mercredi 31 mai 2006

Afflux de migrants aux Canaries


Lire l'article dans 24heures
Quelque 733 immi­grants clandestins sont arrivés aux îles Canaries dans la seule journée de lundi, à bord de 11 embarcations de bois très som­maires. Parmi eux, six nou­veaux nés. Certains des arri­vants ont déclaré être partis de Gambie, le point de départ le plus méridional jamais relevé. Pour l’instant.
Grâce à la météo clémente de ces dernières semaines, les re­cords sont sans cesse pulvérisés et, pendant que les services d’urgence déploient de nouvel­les installations d’accueil, les autorités régionales tirent la sonnette d’alarme. D’autant que nul ne se fait réellement d’illu­sion. Malgré les déclarations de fermeté des Madrid et les pro­messes de coopération des gou­vernements de l’ouest africain, les rapatriements sont peu nombreux: à peine plus de 500 depuis le début de l’année, alors que près de 9000 personnes ont déjà mis pied illégalement sur l’archipel.
Une fois notifié l’avis d’expul­sion, dans les 72 heures qui suivent leur arrivée, les immi­grants sont placés dans des cen­tres d’internement durant 40 jours. Si durant ce laps de temps, leur expulsion n’a pu être réalisée, ils sont remis en liberté.
Jusqu’ici, pour éviter l’engor­gement des îles, Madrid s’est contenté d’envoyer vers la pé­ninsule, peu à peu, des contin­gents de sans papiers, qui dis­paraissent rapidement dans les réseaux de l’économie souter­raine. Depuis des mois, l’Espa­gne tente de mobiliser les par­tenaires européens afin de trouver une solution concertée et de déployer un système de contrôle des entrées sud du continent et des accords de coopération et d’aide au déve­loppement avec les pays afri­cains.
Premiers contrôles hors frontières de l’UE
Un accord a été conclu le 23 mai dernier. L’une des ré­ponses devrait être l’entrée en fonctionnement, le 10 juin pro­chain, de la première opération de contrôle de l’Union euro­péenne hors de ses frontières. Neuf pays (l’Espagne, la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas, la Grande Bretagne et la Grèce) se sont engagés à la surveillance des côtes de Mauritanie, du Cap Vert et du Sénégal, par le biais de cinq patrouilleurs, cinq héli­coptères et un avion de recon­naissance.
L’université de Las Palmas, aux Canaries, vient par ailleurs de remettre au gouvernement espagnol un projet qui combine les informations de 6 satellites en orbite actuellement, pour détecter les cayucos. Le fan­tasme du blindage des frontiè­res est considéré par les spécia­listes de l’immigration comme peu réaliste. Mais il s’agit, pour le gouvernement Zapatero, de montrer sa volonté de fermeté. D’autant que, pour la première fois, le parti populaire dans l’opposition a commencé à lier l’augmentation de la délin­quance avec celle de l’immigra­tion, passé en 8 ans de 1,6% à près de 10% de la population.
De leur côté les ONG rappel­lent que chaque semaine, plus de 7000, immigrants venus d’Europe de l’Est passent les Pyrénées par autocars entiers: en 3 ans, quelque 350 000 Rou­mains se sont installés illégale­ment en Espagne. Et que plus d’un million de Latino-Améri­cains sont entrés à l’aéroport de Madrid avec un simple visa de touriste. Sans déclencher autant d’alarme sociale que les 9000 Africains qui ont gagné les côtes depuis le début de l’année.

Pub trash et nettoyage des bus par les requérants


Lire l'article de Laurent Antonoff dans 24heures
Mais qu’est-il arrivé à la flotte des Transports publics lausan­nois? Aucun matériel roulant, du trolley à la simple remorque, ne semble y avoir échappé: tous les bus ont au moins une vitre cas­sée. Vu de l’extérieur, depuis le trottoir par exemple, le verre brisé ne tient plus que par la grâce de bouts de scotch apposés grossièrement. Nos banlieues se­raient- elles sous émeute? Que nenni! Point de caillassage en règle mais de la pub façon «dé­sordre », signée par les Pages Jaunes.
Ce n’est qu’en montant dans le bus que le mystère des vitres cassées s’éclaircit. Car de l’inté­rieur, et de l’intérieur seulement, on s’aperçoit que l’autocollant simulant le bris de glace est signé Pages Jaunes. Le seul en­droit pour dégoter un vitrier… Les publicitaires ont aussi dé­cliné leur campagne sur le thème du nettoyage: de grosses fientes de pigeons maculent en­core les vitres des TL.
Présentée sur papier
A l’heure de Bus: Net, cette campagne de propreté menée dans les TL par des requérants d’asile, simuler la saleté et les vitres brisées est-il vraiment de bon ton? Le porte-parole des TL explique: «Quand on nous a pré­senté cette pub, sur du papier, nous n’avons pas pensé qu’elle serait également visible de l’exté­rieur… Même notre personnel se laisse berner! Des chauffeurs s’appellent entre eux pour signa­ler des vitres cassées sur une remorque.» Rappelons qu’il y a tout juste une année, une autre campagne de pub intitulée Shit Happens (en français: la merde arrive) avait fait parler d’elle dans les TL. Une assurance fournissait aux usagers des autocollants à apposer partout où quelque chose n’allait pas. Les bus en avaient été maculés. La pub avait alors été bannie.

Le débat de l'immigration sélective en Europe

Le Temps - Eclairages article payant

Expulser pour prévenir un crime d'honneur: la méthode saint-galloise fait naître le débat

Lire l'article de Catherine Cossy dans le Temps
Un article payant mais fort intéressant sur l'affaire de l'expulsion "préventive" du père et du frère d'une jeune Turque mariée contre son gré...

mardi 30 mai 2006

Bienvenue au blog de la CPRSI

La CPRSI est reliée à la Conférence des Eglises Romandes (CER), ainsi qu’à la Fédération des Eglises Protestantes de Suisse (FEPS). Ses membres sont délégués des Eglises Protestantes Romandes, des Centres Sociaux Protestants (CSP) et d’autres organismes, ainsi que de l’Eglise catholique romaine. Elle réfléchit et met à disposition du grand public des feuilles d’information et des dossiers dont les thèmes, en lien avec la migration, sont centrés sur l’actualité.

Depuis quelques jours, le CRPSI dispose de son propre blog à l'adresse
http://cprsi.blogspot.com
Pour mémoire, lire l'article du Courrier en 2003 qui annonçait la réaction du cprsi aux affiches racistes de l'UDC

Statistiques de l'asile au premier trimestre 2006

Lire les statistique du domaine d'asile - avril 2006

2/3 des demandeurs nouveaux se sont vu accorder une protection:


Répartition démographique de la population dépendant du domaine de l'asile

Les naturalisations dopent la démographie Lausannoise


Voici l'article de Florian Cella dans 24heures
L’an dernier, la capitale vaudoise a connu le taux de naturalisations le plus élevé de son histoire. Un phénomène exceptionnel qui a entraîné un autre record dans le chef-lieu cantonal.


Jamais Lausanne n'avait connu un tel taux de naturalisations. En 2005, ils sont exactement 1191 à avoir demandé et obtenu la nationalité suisse. C'est-à-dire quatre fois plus que durant les années nonante et deux fois plus que depuis 2000.

Parmi ces nouveaux citoyens helvétiques venus de toute l'Europe, ce sont les ressortissants d'ex-Yougoslavie (308) qui ont été les plus enclins à entamer les démarches pour obtenir le passeport suisse. Ils sont suivis par les Italiens (125), les Français (78), les Portugais (68) et enfin les Espagnols (44). Pour ce qui est des autres continents, les Africains figurent en tête de liste avec 211 requêtes acceptées, suivis par les Asiatiques (165).

Ce boom des naturalisations est à l'origine d'un second record démographique à Lausanne l'an passé. Pour la deuxième fois seulement depuis 1980, le nombre de Suisses a en effet légèrement progressé (+ 0,09%) dans le chef-lieu du canton. Ils étaient 72 958 à la fin de l'année dernière, contribuant à faire passer la population résidante permanente lausannoise à 117 152 personnes. Notons qu'il est important de différencier cette notion de population permanente - qui exclut les Suisses en séjour, les étrangers avec permis L et les requérants - de celle de population totale, qui tient quant à elle compte de ces trois catégories. Ainsi, au 10 janvier 2006, Lausanne recensait en tout et pour tout 127 593 habitants, soit 406 de plus qu'en 2004. Des chiffres qui ont d'ores et déjà évolué (voir ci-dessus).

38% d'étrangers en ville

Enfin, précisons que sans ces 1191 naturalisations, la population suisse aurait diminué de 0,7% et la population étrangère augmenté de 1,1%. Reste que cette dernière, malgré les nombreuses nouvelles bourgeoisies, a tout de même progressé de 0,7% pour atteindre les 38% d'étrangers à Lausanne, soit 48 499 personnes.

lundi 29 mai 2006

Neuchâtel: journée d'intégration des étrangers

A Neuchâtel, l'intégration des étrangers est au cour d'une rencontre de deux jours, baptisée "Journées 4 continents". Elle réunit depuis vendredi des chercheurs, des élus et des immigrés pour tenter d'améliorer le sort des migrants en Suisse. Le Sénégalais Doudou Diène, est l'invité d'honneur de la manifestation. Interview de Thomas Facchinetti, délégué aux étrangers du canton de Neuchâtel (qui est aussi opposé aux lois Blocher)

Je suis heureuse que l'UDC stagne

Lire l'interview en allemand de la soeur de Blocher dans le Tages-Anzeiger Online

Après les objecteurs, c'est le tour des requérants d'asile

Lire dans le Tages-Anzeiger Online en allemand
Cet article relève que si jusque dans les années huitantes les critiques d'Amnesty à l'égard de la Suisse se concentraient sur le traitement des objecteurs de consciences, depuis une douzaine d'année c'est la manière dont la Suisse maltraite les droits de l'homme des immigrés et des requérants d'asile qui suscite son intérêt.

Albanais traités de 'criminels': le plaignant se manifeste

Lire la dépêche de l'ATS
La plainte déposée contre Christoph Blocher à la suite de son discours à l'Albisgüetli traitant deux Albanais de "criminels" émane de l'un des deux concernés. Son avocat a confirmé l'information parue la veille dans la "NZZ am Sonntag".

Carte blanche à Ruth Dreifuss dans Terre Nouvelle


L'ancienne conseillère fédérale préside le Comité national du double référendum sur la révision de la loi sur l'asile et la nouvelle loi sur les étrangers. Ce double référendum ayant formellement abouti, la campagne en vue des votations fixées au 24 septembre commence sans tarder. Ruth Dreifuss a accepté de présenter en quelques lignes les convictions qui l'habitent dans cet engagement actif et citoyen.
Quelle belle, quelle lourde responsabilité que la nôtre! Dans la plupart des démocraties, les citoyennes et citoyens sont appelés à élire leurs représentants puis à leur faire confiance jusqu'aux prochaines élections; en Suisse, le dernier mot nous appartient. En renonçant à lancer un référendum ou en exigeant que le peuple se prononce, puis en allant voter ou en nous abstenant et, finalement, selon la majorité issue de l'addition de toutes nos voix, nous confirmons les décisions des parlementaires ou leur demandons de remettre l'ouvrage sur le métier.
Remettre l'ouvrage sur le métier, voilà qui est nécessaire en ce qui concerne la loi sur les étrangers et la révision de la loi sur l'asile. Car le travail a été mal fait... et il fera mal s'il n'est pas corrigé. La hantise de l'abus a faussé la compréhension de la réalité et a abouti à proposer des mesures inefficaces et cruelles. Elles sont inefficaces parce qu'elles ne permettent ni de faire vraiment la différence entre celles et ceux qui viennent à nous parce que leur vie ou leur intégrité physique est menacée, et celles et ceux qui viennent en Suisse dans l'espoir, parfois dans l'illusion, d'y trouver un emploi et d'échapper à la misère. Elles sont aussi inefficaces parce que leur dureté même pousse dans la clandestinité celles et ceux qui devraient pouvoir regagner leur pays dans la dignité.
Inefficaces et cruelles sont les mesures de contrainte renforcées qui figurent dans la loi sur les étrangers et touchent tout particulièrement les candidats à l'asile qui ne peuvent ou ne veulent pas collaborer à leur expulsion; les interner pendant une période pouvant aller jusqu'à deux ans, jusqu'à un an pour des mineurs de 15 à 18 ans, revient en fait à leur appliquer une peine qui correspond à des actes autrement plus répréhensibles. Refuser d'examiner leur demande s'ils ne présentent pas des papiers d'identité, c'est croire que des personnes menacées peuvent s'adresser en toute confiance à leurs persécuteurs pour leur demander de les laisser s'échapper et d'aller témoigner dans un pays plus accueillant des souffrances qu'elles ont subies ou qu'elles ont de bonnes raisons de craindre. Inefficace et cruelle est aussi la privation de l'aide sociale à celles et ceux dont la demande d'asile n'est tout simplement pas examinée à fond, tout comme à celles et ceux dont elle a été rejetée. Cruelles et lourdes de conséquences sont les restrictions au regroupement familial pour les personnes qui vivent et travaillent en Suisse en toute légalité.
Et que dire d'une politique de la migration qui prétend répondre aux besoins de notre économie et en fait les ignore? Car les dizaines de milliers de travailleurs et de travailleuses employés au noir témoignent de vrais besoins, notamment dans l'économie domestique. Les femmes qui assument à la fois leur responsabilité familiale et un travail professionnel dépendent d'un appui à domicile, comme les personnes âgées qui veulent rester chez elles aussi longtemps que possible.
Des mesures bâclées, inefficaces et cruelles
Fermer la porte de notre pays à tous les candidats à l'immigration qui ne sont pas des ressortissants de l'Union européenne à moins qu'ils ne soient appelés à exercer des fonctions hautement qualifiées revient non seulement à fermer les yeux sur nos propres intérêts, mais à condamner ces travailleurs de l'ombre à une perpétuité de peur et de précarité.
Dans ce cas, le cœur a des raisons que la raison confirme. Tant le cœur que la raison nous invitent à rejeter la loi sur l'asile et la loi sur les étrangers. Nous tous, Suisses et étrangers, méritons mieux que ces mesures bâclées, inefficaces et cruelles.

Vous avez dit "blog" ?


Voici l'article de Corinne Moesching paru dans Terre Nouvelle
Il se décrit lui-même comme un accro de l'information: Daniel Schneider est le créateur d'un blog consacré au domaine de l'asile, pour le compte de l'Eglise Evangélique Réformée du canton de Vaud (EERV). Une manière de démontrer que les blogs ne sont pas aussi futiles que l'image qu'en donne la presse people. Interview.

MTN: Vous avez travaillé comme informaticien au CICR durant dix ans, qu'est-ce qui vous a le plus marqué?
Daniel Schneider: Avec l'avènement des ordinateurs personnels, le CICR a pu envoyer sur le terrain des informaticiens. C'est ainsi que j'ai eu le privilège d'installer, avec le soutien d'une équipe palestinienne, tout un système de suivi en temps réel des prisonniers dans les geôles israéliennes.
Vous avez séjourné aux Etats-Unis, quelle image gardez-vous de cette expérience?
Nous habitions dans la Silicon Valley au moment de l'expansion maximale de la bulle Internet. Mais soudain un matin, juste après que j'eus amené mes enfants à l'école, un avion percuta une tour...
Les Etatsuniens se sont mis à écrire leur vécu sur Internetle phénomène blog est peut-être né ce 11 septembre 2001.

Aujourd'hui, vous êtes homme au foyer, père de deux enfants: un choix?
Mon état de santé m'a conduit à interrompre mon activité professionnelle. Mais je suis parfaitement heureux dans ce rôle qui m'a permis d'apprendre « plein de petits riens ». J'essaie de m'engager dans des actions de solidarité aussi bien locales, autour de l'Eglise réformée, ou auprès d'ONG qui travaillent dans le reste du monde.
Parlons blog: s'il fallait l'expliquer à un néophyte, que diriez-vous?
C'est un moyen de publier gratuitement des informations ou des opinions sur Internet par un système très simple et facile. N'importe quel utilisateur de l'e-mail et d'un navigateur peut gérer un blog!
Depuis février 2005, vous avez ouvert un blog consacré au domaine de l'asile pour l'EERV: qu'apporté ce support?
Sa rapidité de réaction fait que l'on peut y publier des informations pratiquement en continu, En outre, le blog, de par son système d'archives automatiques, amène une dimension temporelle. Par exemple, il est très intéressant de pouvoir mettre en évidence les contradictions du discours d'un homme politique qui tourne sa veste en lisant ce qu'il affirmait quelques mois auparavant.
Concrètement, comment vous y prenez-vous pour faire vivre ce blog?
Chaque matin, je me mets devant ma machine et j'examine une quinzaine de sites d'actualité, de partis ou d'ONG. S'il y a du nouveau, j'appuie sur un bouton « Blog this » et, après une dizaine de minutes qui me permettent de rédiger une petite accroche et de choisir une image, un nouvel article est publié. De plus, j'effectue un travail de gestion plus poussé, par exemple pour mettre en lien les diverses contributions qui concernent un acteur important du débat comme le conseiller national libéral Claude Ruey.
Quelles ont été les réactions au sein de l'Eglise réformée vaudoise avec l'arrivée de ce nouvel outil? Avez-vous rencontré des résistances?
La réponse est... oui. Mais certains responsables au sein du Conseil Synodal ont été enthousiasmés par le potentiel d'expression des blogs. Je me souviens très bien d'une première réaction de quasi-incrédulité qui a été : « Mais, c'est très protestant ce truc ! » Un peu comme Martin Luther devant la publication de la Bible de Gutenberg au XVe siècle. L'idée de ce blog a d'ailleurs germé au sein d'un conseil appartenant à l'EERV, et le projet a rapidement été soutenu par la région Haute-Broye. Maintenant, ce blog est un motif de fierté au sein de la région. Mais je pense toujours que le potentiel de cet outil de communication est encore très sous-estime au sein de l'Eglise.

Canaries. Les immigrants de la galère

Le Temps - Eclairages

samedi 27 mai 2006

Plainte déposée contre Blocher

Lire la dépêche de l'ATS sur Bluewin Infos
Une plainte a été déposée contre Christoph Blocher à la suite de son discours à l'Albisgüetli traitant deux Albanais de "criminels". Il doit répondre de calomnie, et à titre subsidiaire de diffamation, injure et atteinte à la personnalité.

Le Temps -Marche contre le racisme à Anvers

Le Temps - international
Lire le dossier de la RSR (avec séquence audio et vidéo)

jeudi 25 mai 2006

Sur les blogs, l'asile au jour le jour

En automne 2005, Jacqueline Favez, attachée de presse de l'Eglise Evangélique Réformée du Canton de Vaud (EERV) présentait en ces termes le blog que l'Eglise consacre à l'actualité de l'asile : « Le sujet des «523» a commencé à secouer les médias en décembre 2004. Simultanément l'EERV diffusait son premier communiqué officiel sur le sujet et s'engageait au côté de la Coordination Asile sur ce dossier. Tous les ingrédients étaient dès lors réunis pour le lancement d'un blog. Un système de publication sur internet qui peut se mettre en place en l'espace de quelques heures.
Intitulé «L'asile dans le canton, au jour le jour... Présence et Solidarité de l'EERV», ce blog porte l'adresse suivante : http-7/cscps-10.blogspot.com. Il fonctionne comme une véritable bibliothèque de tout ce qui s'écrit, se dit et se donne à voir dans les médias romands au sujet des requérants d'asile. On y trouve plus de 800 articles de presse, séquences radio et émissions télé, mais aussi des communiqués, des dépêches d'agences et autres liens sur des sites traitant du même sujet. Outre la mise à jour quotidienne des informations, ce sont aussi les archives qu'on y trouve qui représentent une forte valeur ajoutée. Un véritable service de documentation pour tous ceux qui travaillent ou s'intéressent au sujet de l'asile ». Chaque jour, ce blog recense entre 50 à 100 accès. En moyenne annuelle, cela représente plus de 16'000 accès à cette adresse.
L'importance des blogs sur le plan médiatique et politique
Les blogs ont vraiment pris leur envol après le 11 septembre 2001 afin de servir de support aux émotions de nombreux citoyens américains, leur rôle a été important dans la campagne électorale de 2004 aux Etats Unis, ou dans la guerre en Irak. Plus près de nous, les journaux de références de l'hexagone (Libé et Le Monde ont compris le potentiel de ce média notamment avec la campagne pour la libération de Florence Aubenas qui s'est déroulée à travers un blog ). Longtemps les médias de Suisse Romande se sont montrés réticents, les seules mentions des blogs dans la presse étaient consacrées aux problèmes des blogs d'adolescents (à tel point que l'utilisation par des adultes ou des entreprises a pris un retard important). Depuis quelques mois, le vent a tourné; un dernier exemple dans le domaine de l'asile, la campagne romande des référendaires contre la modification de la loi sur l'asile (LAsi) et la nouvelle loi sur les étrangers (LETr) a été menée grâce à un blog.
Les blogs, vecteurs instantanés de communication
Les exemples ci-dessus montrent bien l'impact d'une telle solution, mais pour réaliser à quel point ce média devrait intéresser les milieux proches de l'église réformée; il nous faut dire deux mots des coûts du projet. Car à quoi bon se lancer dans une technologie si elle entraîne des investissements considérables en terme financier et d'expertise technique. Donc soyons transparents sur les coûts de ce blog asile; combien a-t-il coûté ?
Et bien, la réponse tient en un mot: RIEN, pas un centime. Ni pour l'hébergement, ni pour le développement où la mise à jour. Pas besoin d'un master en système d'information. Par contre il reste difficile de faire appliquer un contrôle des contenus, mais cet accès direct à l'expression n'est-il pas dans le fond très..."protestant" ?

Une étude conclut que la violence n'est pas le seul fait des jeunes étrangers,

Lire le dossier de swissinfo

mercredi 24 mai 2006

Campagne régionale réfugiés-étrangers

Voir la page présentant une action dans la région de la Haute-Broye

Asile: le casse-tête des documents

Lire l'opinion de François de Vargas dans le Temps
Le Temps a publié vendredi un article affirmant que la révision de la loi sur l'asile est conforme au droit international, selon l'étude d'un professeur de droit allemand (Le Temps du 19 mai). Une fois de plus, on voit qu'on trouve toujours des experts pour se contredire entre eux, surtout quand cela peut être à l'avantage d'un gouvernement. Ainsi George Bush a trouvé des juristes pour affirmer que Guantanamo était conforme aux Conventions de Genève, et l'Eglise a pu, dans les temps passés, affirmer doctement que les guerres coloniales étaient des guerres justes.

Vous dites bien que l'étude du professeur Kay Hailbronner contredit l'avis du professeur Walter Kälin, le meilleur spécialiste en Suisse du droit des réfugiés, par ailleurs membre du Comité des droits de l'homme des Nations unies. Je n'ai peut-être pas qualité pour être arbitre entre ces deux experts, mais j'ai assez étudié le droit des réfugiés ainsi que le projet de révision de la loi sur l'asile soumis au peuple le 24 septembre prochain, et j'ai assez lu de décisions de refus d'asile des autorités suisses pour pouvoir affirmer fermement que cette dernière n'est pas conforme au droit international.

Le droit des réfugiés admet que le requérant puisse ne pas présenter des documents valables (en général ceux qui fuient une persécution ne sont pas en mesure d'obtenir ces documents des autorités de leur pays), alors que le projet de loi dit qu'on n'entrera pas en matière sur la demande de celui qui ne pourra pas produire dans les 48 heures lesdits documents. Certes, l'article 32 ajoute que la disposition n'est pas applicable s'il existe des indices de persécution qui ne sont pas manifestement infondés. Mais pour invoquer ces circonstances, il faut des documents!

Malheureusement, j'ai vu plusieurs décisions de la Commission de recours qui rejettent des demandes d'asile pour absence de documents valables. Comment s'attendre à ce qu'on soit plus tolérant quand il sera possible de refuser l'entrée en matière d'emblée?

La loi révisée prévoit des mesures de contrainte (autrement dit la privation de liberté) jusqu'à deux ans pour des personnes qui n'ont commis aucun délit et qui, le plus souvent, ne peuvent pas se rendre dans un autre pays. Comment prétendre que cela est conforme au droit international?

Quant à l'obligation de coopérer, le projet de loi punit le requérant qui ne s'y soumettrait pas. En même temps, on admet que nul ne peut être obligé de se rendre dans un territoire où sa vie, sa liberté, son intégrité corporelle seraient menacées. Or, à l'heure actuelle déjà, on exige du requérant débouté qu'il coopère à son renvoi. Que sera-ce quand elle entrera en vigueur?

Mais ce qui est le plus grave, c'est que tant nos législateurs suisses que l'administration fédérale ou des cantons, ou que de nombreux experts et même la majorité de la population suisse, refusent simplement de se représenter les situations inextricables dans lesquelles se trouvent des êtres humains qui ont risqué la mort, la torture ou qui fuient la terreur dans un nombre considérable de pays. Alors qu'elles n'ont pu y échapper que par des prouesses inouïes, on attend de ces personnes qu'elles produisent des documents comme de bons citoyens helvétiques, qu'elles coopèrent à leur propre renvoi et on les empêche de travailler quand elles cherchent à être enfin utiles!

Assez de raisons pour voter non aux deux lois (sur l'asile et sur les étrangers) qui seront soumises au peuple par référendum en septembre prochain.

Amnesty international critique la politique d'asile en Suisse

Lire cet article d'Afriqu’ Echos Magazine

La dame de fer hollandaise dans la tourmente

Lire l'article du Figaro

mardi 23 mai 2006

Menaces sur les supporters africains lors du Mondial allemand

Lire dans Jeuneafrique.com

Amnesty critique la politique d'asile en Suisse

Lire le dossier de swissinfo
En Suisse, les demandeurs d'asile déboutés sont de plus en plus traités comme des délinquants, affirme Amnesty International dans son rapport annuel, publié mardi.

L'organisation internationale de défense des droits humains dénonce aussi des brutalités policières ainsi que les violences domestiques dans le pays.



Le projet de durcissement des lois fédérales sur l'asile et les étrangers préoccupe Amnesty International (AI).

Dans son compte-rendu annuel, l'organisation de défense des droits humains reproche à la Suisse de réserver «un sort inhumain» aux demandeurs d'asile déboutés.

AI qualifie ces nouvelles dispositions de «violations des Conventions de Genève sur les réfugiés» et s'inquiète d'une aggravation de la situation des requérants d'asile, si elles étaient acceptées.

Expulsion de deux turcs pour éviter un crime d'honneur

Bluewin Infos - St-Gall: menaces de mort contre une jeune musulmane
28 personnes ont été dénoncées pour avoir signé à plusieurs reprises l'initiative populaire de l'UDC "pour des naturalisations démocratiques". Neuf cas ont déjà été jugés. Quatre personnes, dont deux hommes politiques, ont été condamnées à une amende.

Initiative de l'UDC: signatures multiples découvertes

Bluewin Infos - Initiative de l'UDC: signatures multiples d�couvertes
28 personnes ont été dénoncées pour avoir signé à plusieurs reprises l'initiative populaire de l'UDC "pour des naturalisations démocratiques". Neuf cas ont déjà été jugés. Quatre personnes, dont deux hommes politiques, ont été condamnées à une amende.

Financement politique: les mystères du FIMM

Lire l'article de Denis Masmejan dans le Temps - Suisse

Sarkozy en Afrique : les Africains interpellés

Lire cet excellent article paru dans le JOURNAL CHRETIEN
On y développe les réactions de la Françafrique face à la politique de "l'immigration choisie" que veut pratiquer l'ancien immigré non-choisi d'origine hongroise ( Sarkozy).

lundi 22 mai 2006

Profonde consternation

Lire la lettre de Bernard Barbey dans le Courrier qui est choqué par la prise de position du Parti démocrate-chrétien concernant les lois sur l’asile et les étrangers.
C’est avec une profonde consternation et aussi en tant que chrétien avec une profonde humiliation que j’ai pris connaissance par l’entremise des quotidiens du lundi 1er mai 2006 de la pitoyable prise de position des délégués du PDC (parti démocrate-chrétien) lors de leur réunion à Coire concernant le douloureux dossier des requérants d’asile et des étrangers. Car c’est par un véritable plébiscite qu’ont été approuvées les deux lois sur l’asile et sur les étrangers: 151 oui contre 45 non pour la première et 153 oui contre 37 non en ce qui concerne la deuxième loi! A la suite de cette décision, c’est
avec des minuscules que le sigle de ce parti doit être écrit. Car il bafoue, il piétine les bases fondamentales, les valeurs mêmes de ce mot «chrétien» qui vraiment n’a plus aucun sens aux yeux des membres dirigeants de ce parti. La démagogie n’a plus de limite, car ce qu’il faut uniquement comprendre à travers cette prise de position est l’approche des prochaines élections fédérales en 2007. On essaye d’attirer le plus grand nombre possible d’électeurs prêts à se ranger du côté de
l’UDC pour ce qui est du problème touchant aux requérants d’asile et des étrangers. Le «pdc» tente de se justifier par des explications nauséabondes pour soi disant lutter plus efficacement et pouvoir ainsi, par exemple, renvoyer les requérants déboutés. Dès l’instant où l’on sait qu’aujourd’hui ils sont, pour la plupart, déboutés! En adoptant une telle attitude le «pdc» attente gravement à la dignité
de l’Être humain et en encourageant le durcissement de la loi sur l’asile et sur
les étrangers à travers l’utilisation du mot «chrétien» il trahit le citoyen car,
par cette décision, le parti démocrate «chrétien» se rapproche dangereusement de la droite de la droite pour ne pas dire plus. Sur le dictionnaire, le mot «chrétien
» veut dire: «qui appartient à l’une des religions issues de la prédication du Christ». Il est grand temps, je pense, que ce parti modifie son nom!
BERNARD BARBEY,
MEYRIN (GE)

Il tire sur un requérant de 17 ans

Lire l'article dans le Matin

Le droit de vote au plan cantonal, nouvelle ambition des étrangers


Lire l'article de Michel Pont dans 24 heures
Un constat s’est imposé lors des 5es assises de l’immigration de samedi: les droits politiques des étrangers doivent être élargis.
Les droits politiques des étran­gers, tel était le thème des 5e assises de l’immigration orga­nisées samedi à Yverdon par la Chambre cantonale consulta­tive des immigrés (CCCI).
L’occasion pour Jean-Claude Mermoud de tirer un bilan jugé encourageant de la première participation des étrangers à un scrutin dans le canton. Que ce soit le taux de participation des étrangers pour ce premier scrutin (27%) ou le nombre de candidats élus (310 élus dans des conseils communaux, 28 dans des Municipalités, dont une syndique à Vufflens-le-Châ­teau). Le chef du Département des institutions et des relations extérieures a dit son intention de chercher des solutions pour que le nombre de bulletins nuls diminue.
La complexité technique du vote fait que des suffrages ont été annulés, alors que l’inten­tion du votant pouvait être comprise clairement. Par exem­ple quand un citoyen prend une liste électorale et met des croix en face des personnes qu’il souhaite faire élire.
Tirant le bilan de ces assises, Josef Zisyadis, qui présidait la séance, juge qu’une simplifica­tion du vote serait bienvenue. Mais l’essentiel du message qu’il souhaite transmettre au Château touche à l’élargisse­ment des droits politiques des étrangers. Le souhait de la CCCI est que l’étape suivante, soit le droit de vote et d’éligibi­lité au plan cantonal, soit fran­chie. Jura et Neuchâtel connais­sent ces droits, alors que les constituants vaudois ont pré­féré une politique des petits pas, pour ne pas mettre en péril tout l’édifice de la nouvelle constitution.
Quel serait le délai pour cet élargissement? Personne ne fixe de calendrier. Mais les re­présentants de tous les partis politiques (y compris l’UDC) réunis samedi pour un débat ont admis qu’une telle étape serait à terme inévitable. Les partis de gauche et les Verts estiment que le plus tôt sera le mieux, les représentants du centre droite estimant cepen­dant qu’il ne faut pas brusquer les Vaudois, sous peine de pro­voquer des réactions hostiles.
En juin, le Service cantonal de recherche et informations sta­tistiques (SCRIS) publiera une étude détaillée sur le vote des étrangers au plan communal. Elle précisera notamment de quelle nationalité sont issus les élus. Les milieux politiques at­tendent ces données avec impa­tience, mais ont dit dans leur majorité qu’ils ne souhaitent pas que l’analyse soit trop fouillée, le secret de l’isoloir restant à leurs yeux essentiel.

On frise le drame à Bex !

Suite à une dispute, un jeune Ivoirien de 17 ans a été blessé par une arme à feu déguisée mais peu dangereuse samedi soir.
Voici l'article de Jérôme Lathion dans 24heures ou lire la dépêche de l'ATS
Sous l’emprise de l’alcool, son agresseur a été appréhendé.
Nouvelle nuit mouvementée ce week-end à Bex! Peu avant 1 h dimanche, la police cantonale reçoit l’appel d’un homme décla­rant avoir été blessé par balle au bar de la rue Centrale «Le City». Dépêchés sur place, les secours prennent en charge l’auteur de l’appel: un jeune ressortissant ivoirien de 17 ans, hébergé au centre des requérants d’asile de la Fareas, souffrant d’une légère blessure cutanée au niveau du sternum, causée par une balle de petit calibre.
Les faits? Une dispute aurait éclaté entre la victime et un client d’origine suisse, qui a fait feu, communique la police. Mais selon le témoignage d’un client ivoirien rencontré hier, le coup de feu n’aurait pas été précédé d’éclats de voix. Du côté policier, on exclut pour l’heure un atten­tat raciste. Mais l’homme – rapi­dement identifié par la police et appréhendé à 2 h 40 par deux agents de la brigade canine alors qu’il quittait son domicile pré­sumé – est connu pour s’épan­cher dans les bars et semble vouer rancoeur aux hôtes du centre de la Fareas: «Il m’a dit qu’un jour il allait en flinguer un, témoignait hier la serveuse du bar voisin. Je ne l’ai pas pris au sérieux, en lui rappelant que nous sommes tous des êtres hu­mains ».
Arme prohibée en cause
Valaisan de 40 ans, cuisinier au chômage domicilié chez son amie, à proximité des lieux du drame, l’auteur de l’agression a été conduit à Rennaz pour inter­rogatoire. Il a reconnu les faits, accusant plus de trois pour mille à l’éthylomètre.
L’arme utilisée a été retrouvée à son domicile: il s’agit d’un stylo pistolet de calibre 22 long rifle. «Une arme dite camouflée, interdite de possession et de port par la loi fédérale», confiait hier Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police canto­nale.
Par chance, la faible charge de poudre de la munition utilisée n’a pas causé l’irrémédiable: la victime s’en sort avec une bles­sure légère. Pour crime manqué de meurtre, l’agresseur a été im­médiatement incarcéré sur or­dre du juge d’instruction.

dimanche 21 mai 2006

'sex-for-asylum' Un scandale en Angleterre

Lire l'article en anglais dans le Guardian

On y apprend comment le chef d'un centre d'enregistrement de requérants d'asile exigeait des faveurs sexuelles envers une jeune requérante de 18 ans (qui avait été violée dans son pays d'origine)...
Cet épisode s'ajoute à beaucoup d'autres qui montre le degré de corruption dans le service de l'immigration britannique.

samedi 20 mai 2006

Fronde contre les jobs à 300 francs



Ci-dessous l'article dans 24 heures

«La Fareas est devenue une entreprise de travail temporaire fournissant de la main-d’oeuvre sous-payée.» Le syndicat SUD et la Coordination Asile Vaud ont dénoncé hier devant la presse la création de ces «jobs à 300 francs». L’extension des programmes d’occupation de la Fareas à quelque 110 requérants et à différents secteurs d’activité a mis le feu aux poudres. La Coordination remet en cause leur caractère «volontaire». Un requérant éthiopien débouté affirme ainsi avoir été contraint d’accepter une activité, sous peine de se voir retirer son appartement. «Cette autorisation de servage est d’autant plus scandaleuse que la plupart de ces personnes ont d’abord reçu une interdiction de travailler. Et là, on les embauche avec des salaires de misère», dénonce Bruno Clément, de la Coordination.
L’Union syndicale vaudoise et sa branche lausannoise viennent ainsi d’adopter une résolution condamnant ces programmes au nom de la lutte contre le dumping. Le député Serge Melly songe quant à lui à déposer une interpellation au Grand Conseil. Attaqué, Pierre Imhof, directeur de la Fareas, compte entamer une discussion avec les syndicats. Il s’étonne de la position de la Coordination: «Les requérants sont majoritairement favorables et les réactions de la population positives.» Et d’ajouter: «Ce n’est pas de la concurrence déloyale: la plupart de ces activités, économiquement non justifiées, n’existeraient pas sans ce mode de financement.

Les requérants d’asile nettoieront Moudon


Lire l'article de Sylvain Muller dans 24heures

La Municipalité de Moudon a présenté hier différentes mesures préventives pour lutter contre les problèmes d’insécurité.
Les récents problèmes d’incivi­lités et de trafic de drogue à Moudon ont mis en exergue les craintes et la méconnaissance de la population face aux re­quérants d’asile du Centre Fa­reas. A l’initiative de la Munici­palité, des mesures ont donc été prises pour rétablir le dialo­gue avec les responsables du centre et instaurer une collabo­ration sur le terrain, comme cela se fait déjà à Bex depuis l’été passé ou dans les trans­ports publics lausannois depuis le mois de mai.
La commune s’est ainsi enga­gée à mettre sur pied des pro­grammes d’occupation. Quatre requérants rejoindront, dès lundi, des équipes des Services de la voirie ou d’entretien des forêts pour une période test de trois mois. Ils seront payés 300 francs pour 20 heures de travail hebdomadaire. «Ces personnes effectueront des tra­vaux de nettoyage que nous n’aurions pas entrepris en temps normal. On ne peut donc pas les accuser de prendre le travail de quelqu’un d’autre», précise le garde forestier Ray­nald Fiaux.
«De manière générale, ces programmes permettent aux requérants de rencontrer la po­pulation, mais aussi de mieux se connaître entre eux. Nous avons eu plus de volontaires que de places disponibles et avons dû procéder à des sélec­tions », se félicite Cécile Ehrens­perger, la responsable du sec­teur Nord Ouest de la Fareas.
Par ailleurs, quatre requé­rants ont rejoint les activités du Groupe Suisses-Etrangers de Moudon et région et inciteront leurs collègues à prendre part au Coup de balai organisé aujourd’hui même.
Les effets de ces mesures ne se sont pas fait attendre: «Les requérants ont senti le chan­gement d’ambiance. L’un d’en­tre eux a d’ailleurs choisi de quitter Moudon sans lais­ser d’adresse», confie Cécile Ehrensperger.
Etat des lieux
Toujours dans le domaine de la prévention, des membres de la Fondation Cherpillod ont en­trepris une série de travaux visant à faire un état des lieux du sentiment d’insécurité à Moudon.
«Nous allons soumettre un questionnaire aux habitants des quartiers à problèmes et chercher à identifier les fau­teurs de trouble afin de pouvoir ensuite prendre des mesures adaptées à la situation, an­nonce le directeur Stéphane Cusin. Nous sommes heureux de pouvoir faire ce travail dans un climat encore serein, car les chiffres de la gendarmerie rap­pellent que la situation à Mou­don n’a encore rien d’excep­tionnel »

Cindy, une icône de l'intégration ?


Lire l'article du Temps
Après les sportifs, les vedettes du show business issus de la migration donnent également une image positive des immigrés
Lire aussi la dépêche de l'ATS

La populiste Rita Verdonk a-t-elle été trop loin ?

Lire l'article d'Eleonore Sulser dans le Temps
Accès payant
Résumé: L'expulsion brutale de 26000 demandeurs d'asile déboutés ou l'instauration de test de Néerlandais payants (350 Euro) n'avaient fait qu'alimenter la popularité de femme politique xénophobe. Mais une série de décisions touchant des personnalités aimées de la population (refus de naturalisation d'un footballeur vedette, expulsion d'une jeune étudiante modèle kosovare et maintenant menace à l'égard de la députée Somalienne Ayaan Hirsi Ali) semble commener à irriter la majorité de la population. Les hollandais n'apprécient pas de se voir représenter comme un pays sans coeur...

Le Jurassic Parc jurassien nettoyé par des requérants d'asile

Lire l'article du Journal du Jura en ligne
Les conditions atmosphériques de ces derniers mois ont rendu le Sentier des dinosaures impraticable par endroits. Jeudi, une équipe de requérants d'asile, avec l'aide de l'entreprise Peter SA, a restauré l'endroit.

Récemment classé «chemin pédestre», ce sentier d'environ trois kilomètres figure au tableau des curiosités locales les plus visitées. Grâce à ses panneaux didactiques installés tout au long de son tracé, ce bout de chemin en amont de la commune de La Heutte attire annuellement plusieurs centaines de visiteurs. Sa particularité, des traces de dinosaures de différentes tailles.

Aujourd'hui, il accueille les férus de vélo de montagne, de même que les adeptes des balades à cheval. Un paradis de la randonnée qui, depuis quelques semaines, a pris des airs de désolation, suite aux multiples éboulements et glissements de terrain intervenus dans cette zone à forte déclivité.

A l'initiative des autorités communales, en collaboration avec l'Association des requérants d'asile du district de Courtelary, une équipe de travailleurs a été déployée dans le secteur durant la journée de jeudi pour y effectuer des travaux de remise en état. L'homme aux multiples casquettes, Christian Grossen, qui est à la fois fontainier, garde-police et cantonnier, a organisé durant toute la semaine des travaux d'intérêt public avec l'équipe de requérants d'asile venus l'aider dans sa tâche. Depuis lundi, ils ont sillonné la localité et effectué, entre autres, des marquages pour les manifestations au terrain de football du Paradis, le nettoyage des rives de la Suze à proximité de la gare et des travaux de défrichage sur la place du Lion d'Or.

Aide à l'intégration sociale

Les requérants d'asile ayant participé à ces travaux sont tous au bénéfice d'un permis d'établissement provisoire, une situation qui ne leur permet malheureusement pas de s'insérer dans le marché suisse du travail. Dans le but d'une meilleure intégration au sein de la société, Pierre Zürcher, membre de l'Association des requérants d'asile de Bienne et région, est chargé de leur trouver régulièrement une occupation. Par ailleurs, l'institution pour laquelle il travaille offre un soutien financier et une mise à disposition de logements pour ces personnes, la plupart en situation de détresse et de grande précarité: «Il s'agit pour la plupart de femmes ou d'hommes seuls avec des enfants», affirme-t-il.

Le statut des requérants d'asile semble pourtant évoluer dans la bonne direction, comme le souligne Pierre Zürcher, qui précise que les détenteurs d'un permis F possèdent, depuis le 1er avril, les mêmes droits que ceux possédant un permis B, les autorisant ainsi à décrocher, eux aussi, une place de travail stable. (jog)

La vie n'est pas un long fleuve tranquille...
Déboutés pour la plupart, ils arrivent en Suisse meurtris par un passé douloureux. Fuyant un régime politique autoritaire, ils se rendent compte, parfois trop tard, que les événements prennent une tournure plus compliquée que prévu. C'est notamment le cas lorsqu'il s'agit de trouver une place de travail et de faire aboutir les procédures menant à l'obtention d'un permis B d'établissement. Rencontre avec deux immigrants en attente d'un futur plus souriant.

Ammar Alijabery est arrivé en Suisse il y a quatre ans. Actuellement, il mène une vie paisible avec sa famille à Sonceboz: «Au moins ici, mes enfants bénéficient d'une bonne scolarisation et ont la possibilité de tisser des liens d'amitié avec leurs camarades de classe», dit-il.

Irakien d'origine, il a fui le régime dictatorial de Saddam Hussein, laissant derrière lui de nombreux amis. Aujourd'hui, il ne se sent pas encore prêt à envisager un retour dans son pays: «Les Américains s'érigent en sauveurs alors qu'ils n'ont en réalité fait qu'empirer la situation du pays en le rendant ingérable!» dénonce-t-il.

David Akolacshvili est venu de son pays, la Géorgie, il y a quatre ans. Le personnage est étonnant et donne l'impression d'être un ancien intellectuel. En engageant la discussion avec lui, nos impressions se confirment: «En réalité, j'étais professeur d'université avant de quitter mon pays! Aujourd'hui, je suis devenu une personne comme les autres!» avoue-t-il avec un semblant de déception.

Vaud dresse un bilan encourageant du droit de vote des étrangers

Lire la dépêche de l'ATS
Les étrangers du canton de Vaud ont largement fait usage de leur droit de vote lors des élections communales du 12 mars. Plus du quart d'entre eux ont participé et plus de 300 ont été élus. Le bilan de cette première expérience est encourageant.

Blocher contre Blocher

Christoph Blocher reçu au HCR

Lire la dépêche de l'ATS sur Bluewin Infos

vendredi 19 mai 2006

[Uni(e)s contre une immigration jetable]

Lien vers le site qui lutte contre les lois Sarkozy en France

Ces lois inspirées par le modèle Suisse sont analysées ici

La Commission fédérale des réfugiés a un nouveau président

Lire l'annonce officielle

La révision de la loi sur l'asile est conforme au droit international, selon une étude

Lire l'article de Denis Masmejan dans le Temps
Cet article présente l'étude du professeur allemand Kay Hailbronner qui affirme en substance que le projet de loi ne violerait pas la convention internationale de 1951 sur les réfugiés.
Lire le texte de Kay Hailbronner (n'existe qu'en allemand !)
Commentaires:
Cet article malheureusement sent le réchauffé et se borne à présenter les arguments du professeur allemand sans préciser que la polémique a déjà fait rage dans les médias alémaniques il y a quelques semaines. D'autre part ce professeur est bien connu depuis des années pour son combat contre la régularisation des sans-papiers ou la criminalisation des requérants d'asile, lire par exemple cet article de 2002 dans l'express en 2001 il avait ainsi été qualifié par la revue alencontre : "Enfin, le juriste Kay Hailbronner a bien voulu donner une touche académique à cette oeuvre de démontage d'un réel droit d'asile "
Lire cet article du blog.
La vraie question est donc pourquoi Blocher a-t-il eu besoin de sortir de sa manche un nouvel avis de droit ?

mercredi 17 mai 2006

Le forum pour l'intégration des migrants au pain sec

La Confédération ne financera plus le Forum pour l'intégration des migrants. Un choix qui n'est pas sans arrières-pensées politiques. Son office soutient désormais des projets concrets d'intégration, mais ne finance plus le budget de fonctionnement d'une organisation active dans ce domaine. Les explications de Pierre-Han Choffat sur la Première.

Les Obwaldiens votent le 21 mai sur la modification de la loi cantonale sur les naturalisations.

Lire l'excellent dossier de swissinfo

mardi 16 mai 2006

Ayaan Hirsi Ali, l’icône déboulonnée

>Lire l'article<

Blocher se venge sur le Forum pour l'intégration des migrants

Lire la dépêche de l'ATSB

La Confédération ne veut plus subventionner les structures fixes du Forum pour l'intégration des migrants (FIMM). Le département de Christoph Blocher a résilié le contrat de prestations qui assurait une subvention de 300'000 francs par an.

Cette décision est une vengeance par rapport à l'engagement de la FIMM dans la lutte contre le durcissement des lois sur l'asile et les étrangers.
Lien vers le site de la FIMM

La FIMM va continuer à donner son avis

Le FIMM au pain sec, séquence audio sur la Première

Un village uni contre le renvoi de son employé communal

Lire l'article dans 24heures
Difficile de trouver un habi­tant de Bassins qui dira du mal d’Adem Salihi. L’em­ployé communal, en Suisse depuis 1992, fait presque l’unanimité, tant sa gentillesse et sa disponibilité pour les villageois sont grandes. Il n’hésite jamais à donner un coup de main pour tondre le gazon chez des personnes âgées, déblayer la neige en urgence à 4 h du matin. Et toujours avec le sourire!
Pourtant, le jeune quadragé­naire doit quitter la Suisse le 30 juin. Sa demande d’asile n’a pas trouvé grâce aux yeux des autori­tés. Une décision jugée «injuste» pour les habitants du village qui ont été 324 à signer une pétition demandant au Canton d’accorder l’effet suspensif à la décision de renvoi et de s’engager pour régula­riser la situation d’Adem

lundi 15 mai 2006

La naturalisation est un pas vers l'intégration

Lire l'interview du professeur Etienne Piguet sur swissinfo

Introduction:
Etienne Piguet, expert des migrations, estime que l'intégration de la population étrangère dans la société helvétique est un succès.

Il est favorable aux examens linguistiques prévus par la procédure de naturalisation. Mais il qualifie de «grotesque» l'introduction des «tests de convictions, déjà dénoncés dans le film «Les Faiseurs de Suisses».



C'est une évidence pour Etienne Piguet : il n'y a rien de très nouveau dans le fait que la connaissance de la langue, une bonne formation et l'entrée dans le marché du travail soient des facteurs importants pour une intégration réussie.

Et cela d'autant plus que c'est aussi le constat de l'Office fédéral des migrations qui en fait mention dans un récent rapport.

De même, il va de soi pour ce spécialiste des migrations et de l'intégration de l'Université de Neuchâtel que les étrangères et les étrangers doivent respecter les lois de ce pays.
Lire la suite...

Rixe au Centre d'enregistrement de Chiasso: 7 blessés

Lire la dépêche de l'ATS

dimanche 14 mai 2006

Permis B pour Révérien

Lire dans Le Matin

Emu jusqu'aux larmes, Révérien Rurangwa ne baisse pas la garde. Décidé à témoigner du génocide rwandais dont il a miraculeusement réchappé au contraire de toute sa famille, ce Tutsi réfugié à La Chaux-de-Fonds est visiblement éprouvé par la sortie de son livre choc, Génocidé, ses interventions dans les médias et la vague de soutien soulevée en Suisse à la suite du refus de sa demande d'asile. Depuis que «Le Matin» a confronté le conseiller national neuchâtelois Yvan Perrin, vice-président national de l'UDC, au cas désespéré de Révérien, son destin est aussi devenu une affaire politique.
Lire pourquoi Révérien souhaite toujours obtenir l'asile

Garantie de non-renvoi
Didier Berberat, le maire socialiste de La Chaux-de-Fonds, a décidé de prendre au mot son collègue de droite et il l'a invité à aller rencontrer avec lui les services de Christoph Blocher à Berne. Les deux députés ont pu parlementer mardi dernier avec Eduard Gnesa, directeur de l'Office fédéral des migrations. Il est resté inflexible sur l'asile, mais il a toutefois donné une garantie: «Révérien ne sera pas renvoyé au Rwanda jusqu'à ce que tombe la réponse à son recours contre le refus de sa demande d'asile, confie Didier Berberat. Comme il y a de fortes chances que la réponse reste négative, nous nous sommes engagés à demander au canton de Neuchâtel l'octroi d'un permis B. M. Gnesa nous a garanti que Berne facilitera une telle issue.»

Cet arrangement dérange le socialiste pour qui «la loi sur l'asile doit être appliquée plus humainement». Yvan Perrin, lui, se satisfait de la garantie de non-renvoi: «Il est clair que ce Tutsi aurait de grands risques de se faire agresser s'il retourne au Rwanda. Mais il ne remplit pas strictement les conditions du droit d'asile et il n'y a pas d'exception à faire parce qu'il a écrit un livre.» L'UDC limitera donc son soutien à l'obtention d'un permis B dans le canton de Neuchâtel. Une perspective qui laisse Révérien encore et toujours blessé de ce refus de reconnaître son vrai statut de victime.

samedi 13 mai 2006

Du Pérou à l'écoute des migrants


Myrian Carbajal est en charge du projet de sensibilisation «Migration et intimité» au sein de Profa.

Lire l'article d'Aline Andrey dans 24 heures

Trujillo, Nord du Pérou. Un père médecin, une mère infirmière. Une école de Soeurs, puis des études en travail et politique sociale à l’Université catholique. Voilà pour les bases biographiques de Myrian Carbajal. Si elle a suivi la vocation de ses parents pour ce qui est de la santé, rien ne la prédisposait à se lancer dans le délicat sujet de la sexualité. «Dans ma famille, comme par­tout en Amérique latine, la sexualité, c’est tabou. C’est le projet de ma thèse sur les bar­rières socioculturelles empê­chant les femmes des Hauts Pla­teaux d’utiliser des méthodes de contraception qui m’a obligé à en parler pour la première fois», se souvient-elle dans un français parfait, la voix chantante et douce.
L’émigration idéalisée
Son travail sur le terrain, à deux heures de bus de sa ville côtière, lui ouvre les yeux sur une réalité que la citadine ne connaissait pas: celle des com­munautés andines. Une année plus tard, à une quinzaine d’heures d’avion de son pays d’origine, c’est un autre monde qui l’attend. Grâce à une bourse d’étude, la Suisse lui ouvre ses portes. «J’ai ap­pris ce que c’est que d’être étrangère. Je n’étais jamais sorti de mon pays. Là-bas, le mythe d’une migration heu­reuse persiste. J’ai été frappée de toutes ces histoires d’abus et d’exploitation. Les migrants ne racontent pas toujours leurs difficultés pour éviter d’inquiéter leur famille.» Une année après son arrivée en Suisse, Myrian Carbajal change de sujet de thèse pour se pencher sur la situation des femmes sans papiers. Mi­grante elle aussi, son statut d’étudiante est pourtant un facteur de gêne face à ses interlocutrices clandestines. «Je me sentais tellement pri­vilégiée d’avoir un permis. J’ai cependant pris conscience que je représentais pour elle un lien important avec la léga­lité. Par ailleurs, elles ne se sentaient pas en position de concurrence, comme cela ar­rive parfois entre sans-pa­pier. » Sa thèse, devenue une réfé­rence dans le domaine, lui permettra, ironie du sort, de retrouver son thème de dé­part: la sexualité. Elle est en­gagée par Profa en 2003 comme cheffe de projet pour «l’amélioration de l’informa­tion et l’accessibilité à la con­traception auprès des mi­grant- e-s». Objectif: prévenir les grossesses non désirées dans les communautés latino­américaines et de l’Afrique subsaharienne.
«Les personnes migrantes sont dans une situation de fragilité affective et économi­que qui ne facilite pas l’accès à la santé», mentionne Myrian Carbajal. Pour la jeune femme, parler des représenta­tions sexuelles et des rôles de genre permet de négocier les contradictions entre la culture d’origine et d’accueil. Elle­même, malgré son travail, avoue avec le sourire: «Je dois être très attentive pour ne pas tomber dans les schémas fa­miliaux ou religieux vécus en­fant. »

Ayaan Hirsi Ali, usurpatrice d'asile ?

Lire l'article de Libération

vendredi 12 mai 2006

Ils iront jusqu’à Berne pour aider Layla


Marc-Henry Soutter a tenu à réitérer publiquement son soutien à Layla au nom des autorités d’Aigle.
CHANTAL DERVEY

Lire cet article de 24heures

Sensibles au sort de cette Marocaine qui vient d’être déboutée par le
Tribunal fédéral, les autorités communales interpellent l’Office fédéral des
migrations.
«Le fait que la commune d’Aigle intervienne est inhabi­tuel. Mais c’est vraiment un cas d’exception. Elle n’est pas une requérante d’asile. Elle vit ici et s’est intégrée», souligne le syn­dic Marc-Henry Soutter à pro­pos de Layla Ait Si Ahmad, cette Marocaine d’origine sous le coup d’un renvoi ( 24heures du 26 avril).
Après avoir appuyé une péti­tion en sa faveur munie de 2900 signatures, les autorités communales tiennent à réité­rer publiquement leur soutien, à l’heure où une porte se ferme. Le recours déposé au Tribunal Fédéral se solde par une fin de non-recevoir. «Nous espérions un effet suspensif jusqu’à la fin juin. Nous n’avons rien obtenu, si ce n’est une facture de 1200 francs liée aux frais du tribunal», déplo­rait le syndic hier, au lende­main d’une nouvelle qu’il es­time par ailleurs «étonnam­ment rapide».
La Municipalité n’entend pas plier. Elle prévoit d’adresser une nouvelle missive à l’Office fédéral des migrations, en plus de deux autres, l’une signée par Layla, l’autre par son avocat. L’instance s’est engagée à exa­miner la situation «en toute connaissance de cause et avec impartialité». Un autre espoir repose sur l’examen de la pétition, par la commission cantonale ad hoc, puis par le Gouvernement vau­dois. «Elle a des chances d’aboutir», pronostique le fu­tur syndic et député aiglon Fré­déric Borloz, qui en appelle au «discernement». Auquel cas seulement, le Conseil d’Etat
s’en saisira. «Il y a deux messa­ges: ceux de la loi et ceux de la population, qui me touchent beaucoup», confiait hier une Layla affaiblie. Il faut dire que la jeune femme est sans emploi, ni res­sources –hormis quelques économies– depuis le 30 avril, date de son renvoi. E.B.

L'OSAR fête ses 70 ans

mardi 9 mai 2006

L'immigration en Australie

L'Australie envisage de soumettre les futurs candidats à l'immigration à un examen de langue anglaise et à des tests de connaissance générale. Est-ce une manière pour les autorités australiennes de serrer la vis en terme d'immigration ?
En direct de Sydney, Jean-Pierre Zajac

Election du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, la Suisse candidate

Lire le dossier de Swissinfo
Ce dossier de Swissinfo est publié à l'occasion de la tentative de la Suisse de se faire élire au conseil des droits de l'homme...
Extrait:

Les points noirs de la Suisse
Alain Bovard en profite pour pointer les points noirs de la Suisse en matière de respect des droits de l'homme.
«Amnesty international a dressé le bilan de l'ensemble des pays candidats au Conseil. Pour la Suisse, rappelle-t-il, les manquements découlent du durcissement de la législation à l'égard des étrangers.»
Amnesty international s'inquiète aussi des loi sur les étrangers et sur les requérants d'asile - deux textes qui doivent faire l'objet d'un scrutin populaire.

Cela dit, la Suisse - si elle est élue au Conseil - devra rendre des comptes, puisque chaque membre fera l'objet d'un examen durant son mandat.

lundi 8 mai 2006

Témoignage D'Antonio Hodgers

Ecoutez la séquence de la Première et le témoignage d'ancien requérant d'asile du président du parti vert à Genève sur la commémoration de la mort de son père tué il y a 30 ans par la junte argentine.

Le dossier immigration de la Première



Lire le dossier de la Première qui regroupera à terme une dizaine de contributions de spécialistes et d'interventions de ses correspondants en Europe.
La Grande Bretagne est l'un des trois pays de l'Union avec l'Irlande et la Suède à avoir ouvert sans restrictions son marché du travail aux nouveaux pays membres.
Ecoutez la séquence

Christoph Blocher lance un projet d'apprentissage pour les réfugiés

Christoph Blocher veut améliorer les perspectives professionnelles des réfugiés reconnus. En septembre, le conseiller fédéral lancera...
Lire la dépêche

Le Temps - Courrier des lecteurs

Le Temps - Courrier des lecteurs
C'est avec une profonde consternation et aussi, en tant que chrétien, avec une profonde humiliation que j'ai pris connaissance de la pitoyable prise de position des délégués du PDC lors de leur réunion à Coire sur le douloureux dossier des requérants d'asile et des étrangers (LT du 01.05.06). Car c'est par un véritable plébiscite qu'ont été approuvées les deux lois sur l'asile et sur les étrangers! A la suite de cette décision, c'est avec des minuscules que le sigle de ce parti doit être écrit. Car il bafoue, il piétine les bases fondamentales, les valeurs mêmes de ce mot «chrétien» qui n'a plus aucun sens aux yeux des membres dirigeants de ce parti.

La démagogie n'a plus de limite car ce qu'il faut uniquement comprendre à travers cette prise de position est l'approche des prochaines élections fédérales en 2007. On essaye d'attirer le plus grand nombre possible d'électeurs prêts à se ranger du côté de l'UDC pour ce qui est du problème touchant aux requérants d'asile et aux étrangers. Le «pdc» tente de se justifier par des explications nauséabondes pour soi-disant lutter plus efficacement et pouvoir ainsi, par exemple, renvoyer les requérants déboutés. Dès l'instant où l'on sait qu'aujourd'hui ils sont, pour la plupart, déboutés!

En adoptant une telle attitude le «pdc» attente gravement à la dignité de l'Etre humain et en encourageant le durcissement de la loi sur l'asile et sur les étrangers à travers l'utilisation du mot «chrétien», il trahit le citoyen car, par cette décision, le parti démocrate «chrétien» se rapproche dangereusement de la droite de la droite.

Dans le dictionnaire, le mot «chrétien» veut dire: «qui appartient à l'une des religions issues de la prédication du Christ». Il est grand temps je pense que ce parti modifie son nom!

Un droit de séjour même sans travail

Le difficile chemin vers l'Olympe social
Lire l'article de Virginie Poyetton dans le Courrier


«Le travail des immigrés permet aux gouvernements européens de normaliser et d'étendre à l'ensemble de la population les conditions intolérables auxquelles sont soumis ces migrants.» Vendredi, lors d'un atelier sur le travail et la migration, le français François Brun, du Centre d'études sur l'emploi en France, dénonçait l'utilitarisme migratoire pratiqué par les Etats européens.
Une des principales revendications du mouvement de défense des droits des migrants à Athènes a été la séparation claire du droit de séjour des étrangers de l'obtention d'un contrat de travail. «La conditionnalité du titre de séjour n'est pas nouvelle, c'est un modèle qui existe en Suisse depuis 1930, a ajouté le chercheur français Alain Morice. Le contrat permet au patron d'exercer une pression sur l'employé. La menace de non-renouvellement de ce contrat explique l'acceptation par le migrant de conditions de travail infra-humaines.»
Le deuxième axe de mobilisation important du mouvement pour l'année à venir sera la dénonciation de l'externalisation des camps. Avocate tunisienne, Saida Said mettait les militants en garde, jeudi lors d'un atelier sur l'asile, contre les politiques européennes visant à exporter le problème de la migration avec la complicité des gens sur place. En construisant des «prisons» dans les pays du Maghreb, les Etats espèrent empêcher l'immigration d'Afrique vers l'Europe.
Les différentes associations ont décidé d'organiser une manifestation paneuropéenne le 7 octobre prochain en commémoration des immigrés africains qui, le 3 octobre 2005, perdaient la vie en tentant de franchir les barbelés de la forteresse Europe à Ceuta et Melilla

Amnesty recommande de rejeter les lois Blocher

La section suisse d'Amnesty International (AI) recommande de rejeter les lois sur l'asile et sur les étrangers mises en votation le 24 septembre. Les 200 délégués, réunis ce week-end à Delémont, ont adopté à l'unanimité une résolution en ce sens. Dans la loi sur l'asile, la possibilité de non-entrée en matière sur les demandes déposées par des personnes dépourvues de papiers d'identité et le délai de recours limité à cinq jours augmente considérablement le risque de décisions erronées, ont estimé les délégués lors de leur assemblée annuelle.
Lire la dépêche d'AP

dimanche 7 mai 2006

Dérapage du président des jeunes UDC bernois

Erich Hess a déclenché un tollé hier soir au Conseil de ville de Berne. Alors que son parti l'avait obligé à s'excuser pour avoir comparé les requérants d'asile à des fourmis, il a simplement dit qu'on l'avait mal compris et il en a rajouté. Des détails avec Fabian Greub.
Ecoutez la séquence du Journal de midi de la Première

samedi 6 mai 2006

Attaque en justice contre l'aide au NEM


Lire l'article de MIchael Rodriguez dans le Courrier:
L'aide sociale de troisième classe des requérants d’asile vaudois restera encore à quai pour un moment. La loi qui prévoit de n’octroyer qu’une aide minimale aux personnes frappées de non-entrée en matière, votée par le Grand Conseil en mars dernier, est attaquée devant la Cour constitutionnelle. Les auteurs du recours, requérants d’asile frappés de non-entrée en matière ou bénéficiaires d’une admission provisoire, sont appuyés dans leur démarche par le Service d’aide juridique aux exilés. Ils remettent en cause la conformité aux normes juridiques suisses et européennes de plusieurs points de la loi sur l’aide aux requérants d’asile.
La carotte et le bâton Les recourants s’en prennent d’abord aux conditions d’attribution de l’aide d’urgence, dont le principe a été introduit par les autorités fédérales en avril 2004. Ils s’inquiètent de ce que l’instance responsable de décider de l’octroi de ces prestations ne soit autre que le Service vaudois de la population
(SPOP), compétent pour déclencher les procédures de renvoi forcé. Comme les requérants devront se rendre au SPOP pour avoir droit à une aide, ils risquent d’être mis en danger. Selon les recourants, la nouvelle loi serait aussi susceptible de porter atteinte à la sphère privée des requérants. Principal point litigieux: le système des visites non annoncées, qui pourront être faites en tout temps dans les centres d’hébergement de la Fondation pour l’accueil des requérants d’asile (FAREAS) ainsi que dans les appartements qu’elle met à disposition. Dans son projet, le Conseil d’Etat avait limité ces contrôles aux cas où des délits seraient soupçonnés. Mais le parlement avait souhaité aller plus loin, alors que même le ministre en charge du dossier, l’UDC Jean- Claude Mermoud, s’était montré sceptique.
La requête adressée à la Cour constitutionnelle se penche en outre sur l’aspect pécuniaire de la loi sur l’aide aux requérants d’asile. Comme c’est déjà le cas actuellement, les requérants autorisés à travailler ne toucheront pas directement leur salaire, qui transitera d’abord par la FAREAS. Un état de fait qui semble difficilement compatible avec le fait que c’est bien le travailleur, et non la fondation, qui est lié par contrat à l’employeur. Enfin, les recourants estiment que
l’accès aux soins médicaux est insuffisant. Les requérants frappés de non-entrée en
matière n’auront droit, en effet, qu’à des soins d’urgence. Ils seront donc sortis du
cadre de l’assurance-maladie de base, rendu pourtant obligatoire par la LAMal. La loi
ne précise pas, en outre, ce que recouvrent ces soins minimaux.
Aide à la survie Le principe même de l’aide d’urgence, qui se limite à des prestations en nature indispensables à la survie, n’est pour l’instant pas remis en question. Il semble en effet qu’une éventuelle action en justice sur ce point aurait plus de chances d’aboutir au moment de l’application de la loi. C’est par exemple en constatant que, dans la pratique, l’aide d’urgence ne permet pas aux requérants de mener une existence «conforme à la dignité humaine», comme le stipule le nouveau texte, qu’un recours pourrait être déposé. Pour l’heure, la loi sur l’aide aux requérants d’asile est en panne et ne pourra pas entrer en vigueur au 1er juin prochain comme prévu initialement. Tout au plus le Grand Conseil pourrait-il adresser une demande à la Cour constitutionnelle, visant à faire lever l’effet suspensif. A noter encore que le texte litigieux prévoit aussi, dans un deuxième volet, de transformer la FAREAS en établissement de droit public, qui porterait alors un nouveau nom.

vendredi 5 mai 2006

Joseph, pauvre chou

Bluewin Infos - Joseph, pauvre chou

Extrait du règlement de compte en règle de Josef Deiss par Ariane Dayer:
...Il y a quelque chose de pathétique et de choquant à voir un conseiller fédéral se plaindre d'avoir souffert de cruauté et de blessures d'ego pendant que son parti, qui se veut chrétien, avalise le durcissement de l'asile. On imagine sans peine que nos ministres ont une vie difficile, osons même dire qu'on l'espère. La politique va plus loin qu'un pique-nique du dimanche où l'on gémit parce qu'on se fait piquer par une abeille.

Forte minorité du PDC contre les lois Blocher

Lire l'article du St-Galler Tagblatt

Un film montre l'incroyable métissage de Vidy

Lire l'article de CAROLINE RIEDER dans 24heures
Beaucoup de Lausannois ne vont plus à Vidy: trop de monde, trop de fumée, trop d’odeurs de sardines ou de saucisses grillées. Emmanuelle de Riedmatten elle-même, qui a ha­bité la ville vingt ans, avoue avoir peu fréquenté les lieux. La ci­néaste les redécouvre en 2001 à l’occasion d’un tournage. Coup de foudre: elle décide de consacrer à un documentaire à ces rives où se croisent toutes les cultures.
Vivement samedi!, projeté la semaine dernière au Festival Vi­sions du Réel, révèle un univers foisonnant. De multiples nationa­lités se déploient les week-ends d’été sur ce bout de terre qui, pour beaucoup, rappelle la mer. «C’est un espace de liberté qui me sem­ble assez unique en Suisse», éva­lue l’auteure des Visites de la lune et de Blandine et les siens.
Chacun y amène son matériel: grill, groupe électrogène, musi­que, sans que cela crée trop de tensions. C’est que, à la manière suisse, les groupes se croisent plu­tôt poliment, sans vraiment se mélanger. Sauf pour jouer au foot, véritable «élément fédérateur».

Réserver sa table à l’aube!

Mais peu à peu se dévoilent des codes non écrits. Le plus important: pour avoir une table, il faut réserver à cinq ou six heures du matin. Certains dor­ment même sur place. La Valai­sanne restitue, dans des scènes pleines d’humour, l’énergie fes­tive qui règne au bord du lac. «Lausanne est souvent vue comme une ville étriquée, j’ai eu envie de montrer ce qui se passe à Vidy.» Mais elle se penche aussi sur l’envers du décor. Vidy c’est aussi de multiples vols, abandons de détritus et dépeçages d’arbres. Au grand dam du jardinier, dé­pité d’avoir à se muer en éboueur.
La caméra restitue aussi les propos politiquement incor­rects des étrangers qui égrati­gnent les requérants d’asile. Et puis il y a aussi ceux qui s’inté­ressent à leur patrie d’adoption au point de débattre sur les mérites comparés des Genevois et des Valaisans. La cinéaste reste «éblouie» par cet échan­tillon de la Suisse actuelle. «Maintenant je me sens chez moi à Vidy!»
Vivement samedi!, lundi 8 mai sur TSR2 à 20 h 40, et le même soir à la Cinémathèque (Montbenon) à 20 h.

mercredi 3 mai 2006

L'intégration oui, des mesures concrètes non !

Lire l'article de Christiane Imsand dans le Courrier et La liberté
Pour le Département fédéral de justice et police, la campagne concernant la votation du 24 septembre sur la révision des lois sur l'asile et sur les étrangers a démarré hier. Le directeur de l'Office fédéral des migrations (ODM), Eduard Gnesa, ne cache pas en effet que le rapport sur les problèmes d'intégration des étrangers qui a été présenté hier à la presse a notamment pour but de donner une image moins négative des travaux législatifs contestés par la gauche, les oeuvres d'entraide et les Eglises.
C'est ainsi qu'il présente comme une mesure d'intégration l'abaissement à 12 ans de la limite d'âge autorisant le regroupement familial. «L'expérience montre à quel point il est difficile d'intégrer des adolescents qui ne connaissent pas la langue et ne parviennent pas à trouver une place d'apprentissage», souligne le Haut-Valaisan. Il justifie de la même façon la décision de restreindre l'immigration à une main-d'oeuvre qualifiée.

Mandaté par Christoph Blocher, le rapport de l'ODM recense les difficultés auxquelles sont confrontés les étrangers en Suisse: problèmes scolaires, formation professionnelle inachevée de 15 à 20% des jeunes étrangers, taux de chômage trois fois supérieur à celui des Suisses, taux de pauvreté deux fois plus élevé, risque d'invalidité accru, connaissances linguistiques insuffisantes et taux de criminalité supérieur en raison de la proportion importante de jeunes hommes issus de classes sociales défavorisées.
De cet inventaire qui n'a rien d'une poésie à la Prévert, l'ODM tire la conclusion que l'accès à une activité lucrative est la condition sine qua non d'une intégration réussie. Cela suppose une offre de formation suffisante et une entrée précoce dans le système scolaire. «Le but de toute politique d'intégration est l'égalité des chances, note Eduard Gnesa. Il faut intervenir avant que nous ne connaissions les problèmes des banlieues françaises. Avec une population de 1,5 million d'étrangers, la situation peut rapidement devenir explosive».

Une fois le diagnostic posé, l'ODM n'a cependant guère de remèdes à proposer au malade, à l'exception des mesures législatives visant à restreindre l'immigration. Il avoue ne consacrer que 14 millions de francs par année à des mesures d'intégration. Cela lui permet notamment de subventionner des cours de langue destinés aux réfugiés et aux requérants admis à titre provisoire.
«Notre mandat n'était pas de proposer des solutions toutes faites, se défend Eduard Gnesa. Ce rapport sera soumis au Conseil fédéral. C'est à lui qu'il appartient de prendre des mesures». Il note par ailleurs que la plupart des mesures concrètes envisageables sont du ressort des autres départements, en particulier celui de l'Economie qui est responsable de la formation professionnelle. Joseph Deiss appréciera.

Pas question de revenir devant le peuple avec un projet de naturalisation facilitée des jeunes étrangers. Dans un second rapport consacré aux questions de nationalité, l'ODM estime cette mesure inappropriée après le rejet populaire, en 2004, de la procédure proposée pour les jeunes de la 2e et de la 3e générations. Par contre, il encourage les cantons à accorder des facilités aux jeunes qui ont fait au moins 5 ans de scolarité en Suisse et à harmoniser les durées de résidence requises pour leurs aînés. Il s'agit d'éviter qu'un déménagement ne contraigne la personne concernée à repousser de plusieurs années le dépôt de sa demande de naturalisation. «Ces pratiques sont anachroniques et ne tiennent pas compte de la mobilité de la population», affirme Roland Schärer, chef de la section nationalité à l'ODM.

L'intégration des étrangers passe par l'accès au marché du travail

Lire l'article dans Le Temps - Suisse

Gare au syndrome du tiroir

LIre l'édito de Didier Estoppey dans le Courrier
Blocher a beau aimer crier à l'hypertrophie administrative: il adore les rapports. Les deux documents présentés hier par l'Office fédéral des migrations (ODM) ont été commandés à ses services par le conseiller fédéral dès son arrivée à la tête du Département fédéral de justice et police, début 2005. Et viennent s'ajouter à d'autres volumineuses recherches déjà menées sur d'autres aspects de la politique migratoire fédérale. Il est cependant à craindre, vu les premières conclusions qui en sont tirées, que ces deux nouveaux rapports suivent la même direction que leurs prédécesseurs: le tiroir. A l'image de cette autre enquête qui établissait l'an dernier la présence d'au moins 90000 travailleurs clandestins en Suisse. Sans qu'on n'entrevoie la moindre réflexion en vue de leur régularisation.
Dommage. Car le rapport sur l'intégration publié hier par l'ODM est riche en enseignements. Si ceux-ci ne sont pas fondamentalement nouveaux, leur addition, les corrélations à établir entre eux et les pistes esquissées représentent une somme sans précédent en Suisse sur les difficultés du pays à intégrer ses différentes communautés immigrées.
Les étrangers sont, plus que les Suisses, touchés par le chômage et la paupérisation? Les jeunes étrangers sont, plus que leurs contemporains à passeport à croix blanche, exclus de la formation professionnelle et du marché du travail? L'ODM se bornera à dresser l'état des lieux. Et à égrener quelques formules creuses.
Pour le reste: circulez, il n'y a rien à voir. Même s'il est fier d'avoir été désigné en début d'année par le Conseil fédéral pour coordonner la politique suisse d'intégration, le directeur de l'ODM, Eduard Gnesa, avoue benoîtement que son office dispose, en tout et pour tout, de 14millions par année pour venir stimuler les efforts en la matière. Et qu'aucune demande de crédit supplémentaire n'est en vue. A chaque département de réfléchir à ses possibilités, se justifie le haut fonctionnaire. Tout en renvoyant la balle aux cantons et à ce fédéralisme qui fait le génie helvétique.
C'est que l'ODM peine à coordonner ses propres services. Son rapport sur l'intégration se gausse d'une situation finalement satisfaisante, compte tenu du fait que la Suisse est un des pays comptant la plus forte proportion d'étrangers (21,8%). Bizarrement, on ne vient nulle part nous rappeler que ce taux s'explique largement par des procédures de naturalisation particulièrement restrictives en Suisse. Alors que, hasards du calendrier, l'ODM publiait hier aussi un rapport sur les naturalisations. Un rapport dressant, en substance, un constat d'impuissance après le double échec en votation, en 2004, des deux projets de naturalisation facilitée. Tout au plus l'ODM se risque-t-il à encourager les cantons et les communes appliquant encore de longs délais de résidence, en sus des douze ans exigés au plan fédéral, à les réduire.
Dire qu'Eduard Gnesa n'a rien à proposer pour faciliter l'intégration des étrangers serait toutefois mentir. Le chef d'office a eu le cynisme de saisir hier cette nouvelle occasion d'encourager le peuple suisse à accepter en votation, le 24 septembre, les lois sur l'asile et les étrangers.
On voit qui commande à l'ODM. La criminalisation et la répression sont d'ailleurs les seules mesures, ou presque, d'ores et déjà prises au plan fédéral pour répondre aux défis posés par les difficultés d'intégration. Des statistiques policières intercantonales complètes rendront bientôt possibles des comparaisons permettant une meilleure vue de la criminalité étrangère. Et de pondre de nouveaux rapports qui feront sûrement très plaisir à Christoph Blocher.

Intégration des étrangers à améliorer en Suisse

Lire la dépêche de l'ATS
L'Office fédéral des migrations (ODM) préconise de renforcer les mesures pour mieux intégrer les étrangers. Les efforts doivent surtout porter sur la formation professionnelle et le marché du travail, selon deux rapports demandés par le ministre Christoph Blocher.
Le directeur de l'ODM est décidément remarquable dans son rôle de la voix de son maître, face au constat des difficultés d'intégration des étrangers, il ne propose aucune mesure. Mais en profite pour appeler à accepter les durcissements proposés par les lois Blocher. Sûr qu'en refusant l'aide sociale à des requérants déboutés on va beaucoup favoriser leur intégration...
Lire aussi l'édito de Didier Estoppey

Les requérants d’asile à l’assaut des bus, poubelle à la main et sourire aux lèvres


PASSAGE ÉCLAIR Dans son gilet blanc, le requérant mandaté pour l’opération Bus: Net dispose de quelques dizaines de secondes pour ramasser les déchets et vider les poubelles sous le regard des passagers. S’il s’éternise, il part avec le bus. / PHOTOS CHRIS BLASER

Ci-dessous l'article de Laurent Antonoff dans 24heures
L’opération Bus: Net est lancée conjointement par les TL et par la Fareas. Si les usagers font bon accueil aux nettoyeurs, elle sera reconduite, voire élargie. Bilan dans deux moi


On se croirait presque dans un stand de Formule 1. Les trolleybus arrivent à l'arrêt de Saint-François à un rythme plus que soutenu. Des articulés. Des avec remorques. Des oranges. Des blancs. Des verts. Poubelle en plastique bleue à la main, casquette vissée sur la tête et gilet blanc sur les épaules, l'équipe de requérants-nettoyeurs est fin prête. Le bus stoppe. Les hommes - et une femme - s'engouffrent dans les bus. Leur mission: nettoyer les véhicules en un temps record, entre 15 et 20 secondes, sous peine de devoir faire un bout de chemin avec les usagers, jusqu'au prochain arrêt. L'opération «Bus: Net» (24 heures du 28 avril), lancée conjointement par les Transports publics de la région lausannoise (TL) et la Fareas, a commencé ce mardi à Lausanne. Trois deux un: poutzez!

Sur les bancs en bois, le long de l'église Saint-François, les usagers attendent aussi les bus. On commente peu l'opération en cours. On est pressé. On a chaud. Un couple d'Africains lève les yeux au ciel, en apprenant que d'autres Africains touchent 300 francs par mois pour cette occupation. Une femme âgée trouve l'idée «sympathique». Parmi eux, des personnes se montrent plus intéressées. Normal. Elles sont responsables aux TL et à la Fareas. On parle image. «Il faut considérer cette opération comme un programme anti-désœuvrement. L'image ainsi donnée des requérants est meilleure que s'ils ne faisaient rien de leur journée. Cela fait partie de leur intégration dans la société», avance François Chevalier, responsable des programmes d'occupation et de l'entité «emploi» de la Fareas. Du côté des TL, après quelques heures de Bus: Net, on dispose déjà d'un retour des usagers. «Que du positif.» François Longchamp, responsable de projets: «C'est un petit plus que nous offrons à nos clients. Une touche de convivialité et de sourire. C'est friendly.»

C'est à la Fareas que revient l'initiative de l'opération Bus: Net. L'équipe est composée de neuf requérants d'asile, tous volontaires. Ils montent par équipes de deux dans les bus et ramassent cannettes, bouteilles vides et journaux gratuits. On ne parle pas de «nettoyage» mais de «surqualité.» Nuance. Pesée du mardi matin: 25 kg de détritus collectés, tout de même. Le travail de 20 heures par semaine, rémunéré 300 francs, a fâché tout rouge le syndicat SUD, accusant les organisateurs de pratiquer du dumping salarial (24 heures d'hier). «Il y a un malentendu. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un travail. Un contrat de partenariat a été établi avec chaque requérant.» L'opération devrait durer huit semaines. Un bilan sera alors dressé. Sur cette base, Bus: Net sera reconduit, voire élargi. Ou arrêté.