L'UDC l'a répété jeudi en lançant sa campagne pour les nouvelles lois sur l'asile et les étrangers, soumises à votation le 24 septembre: il est temps de lutter contre «l'industrie des mariages de complaisance» entre Suisses et étrangers. La législation actuelle, pourtant, est déjà loin de faciliter les amours intercommunautaires, comme en témoigne l'amère expérience de la Genevoise Mireille Wittwer. Celui qu'elle espérait épouser vient en effet de s'envoler sans avoir choisi de monter dans l'avion. Et vers un pays, le Mali, où il affirme n'avoir jamais mis les pieds.
Arrivé en Suisse il y a trois ans, le fiancé a toujours affirmé venir de Côte-d'Ivoire. Débouté du droit d'asile, il a ensuite été reconnu malien par une délégation venue pour des auditions à Berne. «L'entrevue a duré deux minutes, et il n'a même pas été entendu», proteste son avocat, Michaël Kaeser, selon lequel le dossier de son client recèle de nombreuses contradictions: «Plusieurs expertises linguistiques ont abouti à des conclusions divergentes concernant son pays d'origine». «C'est une de ses fréquentations à la mosquée qui a convaincu les autorités suisses qu'il était malien», ajoute Mireille Wittwer. Porte-parole de l'Office fédéral des migrations, à Berne, Dominique Boillat ne parvient pas à croire à une méprise: «Il est hautement improbable qu'un pays africain délivre un laissez-passer pour quelqu'un qu'il ne reconnaît pas formellement comme l'un de ses ressortissants.»
Au-delà de la destination, c'est le principe même de l'expulsion qui reste en travers de la gorge de Mireille Wittwer. «J'étais sur le point d'entreprendre des démarches en vue du mariage. Nous vivions ensemble depuis un an, il était devenu un second père pour mes enfants. Et j'étais sur le point de lui décrocher un emploi.» Notre interlocutrice dénonce aussi les modalités de son arrestation par la police genevoise, en juin dernier. «On m'a fait croire qu'il avait déjà été expulsé vers le Mali, avant de finir par me laisser le voir. Et pendant ce temps, les policiers le narguaient parce que je ne venais pas le voir...»
Détenu depuis lors à Frambois, le requérant débouté a été expulsé le 25 juillet à bord d'un vol spécial affrété vers Bamako et Conakry, avec sept autres compagnons d'infortune. Le lendemain, une audience devait statuer sur la demande de mise en liberté déposée par son avocat. Une «coïncidence» dont s'indigne Mireille Wittwer dans une lettre adressée au conseiller d'Etat Laurent Moutinot.
Une lettre restée jusqu'ici sans réponse. Mais dans les services concernés à l'Office cantonal de la population, on affirme que de tels vols spéciaux, organisés par la Confédération, demandent une longue planification. Quant à la demande en mariage, la loi prévoit qu'un requérant d'asile mette fin à la procédure par un retour au pays avant d'en entamer une nouvelle qui relève, elle, de la police des étrangers, souligne un fonctionnaire...
Avant de préciser que Genève se montre souple en la matière. «Mais ce Monsieur ne nous a jamais parlé de projet de mariage», souligne pour sa part Bernard Gut, secrétaire général du Département des institutions.
Il ne nous a pas été possible non plus d'interroger l'intéressé sur ses projets. Depuis un premier coup de fil reçu de Bamako, son amie reste sans nouvelles. «Il m'a dit qu'il avait été accueilli dans une famille et voulait gagner la Gambie, excluant tout retour en Côte-d'Ivoire. Mais je suis très inquiète de ne plus avoir aucun signe de vie. Ce n'est pas dans ses habitudes.»
Arrivé en Suisse il y a trois ans, le fiancé a toujours affirmé venir de Côte-d'Ivoire. Débouté du droit d'asile, il a ensuite été reconnu malien par une délégation venue pour des auditions à Berne. «L'entrevue a duré deux minutes, et il n'a même pas été entendu», proteste son avocat, Michaël Kaeser, selon lequel le dossier de son client recèle de nombreuses contradictions: «Plusieurs expertises linguistiques ont abouti à des conclusions divergentes concernant son pays d'origine». «C'est une de ses fréquentations à la mosquée qui a convaincu les autorités suisses qu'il était malien», ajoute Mireille Wittwer. Porte-parole de l'Office fédéral des migrations, à Berne, Dominique Boillat ne parvient pas à croire à une méprise: «Il est hautement improbable qu'un pays africain délivre un laissez-passer pour quelqu'un qu'il ne reconnaît pas formellement comme l'un de ses ressortissants.»
Au-delà de la destination, c'est le principe même de l'expulsion qui reste en travers de la gorge de Mireille Wittwer. «J'étais sur le point d'entreprendre des démarches en vue du mariage. Nous vivions ensemble depuis un an, il était devenu un second père pour mes enfants. Et j'étais sur le point de lui décrocher un emploi.» Notre interlocutrice dénonce aussi les modalités de son arrestation par la police genevoise, en juin dernier. «On m'a fait croire qu'il avait déjà été expulsé vers le Mali, avant de finir par me laisser le voir. Et pendant ce temps, les policiers le narguaient parce que je ne venais pas le voir...»
Détenu depuis lors à Frambois, le requérant débouté a été expulsé le 25 juillet à bord d'un vol spécial affrété vers Bamako et Conakry, avec sept autres compagnons d'infortune. Le lendemain, une audience devait statuer sur la demande de mise en liberté déposée par son avocat. Une «coïncidence» dont s'indigne Mireille Wittwer dans une lettre adressée au conseiller d'Etat Laurent Moutinot.
Une lettre restée jusqu'ici sans réponse. Mais dans les services concernés à l'Office cantonal de la population, on affirme que de tels vols spéciaux, organisés par la Confédération, demandent une longue planification. Quant à la demande en mariage, la loi prévoit qu'un requérant d'asile mette fin à la procédure par un retour au pays avant d'en entamer une nouvelle qui relève, elle, de la police des étrangers, souligne un fonctionnaire...
Avant de préciser que Genève se montre souple en la matière. «Mais ce Monsieur ne nous a jamais parlé de projet de mariage», souligne pour sa part Bernard Gut, secrétaire général du Département des institutions.
Il ne nous a pas été possible non plus d'interroger l'intéressé sur ses projets. Depuis un premier coup de fil reçu de Bamako, son amie reste sans nouvelles. «Il m'a dit qu'il avait été accueilli dans une famille et voulait gagner la Gambie, excluant tout retour en Côte-d'Ivoire. Mais je suis très inquiète de ne plus avoir aucun signe de vie. Ce n'est pas dans ses habitudes.»
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