Un article de 24 Heures signé Eugenia Kummer.
pour voir ses deux cousins Egzon et Enisa
– en compagnie de leur mère Violeta sur la photo –
revenir en Suisse. Elle s’apprête à lancer à
cette fin une récolte des signatures.
GEORGES MEYRAT,
BEGNINS, LE 24 OCTOBRE 2007
La jeune fille de Begnins a toujours considéré ses deux cousins Egzon (12 ans) et Enisa (5 ans) comme ses petits frères. Elle vivant en Suisse et eux en Macédoine, ils passaient toutes leurs vacances ensemble dans leur Kosovo d’origine.
Il y a deux ans, pour fuir la violence de son concubin et père de ses enfants, la mère a pris ses gosses et s’est réfugiée au Tessin, où vit une partie de sa famille. Elle y a rencontré un Suisse avec lequel elle s’est mariée. Mais tout a basculé en ce jeudi 18 octobre, lorsque les autorités suisses sont venues chercher Egzon et Enisa à l’école pour les conduire à l’aéroport d’Agno.
«Ce qui est injuste, c’est que le père des enfants a eu des problèmes avec la justice tessinoise en 1992. Il a été arrêté pour trafic d’armes avec la mafia calabraise et d’autres méfaits. Et la justice l’aide quand même! Il battait ma tante et lui disait toujours que si elle n’était pas contente, elle pouvait partir. Lorsque finalement elle a réussi à refaire sa vie, à donner un équilibre à mes cousins, il gâche tout. Au Tessin, ils étaient heureux, bien intégrés et Egzon se débrouillait même très bien à l’école», se révolte la jeune Belinda.
Et de poursuivre: «L’avocate de ma tante va remettre le dossier à la Cours européenne des droits de l’homme. Elle va y ajouter une liste de signatures, exprimant l’opinion publique face à cette histoire. Dès que j’ai appris cela, j’ai su qu’il fallait que je m’investisse. J’ai trop souffert ce jeudi-là. J’étais en vacances chez eux et lorsque je me suis levée, on m’a dit qu’ils avaient pris mes cousins. J’avais l’impression d’être dans un mauvais cauchemar. Je n’arrive plus à me concentrer en classe, je cherche le moyen de les faire revenir, je veux que le monde entier sache à quel point c’est injuste. En plus, au téléphone, ils nous disent qu’ils sont malheureux là-bas.»
Belinda, qui affiche une maturité précoce, a même proposé à son prof de cours de citoyenneté d’étudier ce cas en classe. Elle espère que les gens de la région lui feront un bon accueil quand ils la croiseront avec son stylo et une liste de signatures à la main. «Plein de gens se sont déjà proposés pour faire circuler des listes, je garde bon espoir!»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire