samedi 22 juillet 2006

Guerre au Liban: la justice et la force

A lire dans Le Temps - Courrier des lecteurs


«Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force.» (Blaise Pascal)

La politique de «deux poids, deux mesures» nous emmène à croire que l'intervention du Hezbollah libanais est un acte de terrorisme (il enlève deux soldats israéliens en vue d'échange de prisonniers), et que la réponse israélienne est un acte de légitime défense (l'armée israélienne envahit le Liban, crible et détruit toute son infrastructure).

L'escalade continue et les pertes civiles se multiplient en toute impunité. L'agression israélienne est dirigée contre tous les Libanais et n'épargne aucune région. C'est une guerre destructrice dépassant de loin la question de deux soldats israéliens.

Le président américain George Bush estime qu'Israël a le droit de se défendre, et la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU se termine vendredi dernier sans appel à un cessez-le-feu.

Serait-ce sept mille ans de l'histoire de la civilisation qui se font désintégrer par les bombes israéliennes et l'humanité entière laisse faire?!

«L'indifférence est une épreuve. Le succès est une épreuve que l'on réserve à ceux que l'indifférence n'a pas su tuer.» (Christian Bobin)

Rappelez-vous le 10 décembre 1948, les représentants des 56 pays membres de l'ONU à cette époque,s'étaient réunis au palais de Chaillot, à Paris, dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations unies, pour proclamer la Déclaration des droits de l'homme. Trois pays étaient présents à la tribune: la France, les Etats-Unis et le Liban, en la personne de Charles Malek. Lui qui a accompagné la naissance du Liban moderne et a souvent répété que ce pays se devait d'être le pays des libertés: «Sans quoi, le Liban perdrait sa raison d'être.» Dans le pays de Charles Malek, aujourd'hui, les libertés sont écrasées et les droits de l'homme qu'il a proclamés sont bafoués. Charles Malek doit se retourner dans sa tombe! De Genève, ville des Conventions non respectées, nous appelons l'humanité entière à ne pas laisser le pays du Cèdre périr et devenir la tombe de sa conscience!

Cathia Damien, Genève
Samedi 22 juillet 2006

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