mercredi 31 mai 2006
Afflux de migrants aux Canaries
Lire l'article dans 24heures
Quelque 733 immigrants clandestins sont arrivés aux îles Canaries dans la seule journée de lundi, à bord de 11 embarcations de bois très sommaires. Parmi eux, six nouveaux nés. Certains des arrivants ont déclaré être partis de Gambie, le point de départ le plus méridional jamais relevé. Pour l’instant.
Grâce à la météo clémente de ces dernières semaines, les records sont sans cesse pulvérisés et, pendant que les services d’urgence déploient de nouvelles installations d’accueil, les autorités régionales tirent la sonnette d’alarme. D’autant que nul ne se fait réellement d’illusion. Malgré les déclarations de fermeté des Madrid et les promesses de coopération des gouvernements de l’ouest africain, les rapatriements sont peu nombreux: à peine plus de 500 depuis le début de l’année, alors que près de 9000 personnes ont déjà mis pied illégalement sur l’archipel.
Une fois notifié l’avis d’expulsion, dans les 72 heures qui suivent leur arrivée, les immigrants sont placés dans des centres d’internement durant 40 jours. Si durant ce laps de temps, leur expulsion n’a pu être réalisée, ils sont remis en liberté.
Jusqu’ici, pour éviter l’engorgement des îles, Madrid s’est contenté d’envoyer vers la péninsule, peu à peu, des contingents de sans papiers, qui disparaissent rapidement dans les réseaux de l’économie souterraine. Depuis des mois, l’Espagne tente de mobiliser les partenaires européens afin de trouver une solution concertée et de déployer un système de contrôle des entrées sud du continent et des accords de coopération et d’aide au développement avec les pays africains.
Premiers contrôles hors frontières de l’UE
Un accord a été conclu le 23 mai dernier. L’une des réponses devrait être l’entrée en fonctionnement, le 10 juin prochain, de la première opération de contrôle de l’Union européenne hors de ses frontières. Neuf pays (l’Espagne, la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas, la Grande Bretagne et la Grèce) se sont engagés à la surveillance des côtes de Mauritanie, du Cap Vert et du Sénégal, par le biais de cinq patrouilleurs, cinq hélicoptères et un avion de reconnaissance.
L’université de Las Palmas, aux Canaries, vient par ailleurs de remettre au gouvernement espagnol un projet qui combine les informations de 6 satellites en orbite actuellement, pour détecter les cayucos. Le fantasme du blindage des frontières est considéré par les spécialistes de l’immigration comme peu réaliste. Mais il s’agit, pour le gouvernement Zapatero, de montrer sa volonté de fermeté. D’autant que, pour la première fois, le parti populaire dans l’opposition a commencé à lier l’augmentation de la délinquance avec celle de l’immigration, passé en 8 ans de 1,6% à près de 10% de la population.
De leur côté les ONG rappellent que chaque semaine, plus de 7000, immigrants venus d’Europe de l’Est passent les Pyrénées par autocars entiers: en 3 ans, quelque 350 000 Roumains se sont installés illégalement en Espagne. Et que plus d’un million de Latino-Américains sont entrés à l’aéroport de Madrid avec un simple visa de touriste. Sans déclencher autant d’alarme sociale que les 9000 Africains qui ont gagné les côtes depuis le début de l’année.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire