Près de 8.000 mineurs marocains, non accompagnés, auraient émigré clandestinement rien qu'en Italie durant les cinq dernières années. Le chiffres a de quoi inquiéter. Et c'est la section italienne de l'ONG Save the children qui en donne les détails, précisant que pas moins de 15% des mineurs qui ont débarqué en Italie l'année dernière, soit un total de 7.797, sont des Marocains.
Ce chiffre est toutefois «très sous-estimé». Pour en savoir plus, il suffit de s'adresser aux associations marocaines d'aide aux immigrés clandestins. D'après l'Association des familles et amis des victimes de l'immigration clandestine, ces très jeunes Marocains sont en général âgé de 9 à 15 ans. Ils partent le plus souvent de villes comme Khouribga, Béni Mellal et Kelâat Sraghna. «Leur jeune âge n'a d'égal que la consternante facilité avec laquelle ils arrivent à passer. Leurs passeurs, munis de passeports avec enfant accompagnant, se contentent le plus souvent de changer à chaque retour au Maroc la photo de l'enfant. Et le tour est joué», explique Khalil Jemmah, président de 1'Afvic. Mieux encore, et de 2000 à 2006, l'astuce a été érigée en véritable tendance dans les villes précitées, des parents acceptant volontiers de livrer leurs enfants en échange d'un salaire mensuel qui leur est versé par ceux qui les exploitent en Europe.
Une exploitation qui dépasse les simples travaux pour s'élargir au trafic de drogue. «En plus de ne pas être passibles de prison, ces enfants, de par leur âge, arrivent facilement à passer à travers les filets de la police, sont généralement obéissants et de modiques sommes d'argent en guise de pourboire suffisent à leur faire plaisir. Ils évoluent également dans un climat de grande peur des représailles de leurs patrons et dans des vases tellement clos qu'ils se perdent si jamais ils s'échappent», dit cette source à la même association. Que fait le Maroc pour minimiser la gravité d'un tel drame ? Le sujet intéresse peu, voire reste tabou. «Et chaque fois qu'on en parle, c'est pour parler des mineurs marocains en Espagne, ballottés entre la volonté des autorités locales de s'en débarrasser, comme c'était le cas en Andalousie, qui voulait renvoyer au Maroc 1.000 mineurs non accompagnés, et la résistance marocaine, les autorités refusant d'adopter la convention signée dans ce sens entre les deux pays», affirme-t-elle. Les deux pays européens restent les principaux points de chute des mineurs marocains candidats à l'émigration. Selon des statistiques datant de 2005, le nombre de ceux parmi eux qui résident dans des centres d'accueil en Espagne est de 4.441.
Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos
Une exploitation qui dépasse les simples travaux pour s'élargir au trafic de drogue. «En plus de ne pas être passibles de prison, ces enfants, de par leur âge, arrivent facilement à passer à travers les filets de la police, sont généralement obéissants et de modiques sommes d'argent en guise de pourboire suffisent à leur faire plaisir. Ils évoluent également dans un climat de grande peur des représailles de leurs patrons et dans des vases tellement clos qu'ils se perdent si jamais ils s'échappent», dit cette source à la même association. Que fait le Maroc pour minimiser la gravité d'un tel drame ? Le sujet intéresse peu, voire reste tabou. «Et chaque fois qu'on en parle, c'est pour parler des mineurs marocains en Espagne, ballottés entre la volonté des autorités locales de s'en débarrasser, comme c'était le cas en Andalousie, qui voulait renvoyer au Maroc 1.000 mineurs non accompagnés, et la résistance marocaine, les autorités refusant d'adopter la convention signée dans ce sens entre les deux pays», affirme-t-elle. Les deux pays européens restent les principaux points de chute des mineurs marocains candidats à l'émigration. Selon des statistiques datant de 2005, le nombre de ceux parmi eux qui résident dans des centres d'accueil en Espagne est de 4.441.
Tarik Qattab
Source: Le Soir Echos
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