lundi 17 juillet 2006

Loi sur l'asile: la droite sous pression

Lire le commentaire de Pierre-Olivier Volet, dans La Gruyère

A écouter Rosemarie Zapf et Claude Ruey, on en vient à se demander qui a bien pu soutenir la révision des lois sur l’asile et les étrangers au Parlement. Hors rangs UDC, s’entend. «J’ai vu beaucoup de collègues s’abstenir les larmes aux yeux, tant les pressions ont été fortes», glisse le libéral vaudois. Et la démocrate-chrétienne zurichoise assure «qu’aujourd’hui, bien des parlementaires PDC (…) ne font pas mystère de leur opinion». C’est par respect pour leur parti qu’ils n’adhèrent pas au Comité bourgeois contre la loi sur l’asile, selon la conseillère nationale.

Respect du parti ou pression de l’électorat relayée par la droite du Parlement? Beaucoup des deux, sans doute. Claude Ruey dénonce le climat «dé-lé-tère» des discussions qui ont conduit aux révisions en jeu le 24 septembre. Il parle d’une procédure législative «bâclée» sous la pression «d’un parti ayant fait recette avec certaines thèses xénophobes». Quoi qu’il en soit, les dissidents bourgeois posent des questions pertinentes. Forts de l’appui de personnalités comme l’ancien haut-commissaire aux réfugiés de l’ONU Jean-Pierre Hocké ou l’industriel Rolf Bloch, ils affichent une crédibilité faisant défaut à bien des comités de campagne. Ils reconnaissent que les abus en matière d’asile sont une réalité à combattre. Mais ils considèrent que les nouvelles lois n’y apportent aucune solution. Plus grave, elles mettent à mal la tradition humanitaire de la Suisse. Les personnes prêtant assistance aux réfugiés déboutés, par exemple, sont actuellement excusables si leurs «mobiles sont honorables». Rolf Bloch s’inquiète de voir ce point biffé le 24 septembre. «La Suisse réhabilite aujourd’hui les passeurs de la Seconde Guerre, (…) or selon la nouvelle loi, il faudrait à nouveau les punir.»La composition du comité affiche une forte proportion de citadins et de Romands, généralement plus ouverts en matière d’asile. Parviendront-ils à rassembler les voix qui manquent à la gauche pour gagner les référendums qu’elle a lancés? Beaucoup en doutent, Rolf Bloch se montre relativement confiant. Pour lui, inutile de se lancer dans un combat si l’on estime ses chances à moins de 50%! Aujourd’hui, les référendaires peuvent espérer, au mieux, un scrutin serré. Une tendance appelée à évoluer?

Pierre-Olivier Volet"

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