Subtilement politique, la fête fribourgeoise a honoré ce week-end les descendants d'immigrés armaillis au pays des gauchos.
Benjamine Currat et Isabelle Rithner
à la fête du Grütli en 1907, à Baradero,
incarnent la mère Helvétie
(Archivo Sociedad Suiza de Baradero)
Fromage fondu, charcuterie, vin chaud, orgue de Barbarie et soleil rayonnant parviennent difficilement à faire oublier la température hivernale et le vent polaire s'abattant sur Châtel en ce samedi de Bénichon. «Bleu et froid. On se croirait dans la pampa en août», commente, amusé, Martin Nicoulin. Le président de l'association Baradero Fribourg est accompagné d'une délégation forte de dix-huit personnes en provenance de ce qui fut jadis «la première colonie agricole européenne en Argentine».Bien peu parmi les nombreux Châtelois présents savent vraiment de quoi il retourne. «L'épisode a été oublié. Peut-être consciemment?» s'interroge Christophe Mauron. Petit cours de rattrapage par cet auteur d'un ouvrage sur le sujet: «En 1856, une trentaine de personnes de la Veveyse s'établirent à Baradero en Argentine en quête d'une vie meilleure. Plus de 40 000 Suisses et des millions d'Européens les suivront.»
Pour Martin Nicoulin, «reconstruire aujourd'hui, à l'heure de la mondialisation, un pont entre deux villes soeurs, c'est prendre l'exact contre-pied de la logique du mouton noir». Le Fribourgeois est ravi de voir «armaillis et gauchos» redécouvrir leur culture commune à l'occasion de cette Bénichon particulière.
Christophe Mauron a la même vision politique de cette manifestation, au cours de laquelle seront lues quelques lettres d'émigrés. «Au-delà du folklore ou du côté patriotique, il faut rappeler que la Veveyse fut une région agricole pauvre, peu industrialisée et génératrice d'immigration...»
En ce week-end électoral, voilà une allusion à peine voilée à l'UDC, le parti de l'ancien syndic châtelois, Joe Genoud. Lequel confirme qu'il «en fallait alors du courage pour tout quitter à la recherche de boulot». Le candidat au National a visité Baradero l'an dernier et déplore que le passé liant «deux villes soeurs distantes de 11 140 km» soit aujourd'hui un peu oublié. L'implantation d'un panneau à l'entrée du village et d'une statue à la maison Saint-Joseph pourraient y remédier.
Un article de Laurent Grabet dans 24 Heures
Lire l'article de Swissinfo sur l'histoire de cette colonie suisse en Argentine (en espagnol)
Christophe Mauron a la même vision politique de cette manifestation, au cours de laquelle seront lues quelques lettres d'émigrés. «Au-delà du folklore ou du côté patriotique, il faut rappeler que la Veveyse fut une région agricole pauvre, peu industrialisée et génératrice d'immigration...»
En ce week-end électoral, voilà une allusion à peine voilée à l'UDC, le parti de l'ancien syndic châtelois, Joe Genoud. Lequel confirme qu'il «en fallait alors du courage pour tout quitter à la recherche de boulot». Le candidat au National a visité Baradero l'an dernier et déplore que le passé liant «deux villes soeurs distantes de 11 140 km» soit aujourd'hui un peu oublié. L'implantation d'un panneau à l'entrée du village et d'une statue à la maison Saint-Joseph pourraient y remédier.
Un article de Laurent Grabet dans 24 Heures
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