-il reconstruire? Peut-on indéfiniment se relever après une mise à terre? Touchée aussi, bien sûr, par le drame humain de cette famille qu’une telle annonce nous fait partager…
Et je me souviens de toutes ces annonces mortuaires jamais écrites que je portais en moi en rentrant de mes «missions» au Niger: je n’ai jamais pu les partager vraiment… Le petit Hassan de huit mois, souffrant de malnutrition agonisant dans les bras de sa mère, malgré une prise en charge, trop tardive, de notre projet de «récupération nutritionnelle» au nom aussi barbare que terrifiant: oui, ils étaient nombreux les enfants à «récupérer», mais pour quelques dizaines de sauvés combien mouraient et meurent encore de faim dans le monde?…. Le vieil Abdou, mort déshydraté suite à l’assèchement du puits villageois en laissant trois femmes et une kyrielle d’enfants qui, sans eau, n’auront pas d’avenir dans leur village. Et puis, il y avait aussi tous ces jeunes hommes vigoureux et fiers, contraints de partir chercher du travail et de la subsistance en Côte d’Ivoire ou plus loin. En Afrique de l’Ouest, on les appelle les «exodants »: dans certains villages, presque tous partaient, laissant les femmes assumer la vie quotidienne en attendant d’hypothétiques jours meilleurs au retour de leurs hommes: beaucoup ne revenaient jamais. La misère et la guerre sont aux sources de l’exil et tant que nous ne nous attaquerons pas aux causes, nous ne pourrons rien contre les conséquences! Chaque conflit armé ne fait que nous éloigner un peu plus de cette évidence: à croire que c’est un de leurs buts?…
Les pays, quels qu’ils soient, qui pensent pouvoir encore longtemps se voiler la face en exportant leurs intérêts malveillants, par exemple sur la scène moyenorientale ou ailleurs, se trompent lourdement. Tôt ou tard ils recevront la monnaie de leurs pièces si ce n’est pas déjà le cas… Le monde est devenu village et les migrations se moquent désormais des frontières. Une guerre, au Liban ou en Afrique, est aussi notre problème, c’est aussi notre tristesse comme le rappelle ce faire-part… Certains jours, il faut aller chercher très loin au fond de soi la force de croire en l’intelligence humaine et de continuer à travailler pour un monde plus juste!
L'INVITEE PATRICIA DUBOIS coordinatrice FEDEVACO *FEDEVACO: Fédération vaudoise de coopération: 34 associations membres.
Pour nous rappeler que le Liban n'est décidément pas si loin, il est bon de lire dans 24 Heures le témoignage de Nida, un Lausannois parti à Beyrouth rechercher ses parents.
Nida, aime le cinéma. Insomniaque, il occupe ses longues nuits à regarder des documentaires. Mais là, depuis le début des bombardements sur Beyrouth, ses veilles sont de toute autre nature. Ce Lausannois d’adoption s’inquiète pour ses parents qui résident dans un vénérable immeuble d’Achrafieh, le quartier chrétien de Beyrouth. Il avait été mis à l’abri en Suisse par son père en 1975. Aujourd’hui, c’est lui qui sort sa famille de Beyrouth bombardée. «J’étais à Bâle, quand j’ai compris que c’était reparti pour une guerre au Liban, raconte Nida, sur le pont du Iera Petra qui le conduit de Larnaca dans sa ville natale. J’ai pris un train pour Paris et lorsque je suis arrivé à l’aéroport, tout était fermé. Même le McDo. J’étais épuisé, sans valise et j’avais faim. J’ai raconté mon histoire à une nettoyeuse black qui a convaincu un employé de me donner un cheeseburger. Et là tout s’est enchaîné. J’ai pris un avion du Club Med pour Chypre. Mon aventure les a touchés et j’ai eu un billet facile.» Arrivé à Larnaca, Nida erre sur le port. Sans avoir dormi une minute, il cherche un moyen d’embarquer à bord d’un bateau. Avec ses airs de petit garçon quémandant des bonbons, il finit par amadouer un officier français. Une solution est enfin trouvée. On lui dégote une place à bord du ferry grec assurant la liaison humanitaire. Epuisé, il se laisse tomber sur le lit douteux d’un hôtel du port chypriote où la misère des femmes de l’Est se découvre derrière de lourds rideaux rouges sales. Nida est écoeuré, toujours sensible aux malheurs du monde. Mais il n’a peur de rien, il fonce, étranger à l’inconfort et à la fatigue. «Lorsque j’étais enfant, mes parents m’ont sorti de la guerre à Beyrouth, raconte Nida en remontant les escaliers de Gemmazyeh, le vieux quartier du port de la capitale libanaise. Ils m’ont conduit à Lausanne, avec mes frères. Nous sommes descendus à l’Hôtel de la Paix. Le lendemain, papa nous a conduit aux Jouets Weber et il nous a dit: prenez tout ce que vous voulez! Aujourd’hui, c’est à mon tour de les sortir de la guerre.» Etonnant Nida, si fier et amoureux de son épouse qui vient de lui donner un fils dont il montre la photo à tous ses amis retrouvés de Beyrouth. Nida, dont l’ouïe fut abîmée par de fréquents retours dans son Liban où tonnait le canon. Là, à 19 ans, il crut à la lutte par les armes. Un combat vite abandonné au nom d’un bel humanisme que cet homme cultive dans tous ses gestes, dans toutes ses paroles. Hier matin, à huit heures précises, Nida, son frère qui souffre de problèmes de santé, et ses parents sont montés dans le taxi. Il y avait le problème du chat. «Ils n’en veulent pas sur le bateau. Mais j’ai trouvé une solution. On ne l’abandonnera pas ici.» Nida n’a toujours pas dormi. Il transpire dans sa chemise blanche ouverte. Mais il a le sourire de celui qui «a fait tout juste». Il dormira à Lausanne. «Quand je saurai les miens à l’abri.» N. V.
... et pour saluer le succès de l'initiative Blocher-sur-Rolle
A lire dans l' Journal Express en ligne Enfin de retour, sains et saufs
Après un périple de plusieurs jours pour quitter leur pays en guerre, Marwan, Samir et leur père Abdallah sont arrivés hier à Neuchâtel. Leur famille était là pour les accueillir. Soulagement et émotion. De Basile Weber, pour l'Express
Nehmat Mahdi al-Chami ne tient plus en place. Dans quelques minutes, elle retrouvera son frère Abdallah et ses deux neveux Marwan et Samir. Les grands-parents maternels, deux oncles et une autre tante sont aussi venus les accueillir. Le bus en provenance de Zurich arrive avec un léger retard devant la gare de Neuchâtel. La tante court retrouver les siens, suivie par les autres membres de la famille. Les jumeaux et le papa embrassent et étreignent les leurs. Après plusieurs jours d'angoisse, ils sont enfin là, sains et saufs.
La grand-maman ne peut retenir ses larmes. Ses petits-fils et son gendre sont de retour en bonne santé. Marwan, Samir et Abdallah étaient jusqu'à hier otages de la guerre au Liban. Les offensives israéliennes ont éclaté le 12 juillet, alors qu'ils étaient en vacances au sud Liban, région d'origine du papa (voir notre édition de mercredi). Marwan, huit ans, arborant un T-shirt rouge à croix blanche, s'exclame: «J'ai fait une nuit blanche et je ne suis pas fatigué! Mais j'ai faim!» Son papa Abdallah el-Chami conte la fin de leur périple: «On est arrivé ce matin (hier, n.d.l.r.) à Zürich en provenance de Damas». Ce vol spécial depuis la capitale syrienne rapatriait 117 Suisses et une vingtaine de ressortissants étrangers. Il a atterri sur le tarmac de Kloten à 8 h 30. «Il y avait des familles, des bébés. Plein de gens quittent le pays» raconte Abdallah el-Chami. Difficile progressionJeudi dernier, lui et ses fils avaient rejoint Damas par bus depuis Beyrouth. Atteindre la capitale libanaise ne fut pas une mince affaire. «On a essayé trois fois de rejoindre Beyrouth. C'était très difficile. Les ponts et les routes sont bombardés», explique le papa des jumeaux. Ce qui devait être des vacances en famille s'est vite transformé en enfer. «Pendant quatre, cinq jours, on a été coincés au milieu du feu à Kfarsir, mon village d'origine.» Abdallah el-Chami explique calmement comment lui et ses jeunes fils ont subi les bombardements israéliens. «On avait peur de nouvelles attaques. Les quatre maisons autour de nous étaient bombardées. La nuit, c'était terrible!» Son fils Marwan explique à sa famille: «Ça a explosé. Ça a fait trembler toute la maison!» Leurs proches de Kfarsir ont tous fui à Beyrouth ou dans les montagnes, territoires jusqu'à présent épargnés par les raids israéliens. Bon travail du DFAE
Le père exprime sa gratitude envers les autorités suisses et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). «Il faut leur dire merci. L'accueil à l'ambassade suisse au Liban a été excellent. Elle a fait du bon travail. Aussi concernant le rapatriement». Près de 500 personnes ont ainsi été «acheminées en lieux sûrs», selon le DFAE. Hier, entre 300 et 500 personnes attendaient toujours pour quitter le pays en guerre.
B. W.
A lire dans 24 Heures
ASILE Depuis le 1er avril dernier, la capitale du Balcon du Jura est un passage obligé pour tous les requérants assignés au canton de Vaud. Ils sont six, sagement assis autour d’une table, cahiers quadrillés sous les yeux et crayon gris bien taillé à la main. Si la salle a des airs de classe primaire, ces élèves-là ont vu se briser leurs rêves d’enfants depuis longtemps. Sur les bancs de cette école pas comme les autres se côtoient six requérants d’asile, une Arménienne, deux Kurdes irakiens, un Erythréen, un Afghan et un Russe. Une vraie tour de Babel réunie ce matin-là comme la veille et l’avant-veille dans un but précis: apprendre le français en s’imprégnant de la mélodie émanant de la bouche de leur professeur, Nicky Vanderauwera.Cette scène appartient au quotidien de centre de Sainte Croix depuis le 1er avril dernier. A cette date, la Fareas lançait son nouveau programme «d’accueil et de socialisation». Le centre perché sur la chaîne jurassienne devenait alors la première étape vaudoise du parcours «pédagogique» destiné aux requérants arrivés peu de temps avant en Suisse par les Centres d’enregistrement placés aux frontières.
Apprentissage des moeurs «Nous accueillons chaque semaine à Sainte-Croix une dizaine de personnes qui restent ici entre 8 et 11 semaines», explique le responsable du centre, Pascal Rochat. Durant cette période, les requérants sont encouragés à suivre une vingtaine, d’heures de cours de français hebdomadaires auxquels s’ajoutent un «cours social» et un «cours santé» par semaine. «Un enseignement qui permet d’aborder, avec l’aide d’un traducteur issu des programmes d’occupation de la Fareas, des thèmes divers tels que la prévention des toxicomanies, l’initiation aux moeurs suisses ou le fonctionnement de l’asile dans notre pays», détaille Pascal Rochat. D’autres cours pourraient encore être introduits à l’avenir. Le responsable du programme «accueil et socialisation» confie par exemple avoir pris contact avec la gendarmerie vaudoise pour leur proposer d’informer les requérants des conséquences de la consommation et du trafic de drogue.
80% de participation Les personnes qui refusent de participer à ces différents cours et aux tâches ménagères ne sont, pour l’instant, pas pénalisés financièrement. «Par contre, un bout d’un mois environ, on les transfère dans un foyer de séjour ( n.d.l.r.: nouvelles appellations des autres centres de la Fareas), un lieu où l’encadrement est uniquement sécuritaire. » Durant ces quatre premiers mois du programme, le 80% des requérants ont choisi de jouer le jeu. «C’est la proportion à laquelle nous nous attendions, analyse-t-il, plutôt satisfait.Le «parcours pédagogique» se poursuit ensuite par une phase de socialisation de quatre mois à Crissier. Outre des cours de français, les requérants peuvent aussi y suivre des programmes de formation ou d’occupation.«Le but est clairement de rendre autonomes au maximum les personnes et de les aider à trouver un emploi.» Midi sonne. Le cours de français se termine pour les six élèves assidus du groupe 2. Aujourd’hui, ils ont appris ce qu’est un verbe et dire ce qu’il faisait «avant». La professeur de français, Nicky Vanderauwera les informe que dès lundi, ils rejoindront le groupe 3. Un frisson parcourt l’assemblée, entre fierté et appréhension. Moins d’interventions L’annonce de la mise en place de ce programme en début d’année avait soulevé quelques appréhensions chez les autorités de Sainte-Croix, notamment en raison du tournus de population important qu’engendrait son application. Elles avaient alors tenu à s’assurer que l’encadrement et la sécurité seraient renforcés autour du centre.Quatre mois après son lancement, les nouvelles autorités du village n’ont pas encore fait de réel bilan avec la Fareas et la gendarmerie. Le secrétaire municipal Michel Staffoni, et le syndic Blaise Fattebert qui était hier au centre, soulignent néanmoins la bonne collaboration qu’ils entretiennent avec la fondation. Michel Staffoni se veut à la fois réaliste et serein. «Le changement a été pris en charge très tôt pour qu’il se passe bien et, pour l’instant, cela semble être le cas. Mais il faut rester attentif, car l’événement peut se produire demain.» «Ce n’est pas banal pour une commune d’accueillir un centre. Le fait que cela se passe bien est à mettre à l’actif des uns et des autres», renchérit le syndic qui a pris ses fonctions le 1er juillet dernier.Aux dires du responsable du centre, le nouveau programme aurait même des conséquences positives pour la commune. «Le nombre d’interventions de la gendarmerie est en diminution», avance Pascal Rochat. Le peu de temps laissé au requérant pour se constituer un réseau pourrait être l’une des explications de cette baisse, selon lui.
Carole Pantet
A lire dans Le CourrierBERNE - Plusieurs milliers de Libanais de Suisse et de sympathisants se sont réunis hier sur la place Fédérale pour dénoncer les violences qui font rage au Liban. A 6 ans, elle fuyait le sud-Liban envahi par Israël. A 10 ans, elle était chassée de la Beqa a. Il y a une semaine, Heba Hage était à nouveau forcée de reprendre précipitamment le chemin de Damas devant une cette nouvelle «agression», alors qu'elle se trouvait en vacances au Liban. Cette fonctionnaire internationale d'une trentaine d'années, installée à Berne, était hier devant le Palais fédéral avec près de deux mille Libanais et Palestiniens. Les drapeaux rouge et blanc frappés du cèdre flottent devant la coupole avec quelques bannières jaune et verte du Hezbollah. Des jeunes brandissent des photos d'actualité, imprimées en hâte. Sur les corps déchiquetés et les ruines de Beyrouth fumantes, certains ont écrit «made in Israël». La foule scande des slogans hostiles à Israël, au premier ministre Ehoud Olmert et à George Bush. En prenant la parole devant ses compatriotes et quelques militants pour la paix, Heba Hage s'est adressée aux Suisses: «Ne nous tournez pas le dos. La société libanaise possède les ressources pour se relever d'une catastrophe, mais d'abord nous devons survivre. Demandez à votre gouvernement d'exiger la fin immédiate de l'agression et le respect des Conventions de Genève.» Les Libanais réunis hier à Berne, dans l'ensemble, saluent la "position courageuse» de Micheline Calmy-Rey, qui en appelle au respect du droit international. Heba Hage aussi. Elle a plaidé pour le boycott des produits israéliens, ainsi que pour la cessation de toute collaboration militaire avec Israël. La situation est ressentie d'autant plus durement par les Libanais de Suisse que beaucoup prévoyaient de se rendre auprès de leur famille cet été ou ont écourté leur séjour en laissant tant de violence derrière eux. Surtout, ils ne comprennent pas la disproportion qu'a pris la réaction israélienne à l'enlèvement de deux soldats par le Hezbollah. «Cette punition collective est le fait d'un Etat rasciste qui viole impunément le droit international. Historiquement, il y a toujours eu des Juifs dans tout le Moyen-Orient, et ça ne posait pas de problème», avance Heba Hage. D'autres orateurs ont remercié la Suisse pour son soutien, et appelé à l'accroissement de l'aide humanitaire à destination de Beyrouth. Plus de 500000 personnes sont déplacées à l'intérieur du Liban, dont toute l'infrastructure et l'économie sont ruinées. «Nous avons besoin d'une pression collective pour exiger un cessez-le-feu immédiat», a conclu Heba Hage. LUC-OLIVIER ERARD Toujours au sujet de cette manifestation, lire la dépêche parue sur Bluewin Infos.
A lire dans Le Temps - Courrier des lecteurs«Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force.» (Blaise Pascal) La politique de «deux poids, deux mesures» nous emmène à croire que l'intervention du Hezbollah libanais est un acte de terrorisme (il enlève deux soldats israéliens en vue d'échange de prisonniers), et que la réponse israélienne est un acte de légitime défense (l'armée israélienne envahit le Liban, crible et détruit toute son infrastructure). L'escalade continue et les pertes civiles se multiplient en toute impunité. L'agression israélienne est dirigée contre tous les Libanais et n'épargne aucune région. C'est une guerre destructrice dépassant de loin la question de deux soldats israéliens. Le président américain George Bush estime qu'Israël a le droit de se défendre, et la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU se termine vendredi dernier sans appel à un cessez-le-feu. Serait-ce sept mille ans de l'histoire de la civilisation qui se font désintégrer par les bombes israéliennes et l'humanité entière laisse faire?! «L'indifférence est une épreuve. Le succès est une épreuve que l'on réserve à ceux que l'indifférence n'a pas su tuer.» (Christian Bobin) Rappelez-vous le 10 décembre 1948, les représentants des 56 pays membres de l'ONU à cette époque,s'étaient réunis au palais de Chaillot, à Paris, dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations unies, pour proclamer la Déclaration des droits de l'homme. Trois pays étaient présents à la tribune: la France, les Etats-Unis et le Liban, en la personne de Charles Malek. Lui qui a accompagné la naissance du Liban moderne et a souvent répété que ce pays se devait d'être le pays des libertés: «Sans quoi, le Liban perdrait sa raison d'être.» Dans le pays de Charles Malek, aujourd'hui, les libertés sont écrasées et les droits de l'homme qu'il a proclamés sont bafoués. Charles Malek doit se retourner dans sa tombe! De Genève, ville des Conventions non respectées, nous appelons l'humanité entière à ne pas laisser le pays du Cèdre périr et devenir la tombe de sa conscience! Cathia Damien, Genève Samedi 22 juillet 2006
En réponse à la «Réflexion» d’Oskar Freysinger intitulée «L’adieu aux larmes» ( 24 heures du 14 juillet 2006), le courrier, dans sa version originale, de Mme Doris Agazzi de Saint-Cierges, paru dans 24 Heures:
Oskar Freysinger se pose en défenseur de la liberté d’avoir des armes à domicile: «Ce n’est pas le fusil qui tue, la responsabilité est à celui qui actionne la gâchette», pourrait-on résumer. Son discours confirme sa manière électoraliste de mener sa politique. Rappelons-nous ses interventions aux côtés du père du jeune Suleyman, enfant tué par trois chiens mal surveillés fin 2005. Que n’avait-il pas rajouté sur le scandale de la non-intervention du Conseil fédéral pour réglementer la chose, afin de sauver de futures victimes innocentes?D’avantage d’Etat donc… Pourtant là aussi, la responsabilité individuelle est du côté du détenteur.Rien ne permet bien sûr de comparer des fusils et des chiens, ni de faire l’amalgame entre ces deux thèmes et les étrangers.Rien, sauf peut-être une chose: l’utilité que chacun de ses trois domaines peut revêtir en politique pour récolter des voix. L’émotion suscitée fait place à l’illusion que l’agitateur du «y a qu’à» est efficace et que lui et sa formation politique sauront faire ce qu’il faut en temps utile. Pas besoin de nuances ni de solutions applicables pour ratisser large.Malheureusement Freysinger n’est pas seul à avancer ainsi. Deux rendez-vous importants avec les urnes sont devant nous: le 24 septembre et les élections de 2007.Saurons-nous alors nous rappeler que les envolées de politiciens sans ligne claire, apparaissant dans les médias uniquement pour bétonner leur réélection, ne sont pas d’une grande utilité?
A lire sur Bluewin InfosLes Libanais dont la demande d'asile en Suisse a été rejetée ne seront pour l'instant pas renvoyés dans leur pays. Un arrêt des renvois a été décidé en raison de la crise actuelle au Liban, a indiqué l'Office fédéral des migrations (ODM). [ats] - Les renvois par voie aérienne sont notamment impossible puisque les aéroports libanais sont bloqués, a déclaré Dominique Boillat sur les ondes de la radio alémanique DRS. Cette décision concerne deux ou trois personnes au maximum, a-t-il précisé. Actuellement, 139 demandes d'asile de Libanais sont déposées: 75 d'entre elles sont en cours d'examen, 46 sont encore pendantes et 18 personnes ont reçu une demande d'admission provisoire. Selon le porte-parole de l'ODM, peu de personnes provenant du Liban déposent une demande d'asile en Suisse: elles ont été 23 à le faire de janvier à juin 2006. Depuis le début des hostilités entre le Hezbollah et Israël, il n'y a pas eu de hausse de requérants d'asile libanais, a indiqué M. Boillat. 'Pour l'heure, les Libanais recherchent surtout à se réfugier dans leur propore pays.' Mais la situation pourrait rapidement changer au vu de l'évolution actuelle. Reste qu'aucun régime spécial n'est encore prévu. 'Si des centaines de requérants arrivaient tout d'un coup chaque jour, comme pendant la guerre du Kosovo, le Conseil fédéral devrait prendre des mesures. C'est lui qui a la compétence de signifier des admissions provisoires.
Si la révision de la loi sur l'asile est acceptée par le peuple le 24 septembre, la Confédération pourrait verser aux cantons un forfait annuel de 6000 francs par requérant débouté ayant droit à l'aide d'urgence.
La suite sur le site tsr.ch, un dossier complet, ainsi que des archives audio et vidéo, des liens vers les organismes concernés.
De Jacques Neirynck, à lire dans l'Hebdo n°28 du 13 juillet 2006
Monsieur,
Lors de l'émission Forums du 30 juin, nous avons eu une brève explication sur un sujet, qui mérite de plus amples éclaircissements. Il s'agit des pénalités à infliger aux citoyens suisses qui assistent des étrangers en situation illégale. Manifestement, vous ne m'avez pas compris, tandis que je crains de ne vous comprendre que trop bien. Le 24 septembre, nous serons amenés à voter sur la nouvelle loi sur les étrangers, datant du 16 décembre 2005 et attaquée en référendum. Arrêtons-nous sur le seul article 116. Il prescrit une peine de cinq ans de réclusion et une amende d'un demi-million au plus pour ceux qui facilitent l'entrée ou le séjour illégal d'un étranger, qu'il s'agisse, soit de passeurs qui exploitent la misère des réfugiés, soit de tout groupe de personnes formé afin d'aider ces étrangers. Personne ne s'offusquera de la lourdeur des pénalités dans le premier cas. Mais dans le second, on vise les organisations d'aide et en particulier les paroisses qui ont déjà servi de refuge à des étrangers menacés d'expulsion. Ainsi, on crée une base légale pour justifier la condamnation de prêtres, de pasteurs ou de militants laïcs. On les mélange avec d'authentiques criminels, selon une méthode déjà utilisée au Golgotha. Les peines sont exorbitantes, surtout si on les compare avec ce qu'elles étaient auparavant. Ainsi la loi de 1931, celle qui a servi à envoyer à la mort des milliers de Juifs et à condamner Paul Grüninger, ne prévoyait que 10000 francs d'amende et six mois de prison. Et encore, ces pénalités n'étaient pas applicables si les mobiles du citoyen suisse étaient «honorables». Dans la nouvelle loi, cette mention de mobiles honorables a été supprimée. Selon la majorité parlementaire qui a voté cette nouvelle loi,il n'y a plus de motifs honorables. Dès lors, il sera toujours déshonorant d'assister un étranger en situation illégale. Il s'agit d'un basculement de civilisation. Du reste vous l'avez hardiment pris à votre compte lors de l'émission. Pour vous, une fois qu'une loi est votée, tous les citoyens doivent y obéir sans aucune exception et ceux qui la transgressent méritent les plus lourds châtiments, qu'il faut donc aggraver. Vous ne concevez pas qu'il puisse y avoir des conflits de conscience et que certains obéissent à une loi de Dieu plutôt qu'à celle des hommes. Même hors de tout contexte religieux, ce conflit existe. Il a été mis en scène voici 25 siècles dans la tragédie d'Antigone, qui obéit à une loi non écrite plutôt qu'à celle de sa ville d'Athènes. Ainsi vous avez tracé une frontière entre deux catégories de citoyens suisses: ceux qui ont une conscience et ceux qui la remplacent par l'obéissance aveugle aux lois. Ceux pour qui la qualité d'être humain prime toute autre considération et ceux qui appartiennent à une tribu en guerre avec le reste du monde. Ceux pour qui l'accueil de l'étranger est inscrit dans la tradition de l'humanité et ceux qui considèrent cette coutume comme débile. Mais au fond pourquoi s'arrêter à cinq ans de prison? Durant la Seconde Guerre en Europe occupée, ceux qui aidaient les Juifs étaient envoyés dans des camps de concentration. Cette idée vous tenterait-elle? Cependant, même sous cette menace, il y eut des gens pour aider les Juifs, pour accepter de risquer et de perdre leur vie. Il faudrait donc que vous essayiez de comprendre que la conscience existe. Dans ce cas, cette lettre n'aura pas été écrite en vain. Vous avez tracé une frontière entre deux catégories de citoyens suisses: ceux qui ont une conscience et ceux qui la remplacent par l'obéissance aveugle aux lois. Ceux pour qui la qualité d'être humain prime toute autre considération et ceux qui appartiennent à une tribu en guerre avec le reste du monde.
Sous la rubrique "Opinions" du 24 Heures, lire les réflexions de Nanda Ingrosso en marge de la guerre au Proche-Orient
En 1997, Ahmed S., Libanais, dépose une demande d’asile en Suisse. En 2003, le canton de Vaud présente à Berne les dossiers de «1253» personnes requérantes d’asile, sous l’angle de la circulaire Metzler, dont celui d’Ahmed. En 2004, il apprend qu’il fait partie du tristement célèbre groupe des «523» et qu’il va être expulsé. Les luttes contre les expulsions des «523» débutent. Pétitions, manifestations, actions, refuges s’organisent! Début 2005, le Grand Conseil accepte une motion exigeant la régularisation des personnes du groupe des «523». Ahmed S. est arrêté par la police le 5 octobre 2005. Il est amené devant la Justice de Paix, pieds et mains menottés, humilié, traité comme un véritable danger public. Objectif: son expulsion. Mais son attestation de séjour est encore valable et la juge de Paix le libère! Cette tentative d’expulsion est d’autant plus choquante qu’elle intervient quelques jours avant que M. Jean-Claude Mermoud, conseiller d’Etat, rende publique la motion Melly. Ahmed est donc libre… Libre, mais toujours la peur au ventre, la crainte d’une arrestation, l’angoisse de l’expulsion. Les mêmes peurs, les mêmes angoisses que vivent des centaines de personnes en attente d’une régularisation depuis des années. L’interdiction de travail détériore encore plus leur situation.Grâce aux très larges résistances, les autorités vaudoises doivent retourner à Berne négocier l’avenir des «523»… devenus «229», des personnes ayant été régularisées et quatre expulsées. Début juillet 2006, «67» personnes sont enfin régularisées et obtiennent en majorité un permis B. Parmi celles-ci, Ahmed!Mais la joie est de courte durée. Le 12 juillet 2006, la guerre éclate au Liban, après cinq ans de paix seulement. La population libanaise, sous les bombes, est victime d’une «punition adéquate». Voilà où l’on voulait renvoyer Ahmed… Parmi 23 victimes à Marwaine (Liban), la mère et la tante d’Ahmed meurent sous les bombes israéliennes. Son père et son frère sont actuellement hospitalisés, gravement blessés. Ahmed ne les avait pas revus depuis son arrivée en Suisse. Durant neuf ans, Ahmed, comme tous les autres requérants d’asile, a été isolé de sa famille, de ses amis, de ses proches.Le permis B d’Ahmed est «accordé » bien tard, trop tard.En Suisse, des milliers de personnes souffrent de cette attente interminable, souffrent car leurs droits sont bafoués par les autorités, sous prétexte de chasse aux «abus». Ahmed a été enfin régularisé. Qui abuse de qui?Pour les «146» personnes dont le cas doit encore être traité, toutes ces angoisses et ces peurs continuent. Jusqu’à quand?La Coordination asile Vaud est satisfaite des permis obtenus jusqu’à ce jour. Mais la lutte n’est pas terminée… Parmi le groupe des «523», «146» attendent et «16» personnes doivent se présenter à nouveau au Service de la population afin de «préparer leur départ», en réalité leur expulsion. «16» personnes qui ne savent pas pour quelles raisons elles ne sont pas régularisées au même titre que les «67». Ces décisions sont injustes. Mais il n’y a pas de place pour la justice dans l’arbitraire. Ces «16» personnes, comme toutes les autres, vont continuer à se battre pour obtenir une régularisation.La Coordination asile Vaud va poursuivre sa lutte avec les requérants afin que chaque personne obtienne le droit de vivre ici. Elle se solidarise aussi avec Ahmed et les populations civiles face au drame qui les frappe. «Parmi 23 victimes à Marwaine, la mère et la tante d’Ahmed meurent sous les bombes israéliennes.Son père et son frère sont actuellement hospitalisés, gravement blessés»
L’INVITÉE NANDA INGROSSO ■ Membre de la Coordination asile Vaud "
Et sous la même rubrique, les réflexions cette fois de la pasteure Hélène Küng Un été rayonnant, des nouvelles accablantes. Jours splendides, soirées lumineuses. Et pendant ce temps l’électricité et l’eau sont coupées, des routes et des maisons sont défoncées, des gens sont tués par familles entières, des soldats enlevés, des prisonniers torturés… Encore un été rayonnant comme un imbécile alors que la guerre endeuille des ciels bleus. Il y a onze ans, en plein juillet, on apprenait, hébétés, la chute de Srebrenica, les chars chargeant les civils, les familles traquées, les morts et encore les morts – et dans les hautes sphères de l’opinion internationale, la prudente comptabilité des mots diplomatiques: condamnera, condamnera pas?Eté triomphant, actualité accablante. Encore des chars chargeant des civils. Autres temps, autres lieux, autre guerre, autre absurdité. Mais une commune imbécillité au pouvoir: l’idée qu’en étant encore plus violent que l’autre on résoudra les problèmes, qu’il n’y a pas d’autre choix. Elles ont vu juste, ces femmes qui clamaient dans les rues lors d’une autre guerre encore: «Un an de négociations vaut mieux qu’un jour de guerre».Ça sert à quoi de voir juste? A rien. Les yeux pour voir, les yeux pour pleurer. L’engrenage se déroule sous nos yeux crétinisés d’impuissance.Déni de droit, occupation, coupe réglée dans les possibilités de vie d’une population. La violence comme moyen de conquête et de gouvernement (oliviers arrachés, champs confisqués à leurs propriétaires, chicanes incessantes sur les routes, paralysie de l’agriculture, de l’industrie, de l’économie, rafles de prisonniers, attaques de quartiers civils…) et en face, des frappes ponctuelles et meurtrières, des actes désespérés, une violence comme moyen de résistance et d’existence.Les yeux pour pleurer. Impossible de ne pas voir l’idiote logique du tout: la violence quotidienne et systématique envers une population est manifestement le moyen le plus efficace, ces cinq ans l’ont montré, pour encourager – et non pour combattre – les actes terroristes! Si le droit est nié, si une proportionnalité des moyens n’est pas respectée, si des résolutions internationales restent lettre morte, si le pouvoir effectif est à celui qui utilise sa force militaire, si les moyens de vie normaux (agriculture, commerce…) sont coupés: comment s’étonner que des désespérés se tournent vers le terrorisme comme seule alternative?Dans les polars du dimanche soir, on crie «Non», le héros, le flic de choc se trompe, mais rassurez-vous, ça finira bien, son intuition le guidera, la justice triomphera et la violence montrera son vrai visage bête et inutile. Avec l’actualité ça ne marche décidément pas. On crie «Non» et les tanks chargent, les roquettes explosent, les immeubles s’effondrent, les hôpitaux s’emplissent de civils en sang… Ça ne finit pas bien du tout. Pourtant là aussi, le scénario est clair, non?A ceux qui me disent: «Il faut accepter, Dieu a donné cette terre à Israël, tous les moyens sont bons pour la garder», je demande: «Ce Dieu n’a-t-il pas parlé de justice? ». Ils me regardent comme si je parlais chinois. C’est tellement facile de ne prendre dans la Bible que ce qui nous arrange, n’est-ce pas. J’aime mieux fermer la Bible, si elle est si aveuglante, et ouvrir les yeux. Les yeux pour pleurer, les yeux pour voir. Je vais m’obliger à regarder la suite du feuilleton. C’est arrivé près de chez nous. C’est notre histoire. «Encore un été rayonnant comme un imbécile alors que la guerre endeuille des ciels bleus» L’INVITÉE HÉLÈNE KÜNG ■ Pasteure
Lire l'article de Fabian Muheddine dans le Matin Le concours d'étiquettes organisé pour la venue de Christoph Blocher à la fête nationale du village de La Côte fait un tabac outre-Sarine
IMMIGRATION Plus de 650 boat-people ont été interceptés dans la seule journée d'hier près de la petite île de Lampedusa et de la Sicile, au sud de l'Italie. Une embarcation a été repérée dans l'après-midi par les autorités, 70 km d'Agrigente, au sud de la Sicile, chargée de 300 personnes, a indiqué l'agence italienne ANSA. Lundi matin, quatre embarcations avaient déjà été interceptées, près de Lampedusa et du sud de la Sicile, avec plus de 350 personnes à leur bord, a annoncé la Garde des Finances de Palerme. L'île de Lampedusa est le point d'arrivée permanent des boat-people partis du nord de l'Afrique pour tenter d'immigrer en Europe. (ats)
Information relayée également par 24 Heures:
Environ 360 boat people ont été interceptés hier matin près de la petite île de Lampedusa et de la Sicile.Cette région est le point d’arrivée permanent d’immigrants clandestins en provenance du nord de l’Afrique qui tentent de rejoindre l’Europe.Lampedusa est située à 300 km des côtes nord de la Libye et à 200 km au sud de la Sicile. Son centre de transit fermé, destiné aux premières vérifications sur l’origine des migrants, est très souvent surpeuplé. Les conditions de vie qui y règnent font régulièrement l’objet de sévères critiques des associations de défense des droits de l’homme. En 2005, 207 embarcations ont été interceptées près des côtes italiennes, avec à leur bord près de 22 000 immigrés clandestins. 70 cadavres de migrants ont été également découverts par les garde-côtes et les douaniers durant la même période. A leggere anche, sul stesso soggetto: "Flusso incessante di clandestini", nel quotidiano "La Sicilia": LAMPEDUSA (AGRIGENTO) - Sono complessivamente 218 i clandestini soccorsi dalla Guardia Costiera su un barcone alla deriva, a 50 miglia a sud di Lampedusa. Gli immigrati sono giunti sull'isola e, dopo le procedure di rito in banchina, sono stati trasferiti nel Centro di prima accoglienza. In porto è arrivata anche la motovedetta della Guardia di Finanza con altri 34 immigrati, tra cui cinque donne. Un terzo barcone, con circa 25 immigrati a bordo, è stato segnalato da un peschereccio a Nord di Lampedusa, verso l'isola di Linosa.Due sbarchi sono stati registrati anche a Pozzallo, in provincia di Ragusa. Il primo gruppo, formato da 25 immigrati, tutti uomini, è stato sorpreso a terra in località Sampieri. I clandestini sono stati intercettati da carabinieri e personale della capitaneria di porto dopo che alcuni cittadini avevano lanciato l'allarme. Recuperata l'imbarcazione usata per la traversata.Il secondo gruppo, di 27 clandestini, è stato intercettato a bordo di una imbarcazione a circa 7 miglia al largo di Pozzallo da una motovedetta della Guardia di finanza. Gli immigrati una volta soccorsi e presi a bordo sono stati accompagnati in porto.Un barcone con un centinaio di clandestini ha cercato di bloccare una nave mercantile, la "Safiyeana", in navigazione nel Canale di Sicilia. Il tentativo di "abbordaggio" è avvenuto a 20 miglia a Sud di Porto Empedocle. Dopo l'allarme lanciato alla centrale operativa della Capitaneria di Porto, il comandante del cargo ha proseguito la sua rotta. Le motovedette della Guardia Costiera hanno raggiunto il barcone e lo hanno dirottato verso il Porto di Licata.Ancora un barcone con un centinaio di clandestini a bordo è stato segnalato alla Guardia costiera di Porto Empedocle da un cargo portoghese. Gli extracomunitari sono stati avvistati a circa 40 miglia a sud della costa agrigentina. I clandestini soccorsi su un barcone in legno di circa venti metri al largo delle coste agrigentine sono circa 300. A bordo, oltre a numerose donne e bambini, anche due persone prive di conoscenza, che sono state immediatamente trasferite su una motovedetta che sta dirigendo verso un'altra unità dove si trovano alcuni medici del 118. Nelle operazioni di soccorso sono impegnate in questo momento sei motovedette della Guardia Costiera, che ha chiesto l'invio di altre unità da Gela, e una della Guardia di Finanza. (17.07.2006)
Le 15 juillet 2006, sous les bombardements à Marwaine village du Sud Liban ont trouvé la mort Fawzia ABOU-HALDA et Latifa ABOU-HALDA
maman et tante d’Ahmed Seif, ami d’origine libanaise, qui avait dû les quitter il y a neuf ans, sans jamais plus les revoir.La Coordination asile Vaud exprime à Ahmed Seif toute sa sympathie et sa solidarité dans cette nouvelle et terrible souffrance.
Chaque guerre est une guerre de trop.
"N’diaga Aw roule pour la retouche et la touche", un portrait à lire dans 24 Heures Couturier sénégalais installé à Yverdon, N’diaga Aw est également ceinture noire cinquième dan de taekwondo. Difficile de donner un âge à cet homme longiligne et droit comme un i, au sourire aussi large qu’une tranche de pastèque, qui vous sert la main avec une déférence à vous faire prendre pour l’empereur du Japon! N’diaga Aw, 50 ans, est un bourlingueur. Un citoyen du monde qui se considère «à la fois sénégalais, ivoirien, coréen et suisse».Le Sénégal, c’est là où il est né, a grandi dans une famille de trois enfants dont il est l’aîné et où il a appris la couture. La Côte d’Ivoire, le pays où il a passé seize ans de sa vie, ouvert son premier atelier de couture; le pays qu’il a représenté aussi aux Mondiaux de taekwondo de 1985 avec un titre de vice-champion (70 kg) à la clé. Au pays du matin calme, berceau du taekwondo, N’diaga Aw a fait plusieurs stages qui lui ont permis d’approfondir sa technique de la discipline et de gravir les dans.En Suisse depuis dix ans, il a exercé plusieurs métiers. «Quand je suis arrivé, j’ai d’abord réalisé des costumes pour une troupe de danse, puis plus rien, et j’ai travaillé comme ouvrier dans des chantiers. Ensuite, j’ai eu l’opportunité d’exercer ma profession à Lausanne, mais l’entreprise a fait faillite et pour moi il n’était absolument pas question de vivre du social», résume le Sénégalais. Fier du chemin parcouru. Aujourd’hui établi à son propre compte à Yverdon, il a ouvert un atelier de couture (Aw Création) et une école de taekwondo.Le mois dernier, il a participé aux Journées des cinq continents, un festival qui a réuni à Martigny des artistes venus d’Ouzbékistan, du Mali, du Sénégal, de la Syrie, de la Mongolie, du Tibet, du Brésil, de la France et de la Suisse et où ses créations ont connu un accueil très favorable. «Mes mannequins provenaient du Japon, de la Pologne, de la Suisse, de la Turquie, de l’Allemagne et du Sénégal», sourit N’diaga. Arbitre international de taekwondo Aujourd’hui, cet adepte de la couture sur mesure et des retouches est également arbitre international de taekwondo.Ce qui fait le plus plaisir à cet homme marié, c’est de voir ses jeunes élèves s’élever dans les vertus du respect de soi et d’autrui. «Il y en a un, quand il a commencé le taekwondo, il était rejeté de tout le monde et se droguait. Maintenant, il est devenu un champion, a un boulot et ne fume même plus de cigarette. C’est vraiment génial!» Dans deux ans, N’diaga (5e dan WTF) pourrait se retrouver aux JO de Pékin. En qualité d’arbitre. Tout indique donc à croire que le maître sénégalais n’a pas fini de prendre de la hauteur.
ABDOULAYE PENDA NDIAYE
Lire le commentaire de Pierre-Olivier Volet, dans La Gruyère A écouter Rosemarie Zapf et Claude Ruey, on en vient à se demander qui a bien pu soutenir la révision des lois sur l’asile et les étrangers au Parlement. Hors rangs UDC, s’entend. «J’ai vu beaucoup de collègues s’abstenir les larmes aux yeux, tant les pressions ont été fortes», glisse le libéral vaudois. Et la démocrate-chrétienne zurichoise assure «qu’aujourd’hui, bien des parlementaires PDC (…) ne font pas mystère de leur opinion». C’est par respect pour leur parti qu’ils n’adhèrent pas au Comité bourgeois contre la loi sur l’asile, selon la conseillère nationale. Respect du parti ou pression de l’électorat relayée par la droite du Parlement? Beaucoup des deux, sans doute. Claude Ruey dénonce le climat «dé-lé-tère» des discussions qui ont conduit aux révisions en jeu le 24 septembre. Il parle d’une procédure législative «bâclée» sous la pression «d’un parti ayant fait recette avec certaines thèses xénophobes». Quoi qu’il en soit, les dissidents bourgeois posent des questions pertinentes. Forts de l’appui de personnalités comme l’ancien haut-commissaire aux réfugiés de l’ONU Jean-Pierre Hocké ou l’industriel Rolf Bloch, ils affichent une crédibilité faisant défaut à bien des comités de campagne. Ils reconnaissent que les abus en matière d’asile sont une réalité à combattre. Mais ils considèrent que les nouvelles lois n’y apportent aucune solution. Plus grave, elles mettent à mal la tradition humanitaire de la Suisse. Les personnes prêtant assistance aux réfugiés déboutés, par exemple, sont actuellement excusables si leurs «mobiles sont honorables». Rolf Bloch s’inquiète de voir ce point biffé le 24 septembre. «La Suisse réhabilite aujourd’hui les passeurs de la Seconde Guerre, (…) or selon la nouvelle loi, il faudrait à nouveau les punir.»La composition du comité affiche une forte proportion de citadins et de Romands, généralement plus ouverts en matière d’asile. Parviendront-ils à rassembler les voix qui manquent à la gauche pour gagner les référendums qu’elle a lancés? Beaucoup en doutent, Rolf Bloch se montre relativement confiant. Pour lui, inutile de se lancer dans un combat si l’on estime ses chances à moins de 50%! Aujourd’hui, les référendaires peuvent espérer, au mieux, un scrutin serré. Une tendance appelée à évoluer?
Pierre-Olivier Volet"
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