jeudi 25 octobre 2007

Les chercheurs pâtiront de la loi sur les étrangers

Le deuxième volet des lois sur l’asile et les étrangers entrera en vigueur le 1er janvier. La prise de position des milieux scientifiques n’a pas été entendue.


Les chercheurs n’ont pas été entendus.
La nouvelle loi sur les étrangers ne sera
pas assouplie pour les étudiants.
STEEVE IUNCKER

La mobilisation était pourtant remarquable. Les deux prési­dents des Ecoles polytechniques suisses, les associations d’étu­diants, du corps intermédiaire, du personnel des hautes écoles, tous s’étaient exprimés d’une même voix durant l’été. Ils de­mandaient au Département fédé­ral de justice et police d’assouplir l’ordonnance d’application de la nouvelle loi sur les étrangers pour les chercheurs désireux d’implanter une start-up ou de travailler en Suisse au terme de leur formation (24 heures du 18 septembre, dans les archives du blog asile).
Mais ce document, adopté hier par le Conseil fédéral, comporte à la virgule près le même texte que la version mise en consultation. Antonin Danalet, vice-président de l’Association des étudiants des hautes écoles suisses, ne cache ni sa surprise ni sa déception. «Les gens que l’on met ainsi à la porte sont très éloignés de l’image des étrangers que veut faire passer l’UDC», lâche-t-il. Et de brandir les témoignages de quatre étu­diants en master de l’EPFL, déjà approchés par des entreprises haut de gamme pour leurs com­pétences, mais qui se verront chassés au terme de leur forma­tion. «Nos hautes écoles attirent des étudiants étrangers pour les former, puis la Suisse les renvoie, regrette-t-il. Quand on sait ce que coûtent les masters et les docto­rats… » L’économie et les finances con­fédérales pâtiront donc de cette fermeté. Mais selon leur repré­sentant, ce sont d’abord les étu­diants qui souffrent. «Lors d’une prise de contact, beaucoup d’en­tre eux m’avaient signalé leur reconnaissance pour nos efforts, poursuit Antonin Danalet. Ils avaient beaucoup d’espoirs, et nous aussi, vu le caractère excep­tionnellement uni de cette prise de position. Or la nouvelle com­position du parlement rendra d’autres actions très difficiles.»
Un article d'Emmanuel Barraud dans 24 Heures

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