Enfin de retour, sains et saufs
Après un périple de plusieurs jours pour quitter leur pays en guerre, Marwan, Samir et leur père Abdallah sont arrivés hier à Neuchâtel. Leur famille était là pour les accueillir. Soulagement et émotion.
De Basile Weber, pour l'Express
De Basile Weber, pour l'Express
Nehmat Mahdi al-Chami ne tient plus en place. Dans quelques minutes, elle retrouvera son frère Abdallah et ses deux neveux Marwan et Samir. Les grands-parents maternels, deux oncles et une autre tante sont aussi venus les accueillir. Le bus en provenance de Zurich arrive avec un léger retard devant la gare de Neuchâtel. La tante court retrouver les siens, suivie par les autres membres de la famille. Les jumeaux et le papa embrassent et étreignent les leurs. Après plusieurs jours d'angoisse, ils sont enfin là, sains et saufs.
La grand-maman ne peut retenir ses larmes. Ses petits-fils et son gendre sont de retour en bonne santé. Marwan, Samir et Abdallah étaient jusqu'à hier otages de la guerre au Liban. Les offensives israéliennes ont éclaté le 12 juillet, alors qu'ils étaient en vacances au sud Liban, région d'origine du papa (voir notre édition de mercredi). Marwan, huit ans, arborant un T-shirt rouge à croix blanche, s'exclame: «J'ai fait une nuit blanche et je ne suis pas fatigué! Mais j'ai faim!» Son papa Abdallah el-Chami conte la fin de leur périple: «On est arrivé ce matin (hier, n.d.l.r.) à Zürich en provenance de Damas». Ce vol spécial depuis la capitale syrienne rapatriait 117 Suisses et une vingtaine de ressortissants étrangers. Il a atterri sur le tarmac de Kloten à 8 h 30. «Il y avait des familles, des bébés. Plein de gens quittent le pays» raconte Abdallah el-Chami.
Difficile progression
Jeudi dernier, lui et ses fils avaient rejoint Damas par bus depuis Beyrouth. Atteindre la capitale libanaise ne fut pas une mince affaire. «On a essayé trois fois de rejoindre Beyrouth. C'était très difficile. Les ponts et les routes sont bombardés», explique le papa des jumeaux. Ce qui devait être des vacances en famille s'est vite transformé en enfer. «Pendant quatre, cinq jours, on a été coincés au milieu du feu à Kfarsir, mon village d'origine.» Abdallah el-Chami explique calmement comment lui et ses jeunes fils ont subi les bombardements israéliens. «On avait peur de nouvelles attaques. Les quatre maisons autour de nous étaient bombardées. La nuit, c'était terrible!» Son fils Marwan explique à sa famille: «Ça a explosé. Ça a fait trembler toute la maison!» Leurs proches de Kfarsir ont tous fui à Beyrouth ou dans les montagnes, territoires jusqu'à présent épargnés par les raids israéliens.
Bon travail du DFAE
Le père exprime sa gratitude envers les autorités suisses et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). «Il faut leur dire merci. L'accueil à l'ambassade suisse au Liban a été excellent. Elle a fait du bon travail. Aussi concernant le rapatriement». Près de 500 personnes ont ainsi été «acheminées en lieux sûrs», selon le DFAE. Hier, entre 300 et 500 personnes attendaient toujours pour quitter le pays en guerre.
B. W.
B. W.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire