Sous la rubrique "Opinions" du 24 Heures, lire les réflexions de Nanda Ingrosso en marge de la guerre au Proche-Orient
En 1997, Ahmed S., Libanais, dépose une demande d’asile en Suisse. En 2003, le canton de Vaud présente à Berne les dossiers de «1253» personnes requérantes d’asile, sous l’angle de la circulaire Metzler, dont celui d’Ahmed.
En 2004, il apprend qu’il fait partie du tristement célèbre groupe des «523» et qu’il va être expulsé.
Les luttes contre les expulsions des «523» débutent. Pétitions, manifestations, actions, refuges s’organisent! Début 2005, le Grand Conseil accepte une motion exigeant la régularisation des personnes du groupe des «523».
Ahmed S. est arrêté par la police le 5 octobre 2005. Il est amené devant la Justice de Paix, pieds et mains menottés, humilié, traité comme un véritable danger public. Objectif: son expulsion. Mais son attestation de séjour est encore valable et la juge de Paix le libère!
Cette tentative d’expulsion est d’autant plus choquante qu’elle intervient quelques jours avant que M. Jean-Claude Mermoud, conseiller d’Etat, rende publique la motion Melly.
Ahmed est donc libre… Libre, mais toujours la peur au ventre, la crainte d’une arrestation, l’angoisse de l’expulsion. Les mêmes peurs, les mêmes angoisses que vivent des centaines de personnes en attente d’une régularisation depuis des années. L’interdiction de travail détériore encore plus leur situation.Grâce aux très larges résistances, les autorités vaudoises doivent retourner à Berne négocier l’avenir des «523»… devenus «229», des personnes ayant été régularisées et quatre expulsées. Début juillet 2006, «67» personnes sont enfin régularisées et obtiennent en majorité un permis B. Parmi celles-ci, Ahmed!Mais la joie est de courte durée. Le 12 juillet 2006, la guerre éclate au Liban, après cinq ans de paix seulement. La population libanaise, sous les bombes, est victime d’une «punition adéquate». Voilà où l’on voulait renvoyer Ahmed… Parmi 23 victimes à Marwaine (Liban), la mère et la tante d’Ahmed meurent sous les bombes israéliennes. Son père et son frère sont actuellement hospitalisés, gravement blessés. Ahmed ne les avait pas revus depuis son arrivée en Suisse. Durant neuf ans, Ahmed, comme tous les autres requérants d’asile, a été isolé de sa famille, de ses amis, de ses proches.Le permis B d’Ahmed est «accordé » bien tard, trop tard.En Suisse, des milliers de personnes souffrent de cette attente interminable, souffrent car leurs droits sont bafoués par les autorités, sous prétexte de chasse aux «abus». Ahmed a été enfin régularisé. Qui abuse de qui?Pour les «146» personnes dont le cas doit encore être traité, toutes ces angoisses et ces peurs continuent. Jusqu’à quand?La Coordination asile Vaud est satisfaite des permis obtenus jusqu’à ce jour. Mais la lutte n’est pas terminée… Parmi le groupe des «523», «146» attendent et «16» personnes doivent se présenter à nouveau au Service de la population afin de «préparer leur départ», en réalité leur expulsion. «16» personnes qui ne savent pas pour quelles raisons elles ne sont pas régularisées au même titre que les «67». Ces décisions sont injustes. Mais il n’y a pas de place pour la justice dans l’arbitraire. Ces «16» personnes, comme toutes les autres, vont continuer à se battre pour obtenir une régularisation.La Coordination asile Vaud va poursuivre sa lutte avec les requérants afin que chaque personne obtienne le droit de vivre ici. Elle se solidarise aussi avec Ahmed et les populations civiles face au drame qui les frappe. «Parmi 23 victimes à Marwaine, la mère et la tante d’Ahmed meurent sous les bombes israéliennes.Son père et son frère sont actuellement hospitalisés, gravement blessés»
L’INVITÉE NANDA INGROSSO
■ Membre de la Coordination asile Vaud "
En 2004, il apprend qu’il fait partie du tristement célèbre groupe des «523» et qu’il va être expulsé.
Les luttes contre les expulsions des «523» débutent. Pétitions, manifestations, actions, refuges s’organisent! Début 2005, le Grand Conseil accepte une motion exigeant la régularisation des personnes du groupe des «523».
Ahmed S. est arrêté par la police le 5 octobre 2005. Il est amené devant la Justice de Paix, pieds et mains menottés, humilié, traité comme un véritable danger public. Objectif: son expulsion. Mais son attestation de séjour est encore valable et la juge de Paix le libère!
Cette tentative d’expulsion est d’autant plus choquante qu’elle intervient quelques jours avant que M. Jean-Claude Mermoud, conseiller d’Etat, rende publique la motion Melly.
Ahmed est donc libre… Libre, mais toujours la peur au ventre, la crainte d’une arrestation, l’angoisse de l’expulsion. Les mêmes peurs, les mêmes angoisses que vivent des centaines de personnes en attente d’une régularisation depuis des années. L’interdiction de travail détériore encore plus leur situation.Grâce aux très larges résistances, les autorités vaudoises doivent retourner à Berne négocier l’avenir des «523»… devenus «229», des personnes ayant été régularisées et quatre expulsées. Début juillet 2006, «67» personnes sont enfin régularisées et obtiennent en majorité un permis B. Parmi celles-ci, Ahmed!Mais la joie est de courte durée. Le 12 juillet 2006, la guerre éclate au Liban, après cinq ans de paix seulement. La population libanaise, sous les bombes, est victime d’une «punition adéquate». Voilà où l’on voulait renvoyer Ahmed… Parmi 23 victimes à Marwaine (Liban), la mère et la tante d’Ahmed meurent sous les bombes israéliennes. Son père et son frère sont actuellement hospitalisés, gravement blessés. Ahmed ne les avait pas revus depuis son arrivée en Suisse. Durant neuf ans, Ahmed, comme tous les autres requérants d’asile, a été isolé de sa famille, de ses amis, de ses proches.Le permis B d’Ahmed est «accordé » bien tard, trop tard.En Suisse, des milliers de personnes souffrent de cette attente interminable, souffrent car leurs droits sont bafoués par les autorités, sous prétexte de chasse aux «abus». Ahmed a été enfin régularisé. Qui abuse de qui?Pour les «146» personnes dont le cas doit encore être traité, toutes ces angoisses et ces peurs continuent. Jusqu’à quand?La Coordination asile Vaud est satisfaite des permis obtenus jusqu’à ce jour. Mais la lutte n’est pas terminée… Parmi le groupe des «523», «146» attendent et «16» personnes doivent se présenter à nouveau au Service de la population afin de «préparer leur départ», en réalité leur expulsion. «16» personnes qui ne savent pas pour quelles raisons elles ne sont pas régularisées au même titre que les «67». Ces décisions sont injustes. Mais il n’y a pas de place pour la justice dans l’arbitraire. Ces «16» personnes, comme toutes les autres, vont continuer à se battre pour obtenir une régularisation.La Coordination asile Vaud va poursuivre sa lutte avec les requérants afin que chaque personne obtienne le droit de vivre ici. Elle se solidarise aussi avec Ahmed et les populations civiles face au drame qui les frappe. «Parmi 23 victimes à Marwaine, la mère et la tante d’Ahmed meurent sous les bombes israéliennes.Son père et son frère sont actuellement hospitalisés, gravement blessés»
L’INVITÉE NANDA INGROSSO
■ Membre de la Coordination asile Vaud "
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