"N’diaga Aw roule pour la retouche et la touche", un portrait à lire dans 24 Heures
Couturier sénégalais installé à Yverdon, N’diaga Aw est également ceinture noire cinquième dan de taekwondo. Difficile de donner un âge à cet homme longiligne et droit comme un i, au sourire aussi large qu’une tranche de pastèque, qui vous sert la main avec une déférence à vous faire prendre pour l’empereur du Japon! N’diaga Aw, 50 ans, est un bourlingueur. Un citoyen du monde qui se considère «à la fois sénégalais, ivoirien, coréen et suisse».Le Sénégal, c’est là où il est né, a grandi dans une famille de trois enfants dont il est l’aîné et où il a appris la couture. La Côte d’Ivoire, le pays où il a passé seize ans de sa vie, ouvert son premier atelier de couture; le pays qu’il a représenté aussi aux Mondiaux de taekwondo de 1985 avec un titre de vice-champion (70 kg) à la clé. Au pays du matin calme, berceau du taekwondo, N’diaga Aw a fait plusieurs stages qui lui ont permis d’approfondir sa technique de la discipline et de gravir les dans.En Suisse depuis dix ans, il a exercé plusieurs métiers. «Quand je suis arrivé, j’ai d’abord réalisé des costumes pour une troupe de danse, puis plus rien, et j’ai travaillé comme ouvrier dans des chantiers. Ensuite, j’ai eu l’opportunité d’exercer ma profession à Lausanne, mais l’entreprise a fait faillite et pour moi il n’était absolument pas question de vivre du social», résume le Sénégalais. Fier du chemin parcouru. Aujourd’hui établi à son propre compte à Yverdon, il a ouvert un atelier de couture (Aw Création) et une école de taekwondo.Le mois dernier, il a participé aux Journées des cinq continents, un festival qui a réuni à Martigny des artistes venus d’Ouzbékistan, du Mali, du Sénégal, de la Syrie, de la Mongolie, du Tibet, du Brésil, de la France et de la Suisse et où ses créations ont connu un accueil très favorable. «Mes mannequins provenaient du Japon, de la Pologne, de la Suisse, de la Turquie, de l’Allemagne et du Sénégal», sourit N’diaga. Arbitre international de taekwondo Aujourd’hui, cet adepte de la couture sur mesure et des retouches est également arbitre international de taekwondo.Ce qui fait le plus plaisir à cet homme marié, c’est de voir ses jeunes élèves s’élever dans les vertus du respect de soi et d’autrui. «Il y en a un, quand il a commencé le taekwondo, il était rejeté de tout le monde et se droguait. Maintenant, il est devenu un champion, a un boulot et ne fume même plus de cigarette. C’est vraiment génial!» Dans deux ans, N’diaga (5e dan WTF) pourrait se retrouver aux JO de Pékin. En qualité d’arbitre. Tout indique donc à croire que le maître sénégalais n’a pas fini de prendre de la hauteur.
ABDOULAYE PENDA NDIAYE
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