mercredi 31 octobre 2007

L'heuristique de la peur par Adèle Thorens


Lire cette opinion parue dans 24 heures, qui compare la manière dont les succès des verts et l'UDC s'appuient sur des peurs, mais proposent des solutions fort différentes .
Pour info, l'heuristique est en mathématique une solution simple mais non optimale à appliquer dans des cas ou les solutions optimales apparaissent comme trop compliquées...
L'heuristique de la peur est un concept du philosophe Hans Jonas, disciple de Heidegger qui est considéré comme l'un des maîtres à penser des écologistes

Difficultés scolaires, les autorités incriminent la communauté portugaise ?


Lire cet article dans Le Courrier

Les élus UDC vaudois ne sont pas assez Blochériens

Une polémique a été lancée sur le site des jeunes UDC vaudois et xénophobes proches du député Eric Bonjour. Ils se plaignent que les seuls élus UDC sont des paysans modérés issus de la ligne agrarienne qui ne défendent que mollement les thèmes xénophobes de Zurich.
Ce qui va être intéressant c'est si le post auquel se réfère l'article et la séquence de forum sera supprimé ou non du blog en question.
La disciplne et la parfaite organisation sont en effet au nombre des qualités qui sont justement mises en évidence dans le rapport du PNR40 pour expliquer pour quelles raisons, l'UDC fait beaucoup mieux que les partis populistes des années 70 et 80 (Schwarzenbach ou automobilistes) qui étaient tout aussi xénophobes (mais très mal organisés).

Ecoutez la séquence de Forum sur la Première
Lire aussi le post d'Alain Hubler

La tentation de la race

Lire le commentaire de Stéphane Foucart dans le Monde
Pour le Nobel de médecine 1962 James Watson, l'intelligence des Blancs «n'est pas la même» que celle des Africains. Le retour d'un «racisme scientifique»? La recherche biomédicale, qui segmente de plus en plus les groupes humains, tend à faciliter un tel regain.

L'UDC héritière de la tradition xénophobe

Lire le dossier de Swissinfo
Depuis 1991, la peur de l'immigration n'est plus l'obsession des seuls partis d'extrême-droite. L'Union démocratique du centre a récupéré la thématique et s'impose comme leader du populisme helvétique.
C'est la conclusion d'une étude publiée mardi par le Fonds national de la recherche scientifique (FNS), la première à s'intéresser à l'influence de la droite populiste sur la politique migratoire de la Suisse.
A travers ses méthodes, l'UDC a pris le relais des partis qui, dès les années 1960 ont imposé le thème de l'immigration dans le débat politique, conclut l'étude du FNS, publiée mardi.
Lire l'article de Philippe Miauton dans le Temps qui résume les conclusions du PNR40
Ce n'est qu'au début des années 1990 que l'UDC a imposé le thème de l'immigration dans le débat politique suisse. Ce sujet constituait dès 1960, jusqu'à sa récupération par l'UDC, le seul fonds de commerce de petites formations populistes. Une étude publiée hier par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), dans le cadre du programme «Extrémisme de droite - causes et contre-mesures» lancé par le Conseil fédéral, s'est penchée sur l'émergence de cette thématique en Suisse. Elle relève que la Suisse est le premier pays européen où ont émergé des partis populistes dès 1960.
Sur ce sujet regardez la séquence du 19h30 de la TSR dans laquelle les leaders de l'UDC s'insurgent contre cette étude
Lire aussi l'éditorial du Courrier

L'immigration, sujet brûlant au Royaume-Uni

Lire l'analyse du correspondant du Temps à Londres

Le chiffre est à première vue impressionnant: le gouvernement britannique a été obligé de reconnaître mardi qu'il avait oublié de comptabiliser 300000 immigrants qui étaient arrivés sur le marché du travail depuis dix ans. Jusqu'à présent, les statistiques officielles parlaient de 800000 nouveaux arrivants en une décennie. Désormais, il s'agit de 1,1 million. Soit une erreur de presque 40%.

Calmy-Rey pour une meilleure intégration des étrangers


Lire ce dossier de Swissinfo
Pour Micheline Calmy-Rey, les migrations ne doivent pas seulement être vues comme une «menace» ou un «coût», mais aussi comme un enrichissement.

Lors d'une conférence organisée par le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), la présidente de la Confédération a évoqué l'idée de d'ouvrir le marché suisse de l'apprentissage à des jeunes provenant de pays partenaires.

«Nous ne devons pas avoir peur de l'étranger, car la Suisse est un pays fort et notre identité et nos valeurs y sont fermement enracinées», a déclaré la présidente de la Confédération en prélude la conférence annuelle de la Division politique IV (sécurité humaine) du DFAE.

Asile: la Suisse aurait menti à la France

L'image “http://eldorado.canalblog.com/images/feu_orange.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.
Lire cet article du Matin, dans lequel on apprend que l'Office fédéral des migrations (ODM) aurait menti aux autorités françaises pour se débarasser d'un requérant d'asile entrer légalement en Suisse et bénéficiaire d'un permis N.

Elle se bat pour faire revenir ses cousins en Suisse

Leur père naturel et la justice lui ont enlevé ses deux cousins pour les rapatrier en Macédoine le 18 octobre dernier. Effondrée, Belinda Rexhaj, 14 ans, récolte désormais des signatures afin d’épauler sa tante dans ses démarches pour un retour des enfants en Suisse.
Un article de 24 Heures signé Eugenia Kummer.


Belinda Rexhaj ne compte pas ses efforts
pour voir ses deux cousins Egzon et Enisa
– en compagnie de leur mère Violeta sur la photo –
revenir en Suisse. Elle s’apprête à lancer à
cette fin une récolte des signatures.
GEORGES MEYRAT,
BEGNINS, LE 24 OCTOBRE 2007

«Je considère cela comme un enlèvement, même si tout est légal. Je suis écœurée de ce qui s’est passé, je veux me battre pour les voir revenir. Dans ma vie, chaque fois que j’ai voulu quelque chose très fort, je l’ai eu», lance d’emblée Belinda Rexhaj.
La jeune fille de Begnins a toujours considéré ses deux cousins Egzon (12 ans) et Enisa (5 ans) comme ses petits frères. Elle vivant en Suisse et eux en Macédoine, ils passaient toutes leurs vacances ensemble dans leur Kosovo d’origine.
Il y a deux ans, pour fuir la violence de son concubin et père de ses enfants, la mère a pris ses gosses et s’est réfugiée au Tessin, où vit une partie de sa famille. Elle y a rencontré un Suisse avec lequel elle s’est mariée. Mais tout a basculé en ce jeudi 18 octobre, lorsque les autorités suisses sont venues chercher Egzon et Enisa à l’école pour les conduire à l’aéroport d’Agno.
C’est là que les attendaient leur père biologique, et surtout un avion à destination de la Macédoine. L’ex-concubin a en effet obtenu la garde des enfants suite à une décision de justice dans son pays. Un verdict applicable jusqu’au Tessin en vertu d’une convention passée entre la Suisse et la Macédoine.

Démêlés avec la justice

«Ce qui est injuste, c’est que le père des enfants a eu des problèmes avec la justice tessinoise en 1992. Il a été arrêté pour trafic d’armes avec la mafia calabraise et d’autres méfaits. Et la justice l’aide quand même! Il battait ma tante et lui disait toujours que si elle n’était pas contente, elle pouvait partir. Lorsque finalement elle a réussi à refaire sa vie, à donner un équilibre à mes cousins, il gâche tout. Au Tessin, ils étaient heureux, bien intégrés et Egzon se débrouillait même très bien à l’école», se révolte la jeune Belinda.
Et de poursuivre: «L’avocate de ma tante va remettre le dossier à la Cours européenne des droits de l’homme. Elle va y ajouter une liste de signatures, exprimant l’opinion publique face à cette histoire. Dès que j’ai appris cela, j’ai su qu’il fallait que je m’investisse. J’ai trop souffert ce jeudi-là. J’étais en vacances chez eux et lorsque je me suis levée, on m’a dit qu’ils avaient pris mes cousins. J’avais l’impression d’être dans un mauvais cauchemar. Je n’arrive plus à me concentrer en classe, je cherche le moyen de les faire revenir, je veux que le monde entier sache à quel point c’est injuste. En plus, au téléphone, ils nous disent qu’ils sont malheureux là-bas.»
Belinda, qui affiche une maturité précoce, a même proposé à son prof de cours de citoyenneté d’étudier ce cas en classe. Elle espère que les gens de la région lui feront un bon accueil quand ils la croiseront avec son stylo et une liste de signatures à la main. «Plein de gens se sont déjà proposés pour faire circuler des listes, je garde bon espoir!»

mardi 30 octobre 2007

L'islamophobie est un sujet sexy pour la TSR

Il y a deux jours Alain Hubler dans son blog s'indignait à juste titre d'un trucage de sondage réalisé par la TSR. Pour l'émission préélectorale le grand débat, un sondage avait été réalisé afin de définir les 6 thèmes principaux auxquels s'intéressent les Suisses (il y avait 20 propositions).
Or le thème minarets n'arrivait qu'en onzième position, mais le producteur a décidé de l'inclure tout de même dans le top 6.
Au final, 63% des télespectateurs ont ainsi pu dire qu'ils ne voulaient pas de minarets en Suisse...
Aujourd'hui dans 24heures, Claude Ansermoz dans 24heures nous donne la réponse de la TSR:
L’humoriste Laurent Flutsch accuse la chane publique de trafiquer les votes de ses internautes pour faire de l’audience.
La TSR fait du­bidouillage de sondages. Dans un sketch diffusé dimanche dans La soupe (RSR), Laurent Flutsch accusait les journalistes du Grand débat préélectoral diffusé le 10 octobre (158 000 téléspectateurs, 29,1% de parts de marché) d’avoir manipulé les thèmes de l’émission. Au départ, les internautes avaient ­été invités à­ choisir les six sujets qui les préoccupaient le plus parmi vingt propositions extraites des programmes des partis.
Or, relevait l’humoriste à ­l’antenne,­la rédaction du Grand débat s’est dit que dans tout cela, il y avait trop de sujets ­familleet que cela risquait d’être un peu monotone ­. Résultat, l’interdiction des minarets, qui ne figurait pourtant qu’en onzième position, aurait ­été ­repêchée en sixième position. Histoire de faire mousser un peu le tout.
Pas un hit-parade
Pour Daniel Monnat, le producteur, ­la réalité est entre les deux. A notre grande surprise, les quelque 650 internautes participant ont massivement votés sur des sujets concernant la famille. Nous avons donc décidé de les regrouper. Tout comme certaines préoccupations ­écologiques ou ­économiques. Mais un tiers de l’émission a ­été consacré à ­la politique familiale. Nous avons donc respecté leur choix. Reste que certaines thématiques qui précdaient l’interdiction des minarets, comme la gratuité des transports publics pour les jeunes, ont ­été recales. ­Nous voulions que des thèmes de socité majeurs qui ont animé la campagne soient traités, justifie Daniel Monnat, les minarets en faisaient partie. ­ Pour le producteur, le concept n’a de toute manière pas été vendu ­comme un hitparade dont il fallait scrupuleusement respecter le classement.!!!
­

Le Fonds National analyse le populisme de droite

Lire cette dépêche de l'ATS
L'UDC a "récupéré" le thème de l'immigration depuis les années 1990. Elle a du même coup supplanté des petits partis pour se muer en leader de la droite populiste en Suisse, affirme une étude menée dans le cadre d'un Programme national de recherche.

A travers ses méthodes, l'UDC a pris le relais de formations qui, dès les années 1960, ont imposé le thème de l'immigration dans le débat politique, conclut une étude publiée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). Inscrit dans le programme "Extrémisme de droite-causes et contre-mesures" lancé en 2003 par le Conseil fédéral, ce travail s'est penché sur la période allant de 1980 à 2006.

Lien vers le communiqué du programme de recherche
Lien vers le site du programme

Au Canada, le Taser tue deux fois


Lu dans Le Courrier cette dépêche de l'ATS

Nouvelles routes et tragédies de l'immigration

Lire cet article d'Eric Josefz dans le Temps
Deux naufrages, au moins 17morts, près de 40 disparus. Les côtes italiennes ont été une nouvelle fois, dans la nuit de samedi à dimanche, le théâtre de tragédies de l'immigration. Depuis des années désormais, des embarcations se brisent dans la mer déchaînée avec leur cortège de noyés et de corps emportés par le fond. Les deux catastrophes du week-end, l'une en Sicile, l'autre à Roccella Jonica (côte calabraise), démontrent néanmoins un changement dans le phénomène de l'immigration clandestine qui inquiète le ministre de l'Intérieur, Giuliano Amato.

Importation de médecins étranger: éthiquement inadmissible

39% des médecins assistants ont été formés à l'étranger - en Suisse près de 3000 médecins allemands exercent leur métiers
Lire cet article dans Le Temps
Pour Bertrand Kiefer, rédacteur en chef de la Revue médicale suisse, l'importation de médecins étrangers ne fait que déplacer le problème. Son analyse: «La Suisse importe des médecins d'Allemagne et d'autres pays européens, qui se fournissent dans les pays de l'Est. Ces pays de l'Est se mettent à engager des médecins d'Afrique et de tous les pays du Sud. Et en fin de ce processus, ce sont ces pays qui manquent déjà le plus de structures médicales qui perdent leurs rares ressources.»

Nouvelle vie

Le jeune Camerounais épileptique obtient un permis de séjour inespéré. Atteint d’une maladie pour laquelle il ne pourrait pas être traité dans son pays, Eric Bouendé Tomfeun vient de recevoir un permis de séjour. Un article de Raphaël Ebinger dans 24 Heures.

Eric Bouendé Tomfeun a
finalement obtenu le permis
de séjourqu’il demandait depuis
son arrivée en Suisse, en 2002.

Une nouvelle vie s’offre à Eric Bouendé Tomfeun. «J’ai maintenant retrouvé la liberté», insiste ce Camerounais de 25 ans qui vient de recevoir son permis de séjour après cinq années de procédure. Il devrait bientôt retrouver son emploi à l’Hôtel Best Western de Chavannes-de-Bogis, qui lui a offert une chambre pendant une année et demie. Durant cette période, il n’avait en effet plus le droit de travailler.

«C’est vraiment un très grand soulagement», explique le principal intéressé. Pourtant, il y a quelques mois, il n’avait plus d’espoir d’obtenir le précieux sésame. Après deux décisions de non-entrée en matière, Eric Bouendé Tomfeun ne pouvait plus faire de demande de régularisation. Or, à ce moment-là, on lui avait diagnostiqué une épilepsie, dont les premières crises s’étaient déclarées suite au dernier refus des autorités fédérales.

Remèdes hors de prix
Pour le groupe de défense du Camerounais, il devenait alors hors de question d’accepter le renvoi de cet Africain. «Au Cameroun, les médicaments contre sa maladie sont vendus l’équivalent d’un salaire de cadre et il arrive qu’ils soient faux», argumente Georges Allenbach, qui n’a cessé de soutenir le jeune homme avec sa femme Marlyse. L’épilepsie étant souvent considérée comme une manifestation diabolique dans son pays, le jeune homme aurait en plus, été mis au ban de la société.

Malgré les décisions de non-entrée en matière, Eric Bouendé Tomfeun n’a jamais reçu de date de renvoi. «Je pense que les démarches que nous avons entreprises, avec notamment une pétition forte de 2100 signatures, ont poussé les autorités à prendre leur temps», estime Marlyse Allenbach. Finalement, le temps qui passe a agi en faveur de ce protégé. En Suisse depuis cinq années, ayant toujours eu une adresse et ayant toujours travaillé, Eric Bouendé Tomfeun a pu relancer une démarche en déposant un rapport d’intégration. Celui-ci a été reçu positivement par l’Office des migrations. Depuis le 15 octobre dernier, il est ainsi en possession d’un permis B. «Maintenant, je vais pouvoir voyager, se réjouit l’homme, qui entraîne une équipe de juniors C de Terre-Sainte. Je veux visiter Rome, l’une des plus belles villes du monde.» Si tous les chemins y mènent, certains sont plus longs que d’autres…

lundi 29 octobre 2007

Les contrats d'intégration pour les étrangers sont inutiles


Ecoutez l'émission Radio Public de Jeudi dernier:
Invité : Thomas Fachinetti, délégué aux étrangers du canton de Neuchâtel.

Le Conseil Fédéral a décidé, mercredi, de permettre aux cantons de rendre obligatoire les contrats d'intégration pour les étrangers. Des contrats "inutiles" selon Thomas Facchinetti, délégué aux étrangers du canton de Neuchâtel. Pour lui, ces contrats, qui introduiront par exemple des cours de langue obligatoires, sont inutiles pour la grande majorité des étrangers en Suisse. Leur formule ne serait utile que pour ceux qui sont récalcitrants à l'intégration.
Les contrats sont-ils LA solution pour l'intégration ?

Test ADN , la position de Jean Martin

Lire ce courrier des lecteurs dans Le Temps
[...] Les tests génétiques sur les migrants qui font débat en France sont-ils possibles en Suisse? Oui, selon une directive de l'Office fédéral des migrations de 2004, à l'époque sans base légale mais qui peut s'abriter aujourd'hui derrière un article de la nouvelle loi sur l'analyse génétique humaine (LT du 20 septembre). A noter que ladite directive vise surtout des pays africains... Au plan général, on doit craindre que la mise en œuvre de telles démarches ne fasse que renforcer certaines attitudes à caractère xénophobe. [...]

L'utilisation sans discernement de tests génétiques peut entraîner des désastres personnels et sociaux. En 2002, j'ai eu à me préoccuper comme médecin cantonal de la disponibilité en pharmacie de kits à visée de vérification de paternité; on doit s'opposer à leur vente si on n'a pas la preuve du consentement des deux adultes concernés [...]. Je me souviens d'une conversation avec le professeur Jean Bernard, grand monsieur de la médecine et de l'éthique, décrivant les destructions de la vie de familles, et de l'amour mutuel en leur sein, consécutives à la découverte fortuite (par un test) que tel garçon ou fille n'était pas l'enfant de l'homme qui l'élevait depuis toujours. Il n'y a guère de statistiques sur ces situations, pour des raisons évidentes. Mais des estimations crédibles indiquent 5 à 10%: dans chaque classe d'école, un ou deux élèves ne sont pas les enfants biologiques de leur père légal (indépendamment de circonstances connues d'adoption ou de famille recomposée)...

A supposer que de tels tests soient introduits, devraient y être soumis, en cas de regroupement familial, non seulement des ressortissants des pays du Sud mais aussi les hauts responsables étrangers d'entreprises basées en Suisse (notion de l'égalité de traitement). De plus, quelle que soit la situation, les pouvoirs publics doivent respecter la règle de la proportionnalité des mesures prises par rapport aux buts visés.

Comment reconstruire un pays anéanti?

Le groupe de recherche Traces, qui se penche sur la reconstruction identitaire et symbolique des jeunes adultes ayant connu la guerre en ex-Yougoslavie, propose ce jeudi une conférence sur le thème du partage du pouvoir dans les sociétés multiethniques. Les situations du Liban, du Kosovo et de la Macédoine seront exposées par deux spécialistes.

Jeudi 1er novembre
17 h 15
à l’Anthropos Café
(bâtiment Amphipôle, quartier Sorge)
Entrée libre

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Une méthode barbare

M. Willy Glauser de Chavannes-près-Renens réagit dans 24 Heures à l'utilisation des tasers lors de l'expulsion d'étrangers:

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Là, le parlement a franchi la ligne rouge. Expulser des étrangers est un droit, mais il y a la manière! L’emploi d’un pistolet à électrochoc Taser, interdit pour le bétail, est digne d’un Etat barbare.Deux hameçons s’enfoncent au hasard dans le corps, dé­chargeant 80 secousses électri­ques durant 5 secondes, indui­sant des contractions muscu­laires incontrôlables, d’atroces douleurs, dont la forme dé­pend des zones touchées. De plus, en appuyant simplement sur la gâchette, le tireur peut répéter l’opération à volonté.
Et si, par hasard, une élec­trode venait à se planter entre deux vertèbres, près de la moelle épinière? On entre là dans un film d’épouvante.
Un Etat civilisé tel que la Suisse ne peut pas tolérer l’utilisation d’une arme pa­reille pour une expulsion.
L’autoriser laisse présager, d’ici peu de temps, son emploi pour un oui ou pour un non. Lors d’une infraction routière, d’une interpellation infondée, où votre vive agitation pour­rait justifier un harponnage avec électrocution, à la mode aux USA, pour faire taire en vous un futur Franz Weber!
L’usage d’un Taser ne devrait être toléré que dans des cas extrêmes, pour maîtriser un forcené très dangereux, afin d’éviter en dernier recours l’utilisation de l’arme à feu.
Immédiatement, comme au Canada, la personne devrait être hospitalisée, vu le nombre de décès soupçonnés. Mais utiliser un Taser comme outil de terreur, par souci de con­fort et d’efficacité, est un scandale.

dimanche 28 octobre 2007

Criminalité des étrangers: un PS détonnant


Lire le dossier de La Première
Un socialiste zurichois, Daniel Jositsch, élu dimanche dernier au Conseil national, prône l'expulsion des criminels étrangers, comme l'UDC, tout en estimant ne pas être proche du parti de Christoph Blocher.
Lire son interview dans Le Matin

vendredi 26 octobre 2007

Droit des migrants: rendez vous à Strasbourg (cour des droits de l'homme)

Lire l'article de Virginie Poyeton dans le Courier
la fait quelques années que l'UDC et la droite bourgeoise le prônent: tous les étrangers ne se ressemblent pas. A l'instar des réfugiés, il y a les «vrais» et les «faux». A savoir, les ressortissants de pays tiers et ceux originaires des Etats membres de l'Union européenne. Les lois sur les étrangers et l'asile l'avait initié, leurs ordonnances d'application discutées mercredi au Conseil fédéral ne font que le renforcer. Au pays des moutons noirs, les moutons gris sont rois.
A partir de janvier 2008, les «extra-communautaires» n'auront plus les mêmes droits que les Européens. C'est déjà le cas, mais les textes ouvrent de nouveaux champs de compétence: dans le domaine du droit de la famille, du mariage ou des droits fondamentaux comme l'intégrité corporelle et le droit à une vie décente. En plus de renforcer la discrimination entre non-détenteurs d'un passeport à croix blanche, les lois et ordonnances contreviennent dans de nombreux cas aux principes mêmes des droits humains. Elles renforcent l'existence d'une catégorie de sous-hommes admis ou tolérés sur le territoire helvétique. Dès 2008 par exemple, les parents «extra-communautaires» qui voudront faire venir leurs enfants de plus de 12 ans auront une année pour entreprendre les démarches et prouver aux autorités concernées qu'ils seront financièrement indépendants. Au-delà de ce délai, leur droit tombe. Contraire aux droits de l'enfant, cette mesure n'est pas appliquée en Suisse aux ressortissants européens. Dans le même ordre d'idées, pour le regroupement familial, les conjoints devront désormais faire ménage commun. Une femme battue par son mari ne pourrait séjourner dans un centre d'accueil sous peine de perdre son droit de séjour. Allant à l'encontre du respect de la vie privée, cette exigence de vie commune ne s'applique pas aux Européens.
Dès le 1erjanvier, les cantons seront également autorisés à conclure des contrats d'intégration et à imposer des cours de langues aux étrangers. Mais attention, ces fameux contrats ne concerneront pas tous les immigrés, seulement «les groupes à risques», soit en premier lieu les ressortissants des Balkans, comme l'a précisé mercredi Eduard Gnesa, directeur de l'Office des migrations. Il est facile d'en déduire que les fonctionnaires internationaux en Suisse depuis plusieurs années et ne parlant pas une seule langue nationale ne seront pas considérés comme «un groupe à risques».
L'entrée en vigueur des lois s'inscrit donc dans une tendance: celle qui mettra tous les déboutés de l'asile à la rue dès le mois de janvier, celle qui a vu les conseillers nationaux accepter l'usage des pistolets «taser» pour se débarrasser de requérants récalcitrants, celle encore qui permet à des initiatives parlementaires proposant d'interdire aux sans-papiers de se marier de voir le jour.
La politique suisse de la migration devient celle de la discrimination et de la violation des droits fondamentaux. La Cour européenne des droits de l'homme pourra-t-elle offrir des voies de recours à toutes les victimes de cette politique? Rendez-vous à Strasbourg.

Une Suisse en mal d'humanité

Lire ce courrier des lecteurs dans Le Temps
Autrefois, la Suisse respectait la Convention de Genève (1951) sur le statut des réfugiés et traitait le plus souvent les requérants d'asile avec humanité. Mais, en décembre 1994, nous avons accepté les mesures de contrainte qui permettent d'emprisonner les requérants déboutés en attendant leur renvoi (Et certains se plaignent de la proportion d'étrangers dans les prisons!).

En 2004, nous avons déboursé trois allers-retours et un aller simple pour renvoyer de force Stanley Van Tha, encadré de trois policiers, chez lui en Birmanie, pays considéré comme sûr! Est-il encore vivant dans sa prison... son crime étant d'avoir osé quitter son pays? Est-ce pour faire des économies qu'on veut aujourd'hui utiliser ces horribles pistolets Taser à électrochocs pour renvoyer des requérants d'asile qui n'ont commis aucun délit (Le Temps du 4 octobre)? [...] Quelle honte! Alors qu'en février 2005, la Suisse interdisait l'utilisation des Taser sur les animaux...

Et dès janvier 2008, ce ne serait plus des professionnels qui interrogeront les requérants, mais des intérimaires! Une économie de plus... avec probablement beaucoup plus de dérapages. Et les requérants depuis longtemps en Suisse, qui ont récupéré nos gros déchets pour se loger dans un petit studio en attendant la décision finale, devront quitter leur logis et être regroupés par sexes, sans un sou d'argent de poche, à l'exception des familles avec enfants qui recevront 9 fr. 50 par personne et par jour. Voilà la nouvelle façon des Suisses d'être humains! [...]

Dérapage

Excédé par le comportement
d'une hôtesse, Davide Bianchi
a perdu la boule à l'aéroport
de Rio de Janeiro


Davide Bianchi participait au Brésil aux Mondiaux de boccia. A son retour, lors d'une escale à Rio de Janeiro, il dérape et insulte une hôtesse de couleur. Ce fait divers a pris de l'ampleur au Brésil, où il est «est perçu comme une illustration de la campagne électorale raciste, largement répercutée au Brésil», selon le journaliste brésilien Rui Martins.
A lire dans le Matin

Bex: avenir du centre de requérants

Affectation à revoir pour les locaux de la Fareas
L’initiative «Pour que Bex retrouve sa sérénité» n’est plus. Mais l’UDC a obtenu que des «négociations sérieuses» soient menées avec le canton pour trouver une nouvelle affectation au centre de requérants.
L’avenir des locaux pour requé­rants d’asile de la Fareas de Bex a valu, comme prévu, quelques discussions lors du Conseil com­munal de Bex mercredi soir. Chaque partie a campé sur ses positions ( 24 heures de mardi) et le résultat final est conforme aux attentes: l’initiative UDC demandant le rachat du bâti­ment au canton (appuyée par votation populaire en fin d’an­née dernière) a été abandonnée. Le Conseil d’Etat a en effet signifié à plusieurs reprises ne pas vouloir entrer en matière.
Les accusations de l’UDC, qui considère les efforts entrepris par la Municipalité pour con­vaincre le canton comme ayant été insuffisants, n’ont pas poussé une majorité du Conseil communal à relancer le proces­sus (plus des deux tiers de l’assemblée ont voté pour l’abandon). «Nous sommes arri­vés au terme du processus dé­mocratique », a pour sa part lancé le syndic Michel Flücki­ger.
Comme elle l’avait annoncé, l’UDC n’en est pas restée là. Par le dépôt d’une motion, le groupe a obtenu que la Munici­palité entreprenne «des négo­ciations sérieuses» pour trou­ver un terrain d’entente avec l’Etat sur une nouvelle affecta­tion de ces locaux.
Le texte a recueilli le nombre de voix nécessaires pour être validé. Une commission sera nommée pour plancher sur la question.
Un article paru dans 24 Heures.

jeudi 25 octobre 2007

Blocher satisfait


Ecoutez la séquence sur La Première et lisez le dossier
Les nouvelles lois sur l'asile et sur les étrangers entreront en vigueur complète en janvier 2008. Christoph Blocher a relevé les points qui posaient encore problème dans le domaine de l'asile. Et notamment, le statut de réfugiés accordés aux déserteurs de pays en guerre. Mais dans l'ensemble, le ministre de Justice et Police est satisfait des premières mesures déjà appliquées.
Mais il demande un nouveau durcissement, lire l'article de Denis Masmejan dans Le Temps

Cet article explique que ces arrêtés urgent sont en fait l'illustration de la manière dont notre ministre de la Justice entend tordre le bras de ses juges et revenir sur les promesses faites à la population.

Les chercheurs pâtiront de la loi sur les étrangers

Le deuxième volet des lois sur l’asile et les étrangers entrera en vigueur le 1er janvier. La prise de position des milieux scientifiques n’a pas été entendue.


Les chercheurs n’ont pas été entendus.
La nouvelle loi sur les étrangers ne sera
pas assouplie pour les étudiants.
STEEVE IUNCKER

La mobilisation était pourtant remarquable. Les deux prési­dents des Ecoles polytechniques suisses, les associations d’étu­diants, du corps intermédiaire, du personnel des hautes écoles, tous s’étaient exprimés d’une même voix durant l’été. Ils de­mandaient au Département fédé­ral de justice et police d’assouplir l’ordonnance d’application de la nouvelle loi sur les étrangers pour les chercheurs désireux d’implanter une start-up ou de travailler en Suisse au terme de leur formation (24 heures du 18 septembre, dans les archives du blog asile).
Mais ce document, adopté hier par le Conseil fédéral, comporte à la virgule près le même texte que la version mise en consultation. Antonin Danalet, vice-président de l’Association des étudiants des hautes écoles suisses, ne cache ni sa surprise ni sa déception. «Les gens que l’on met ainsi à la porte sont très éloignés de l’image des étrangers que veut faire passer l’UDC», lâche-t-il. Et de brandir les témoignages de quatre étu­diants en master de l’EPFL, déjà approchés par des entreprises haut de gamme pour leurs com­pétences, mais qui se verront chassés au terme de leur forma­tion. «Nos hautes écoles attirent des étudiants étrangers pour les former, puis la Suisse les renvoie, regrette-t-il. Quand on sait ce que coûtent les masters et les docto­rats… » L’économie et les finances con­fédérales pâtiront donc de cette fermeté. Mais selon leur repré­sentant, ce sont d’abord les étu­diants qui souffrent. «Lors d’une prise de contact, beaucoup d’en­tre eux m’avaient signalé leur reconnaissance pour nos efforts, poursuit Antonin Danalet. Ils avaient beaucoup d’espoirs, et nous aussi, vu le caractère excep­tionnellement uni de cette prise de position. Or la nouvelle com­position du parlement rendra d’autres actions très difficiles.»
Un article d'Emmanuel Barraud dans 24 Heures

Asile: nouveau tour de vis

Christoph Blocher ne veut plus que des déserteurs ou objecteurs de conscience obtiennent d'office le statut de réfugiés.

http://membres.lycos.fr/troubles/refugies.gif

Prenant prétexte d'un afflux de demandes d'asile d'Erythréens, le ministre de la justice prépare un arrêté fédéral urgent en ce sens.Le conseiller fédéral entend ainsi corriger une décision de principe de la Commission de recours en matière d'asile, qu'il avait déjà critiquée en début d'année. Le simple fait d'être déserteur ne constitue pas un motif suffisant pour obtenir l'asile, selon lui. L'objectif de cette modification de la loi sur l'asile est de réduire l'attrait de la Suisse, a renchéri le directeur de l'Office fédéral des migrations Eduard Gnesa.
Cela n'empêcherait pas d'accueillir les personnes concernées de manière provisoire, c'est-à-dire jusqu'à ce que la situation dans leur pays s'améliore, ou de les reconnaître comme réfugiés pour d'autres raisons, par exemple politiques, ont relevé les deux hommes.
Christoph Blocher a profité de la décision du Conseil fédéral d'appliquer dès 2008 le 2e volet des nouvelles lois sur l'asile et les étrangers pour faire cette annonce. Il l'a intégrée dans le bilan de son action dans ce domaine qu'il a tiré pendant près d'une heure devant les médias.

Dépêche de l'ATS dans 24 Heures

Lire également, sur le même sujet:

mercredi 24 octobre 2007

Les immigrants qualifiés bienvenus en Europe

Les effets surprise de la loi sur l’asile

Ils sont 800, comme la famille de Farid, à devoir quitter leur appartement pour rejoindre un centre d’hébergement collectif dès le 1er janvier. Témoignage et explications.
Un article de Carole Pantet pour 24 Heures.


Depuis deux ans, Farid et sa famille
vivent dans un quatre-pièces à Yverdon.
Il y a un mois, ils ont appris qu’ils devront
le quitter pour intégrer un centre
d’aide d’urgence. Comme eux, ils sont
près de 800 déboutés vaudois à devoir
déménager, ainsi que l’exige la nouvelle
loi sur l’asile. Les premiers transferts
vont débuter en novembre.
MICHEL DUPERREX
YVERDON, LE 19 OCTOBRE 2007


Il n’a pas encore osé le dire aux enfants. Farid sait pourtant depuis un mois qu’avec ses deux filles, ses trois fils et sa femme, il devra quitter prochainement son appartement yverdonnois. Il rejoindra alors un centre d’hébergement de la Fareas, où sa famille ne recevra plus que l’aide d’urgence.
Pour les citoyens suisses, le passage aux urnes semble lointain. Mais pour les requérants déboutés, c’est le 1er janvier 2008 que la nouvelle loi sur l’asile (Lasi), qui avait récolté 1,5 million de oui en septembre 2006, se concrétisera.

Vendre les meubles

Aujourd’hui, les trois quarts des requérants déboutés vivent en appartements. Ils reçoivent 14 francs par jour et par adulte. Dès le 1er janvier prochain, à l’instar de la famille de Farid, ces 800 personnes n’auront plus accès à ces prestations. Concrètement, cela signifie qu’ils devront vendre leurs meubles et quitter leur appartement pour gagner des centres d’accueil collectif.
«Ce sera très dur, on va perdre toute notre intimité.» Ce Yéménite, ancien pilote militaire, est conscient de ce qui attend sa famille. Pas question néanmoins pour lui de rentrer au pays. «On va faire avec. Aller dans ce centre et se serrer la ceinture. Je n’ai pas le choix. J’étais dans l’opposition et je ne peux pas retourner au Yémen.» Mais c’est surtout pour ses enfants, tous scolarisés à Yverdon depuis deux ans, qu’il a mal. Leur dire qu’ils vont bientôt devoir quitter leurs amis pour vivre dans un centre «qui ressemble à une prison», c’est trop lui demander. Depuis le 1er janvier 2007, les requérants déboutés qui résident depuis plus de cinq ans en Suisse peuvent déposer une demande de régularisation, s’appuyant sur l’article 14 de la Lasi (lire ci-dessous). Les autres, comme la famille de Farid, arrivée en Suisse en octobre 2003, n’ont plus que deux options: l’aide d’urgence ou l’aide au retour. A moins qu’ils ne choisissent la clandestinité. «Il y a des gens qui vont disparaître, soupçonne Pierre Imhof, directeur de la Fareas. On estime aujourd’hui que seules 600 personnes sur les 800 vont demander l’aide d’urgence.» Une fois en centre, les célibataires et les couples bénéficieront uniquement de prestations en nature, soit des repas et des bons pour des vêtements d’occasion, des articles d’hygiène et de la poudre à lessive. Les requérants déboutés sans enfants seront regroupés à Lausanne-Vennes et à Vevey. Pour les accueillir tous, un troisième centre devrait s’ouvrir sur La Côte dès avril prochain. «Pour l’instant, nous n’avons reçu aucune proposition concrète des communes concernées. Une réunion est agendée prochainement et nous continuons à compter sur cette structure dès le printemps», précise le directeur. Les familles et les personnes plus vulnérables seront réparties entre les centres de Bex, de Leysin et de Lausanne-Simplon. Fermé en juin 2006 et inoccupé depuis, ce dernier sera rouvert mi-novembre pour l’accueil des personnes à l’aide d’urgence. Ils y recevront une aide financière de 9?fr.?50 par jour.

Ils n’y croient pas

Le transfert des déboutés vers les centres sera progressif et commencera début novembre, l’objectif étant que les 100% des requérants concernés aient quitté les appartements d’ici à fin 2008. «Ils sont tous au courant de ce qui va se passer, assure Pierre Imhof. Ils ont été informés par le biais de deux courriers déjà, un du canton, l’autre de la Fareas. Un troisième, avec des détails très concrets, partira bientôt.»
Des séances d’information ont été organisées et la Fareas a ouvert un blog spécialement consacré à l’aide d’urgence. «On essaie vraiment d’être le plus transparent possible. C’est important, insiste-t-il. Mais dans le canton de Vaud, beaucoup de décisions ont été prises sans être exécutées. Du coup, certains peinent à croire qu’ils devront vraiment quitter leur appartement.»

La Suisse fait la une du Monde et dans la presse internationale

Regardez la séquence du Téléjournal
L'éditorial en page une du quotidien de référence francophone est très clair: Ce lien pointe aussi sur la demi-douzaine d'articles que le journal consacre à ces élections ainsi qu'aux réactions édifiantes des lecteurs...
Le Monde revient sur les élections et le nouveau paysage politique de la Suisse. Il s'inquiète quant à une possible radicalisation du pouvoir et des conséquences que cela entraînerait.
L'image de notre pays écornée ? Les médias suisses s'interrogent, mais la presse étrangère, avec un meilleur recul, donne visiblement la réponse. A lire dans le Monde.

L'image “http://www.dreaming-moon.com/images/galleries/3D/smileys/triste.PV__.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

Lire les commentaires du NOuvelObs
L'Humanité ne lésine pas sur les qualificatifs Le parti de la droite xénophobe, l’UDC, en force après une campagne haineuse.

mardi 23 octobre 2007

Suisse : UDC, un parti qui fait peur à la diaspora africaine

Lire l'article de Kilosho Barthélemy publié par Agoravox
Les Africains domiciliés en Suisse, parmi lesquels, les étrangers et requérant d’asile, peu intéressés au système politique helvétique, traversent un octobre noir depuis la victoire du parti nationaliste majoritaire UDC (Union démocratique du centre), initiateur du durcissement des lois pour les demandeurs d’asile et étrangers vivant dans le pays.

Un Africain à Berne

Tandis qu'elle fait la une du Matin, l'élection de Ricardo Lumengo est relayée par Afrik.com et par 24 Heures, un article signé Laurent Aubert.


Ricardo Lumengo pose tout sourire
sous une affiche UDC. Même si tout
est allé très vite, il se réjouit d'aller
à Berne. «C'est en politique fédérale
que je serai le plus à l'aise, puisque
ma profession repose sur le droit fédéral.»

Le Biennois Ricardo Lumengo est le premier député d’origine africaine élu sous la Coupole. «Je suis fier et heureux d’avoir été choisi. Dans ce contexte, mon élection est hautement symbolique.» Ricardo Lu­mengo, Biennois d’origine an­golaise, est en effet le premier Africain à entrer sous la Cou­pole fédérale. Un paradoxe qui n’est pas passé inaperçu à l’étranger. Le Soir de Bruxelles écrit ainsi sur son site web que «l’entrée au parlement de cet ancien demandeur d’asile coïn­cide avec une nouvelle victoire du parti de droite populiste UDC».
S’il se déclare choqué par la campagne des démocrates du centre, le socialiste ne souhaite pas se profiler comme un anti­Blocher. Ricardo Lumengo en­tend plutôt s’engager en faveur de la formation et des
working poor, contre le chômage et la violence des jeunes.
Arrivé en Suisse en 1982 à l’âge de 20 ans, Ricardo Lu­mengo a lutté contre la dicta­ture en Angola. Après des étu­des de droit à Fribourg, il a obtenu son passeport à croix blanche en 1997. «Mon meilleur
souvenir. J’ai été rempli d’une profonde fierté et d’un amour sincère pour ce pays que je voulais servir.» Modèle d’intégration réussie, le nouveau parlementaire siège au Conseil communal de Bienne depuis 2005 et au Grand Conseil bernois depuis 2006. Dans cette dernière en­ceinte, il a défendu notamment le droit de vote des étrangers au niveau communal.
Père de deux enfants, il tra­vaille comme juriste à l’USS. Depuis le rétablissement de la démocratie, il retourne réguliè­rement en Angola. Mais il ne songe pas à rentrer définitive­ment: «Mes projets sont en Suisse, j’y ai construit ma vie.»

A Bex, l’UDC est décidée à se battre «jusqu’au bout»

La section locale ne va pas se contenter d’un «essayé, pas pu» dans le dossier du rachat des bâtiments de la Fareas par la commune. Le débat s’annonce vif, demain au Conseil communal.


IMPASSE Malgré le vote populaire
de fin d’année dernière, aucun arrangement
n’a pu être trouvé entre Bex et le canton
sur la fermeture du centre Fareas.

BEX, LE 10 NOVEMBRE 2006

ARNOLD BURGHERR


La Municipalité de Bex tentera demain soir d’en­terrer l’initiative UDC «Pour que Bex retrouve sa séré­nité ». Discuté âprement au sein du Conseil communal, puis lé­gitimé en votation populaire le 26 novembre 2006, le texte exige de la Municipalité qu’elle entreprenne les démarches pour le rachat par la commune du centre Fareas, propriété du canton. Ou, tout au moins, qu’elle obtienne la fermeture du centre d’accueil de requé­rants d’asile.
Or, l’exécutif bellerin se dit aujourd’hui impuissant, con­fronté qu’il est à la non-entrée en matière du Conseil d’Etat. La lettre signée en mai dernier par Charles-Louis Rochat – alors président du gouvernement cantonal – indique clairement une impasse dans les négocia­tions: «La Fareas ne peut en aucun cas se passer du centre de Bex (…) Il n’est envisageable ni de fermer ni de vendre ce
centre d’hébergement.» «On ne peut pas aller plus loin dans les démarches, assure le syndic socialiste Michel Flücki­ger. Quel que soit le type de transaction, il faut être deux pour la mener à bien. S’il n’y a pas de vendeur, c’est impossible.»
«Manque de combativité»

«Une attitude trop molle», clame l’UDC bellerine, à l’image de Pierre-Yves Rapaz qui prédit des discussions animées mer­credi soir. Le parti n’a pas at­tendu pour lancer le débat sur la place publique. Un tous-mé­nages dénonçant le manque de combativité des autorités dans ce dossier a atterri jeudi dernier
dans les boîtes aux lettres de la Cité du sel. «La Municipalité abandonne un peu vite, conti­nue le député, et son attitude me paraît à géométrie variable depuis le début. Quant aux me­sures promises pour améliorer la sécurité autour du centre, notamment des grillages qui permettent de contrôler les al­lers et venues, nous les atten­dons toujours.»
Dossier loin d’être clos

Les conclusions du rapport de la commission chargée de se prononcer sur la proposition de la Municipalité sont déjà con­nues: elles plaident en faveur
de l’abandon de l’initiative. «Un rapport de minorité par notre représentant au sein de la com­mission est prévu, annonce d’ores et déjà Eliane Comte, présidente du groupe UDC. S’il ne devait pas être accepté (ndlr: scénario le plus probable, le parti ne comptant que 12 mem­bres sur 60 au conseil), nous déposerions une motion appe­lant la Municipalité à recher­cher une réaffectation des lo­caux de la Fareas et à ouvrir des négociations sérieuses avec le Conseil d’Etat dans ce sens.» Quelle que soit l’issue du débat de demain, le dossier est donc loin d’être clos.

Un article de Karim di Matteo pour 24 Heures

Freysinger a-t-il tourné sa veste

Lire l'article de 20 Minutes
Le conseiller national a participé à un débat télévisé en arborant un badge des Moutons de garde.

lundi 22 octobre 2007

Elections 2007, les réactions de la presse internationale



Les élections fédérales ont inspiré des commentaires plutôt inquiets dans la presse étrangère, qui souligne la victoire d'un parti "xénophobe", voire "raciste" et potentiellement dangereux. En Allemagne, la presse souligne un débat politique de plus en plus personnalisé et dénonce les "simplifications tapageuses et provocatrices" de Ch.Blocher. En Italie et en Autriche, les médias jugent que la Suisse est simplement devenue "un pays normal", "comme les autres".
Regardez les interventions des correspondants à l'étranger (Belgique, France, Angleterre et Allemagne) sur la TSR
Commençons par la vision la plus noire de notre pays qui est elle dépeinte dans le plus grand quotidien de Bruxelles, le Soir. Le commentaire de Pascal Martin est sans appel, il appelle au boycott de la Suisse

La Suisse d’Henri Dunant vaut mieux que ce bouillon de culture xénophobe et haineux. Si une série de scandales a autrefois jeté à la face du monde le linge sale de la Confédération, celle-ci s’est aussi avancée vers la modernité. En s’alliant à l’UE, en siégeant à l’ONU, en décriminalisant l’avortement ou en disant « oui » au Pacs.

Mais voilà. Ce pays, qui compte parmi les plus prospères de la planète, est depuis quinze ans un labo pour populistes. Pour vivre dans la bulle de la démocratie directe, pour n’avoir pas de véritable classe politique, la Suisse n’a pas réussi à développer des anticorps susceptibles de combattre son cancer. Elle en devient un exemple pour les apprentis sorciers : frappez fort, ayez le soutien des milieux économiques, ne soulevez pas les vrais problèmes mais jetez le discrédit sur l’étranger.

Demain, vous aurez le pouvoir.

Lire l'article de Serge Enderlin dans LIbération :Le populiste et xénophobe Blocher emporte la Suisse
Où s’arrêtera le vent mauvais du populisme alpin de Christoph Blocher ? Les élections législatives d’hier ont permis à l’UDC (la peu centriste Union démocratique du centre), de renforcer sa position de première force politique du pays acquise en 1999. Le parti de droite dure du tribun zurichois, ministre de la Justice et de la Police de la Confédération, effectue notamment une percée spectaculaire en Suisse romande : il devient la première formation dans les cantons de Vaud et Genève, où il détrône le Parti socialiste...
Dans le Monde, Agathe Duparc écrit:
...Encarts dans les journaux, manifestations, stands, affiches placardées sur tous les murs – dont celle, xénophobe, des moutons blancs boutant hors de Suisse l'"étranger criminel" symbolisé par un mouton noir –, l'UDC aura inondé le pays de ses messages. Avec l'appui constant du charismatique conseiller fédéral Christoph Blocher, qui, jetant par-dessus bord les règles politiques helvétiques, s'est plus comporté en chef de parti qu'en ministre de la justice et de la police...
Dans le Figaro, François Hauter correspondant s'est promené en Gruyère pour tenter d'expliquer cette tentation isolationiste:
Cette image éventuelle d'une Suisse xénophobe épouvante deux Helvètes sur trois, qui ne se reconnaissent pas dans la projection d'un pays recroquevillé sur lui-même, hostile à l'Europe et au tiers-monde. D'abord, font-ils valoir, parce que l'économie suisse repose sur l'immigration et ne survivrait pas à l'isolement. L'art des Suisses a toujours été d'attirer des familles ayant l'esprit d'entreprise. Les industries horlogères furent fondées par ce peuple protestant français dont le Roi-Soleil estimait pouvoir se passer. Même chose pour la banque genevoise. La chimie démarra avec des Français et des Allemands.
Sur 20Mn.fr on peut lire "L'UDC (parti populiste d'extrême droite, Union démocratique du centre), se place en première formation politique du pays, avec 29% des voix."
En Belgique la RTBF constate "le parti populiste et xénophobe conforte sa position"
Voir la séquence vidéo d'Euronews consacrée à ces élections
Radio Canada reprend le même message :L'Union démocratique du centre (UDC), un parti nationaliste et aux positions xénophobes, a remporté dimanche les élections générales en Suisse, selon les premiers résultats rendus publics.
En Algérie, le quotidien la Liberté titre Élections générales en Suisse
La peste brune dans le légendaire pays neutre

Dans la presse anglo-saxonne, les commentaires sont aussi très clairs.
Dans le New York Times, Nick Cummins-Bruce qualifie l'UDC de part d'extrême droite.
After a campaign widely criticized as racist, Switzerland’s far-right Swiss People’s Party strengthened its position as the biggest single party in Parliament in a general election on Sunday, according to a projection after voting ended.
La dépêche de l'Associated Press qui est généralement reprise telle quelle par des centaines de quotidiens locaux tiens le même discours, mais relève aussi que le premier conseiller national noir a été élu à cette occasion:
The People's Party claims foreigners are responsible for much of the crime in the country. In the campaign, the People's Party called for a law to throw out entire immigrant families if a child violates Swiss laws -- the most recent variation of the party's anti-foreigner theme...But although many saw the campaign as tainted by racism or xenophobia, the Swiss also elected their first black parliament member Sunday.
En Grande-Bretagne, le Guardian, quotidien de référence dit:Switzerland's rightwing People's party, accused of racism and fanning Islamophobia, strengthened its position as the country's leading political force yesterday, gaining more than 2 percentage points to win a general election for the second time in a row, according to projections
The Independent poursuit ses articles qui analysent les tendances centripètes de la Suisse
En Espagne, même chose de la part d'El Pais le dernier article est titré BLocher accusé de racisme et xénophobie gagne les élections et 62 députés
En Allemagne, Le Spiegel est très mesuré, selon lui pas grand chose va changer... Même approche de la part de Die Zeit qui n'utilise aucun des substantifs qui font peur (racisme, xénophobie) mais parle d'un choix conservateur et europhobe
Pour consulter l'ensemble des réactions internationales depuis 2mois, cliquer sur ce lien

Ricardo Lumengo élu


Lumengo Ricardo

Pour la première fois, un Noir entre au Conseil national. Ancien requérant d'asile, Ricardo Lumengo a été élu dans le canton de Berne sous les couleurs socialistes. Agé de 45 ans, le juriste siège actuellement au Grand Conseil bernois et au Conseil de Ville de Bienne.

Le Bieler Tagblatt et le Journal du Jura parle de "la plus grosse surprise des élections fédérales dans la région".

Le populiste et xénophobe Blocher emporte la Suisse

Où s’arrêtera le vent mauvais du populisme alpin de Christoph Blocher ? Les élections législatives d’hier ont permis à l’UDC (la peu centriste Union démocratique du centre), de renforcer sa position de première force politique du pays acquise en 1999. Le parti de droite dure du tribun zurichois, ministre de la Justice et de la Police de la Confédération, effectue notamment une percée spectaculaire en Suisse romande : il devient la première formation dans les cantons de Vaud et Genève, où il détrône le Parti socialiste. Cette nouvelle poussée vient conforter une stratégie de conquête progressive du pouvoir entamée il y a plus de quinze ans.

http://www.aerztekomitee.ch/images/Helvetia_auf_reisen_2.jpg

D’élection en élection, ce fils de pasteur protestant (il a 67 ans), assez truculent pour un Suisse, tisse sa toile en instillant dans les esprits la peur de l’extérieur. Premier gros succès politique le 6 décembre 1992, quand, seul contre tous les autres partis du pays, l’UDC blochérienne parvient à convaincre les Suisses de refuser l’adhésion à l’Espace économique européen (EEE), sorte d’antichambre à l’Union européenne. Les Balkans viennent de s’embraser. La Suisse se sent en première ligne, parce qu’elle voit débarquer des milliers de réfugiés (les Kosovars constituent, depuis plusieurs années, la première communauté étrangère du pays). Dans le nouveau contexte mondial qui suit l’effondrement du bloc de l’Est, la neutralité et la croix blanche ont perdu une grande partie de leur attrait.
Pour Berne, la tentation est forte de rejoindre les grands ensembles qui se dessinent autour d’elle. Mais pour Blocher, ce sera la carte europhobe. Pendant toute la décennie 90, il va bâtir sa popularité autour de ce socle. Il y ajoute la dénonciation des «étrangers profiteurs», ces immigrés qui abuseraient du système d’assurances sociales, et celle des «étrangers délinquants». Deux thèmes d’autant plus porteurs qu’au tournant des années 2000, les caisses publiques accumulent les déficits et la petite délinquance progresse de façon spectaculaire. «Il pose les bonnes questions, mais il apporte les mauvaises réponses», entend-on alors, notamment à gauche, après un nouveau succès de l’UDC en 2003. Le 1er janvier 2004, Christoph Blocher devient l’un des sept ministres du gouvernement de concordance qui dirige le pays. Il va profondément déstabiliser le fonctionnement bien huilé de cette très vieille institution.
Le politologue vaudois François Chérix dresse l’inventaire : «Soif de pouvoir inextinguible, auto-célébration narcissique, posture messianique du sauveur du peuple, désignation paranoïaque d’un ennemi extérieur (l’Europe) et d’ennemis intérieurs (les étrangers et les socialistes), attaques permanentes contre des institutions tournées en dérision.» Au début de sa carrière, Blocher se voyait en aiguillon pour réveiller une Suisse endormie. Il est devenu agitateur, puis très vite acteur à l’intérieur de ce même système, roi de l’improvisation tonitruante, irrespectueux du sacro-saint consensus suisse. Avec sa nouvelle victoire hier, le champion populiste a réussi tous ses paris. Y compris le plus insensé : homme d’affaires milliardaire, patron d’un groupe transnational (Ems-Chemie), il est parvenu à faire oublier à son frileux électorat que son évangile a beau être xénophobe, il est d’abord ultra-libéral.

Le dessin du jour

La bise UDC souffle sur toute la Suisse, par Bürki dans 24 Heures

Des Argentins renouent avec leurs origines le temps d'une Bénichon

Subtilement politique, la fête fribourgeoise a honoré ce week-end les descendants d'immigrés armaillis au pays des gauchos.

Benjamine Currat e Isabelle Rithner en fiesta del Grütli en 1907, en Baradero, encarnan la madre Helvecia. (Archivo Sociedad Suiza de Baradero).
Benjamine Currat et Isabelle Rithner
à la fête du Grütli en 1907, à Baradero,
incarnent la mère Helvétie
(Archivo Sociedad Suiza de Baradero)


Fromage fondu, charcuterie, vin chaud, orgue de Barbarie et soleil rayonnant parviennent difficilement à faire oublier la température hivernale et le vent polaire s'abattant sur Châtel en ce samedi de Bénichon. «Bleu et froid. On se croirait dans la pampa en août», commente, amusé, Martin Nicoulin. Le président de l'association Baradero Fribourg est accompagné d'une délégation forte de dix-huit personnes en provenance de ce qui fut jadis «la première colonie agricole européenne en Argentine».Bien peu parmi les nombreux Châtelois présents savent vraiment de quoi il retourne. «L'épisode a été oublié. Peut-être consciemment?» s'interroge Christophe Mauron. Petit cours de rattrapage par cet auteur d'un ouvrage sur le sujet: «En 1856, une trentaine de personnes de la Veveyse s'établirent à Baradero en Argentine en quête d'une vie meilleure. Plus de 40 000 Suisses et des millions d'Européens les suivront.»

La logique du mouton noir à contre-pied
Pour Martin Nicoulin, «reconstruire aujourd'hui, à l'heure de la mondialisation, un pont entre deux villes soeurs, c'est prendre l'exact contre-pied de la logique du mouton noir». Le Fribourgeois est ravi de voir «armaillis et gauchos» redécouvrir leur culture commune à l'occasion de cette Bénichon particulière.
Christophe Mauron a la même vision politique de cette manifestation, au cours de laquelle seront lues quelques lettres d'émigrés. «Au-delà du folklore ou du côté patriotique, il faut rappeler que la Veveyse fut une région agricole pauvre, peu industrialisée et génératrice d'immigration...»
En ce week-end électoral, voilà une allusion à peine voilée à l'UDC, le parti de l'ancien syndic châtelois, Joe Genoud. Lequel confirme qu'il «en fallait alors du courage pour tout quitter à la recherche de boulot». Le candidat au National a visité Baradero l'an dernier et déplore que le passé liant «deux villes soeurs distantes de 11 140 km» soit aujourd'hui un peu oublié. L'implantation d'un panneau à l'entrée du village et d'une statue à la maison Saint-Joseph pourraient y remédier.

Un article de Laurent Grabet dans 24 Heures
Lire l'article de Swissinfo sur l'histoire de cette colonie suisse en Argentine (en espagnol)

samedi 20 octobre 2007

Ils vivent cachés sous les ponts...

Lire les articles du Courrier
On parle beaucoup d'eux depuis quelques semaines: les Roms de Roumanie envahiraient des rues que libéraux et udécistes se disent déterminés à nettoyer. La Ville de Genève, elle, vient de décider qu'elle leur ouvrira un abri pour l'hiver. Mais pour ceux qui grelottent sous les ponts, un seul espoir: rentrer. Voyage au bout de la désillusion.

Naturalisation et religion

Lire l'article de Valérie de Graffenried dans le Temps
Doit-on forcer les candidats à la naturalisation à préciser de quelle religion ils sont? Pour la Commission fédérale contre le racisme (CFR), la réponse est clairement non. «L'appartenance religieuse ou l'absence de religion doit rester une affaire de liberté personnelle qui ne regarde pas la collectivité», insiste Boël Sambuc, vice-présidente de la CFR.

Le dessin du jour


"Elections sous haute surveillance", signé Bürki dans 24 Heures

A Lucerne, la campagne suisse cultive l’intolérance

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Carte postale helvétique par excellence (son pont en bois, son lac des Quatre Cantons, ses Alpes), Lucerne va battre son record de 5 millions de visiteurs par an. Ils sont bien accueillis mais attention, on ne confond pas tourisme et immigration. Les immigrés, eux, sont priés de rentrer chez eux, ou d’y rester. Les affiches électorales de l’Union démocratique du centre (UDC), à tous les coins de rue, sont là pour leur rappeler qu’ils ne font pas partie du paysage «qualité suisse», que la formation de droite dure de Christoph Blocher prétend défendre. Le canton de Lucerne, au centre du pays, est l’un des terreaux de l’irrésistible ascension de la force populiste la plus puissante d’Europe, annoncée comme gagnante des législatives de dimanche.

Bazar. Felix Müri est un des champions du mouvement, député sortant, bien parti pour une réélection au Conseil national, la chambre basse du Parlement. Petit industriel, il importe des cheminées et vit à Emmen, banlieue de Lucerne. Autrefois ouvrière, la ville cité-dortoir, compte près de 50 % d’étrangers, venus en majorité des Balkans et de Turquie. Elle a défrayé la chronique en 2000, quand la municipalité a décidé d’octroyer les naturalisations suisses par vote populaire : les «Yougos» étaient systématiquement recalés. Felix Müri, qui venait d’entrer en politique, était dans le coup : «J’ai quatre enfants, dit-il. Quand ils sont allés à l’école, j’ai vu qu’il y avait un problème : 85 % d’étrangers dans les classes ! Comme leurs parents n’ont pas de boulot, ils végètent, ne s’occupent pas des enfants, et la violence juvénile s’installe. Nous ne voulons pas de ghettos, nous ne voulons pas de banlieues françaises !» Dix ans après la création de la section lucernoise, l’UDC est la première force politique du canton.

Corans clignotant, services à café ottomans, Jésus fluorescents, affichette d’Arta Bajrami, pop star albanaise dénudée… impossible de rater le bazar des frères Dubica, des Bosniaques de Sanski Most. Ils ont suivi la campagne et ses dérives xénophobes avec inquiétude : «S’il y avait une raison à cette flambée de haine, on comprendrait mieux, soupire Salih Dubica. Mais il y en a aucune. Les étrangers ne piquent le boulot de personne, puisque tout le monde en a un. D’ailleurs, les Suisses sont bien contents de trouver des bras pour la sale besogne. Je continue à dire “les Suisses”. C’est assez symptomatique, car moi aussi, je suis suisse !» Il a obtenu son passeport il y a deux ans, trois ans après avoir débuté la procédure – mais vit en Suisse depuis trente et un ans : «La citoyenneté, ici, ne permet pas de passer du bon côté, ce n’est pas suffisant.» Son frère, Enes, et lui mettent toute leur énergie, et leurs économies, dans la communauté islamique bosniaque d’Emmen, la principale organisation musulmane de la ville. Un cinéma a été racheté, transformé en mosquée, «sans un sous d’Arabie Saoudite», disent-ils. Mais le minaret risque bien de ne jamais voir le jour. Car l’UDC veille au grain. Le parti fait circuler une initiative pour interdire la construction de minarets en Suisse. «C’est la goutte d’eau, tranche le député Müri. Il faut savoir dire stop. Ces gens-là, on leur donne la main, ils vous prennent le bras.» Avec près de 200 000 signatures déjà recueillies, un référendum devrait avoir lieu l’an prochain.

Fatigue. Une autre initiative de l’UDC exige l’expulsion immédiate des délinquants étrangers. Dégradation terminale du climat politique ? Pas forcément. Prenez Lathan Suntharalingam et Ylfete Fanaj, une vingtaine d’années, tous deux Suisses. Le premier est né à Jaffna, Sri Lanka. La seconde à Prizren, Kosovo. Ils parlent un suisse allemand parfait, sont dégoûtés par la dérive droitière, se disent fatigués par la passivité des socialistes, «des intellectuels bien payés, coupés des réalités du monde». Alors, ils se lancent en politique : candidats, à Lucerne, sur une liste, les «Secondos», composée de représentants de deuxième génération d’immigrés. Avec un but : «Faciliter l’intégration, ouvrir le champ.» Ils n’ont aucune chance d’être élus. Mais ils ressemblent bien plus à la Suisse actuelle qu’à celle à laquelle se réfère Christoph Blocher.

Un article signé Serge Enderlin dans Libération

vendredi 19 octobre 2007

Claudia, Miss de beauté noire


Lire ce dossier de Swissinfo
La Suisse est passée près d'avoir sa première Miss de beauté noire. La Zurichoise Claudia Wambululu s'est finalement classée deuxième dauphine.

Pas élue, la jeune femme n'en est pas moins un parfait exemple de la Suisse multiculturelle qui se moque de certains moutons!

L'année du mouton

Lire cet article d'Etienne Dubuis dans le Temps
De nombreux dessins ont répondu à l'affiche manichéenne de l'UDC. Avec un bonheur très inégal. Décryptage.

La Suisse Romande Blochérisée ?

Le journaliste à « Bilan » Stéphane Zindel affirme que la Suisse romande s'est résignée en matière d'ouverture vers l'étranger et vers l'Europe en particulier, dans un article publié dans les colonnes de la « Weltwoche ». Sur le vif : Stéphane Zindel.
Ecoutez la séquence de forum
Lire l'article original (en allemand) dans la Weltwoche

Le Conseil de l'Europe soutient les régularisations collectives


Lire l'article du Courrier

jeudi 18 octobre 2007

La Suisse vue du campus

A l'exact opposé de l'isolationisme proposé par l'UDC, cet article du Temps donne la parole aux étudiants de Lausanne

...Soudain, sans que le journaliste ne l'ait évoqué, la question des étrangers déboule. Sous un autre jour que les affiches collées en ville, là-bas, au bout du métro. «Les politiciens écrivent les lois sur les étrangers en ne pensant qu'aux dealers. Ils ne comprennent pas ce qui se passe ici», condamne Antonin Danalet.

Voici Maya Shevlyakova, venue de Russie. Une tête. Elle raconte avoir gagné l'EPFL pour faire son deuxième master. «Je finirai fin février, et si je ne trouve rien, je devrai partir le lendemain de la défense de mon projet. La remise des diplômes aura lieu en octobre, il faudra que je revienne comme touriste... Les entreprises hésitent quand on n'est pas de l'Union européenne. En Russie, le diplôme n'apporte pas beaucoup d'avantages. Et puis, je me plais ici, même si c'est dur. Il y a peu d'aide pour l'intégration.»

Luc Genton fulmine: «On forme des ingénieurs pour leur donner un coup de pied au cul vers la sortie? Autant jeter l'argent par les fenêtres!». A l'Uni voisine, Benoît Gaillard renchérit: «La manière dont on restreint la naturalisation, c'est fou, ça n'incite pas les gens. Et là, on parle aussi des hautes écoles, de professeurs qui voudraient venir durablement...»

Caprices d'un pays «nombriliste», juge Daniela Cerqui. Elle renvoie dos à dos les camps en présence: «Sur l'immigration, qu'il s'agisse de l'UDC voulant fermer les frontières, ou de Micheline Calmy-Rey qui évoque une terre d'asile, on part de la vision d'une Suisse comme eldorado. La conception d'un pays où tout le monde veut venir... Et l'on oublie les enjeux à long terme, ceux liés à l'environnement, notamment.»

En bachelor HEC, Marie Rumignani, qui a beaucoup voyagé en famille, décrit une Suisse «statique, qui n'avance pas sur l'ouverture à l'Europe, qui ne donne pas envie de s'investir». Nicolas Turtschi nuance - «il y a un bon service public» -, mais évoque un «découragement, on n'a pas le sentiment qu'on peut avoir une influence, on est toujours dans une logique de restrictions». Débat.

Elodie Biermann: «Ça ne va pas si mal, les gens sont assez écoutés, on se sent relativement acteur en matière politique. Mais on n'est pas à l'abri d'une surprise, due à un nationalisme grandissant...»

Benoît Gaillard: «Tout va bien dans le pays, mais rien n'avance. La machine tourne, mais on ne songe pas à en faire une autre.»

Nicolas Turtschi: «Ça ne va pas si bien, on est sur une pente descendante, avec une solidarité sociale qui décline, regarde l'assurance maladie...»

Benoît Gaillard: «Disons que l'insécurité sociale et financière des gens baisse, mais si tu tombes, il y a toujours moins de filets.»

La discussion s'achève. On va suivre un cours. Il y a quelques semaines, un débat public consacré aux enjeux des élections a attiré un peu moins de 80 personnes. Les organisateurs jugent «pouvoir être contents». Deux mondes.