Lire l'article de Vincent Bourquin dans 24 Heures
Les deux camps mettent en avant des cas individuels pour gagner lors des votations de cet automne.
Solongo. Ce prénom a défrayé la chronique en Suisse alémanique. Défenseurs et adversaires de la révision de la loi sur l’asile se sont affrontés. Tout comme deux des journaux phares outre Sarine: le SonntagsBlick et la Weltwoche.
L’histoire? Elle débute le 4 juin. Un journaliste du SonntagsBlick raconte l’aventure d’une jeune Mongole de 17 ans, Solongo Chinbat. Orpheline, elle est emprisonnée à Coire en vue d’être renvoyée chez elle. Informée, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) demande la reconsidération de ce cas: «Les autorités l’ont toujours considérée comme une mineure non-accompagnée. Mais elles n’avaient pas effectué de recherches pour voir qui pouvait s’occuper d’elle une fois rentrée en Mongolie. C’est une violation claire de la jurisprudence de la CRA (n.d.l.r.: commission de recours en matière d’asile)», affirme Jürg Schertenleib, porte-parole de l’OSAR. Mais l’histoire de l’orpheline s’est soudain effondrée. Il s’est avéré qu’elle avait menti sur son âge, sur sa situation familiale et commis des délits. Jürg Schertenleib le reconnaît: cette jeune femme a voulu abuser de la situation. Une fois la vérité connue, les adeptes d’un durcissement de l’asile se sont, à leur tour, emparés de l’histoire. Dont l’UDC et son relais la Weltwoche. Dans le service de presse du parti, le porte-parole Roman Jäggi «récupère» cette affaire: «Aujourd’hui, alors que toute la Suisse sait que Solongo n’est qu’une menteuse, elle est le symbole des milliers de personnes qui violent chaque année la législation suisse sur l’asile en tentant d’abuser grossièrement de la tradition humanitaire de notre pays». Des arguments qui seront repris tout au long de la campagne de l’UDC.
Birman expulsé
En dépit de cette affaire, le porte-parole de l’OSAR persiste et signe: malgré les risques de dérapage, il est important de personnaliser l’asile: «Dès que la population connaît un requérant, elle est beaucoup plus sensible à cette question.» D’ailleurs, du côté des adversaires de la loi, un personnage sera au centre de la campagne: Stanley Van Tha (Lire 24 heures du 27 février). Expulsé de Suisse en avril 2004, il a été condamné à 19 ans de prison par la junte militaire de Rangoon. «Nous recourons aux cas individuels pour montrer les erreurs commises par les autorités suisses. Des erreurs qui vont se multiplier si la nouvelle loi est acceptée, car les dossiers ne seront plus étudiés en profondeur», déclare Denise Graf, responsable des questions asile auprès de la Section suisse d’Amnesty International. Mais n’y a-t-il pas un risque de revivre l’épisode Solongo? «Stanley van Tha a été arrêté dès son retour et condamné pour son engagement politique. La situation est donc parfaitement claire. D’ailleurs Christoph Blocher, lui-même, a reconnu que son renvoi était une erreur», insiste Denise Graf.
«Ne pas caricaturer»
Co-président du comité radical pour un double oui aux lois sur l’asile et les étrangers, Léonard Bender refuse «de manger de ce pain-là». Il dénonce ces pratiques de personnalisation: «On ne doit pas caricaturer le débat. Certes l’arbitraire et les abus existent, mais la campagne ne doit pas se limiter à cela.»
Solongo. Ce prénom a défrayé la chronique en Suisse alémanique. Défenseurs et adversaires de la révision de la loi sur l’asile se sont affrontés. Tout comme deux des journaux phares outre Sarine: le SonntagsBlick et la Weltwoche.
L’histoire? Elle débute le 4 juin. Un journaliste du SonntagsBlick raconte l’aventure d’une jeune Mongole de 17 ans, Solongo Chinbat. Orpheline, elle est emprisonnée à Coire en vue d’être renvoyée chez elle. Informée, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) demande la reconsidération de ce cas: «Les autorités l’ont toujours considérée comme une mineure non-accompagnée. Mais elles n’avaient pas effectué de recherches pour voir qui pouvait s’occuper d’elle une fois rentrée en Mongolie. C’est une violation claire de la jurisprudence de la CRA (n.d.l.r.: commission de recours en matière d’asile)», affirme Jürg Schertenleib, porte-parole de l’OSAR. Mais l’histoire de l’orpheline s’est soudain effondrée. Il s’est avéré qu’elle avait menti sur son âge, sur sa situation familiale et commis des délits. Jürg Schertenleib le reconnaît: cette jeune femme a voulu abuser de la situation. Une fois la vérité connue, les adeptes d’un durcissement de l’asile se sont, à leur tour, emparés de l’histoire. Dont l’UDC et son relais la Weltwoche. Dans le service de presse du parti, le porte-parole Roman Jäggi «récupère» cette affaire: «Aujourd’hui, alors que toute la Suisse sait que Solongo n’est qu’une menteuse, elle est le symbole des milliers de personnes qui violent chaque année la législation suisse sur l’asile en tentant d’abuser grossièrement de la tradition humanitaire de notre pays». Des arguments qui seront repris tout au long de la campagne de l’UDC.
Birman expulsé
En dépit de cette affaire, le porte-parole de l’OSAR persiste et signe: malgré les risques de dérapage, il est important de personnaliser l’asile: «Dès que la population connaît un requérant, elle est beaucoup plus sensible à cette question.» D’ailleurs, du côté des adversaires de la loi, un personnage sera au centre de la campagne: Stanley Van Tha (Lire 24 heures du 27 février). Expulsé de Suisse en avril 2004, il a été condamné à 19 ans de prison par la junte militaire de Rangoon. «Nous recourons aux cas individuels pour montrer les erreurs commises par les autorités suisses. Des erreurs qui vont se multiplier si la nouvelle loi est acceptée, car les dossiers ne seront plus étudiés en profondeur», déclare Denise Graf, responsable des questions asile auprès de la Section suisse d’Amnesty International. Mais n’y a-t-il pas un risque de revivre l’épisode Solongo? «Stanley van Tha a été arrêté dès son retour et condamné pour son engagement politique. La situation est donc parfaitement claire. D’ailleurs Christoph Blocher, lui-même, a reconnu que son renvoi était une erreur», insiste Denise Graf.
«Ne pas caricaturer»
Co-président du comité radical pour un double oui aux lois sur l’asile et les étrangers, Léonard Bender refuse «de manger de ce pain-là». Il dénonce ces pratiques de personnalisation: «On ne doit pas caricaturer le débat. Certes l’arbitraire et les abus existent, mais la campagne ne doit pas se limiter à cela.»
VINCENT BOURQUIN
BERNE
A ce propos, il est possible de lire le communiqué de presse de l'OSAR (en allemand), concernant Solongo Chinbat et de revenir sur l'histoire de Stanley Van Tha en lisant les articles qui lui sont consacrés dans ce blog:
-Expulsé! l'incroyable histoire de Stanley Van Tha: un article sur le film documentaire éponyme, qui revient sur la plus grosse bavure de l'ODM et qu'il est possible de commander par mail auprès d'Amnesty International.
2 commentaires:
La plus grosse bavure ? Y en a-t-il eu d'autres qui pourraient être citées en exemple ?
Cette bavure a été médiatisée, mais n'y en a-t-il aucune qu'on ignore? Je doute.
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