lundi 8 mai 2006

Un droit de séjour même sans travail

Le difficile chemin vers l'Olympe social
Lire l'article de Virginie Poyetton dans le Courrier


«Le travail des immigrés permet aux gouvernements européens de normaliser et d'étendre à l'ensemble de la population les conditions intolérables auxquelles sont soumis ces migrants.» Vendredi, lors d'un atelier sur le travail et la migration, le français François Brun, du Centre d'études sur l'emploi en France, dénonçait l'utilitarisme migratoire pratiqué par les Etats européens.
Une des principales revendications du mouvement de défense des droits des migrants à Athènes a été la séparation claire du droit de séjour des étrangers de l'obtention d'un contrat de travail. «La conditionnalité du titre de séjour n'est pas nouvelle, c'est un modèle qui existe en Suisse depuis 1930, a ajouté le chercheur français Alain Morice. Le contrat permet au patron d'exercer une pression sur l'employé. La menace de non-renouvellement de ce contrat explique l'acceptation par le migrant de conditions de travail infra-humaines.»
Le deuxième axe de mobilisation important du mouvement pour l'année à venir sera la dénonciation de l'externalisation des camps. Avocate tunisienne, Saida Said mettait les militants en garde, jeudi lors d'un atelier sur l'asile, contre les politiques européennes visant à exporter le problème de la migration avec la complicité des gens sur place. En construisant des «prisons» dans les pays du Maghreb, les Etats espèrent empêcher l'immigration d'Afrique vers l'Europe.
Les différentes associations ont décidé d'organiser une manifestation paneuropéenne le 7 octobre prochain en commémoration des immigrés africains qui, le 3 octobre 2005, perdaient la vie en tentant de franchir les barbelés de la forteresse Europe à Ceuta et Melilla

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