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Les conditions atmosphériques de ces derniers mois ont rendu le Sentier des dinosaures impraticable par endroits. Jeudi, une équipe de requérants d'asile, avec l'aide de l'entreprise Peter SA, a restauré l'endroit.
Récemment classé «chemin pédestre», ce sentier d'environ trois kilomètres figure au tableau des curiosités locales les plus visitées. Grâce à ses panneaux didactiques installés tout au long de son tracé, ce bout de chemin en amont de la commune de La Heutte attire annuellement plusieurs centaines de visiteurs. Sa particularité, des traces de dinosaures de différentes tailles.
Aujourd'hui, il accueille les férus de vélo de montagne, de même que les adeptes des balades à cheval. Un paradis de la randonnée qui, depuis quelques semaines, a pris des airs de désolation, suite aux multiples éboulements et glissements de terrain intervenus dans cette zone à forte déclivité.
A l'initiative des autorités communales, en collaboration avec l'Association des requérants d'asile du district de Courtelary, une équipe de travailleurs a été déployée dans le secteur durant la journée de jeudi pour y effectuer des travaux de remise en état. L'homme aux multiples casquettes, Christian Grossen, qui est à la fois fontainier, garde-police et cantonnier, a organisé durant toute la semaine des travaux d'intérêt public avec l'équipe de requérants d'asile venus l'aider dans sa tâche. Depuis lundi, ils ont sillonné la localité et effectué, entre autres, des marquages pour les manifestations au terrain de football du Paradis, le nettoyage des rives de la Suze à proximité de la gare et des travaux de défrichage sur la place du Lion d'Or.
Aide à l'intégration sociale
Les requérants d'asile ayant participé à ces travaux sont tous au bénéfice d'un permis d'établissement provisoire, une situation qui ne leur permet malheureusement pas de s'insérer dans le marché suisse du travail. Dans le but d'une meilleure intégration au sein de la société, Pierre Zürcher, membre de l'Association des requérants d'asile de Bienne et région, est chargé de leur trouver régulièrement une occupation. Par ailleurs, l'institution pour laquelle il travaille offre un soutien financier et une mise à disposition de logements pour ces personnes, la plupart en situation de détresse et de grande précarité: «Il s'agit pour la plupart de femmes ou d'hommes seuls avec des enfants», affirme-t-il.
Le statut des requérants d'asile semble pourtant évoluer dans la bonne direction, comme le souligne Pierre Zürcher, qui précise que les détenteurs d'un permis F possèdent, depuis le 1er avril, les mêmes droits que ceux possédant un permis B, les autorisant ainsi à décrocher, eux aussi, une place de travail stable. (jog)
La vie n'est pas un long fleuve tranquille...
Déboutés pour la plupart, ils arrivent en Suisse meurtris par un passé douloureux. Fuyant un régime politique autoritaire, ils se rendent compte, parfois trop tard, que les événements prennent une tournure plus compliquée que prévu. C'est notamment le cas lorsqu'il s'agit de trouver une place de travail et de faire aboutir les procédures menant à l'obtention d'un permis B d'établissement. Rencontre avec deux immigrants en attente d'un futur plus souriant.
Ammar Alijabery est arrivé en Suisse il y a quatre ans. Actuellement, il mène une vie paisible avec sa famille à Sonceboz: «Au moins ici, mes enfants bénéficient d'une bonne scolarisation et ont la possibilité de tisser des liens d'amitié avec leurs camarades de classe», dit-il.
Irakien d'origine, il a fui le régime dictatorial de Saddam Hussein, laissant derrière lui de nombreux amis. Aujourd'hui, il ne se sent pas encore prêt à envisager un retour dans son pays: «Les Américains s'érigent en sauveurs alors qu'ils n'ont en réalité fait qu'empirer la situation du pays en le rendant ingérable!» dénonce-t-il.
David Akolacshvili est venu de son pays, la Géorgie, il y a quatre ans. Le personnage est étonnant et donne l'impression d'être un ancien intellectuel. En engageant la discussion avec lui, nos impressions se confirment: «En réalité, j'étais professeur d'université avant de quitter mon pays! Aujourd'hui, je suis devenu une personne comme les autres!» avoue-t-il avec un semblant de déception.
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