L'Hebdo
vendredi 31 mars 2006
Ousmane Diallo a reçu son permis B
Voici l'article de Martine Clerc dans 24heures
Radieux, Ousmane Diallo est le premier requérant du groupe des «523» à obtenir un permis B. Après neuf ans d’incertitude, il espère faire venir à Yverdon sa famille restée au Tchad.
En moins d’une semaine, il a déjà meublé son appartement comme s’il y vivait depuis des mois. Ces 40 m2, «c’est un palais», sourit le nouveau locataire. Le 24 mars dernier, Ousmane Diallo a définitivement quitté son studio de la Fareas d’Yverdon, à quelques pâtés de maisons de là, pour s’installer dans ce lumineux deux pièces. «J’ai passé exactement un an, à la Fareas. Avec les coupures d’eau chaude, les dealers, c’était l’enfer.» Bientôt, il mettra des fleurs sur son nouveau balcon. (Sourire).
A l’intérieur, ça sent le neuf. «L’appartement vient d’être rénové, c’est idéal pour commencer une nouvelle vie, pour construire enfin quelque chose», explique le Tchadien arrivé en Suisse en 1997 pour des raisons politiques. Sa «longue parenthèse de neuf ans comme requérant d’asile» s’est terminée le 1er mars. Ce matin-là, il est allé retirer son permis B. L’après-midi, il signait son bail à loyer, synonyme de liberté retrouvée.
A 41 ans, l’Yverdonnois d’adoption — il est arrivé dans la ville thermale il y a huit ans — fourmille de projets. A terme, il espère faire venir sa famille restée au Tchad. Une épouse et trois enfants, entre l’enfance et l’adolescence, «dont le dernier ne connaît que ma voix au téléphone ». Une ombre passe sur ses yeux. Les difficultés pour obtenir un visa au nom de son épouse pondèrent son optimisme.
Il avait échappé au renvoi
L’engagement — politique et social — c’est ce qui fait courir celui qui dit avoir enfin retrouvé la paix. «Je veux devenir un citoyen utile dans mon deuxième pays.» Militant actif au sein du groupe nord-vaudois d’Amnesty International, Ousmane Diallo explique avoir gardé espoir grâce au soutien de ses amis militants. En 2004, il avait failli être renvoyé par erreur, avant de recevoir une admission provisoire quelques mois plus tard. «Pour les autres «523», le combat continue, lâche- t-il gravement. L’incertitude provoque beaucoup d’angoisse, de la peur.» L’ingénieur forestier de formation travaille depuis bientôt cinq ans comme employé dans une scierie près de Bercher. Autonome financièrement, il se sent aujourd’hui pousser des ailes. Pour la première fois, Ousmane Diallo a chaussé des skis cette année. «C’était immense.
Ruth Dreifuss vole au secours des requérants et des étrangers
Lire l'article d'Antoine Grosjean dans 24 heures pour les abonnés
L’ex-conseillère fédérale sort de sa réserve. Elle dirige la fronde contre les lex Blocher sur l’asile et sur les étrangers.
Les référendums contre les lois sur l’asile et sur les étrangers viennent de trouver un appui de choix. L’ex-conseillère fédérale socialiste Ruth Dreifuss présidera le double comité référendaire contre les textes votés en décembre par le parlement, comme l’annonçait hier le Tages- Anzeiger.
Un soutien bienvenu pour le camp référendaire, alors que la campagne va vraiment démarrer ces prochaines semaines. D’autant que depuis qu’elle a quitté le gouvernement, la Genevoise refuse en principe de s’immiscer dans la politique nationale. Mais le sujet lui tient à coeur. Et puis, elle a déjà pris position il y a deux ans contre la 11e révision de l’AVS.
Dans cette campagne qui ne manquera pas d’être animée, l’ancienne conseillère fédérale fera contrepoids à Christoph Blocher. «Ruth Dreifuss jouit d’une crédibilité des deux côtés de la Sarine», se réjouit Balthasar Glättli, coordinateur du comité et secrétaire général de Solidarité sans frontière. «Elle permettra de mobiliser certains milieux de gauche parfois hésitants. Pour gagner sur les deux fronts, nous avons besoin de l’engagement de toute la gauche. » Les premiers à s’engager dans la bataille ont été l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), Amnesty International, Terre des hommes et diverses oeuvres d’entraide. Réunis au sein de la Coalition pour une Suisse humanitaire, ils ont lancé le référendum contre la loi sur l’asile. En laissant à d’autre le soin d’en faire autant contre la loi sur les étrangers. Cette décision, qui a surpris, était notamment justifiée par le besoin de concentrer les efforts sur un référendum, tout en apportant un soutien de principe à l’autre — qui ne manquerait pas d’être lancé.
Et en effet, les Verts, Solidarité sans frontière, et d’autres organisations d’aide aux étrangers et aux sans-papiers se sont regroupés au sein du Comité pour le double non, qui combat les deux lois. C’est ce comité que préside désormais Ruth Dreifuss. Sa présence devrait permettre de resserrer les rangs.
L’ex-conseillère fédérale sort de sa réserve. Elle dirige la fronde contre les lex Blocher sur l’asile et sur les étrangers.
Les référendums contre les lois sur l’asile et sur les étrangers viennent de trouver un appui de choix. L’ex-conseillère fédérale socialiste Ruth Dreifuss présidera le double comité référendaire contre les textes votés en décembre par le parlement, comme l’annonçait hier le Tages- Anzeiger.
Un soutien bienvenu pour le camp référendaire, alors que la campagne va vraiment démarrer ces prochaines semaines. D’autant que depuis qu’elle a quitté le gouvernement, la Genevoise refuse en principe de s’immiscer dans la politique nationale. Mais le sujet lui tient à coeur. Et puis, elle a déjà pris position il y a deux ans contre la 11e révision de l’AVS.
Dans cette campagne qui ne manquera pas d’être animée, l’ancienne conseillère fédérale fera contrepoids à Christoph Blocher. «Ruth Dreifuss jouit d’une crédibilité des deux côtés de la Sarine», se réjouit Balthasar Glättli, coordinateur du comité et secrétaire général de Solidarité sans frontière. «Elle permettra de mobiliser certains milieux de gauche parfois hésitants. Pour gagner sur les deux fronts, nous avons besoin de l’engagement de toute la gauche. » Les premiers à s’engager dans la bataille ont été l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), Amnesty International, Terre des hommes et diverses oeuvres d’entraide. Réunis au sein de la Coalition pour une Suisse humanitaire, ils ont lancé le référendum contre la loi sur l’asile. En laissant à d’autre le soin d’en faire autant contre la loi sur les étrangers. Cette décision, qui a surpris, était notamment justifiée par le besoin de concentrer les efforts sur un référendum, tout en apportant un soutien de principe à l’autre — qui ne manquerait pas d’être lancé.
Et en effet, les Verts, Solidarité sans frontière, et d’autres organisations d’aide aux étrangers et aux sans-papiers se sont regroupés au sein du Comité pour le double non, qui combat les deux lois. C’est ce comité que préside désormais Ruth Dreifuss. Sa présence devrait permettre de resserrer les rangs.
jeudi 30 mars 2006
20.000 accès sur le blog asile
Le funambule du Conseil Fédéral vacille
Dessin de Burki publié dans 24heures
Deux jours après l'éclatement de cette affaire, la Première consacre plusieurs séquences aux "explications" de Blocher:
Les explications de Christoph Blocher - 30 mars, Journal du matin
Blocher considère que l'affaire est close - 30 mars, Journal du matin
RSR - La réaction d'Yvan Perrin, vice-président de l'UDC - 30 mars, Journal du matin
Lire les commentaires dans la presse Suisse Alémanique
Le goût du pouvoir
Lire l'édito du Temps par François Modoux
Le journaliste y constate que Blocher a reculé dès lors qu'il était y était contraint. Démontrant ainsi que son goût du pouvoir passait avant son goût des amalgames xénophobes qui plaisent tant à l'assemblée de l'Albisguetli.
Le journaliste y constate que Blocher a reculé dès lors qu'il était y était contraint. Démontrant ainsi que son goût du pouvoir passait avant son goût des amalgames xénophobes qui plaisent tant à l'assemblée de l'Albisguetli.
Blocher a dénigré, puis a menti
Lire l'article de Vincent Bourquin dans 24heures
«Maintenant tout le monde sait que Christoph Blocher ment», réagit Thomas Christen, le secrétaire général du Parti socialiste suisse: «Ce n'est pas la première fois et certainement pas la dernière», ajoute-t-il.
Le 20 janvier lors de l'Albisgüetli, la grand-messe annuelle de l'UDC, Christoph Blocher avait traité deux Albanais de criminels. Pourtant, ils n'ont jamais été condamnés. Et la Commission de recours en matière d'asile (CRA) leur a même octroyé le statut de réfugié. Interpellé la semaine dernière au Conseil des Etats, le chef du Département fédéral de justice et police niait avoir qualifié ces deux personnes de «criminels». Il avait tenu d'ailleurs des propos similaires quelques jours auparavant devant le Conseil national.
Mais la bande-son du discours de l'Albisgüetli prouvait le contraire. Les radicaux, le Parti socialiste et le PDC se sont insurgés. Même le président de la Chambre des cantons, le radical Rolf Büttiker, a réclamé des excuses.
Mea culpa
Finalement le conseiller fédéral UDC a fait hier son mea culpa: «C'était une erreur. Je regrette ce lapsus.» Il a souligné que, dans son texte écrit, il était bien précisé «présumés criminels», une nuance oubliée à l'oral. Dans la version française figure une fois le terme de «criminels», puis de «deux personnes accusées de crimes». Ces regrets ont été prononcés à l'issue d'une conférence de presse consacrée à la loi sur la transparence. Il répondait simplement à la question d'un journaliste.
Désormais, Christoph Blocher considère l'affaire comme close et il ne présentera donc pas d'excuses aux deux Albanais ou au parlement. Ce que regrette amèrement le socialiste Thomas Christen. Vice-président du PDC, Dominique de Buman considère lui aussi que le conseiller fédéral aurait pu aller plus loin: «C'est bien qu'il s'excuse, mais j'espère que ce ne sont pas seulement des excuses de façade. Comme il ne veut pas s'exprimer devant les Chambres, je crains qu'il ne soit pas totalement sincère.»
Blocher affaibli?
L'UDC Yvan Perrin prend la défense de son élu: «Christoph Blocher a été happé par l'euphorie du moment à l'Albisgüetli. Cela peut arriver à n'importe quel politicien.» Et pour le vice-président des démocrates du centre, pas de doute: le PS, le PDC et le PRD montent en épingle toute cette affaire: «Cela permet d'éviter que l'on parle des problèmes de Joseph Deiss et de Micheline Calmy-Rey avec le milliard pour les pays de l'Est ou des tergiversations de Hans-Rudolf Merz à propos de Swisscom.» Selon Yvan Perrin, le ministre de la Justice n'est donc pas affaibli, mais désormais il sera plus prudent: «Christoph Blocher ne commet jamais deux fois la même erreur», avertit le Neuchâtelois. Thomas Christen est, lui, convaincu que le Zurichois a perdu des plumes dans cette histoire: «J'espère que la droite verra enfin son vrai visage.»
Toutefois hier, Christoph Blocher ne s'est pas laissé désarçonner. Devant la presse, il a critiqué une nouvelle fois la CRA qui a accordé l'asile aux deux Albanais, avant que le Tribunal fédéral ne rende sa décision sur une éventuelle extradition.
Tirana avait déposé deux requêtes dans ce sens. Les autorités albanaises accusent en effet ses ressortissants de plusieurs hold-up et même l'un des deux du meurtre du directeur général des prisons. Quant à la CRA, elle a considéré que ces deux hommes pouvaient être victimes, comme ils le prétendent, d'un complot politique. Un avis partagé par les juges de Mon-Repos.
Lire la une du Temps
«Maintenant tout le monde sait que Christoph Blocher ment», réagit Thomas Christen, le secrétaire général du Parti socialiste suisse: «Ce n'est pas la première fois et certainement pas la dernière», ajoute-t-il.
Le 20 janvier lors de l'Albisgüetli, la grand-messe annuelle de l'UDC, Christoph Blocher avait traité deux Albanais de criminels. Pourtant, ils n'ont jamais été condamnés. Et la Commission de recours en matière d'asile (CRA) leur a même octroyé le statut de réfugié. Interpellé la semaine dernière au Conseil des Etats, le chef du Département fédéral de justice et police niait avoir qualifié ces deux personnes de «criminels». Il avait tenu d'ailleurs des propos similaires quelques jours auparavant devant le Conseil national.
Mais la bande-son du discours de l'Albisgüetli prouvait le contraire. Les radicaux, le Parti socialiste et le PDC se sont insurgés. Même le président de la Chambre des cantons, le radical Rolf Büttiker, a réclamé des excuses.
Mea culpa
Finalement le conseiller fédéral UDC a fait hier son mea culpa: «C'était une erreur. Je regrette ce lapsus.» Il a souligné que, dans son texte écrit, il était bien précisé «présumés criminels», une nuance oubliée à l'oral. Dans la version française figure une fois le terme de «criminels», puis de «deux personnes accusées de crimes». Ces regrets ont été prononcés à l'issue d'une conférence de presse consacrée à la loi sur la transparence. Il répondait simplement à la question d'un journaliste.
Désormais, Christoph Blocher considère l'affaire comme close et il ne présentera donc pas d'excuses aux deux Albanais ou au parlement. Ce que regrette amèrement le socialiste Thomas Christen. Vice-président du PDC, Dominique de Buman considère lui aussi que le conseiller fédéral aurait pu aller plus loin: «C'est bien qu'il s'excuse, mais j'espère que ce ne sont pas seulement des excuses de façade. Comme il ne veut pas s'exprimer devant les Chambres, je crains qu'il ne soit pas totalement sincère.»
Blocher affaibli?
L'UDC Yvan Perrin prend la défense de son élu: «Christoph Blocher a été happé par l'euphorie du moment à l'Albisgüetli. Cela peut arriver à n'importe quel politicien.» Et pour le vice-président des démocrates du centre, pas de doute: le PS, le PDC et le PRD montent en épingle toute cette affaire: «Cela permet d'éviter que l'on parle des problèmes de Joseph Deiss et de Micheline Calmy-Rey avec le milliard pour les pays de l'Est ou des tergiversations de Hans-Rudolf Merz à propos de Swisscom.» Selon Yvan Perrin, le ministre de la Justice n'est donc pas affaibli, mais désormais il sera plus prudent: «Christoph Blocher ne commet jamais deux fois la même erreur», avertit le Neuchâtelois. Thomas Christen est, lui, convaincu que le Zurichois a perdu des plumes dans cette histoire: «J'espère que la droite verra enfin son vrai visage.»
Toutefois hier, Christoph Blocher ne s'est pas laissé désarçonner. Devant la presse, il a critiqué une nouvelle fois la CRA qui a accordé l'asile aux deux Albanais, avant que le Tribunal fédéral ne rende sa décision sur une éventuelle extradition.
Tirana avait déposé deux requêtes dans ce sens. Les autorités albanaises accusent en effet ses ressortissants de plusieurs hold-up et même l'un des deux du meurtre du directeur général des prisons. Quant à la CRA, elle a considéré que ces deux hommes pouvaient être victimes, comme ils le prétendent, d'un complot politique. Un avis partagé par les juges de Mon-Repos.
Lire la une du Temps
mercredi 29 mars 2006
Christoph Blocher regrette son lapsus
Après avoir nié les faits à plusieurs reprises, Christoph Blocher a fait marche arrière. Le conseiller fédéral a reconnu mercredi avoir traité «par erreur» deux Albanais de criminels dans son discours lors de la réunion de l'UDC à l'Albisgüetli (ZH).
Ses explications sont bien embrouillées
Lisez le dossier de La Première et écoutez les extraits audio et video:
Les excuses de Christoph Blocher , Forums
Explications de Varuna Singh sur la fragilisation de la position de Christoph Blocher
Le Matin - Blocher promis à la trappe...
Le Matin - Blocher promis à la trappe...
Le conseiller fédéral UDC zurichois peut s'inquiéter concernant sa réélection au gouvernement, en décembre 2007. Aujourd'hui, ses amis radicaux le lâchent. Le PDC le boude. Il n'y a plus que l'UDC et l'aile conservatrice du Parlement qui roulent pour lui
Lire l'article d'Anne Dousse dans Le Matin
Christoph Blocher irrite les partis en niant avoir dénigré deux Albanais
Le Temps - Suisse
Le titre de cet article est très gentil avec Blocher, mais le reste du texte de Valérie de Graffenried l'est beaucoup moins. Il revient sur la genèse de cette affaire. Le discours de l'Albisguetli qui a été filmé et ou Blocher s'est livré à une attaque en règle contre deux Albanais accusé d'être des criminels. Deux semaine plus tard devant le conseil des Etats il affirme pourtant qu'il n'a jamais dit ça.
Blocher a donc menti devant le parlement.
Le titre de cet article est très gentil avec Blocher, mais le reste du texte de Valérie de Graffenried l'est beaucoup moins. Il revient sur la genèse de cette affaire. Le discours de l'Albisguetli qui a été filmé et ou Blocher s'est livré à une attaque en règle contre deux Albanais accusé d'être des criminels. Deux semaine plus tard devant le conseil des Etats il affirme pourtant qu'il n'a jamais dit ça.
Blocher a donc menti devant le parlement.
Yverdon: Perquisition à la rue Haldimand 10
Lire l'article de Carole Pantet dans 24heures
Huit requérants d’asile, soupçonnés d’être liés à un trafic de drogue, ont été interpellés hier matin par la police.
La descente s'est faite en force et par surprise, hier matin aux environs de 7 h. Une dizaine de voitures de police banalisées ont fait halte au pied de la rue Haldimand 10, un immeuble loué en partie par la Fondation vaudoise pour l'aide aux requérants d'asiles (Fareas). Une quinzaine d'hommes - gendarmes et policiers municipaux confondus - ont alors investi le bâtiment, accompagnés de plusieurs chiens. L'objet de cette visite surprise? «Il était apparu que des requérants résidant dans l'immeuble étaient susceptibles de faire du trafic de stupéfiants», explique Charles Dagon, porte-parole de la police cantonale. En effet, c'est sous l'égide de l'opération «Strada» de lutte contre les stupéfiants que des perquisitions ont été effectuées hier dans plusieurs appartements de cet immeuble, habité en majorité par des requérants d'asile.
Durant les deux heures qu'a duré cette opération antidrogue, les employés de la Fareas - dont les bureaux yverdonnois sont situés à quelques mètres de là - ont collaboré avec les forces de l'ordre. «C'est un principe, il est clair que nous ne protégeons par les trafiquants de drogue!», insiste Emmanuelle Marendaz-Colle, responsable de la communication. La fondation savait qu'une enquête avait été ouverte sur cet immeuble, mais n'a appris que très tôt hier matin qu'une perquisition était prévue.
L'enquête est toujours en cours. La police préfère donc rester discrète sur les résultats de l'opération. On sait néanmoins que huit interpellations ont eu lieu hier matin.
Voisinage soulagé
Le voisinage de l'immeuble perquisitionné a assisté à cette descente avec un certain soulagement. En effet, les problèmes de drogue entourant certains résidents du No 10 étaient bien connus.
La dernière opération de ce type s'était déroulée en février 2005 dans le centre Fareas de Bex. Elle avait poussé la commune à exiger la fermeture du centre, avant qu'un compromis soit trouvé.
Huit requérants d’asile, soupçonnés d’être liés à un trafic de drogue, ont été interpellés hier matin par la police.
La descente s'est faite en force et par surprise, hier matin aux environs de 7 h. Une dizaine de voitures de police banalisées ont fait halte au pied de la rue Haldimand 10, un immeuble loué en partie par la Fondation vaudoise pour l'aide aux requérants d'asiles (Fareas). Une quinzaine d'hommes - gendarmes et policiers municipaux confondus - ont alors investi le bâtiment, accompagnés de plusieurs chiens. L'objet de cette visite surprise? «Il était apparu que des requérants résidant dans l'immeuble étaient susceptibles de faire du trafic de stupéfiants», explique Charles Dagon, porte-parole de la police cantonale. En effet, c'est sous l'égide de l'opération «Strada» de lutte contre les stupéfiants que des perquisitions ont été effectuées hier dans plusieurs appartements de cet immeuble, habité en majorité par des requérants d'asile.
Durant les deux heures qu'a duré cette opération antidrogue, les employés de la Fareas - dont les bureaux yverdonnois sont situés à quelques mètres de là - ont collaboré avec les forces de l'ordre. «C'est un principe, il est clair que nous ne protégeons par les trafiquants de drogue!», insiste Emmanuelle Marendaz-Colle, responsable de la communication. La fondation savait qu'une enquête avait été ouverte sur cet immeuble, mais n'a appris que très tôt hier matin qu'une perquisition était prévue.
L'enquête est toujours en cours. La police préfère donc rester discrète sur les résultats de l'opération. On sait néanmoins que huit interpellations ont eu lieu hier matin.
Voisinage soulagé
Le voisinage de l'immeuble perquisitionné a assisté à cette descente avec un certain soulagement. En effet, les problèmes de drogue entourant certains résidents du No 10 étaient bien connus.
La dernière opération de ce type s'était déroulée en février 2005 dans le centre Fareas de Bex. Elle avait poussé la commune à exiger la fermeture du centre, avant qu'un compromis soit trouvé.
mardi 28 mars 2006
Christoph Blocher a menti devant le conseil des Etats
Aujourd'hui, est une journée à marquer d'une pierre blanche pour les ennemis de Blocher. Dans l'affaire Swisscom la commission de gestion lui donne un bonnet d'âne pour son rôle dans la décision précipitée d'empêcher les participations dans des entreprises étrangères (puis dans ses fuites de communications) mais dans le dossier de l'asile également les mensonges de Blocher sont stigmatisés et la commission de gestion va faire son travail.
Christoph Blocher aurait menti aux Conseillers aux Etats, la semaine passée. Le ministre de la justice et de la police a nié avoir traité deux ressortissants albanais, réfugiés en Suisse, de criminels. L'enregistrement du discours qu'il a prononcé lors de la grand messe de l'UDC à l'Albisguetli prouve cependant le contraire. Cette attitude est dénoncée par plusieurs parlementaires. Et si la gauche est très critique envers Christoph Blocher, le PDC et les radicaux demandent également des explications.
Ecoutez l'interview de Christiane Langenberger, conseillère aux Etats radicale vaudoise.
Pour ceux qui veulent connaître le début de l'affaire allez lire cet article du blog asile.
Christoph Blocher aurait menti aux Conseillers aux Etats, la semaine passée. Le ministre de la justice et de la police a nié avoir traité deux ressortissants albanais, réfugiés en Suisse, de criminels. L'enregistrement du discours qu'il a prononcé lors de la grand messe de l'UDC à l'Albisguetli prouve cependant le contraire. Cette attitude est dénoncée par plusieurs parlementaires. Et si la gauche est très critique envers Christoph Blocher, le PDC et les radicaux demandent également des explications.
Ecoutez l'interview de Christiane Langenberger, conseillère aux Etats radicale vaudoise.
Pour ceux qui veulent connaître le début de l'affaire allez lire cet article du blog asile.
Vol spécial pour Conakry ?
Lire l'article de Didier Estoppey dans le Courrier
Ça aussi, c’est du terrorisme!» Jérôme (prénom d’emprunt) a la voix qui tremble au téléphone. Depuis maintenant quatre mois, l’homme séjourne au centre de détention administrative de Frambois, à Vernier. Dans l’attente d’un éventuel retour vers la Guinée. Un pays dont il n’a pas les papiers, et qu’il nie être le sien. Ils sont plusieurs, à Frambois, à partager les angoisses de Jérôme. Une dizaine de Guinéens, au dire du jeune homme, y sont actuellement hébergés, alors que le centre ne compte qu’une vingtaine de places. Cette «monoculture» de la nationalité guinéenne parmi les requérants actuellement placés sous mesures de contrainte laisse craindre des préparatifs en vue d’un rapatriement imminent vers ce pays. Diverses rumeurs font
ainsi état d’un vol spécial vers Conakry, prévu en fin de semaine. Une information confirmée par les autorités genevoises: l’Office cantonal de la population admet qu’un homme de 21 ans, qui s’est opposé à deux reprises à son renvoi et a été
condamné pour infraction à la Loi fédérale sur les stupéfiants, sera à bord du «prochain vol spécial mis sur pied par l’Office fédéral des migrations». Amnesty met en garde Les autorités genevoises ne semblent donc pas prêtes à céder aux injonctions du groupe «non aux expulsions», basé à Lausanne, qui a adressé un message aux gouvernements des trois cantons (Vaud, Neuchâtel et Genève) patronnant Frambois pour leur demander de renoncer à un «vol spécial de déportation», qui représente un risque très accru de bavures ». Amnesty international renouvelle lui aussi ses mises en garde. «Nous n’avons pas de position arrêtée concernant les rapatriements en Guinée, il faut juger de la situation dans chaque cas, explique Denise Graf, responsable des questions d’asile au sein de la section
suisse de l’ONG. En revanche, nous sommes plus que réservés à l’égard des vols spéciaux. Je viens encore de recevoir un témoignage concernant un rapatriement forcé
vers l’Arménie, il y a quelques jours. Dix-sept policiers encadraient neuf requérants expulsés, dont deux étaient attachés sur des chaises roulantes.
Plusieurs allégations font état de mauvais traitements et d’atteintes à la dignité humaine lors de ce vol. Ces rapatriements sous contrainte se passent systématiquement hors de tout contrôle public. C’est une pratique extrêmement critiquable. Au-delà de ce dernier exemple, tous les témoignages que nous recevons concordent. »
Funestes précédents En 1999 et 2001, le décès de deux requérants, morts par asphyxie
avant même d’avoir pu monter à bord de l’avion du retour, avait incité les autorités
policières à émettre de nouvelles directives. «Mais les chaises roulantes, le port de
casques ou de couches-culottes restent des pratiques courantes, note Denise Graf.
C’est extrêmement humiliant. La police neuchâteloise refuse d’ailleurs d’appliquer ces directives, considérant qu’elles sont contraires à son code de déontologie.
» Un message qui semble avoir été entendu à Berne. Porte- parole de l’Office fédéral des migrations, Dominique Boillat explique ainsi pourquoi ses services refusent systématiquement de confirmer publiquement les projets de «vols spéciaux»: «Cela pourrait provoquer des réactions violentes de la part des personnes concernées. Ou des manifestations à l’aéroport.»
Ça aussi, c’est du terrorisme!» Jérôme (prénom d’emprunt) a la voix qui tremble au téléphone. Depuis maintenant quatre mois, l’homme séjourne au centre de détention administrative de Frambois, à Vernier. Dans l’attente d’un éventuel retour vers la Guinée. Un pays dont il n’a pas les papiers, et qu’il nie être le sien. Ils sont plusieurs, à Frambois, à partager les angoisses de Jérôme. Une dizaine de Guinéens, au dire du jeune homme, y sont actuellement hébergés, alors que le centre ne compte qu’une vingtaine de places. Cette «monoculture» de la nationalité guinéenne parmi les requérants actuellement placés sous mesures de contrainte laisse craindre des préparatifs en vue d’un rapatriement imminent vers ce pays. Diverses rumeurs font
ainsi état d’un vol spécial vers Conakry, prévu en fin de semaine. Une information confirmée par les autorités genevoises: l’Office cantonal de la population admet qu’un homme de 21 ans, qui s’est opposé à deux reprises à son renvoi et a été
condamné pour infraction à la Loi fédérale sur les stupéfiants, sera à bord du «prochain vol spécial mis sur pied par l’Office fédéral des migrations». Amnesty met en garde Les autorités genevoises ne semblent donc pas prêtes à céder aux injonctions du groupe «non aux expulsions», basé à Lausanne, qui a adressé un message aux gouvernements des trois cantons (Vaud, Neuchâtel et Genève) patronnant Frambois pour leur demander de renoncer à un «vol spécial de déportation», qui représente un risque très accru de bavures ». Amnesty international renouvelle lui aussi ses mises en garde. «Nous n’avons pas de position arrêtée concernant les rapatriements en Guinée, il faut juger de la situation dans chaque cas, explique Denise Graf, responsable des questions d’asile au sein de la section
suisse de l’ONG. En revanche, nous sommes plus que réservés à l’égard des vols spéciaux. Je viens encore de recevoir un témoignage concernant un rapatriement forcé
vers l’Arménie, il y a quelques jours. Dix-sept policiers encadraient neuf requérants expulsés, dont deux étaient attachés sur des chaises roulantes.
Plusieurs allégations font état de mauvais traitements et d’atteintes à la dignité humaine lors de ce vol. Ces rapatriements sous contrainte se passent systématiquement hors de tout contrôle public. C’est une pratique extrêmement critiquable. Au-delà de ce dernier exemple, tous les témoignages que nous recevons concordent. »
Funestes précédents En 1999 et 2001, le décès de deux requérants, morts par asphyxie
avant même d’avoir pu monter à bord de l’avion du retour, avait incité les autorités
policières à émettre de nouvelles directives. «Mais les chaises roulantes, le port de
casques ou de couches-culottes restent des pratiques courantes, note Denise Graf.
C’est extrêmement humiliant. La police neuchâteloise refuse d’ailleurs d’appliquer ces directives, considérant qu’elles sont contraires à son code de déontologie.
» Un message qui semble avoir été entendu à Berne. Porte- parole de l’Office fédéral des migrations, Dominique Boillat explique ainsi pourquoi ses services refusent systématiquement de confirmer publiquement les projets de «vols spéciaux»: «Cela pourrait provoquer des réactions violentes de la part des personnes concernées. Ou des manifestations à l’aéroport.»
Lire le point de vue des expulsés africains
Lire l'article de Madiba Keita sur Afribone.com
Le point de vue des expulsés Maliens y est développé.
Extrait:
...ils ont estimé que alors que les capitaux et les biens circulent librement et sans restriction, les immigrants «Sans papiers» sont perçus par les pouvoirs publics comme de vulgaires criminels à expulser manu militari et dans des conditions qui offensent la dignité humaine
Non. je ne suis pas blocherisé
Lire dans le Matin les conversions et les retournements de veste d'Yves Christen continuent à encombrer la presse. Décidément la conscience romande du parti radical est bien mal en point:
Hier dans 24heures, il déclarait que selon lui la loi sur l'asile était conforme aux conventions internationales de 1951 (oui mais le HCR dit le contraire) aujourd'hui dans Le Matin il trouve des avantages à la loi sur l'asile sans dire un mot sur les spécialités Suisse (exigence de passeport et statut des NEM).
lundi 27 mars 2006
Opinion d'Yves Christen dans 24heures
«Cette loi, que j’aurais voulue plus généreuse, je l’ai acceptée en mon âme et conscience, en chassant aussi bien les démons que les anges»
En 2005, le nombre de demandes d’asile a chuté de 30%. Il est difficile de savoir si cela est dû à un durcissement de la politique de M. Blocher, qui rend notre pays moins attractif, ou à l’amélioration de la situation dans les Balkans. S’il y a encore beaucoup de demandeurs provenant de Turquie et des pays du Moyen-Orient englobés dans le conflit irakien, à l’avenir, les demandes en provenance de l’Est, relevant du droit d’asile ou non, vont diminuer.
En 2005, le tiers des demandes viennent d’Afrique, dont de nombreux pays refusent de reprendre leurs ressortissants. L’Espagne et l’Italie sont confrontées à des afflux à travers la Méditerranée difficiles à maîtriser. C’est d’Afrique, incapable de répondre aux défis de la mondialisation et qui s’appauvrit, que viendra la pression ces prochaines décennies. Malgré la misère et les pandémies, sa population augmente, elle a passé de 220 millions en 1950 à 880 millions aujourd’hui, et l’on prédit une population de 1,8 milliard en 2050.
Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, disait en 1991: «Vous risquez d’être envahis demain d’une multitude d’Africains qui, poussés par la misère, déferleront par vagues sur les pays du Nord. Et vous aurez beau faire des législations contre l’émigration, vous ne pourrez pas arrêter ce flot car on n’arrête pas la mer avec les
bras.» C’est donc à la communauté internationale d’apporter une aide mieux coordonnée et d’introduire des règles de commerce équitable. La Suisse doit augmenter sa part qui se situe bien en dessous de l’objectif de 1% de notre budget.
En attendant, des mesures doivent être prises dans notre pays pour maîtriser ce flux migratoire annoncé, car la population est inquiète, pas seulement parce que l’UDC de M. Blocher dénonce les abus et attise les craintes, mais en raison de faits réels, tels l’afflux de réfugiés en Italie et en Espagne, ou encore la montée de l’islam.
La révision de la loi d’asile propose de raccourcir les procédures d’admission et de renvoi, ce qui devrait permettre d’éviter des cas aussi douloureux de demandeurs qui prennent racine chez nous et qui se voient signifier leur expulsion après plusieurs années. Je me suis d’ailleurs opposé à ces décisions inhumaines.
J’ai voté cette loi sous certaines conditions. Que l’aide d’urgence soit acquise, selon notre Constitution, que l’admission, même provisoire, ne dépende pas exclusivement d’une mise en danger existentielle, que les demandeurs aient accès à tous les soins et que l’exigence de documents de voyage et de pièces d’identité ne constitue pas sans autre un motif de non-entrée en matière si des indices probants de persécution existent.
Par ailleurs, M. Blocher a promis d’introduire parmi les motifs d’asile, la persécution non étatique, pour motifs religieux ou de conflits civils. J’ai acquis la conviction que cette loi respectait le droit international et en particulier la Convention de Genève de 1951 sur les réfugiés. De plus, il est certain que la complexité des problèmes migratoires nous imposera à terme d’adopter les mêmes normes que celles de l’UE.
Cette loi, que j’aurais voulue plus généreuse, je l’ai acceptée en mon âme et conscience, en chassant aussi bien les démons que les anges. Je crois que la population a besoin de savoir que le Parlement se préoccupe de cette situation sans arrièrepensée populiste, afin que le million et demi d’étrangers en Suisse ne souffrent pas de sentiments hostiles dus à notre incapacité à maîtriser ces problèmes migratoires.
YVES CHRISTEN
■ Conseiller national radical
En 2005, le nombre de demandes d’asile a chuté de 30%. Il est difficile de savoir si cela est dû à un durcissement de la politique de M. Blocher, qui rend notre pays moins attractif, ou à l’amélioration de la situation dans les Balkans. S’il y a encore beaucoup de demandeurs provenant de Turquie et des pays du Moyen-Orient englobés dans le conflit irakien, à l’avenir, les demandes en provenance de l’Est, relevant du droit d’asile ou non, vont diminuer.
En 2005, le tiers des demandes viennent d’Afrique, dont de nombreux pays refusent de reprendre leurs ressortissants. L’Espagne et l’Italie sont confrontées à des afflux à travers la Méditerranée difficiles à maîtriser. C’est d’Afrique, incapable de répondre aux défis de la mondialisation et qui s’appauvrit, que viendra la pression ces prochaines décennies. Malgré la misère et les pandémies, sa population augmente, elle a passé de 220 millions en 1950 à 880 millions aujourd’hui, et l’on prédit une population de 1,8 milliard en 2050.
Abdou Diouf, ancien président du Sénégal, disait en 1991: «Vous risquez d’être envahis demain d’une multitude d’Africains qui, poussés par la misère, déferleront par vagues sur les pays du Nord. Et vous aurez beau faire des législations contre l’émigration, vous ne pourrez pas arrêter ce flot car on n’arrête pas la mer avec les
bras.» C’est donc à la communauté internationale d’apporter une aide mieux coordonnée et d’introduire des règles de commerce équitable. La Suisse doit augmenter sa part qui se situe bien en dessous de l’objectif de 1% de notre budget.
En attendant, des mesures doivent être prises dans notre pays pour maîtriser ce flux migratoire annoncé, car la population est inquiète, pas seulement parce que l’UDC de M. Blocher dénonce les abus et attise les craintes, mais en raison de faits réels, tels l’afflux de réfugiés en Italie et en Espagne, ou encore la montée de l’islam.
La révision de la loi d’asile propose de raccourcir les procédures d’admission et de renvoi, ce qui devrait permettre d’éviter des cas aussi douloureux de demandeurs qui prennent racine chez nous et qui se voient signifier leur expulsion après plusieurs années. Je me suis d’ailleurs opposé à ces décisions inhumaines.
J’ai voté cette loi sous certaines conditions. Que l’aide d’urgence soit acquise, selon notre Constitution, que l’admission, même provisoire, ne dépende pas exclusivement d’une mise en danger existentielle, que les demandeurs aient accès à tous les soins et que l’exigence de documents de voyage et de pièces d’identité ne constitue pas sans autre un motif de non-entrée en matière si des indices probants de persécution existent.
Par ailleurs, M. Blocher a promis d’introduire parmi les motifs d’asile, la persécution non étatique, pour motifs religieux ou de conflits civils. J’ai acquis la conviction que cette loi respectait le droit international et en particulier la Convention de Genève de 1951 sur les réfugiés. De plus, il est certain que la complexité des problèmes migratoires nous imposera à terme d’adopter les mêmes normes que celles de l’UE.
Cette loi, que j’aurais voulue plus généreuse, je l’ai acceptée en mon âme et conscience, en chassant aussi bien les démons que les anges. Je crois que la population a besoin de savoir que le Parlement se préoccupe de cette situation sans arrièrepensée populiste, afin que le million et demi d’étrangers en Suisse ne souffrent pas de sentiments hostiles dus à notre incapacité à maîtriser ces problèmes migratoires.
YVES CHRISTEN
■ Conseiller national radical
Opinion de Jean Tschopp dans 24heures
«La nouvelle loi sur les étrangers et la révision de celle sur l’asile montrent les effets funestes d’une immigration choisie»
La droite dite du centre s’est volatilisée avec le décès de Jean-Pascal Delamuraz. Chez le grand vieux parti, depuis que l’ancien conseiller fédéral vaudois s’en est allé, plus un radical n’a placé la dignité humaine au coeur de son action politique.
Comment M. Christen résoutil l’impossible équation consistant à parrainer des requérants déboutés tout en adoptant la plus agressive des contre-réformes en matière d’asile et de droit des étrangers? La droite a élu M. Blocher au Conseil fédéral sur un programme politique consistant à exclure les étrangers de Suisse, tout en cautionnant les dérives racistes d’un parti qui fait de la peur de l’autre sa raison d’être.
Comment les cousins français UMP des radicaux envisagentils la politique suisse dans le domaine de l’accueil des étrangers? Dans un discours de juin 2005, M. Nicolas Sarkozy cite la Suisse comme le modèle à suivre, qui a fait du passage «d’une immigration subie à une immigration choisie» un succès. «Il est possible de mieux organiser les flux migratoires, d’autres pays, comme la Suisse, l’ont fait.» Le ministre français de l’Intérieur ne se trompe pas, en Suisse l’immigration choisie s’est institutionnalisée, depuis 1998 en tout cas avec la révision de l’Ordonnance sur la limitation du nombre d’étrangers. Selon ce principe, les étrangers qualifiés (cadres, diplômés universitaires et des Hautes Ecoles principalement) sont privilégiés vis-à-vis des étrangers non qualifiés.
La nouvelle loi sur les étrangers sur laquelle le peuple devrait bientôt voter vient encore renforcer les faveurs accordées aux travailleurs qualifiés dans l’octroi des autorisations de séjour (art. 23 LEtr). Pour le professeur de droit des étrangers Nguyen, cette inégalité de traitement constitue «une discrimination basée sur la situation sociale» prohibée par la Constitution fédérale (art. 8 al. 2).
Les effets pervers de cette révision ne s’arrêtent pas à la violation de notre Charte fondamentale, ils jettent le voile sur une économie souterraine. Dans le canton de Vaud, 20 000 sans-papiers s’activent dans l’ombre et travaillent en finançant nos assurances sociales. Ces sans-papiers n’ont pour la plupart pas le statut de travailleurs qualifiés. Mais comment nier que ces 20 000 immigrés ne correspondent pas à un «besoin économique», explique le professeur Nguyen. L’immigration choisie empêche l’intégration des étrangers. Les étrangers hors Union européenne auxquels s’appliquera la loi sur les étrangers sont les Italiens, Espagnols et Hongrois d’hier. Aujourd’hui, les enfants de ces travailleurs saisonniers venus construire nos routes, bâtir nos immeubles et faire fonctionner notre économie ne pourraient pas faire des apprentissages, suivre des études et s’intégrer si la porte n’avait été ouverte qu’aux travailleurs qualifiés il y a vingt ou trente ans. Qui peut prétendre qu’Italiens et Espagnols ne se sont pas intégrés désormais? Avec la nouvelle loi sur les étrangers, le bailleur qui conclut un contrat avec un sanspapiers,
JEAN TSCHOPP
■ Président Jeunesse Unia
La droite dite du centre s’est volatilisée avec le décès de Jean-Pascal Delamuraz. Chez le grand vieux parti, depuis que l’ancien conseiller fédéral vaudois s’en est allé, plus un radical n’a placé la dignité humaine au coeur de son action politique.
Comment M. Christen résoutil l’impossible équation consistant à parrainer des requérants déboutés tout en adoptant la plus agressive des contre-réformes en matière d’asile et de droit des étrangers? La droite a élu M. Blocher au Conseil fédéral sur un programme politique consistant à exclure les étrangers de Suisse, tout en cautionnant les dérives racistes d’un parti qui fait de la peur de l’autre sa raison d’être.
Comment les cousins français UMP des radicaux envisagentils la politique suisse dans le domaine de l’accueil des étrangers? Dans un discours de juin 2005, M. Nicolas Sarkozy cite la Suisse comme le modèle à suivre, qui a fait du passage «d’une immigration subie à une immigration choisie» un succès. «Il est possible de mieux organiser les flux migratoires, d’autres pays, comme la Suisse, l’ont fait.» Le ministre français de l’Intérieur ne se trompe pas, en Suisse l’immigration choisie s’est institutionnalisée, depuis 1998 en tout cas avec la révision de l’Ordonnance sur la limitation du nombre d’étrangers. Selon ce principe, les étrangers qualifiés (cadres, diplômés universitaires et des Hautes Ecoles principalement) sont privilégiés vis-à-vis des étrangers non qualifiés.
La nouvelle loi sur les étrangers sur laquelle le peuple devrait bientôt voter vient encore renforcer les faveurs accordées aux travailleurs qualifiés dans l’octroi des autorisations de séjour (art. 23 LEtr). Pour le professeur de droit des étrangers Nguyen, cette inégalité de traitement constitue «une discrimination basée sur la situation sociale» prohibée par la Constitution fédérale (art. 8 al. 2).
Les effets pervers de cette révision ne s’arrêtent pas à la violation de notre Charte fondamentale, ils jettent le voile sur une économie souterraine. Dans le canton de Vaud, 20 000 sans-papiers s’activent dans l’ombre et travaillent en finançant nos assurances sociales. Ces sans-papiers n’ont pour la plupart pas le statut de travailleurs qualifiés. Mais comment nier que ces 20 000 immigrés ne correspondent pas à un «besoin économique», explique le professeur Nguyen. L’immigration choisie empêche l’intégration des étrangers. Les étrangers hors Union européenne auxquels s’appliquera la loi sur les étrangers sont les Italiens, Espagnols et Hongrois d’hier. Aujourd’hui, les enfants de ces travailleurs saisonniers venus construire nos routes, bâtir nos immeubles et faire fonctionner notre économie ne pourraient pas faire des apprentissages, suivre des études et s’intégrer si la porte n’avait été ouverte qu’aux travailleurs qualifiés il y a vingt ou trente ans. Qui peut prétendre qu’Italiens et Espagnols ne se sont pas intégrés désormais? Avec la nouvelle loi sur les étrangers, le bailleur qui conclut un contrat avec un sanspapiers,
JEAN TSCHOPP
■ Président Jeunesse Unia
« Le discours xénophobe de l'extrême droite se banalise »
Lire cet article dans Libé
Après sa visite en Suisse, Doudou Diene s'exprime sur la situation du racisme en France...
Après sa visite en Suisse, Doudou Diene s'exprime sur la situation du racisme en France...
dimanche 26 mars 2006
Un Suisse dans le temple des droits de l'homme
Lire l'interview sur swissinfo . Co-directeur à la Direction générale des droits de l'homme du Conseil, le Suisse Philippe Boillat souligne l'importance de la mission de cette organisation sur la scène internatinale.
Extrait:
Doudou Diène, le rapporteur de l'ONU sur le racisme a récemment visité la Suisse, un pays qui tend à banaliser la xénophobie. Cette dérive inquiète-t-elle le Conseil de l'Europe?
P.B. : Les conclusions préliminaires de Doudou Diène sont proches de celles tirées par la Commission du Conseil de l'Europe chargée de la lutte contre le racisme, un organisme qui a visité la Suisse en mai 2003.
Dans son rapport, cette commission constate en effet une évolution positive en matière de lutte contre le racisme et l'intolérance tout en étant préoccupée par le comportement discriminatoire observé au sein des forces de l'ordre à l'égard de certaines minorités notamment africaines.
Elle pointe également l'attitude à l'égard des demandeurs d'asile et des réfugiés qui suscite un débat « négatif et hostile » dans l'arène politique.
Une évaluation que le commissaire européen des droits de l'homme a globalement reprise suite à sa visite en Suisse l'année dernière.
samedi 25 mars 2006
La Suisse et Soleure dans l'impasse
le rapport en question est riche d’autres enseignements. On s’aperçoit ainsi que, loin de pousser les requérants estampillés NEM à quitter le pays, la mesure qui les prive d’aide sociale depuis deux ans s’est accompagnée, durant la même période,
d’une multiplication par cinq des coûts de l’aide d’urgence. Sur 4990 requérants frappés de NEM avant le 1er avril 2004, 1067 étaient ainsi toujours à l’aide d’urgence durant le 3e trimestre 2005. Quant aux quelque 3000 autres, on n’a aucune idée de leur sort: le rapport se borne à noter que les deux tiers des personnes
privées d’aide sociale n’ont jamais demandé d’aide d’urgence. Sans pouvoir dire si
elles ont quitté la Suisse ou se sont perdues dans la nature. Les seuls départs contrôlés, ceux effectués sous contrainte, étaient durant ces même trois mois au
nombre de 21 pour toute la Suisse. Quant aux 5670 personnes frappées d’une NEM depuis
avril 2004, elles étaient 830 à avoir sollicité une aide d’urgence au troisième trimestre 2005. Le même flou persiste pour les autres, de nombreux requérants
préférant survivre par leurs propres moyens pour échapper aux contrôles de police qui, dans certains cantons, accompagnent ladite aide... Seuls indicateurs clairs: environ «60% des bénéficiaires d’une aide d’urgence recensés au 3e trimestre
2005 sont originaires de pays dans lesquels l’exécution du renvoi sous contrainte n’est possible que sous des conditions draconiennes et pour lesquels l’établissement de l’identité et la délivrance de documents de voyage posent problème», souligne
le rapport. Qui, en toute logique, observe deux autres tendances: l’allongement de la
durée de perception des prestations et un recours répété à l’aide d’urgence.
Dernier chiffre à retenir: 55% des «nouveaux NEM» qui ont recouru à l’aide d’urgence en été 2005 séjournaient en Suisse depuis plus d’un an. Des données qui devraient
faire réfléchir à l’heure où la Suisse s’apprête à étendre ce régime prétendument dissuasif à l’ensemble des requérants déboutés. Il appartiendra au peuple, qui sera probablement saisi le 24 septembre des référendums sur la Loi sur l’asile et celle sur les étrangers, de décider s’il entend aligner un peu plus encore la Suisse sur Soleure. Le Souverain devra garder aussi à l’esprit la capacité de discernement
souvent discutable dont semble faire preuve l’ODM. Qui note sans sourciller dans son
rapport une autre tendance observée durant le «trimestre sous revue»: «A noter également (parmi les nouvelles décisions de NEM, ndlr) la forte baisse des personnes originaires de Russie et de Macédoine, qui cèdent leur place aux nationaux irakiens et camerounais.» Au fait, à quel guichet doit-on s’adresser pour les rapatriements vers l'Irak.
d’une multiplication par cinq des coûts de l’aide d’urgence. Sur 4990 requérants frappés de NEM avant le 1er avril 2004, 1067 étaient ainsi toujours à l’aide d’urgence durant le 3e trimestre 2005. Quant aux quelque 3000 autres, on n’a aucune idée de leur sort: le rapport se borne à noter que les deux tiers des personnes
privées d’aide sociale n’ont jamais demandé d’aide d’urgence. Sans pouvoir dire si
elles ont quitté la Suisse ou se sont perdues dans la nature. Les seuls départs contrôlés, ceux effectués sous contrainte, étaient durant ces même trois mois au
nombre de 21 pour toute la Suisse. Quant aux 5670 personnes frappées d’une NEM depuis
avril 2004, elles étaient 830 à avoir sollicité une aide d’urgence au troisième trimestre 2005. Le même flou persiste pour les autres, de nombreux requérants
préférant survivre par leurs propres moyens pour échapper aux contrôles de police qui, dans certains cantons, accompagnent ladite aide... Seuls indicateurs clairs: environ «60% des bénéficiaires d’une aide d’urgence recensés au 3e trimestre
2005 sont originaires de pays dans lesquels l’exécution du renvoi sous contrainte n’est possible que sous des conditions draconiennes et pour lesquels l’établissement de l’identité et la délivrance de documents de voyage posent problème», souligne
le rapport. Qui, en toute logique, observe deux autres tendances: l’allongement de la
durée de perception des prestations et un recours répété à l’aide d’urgence.
Dernier chiffre à retenir: 55% des «nouveaux NEM» qui ont recouru à l’aide d’urgence en été 2005 séjournaient en Suisse depuis plus d’un an. Des données qui devraient
faire réfléchir à l’heure où la Suisse s’apprête à étendre ce régime prétendument dissuasif à l’ensemble des requérants déboutés. Il appartiendra au peuple, qui sera probablement saisi le 24 septembre des référendums sur la Loi sur l’asile et celle sur les étrangers, de décider s’il entend aligner un peu plus encore la Suisse sur Soleure. Le Souverain devra garder aussi à l’esprit la capacité de discernement
souvent discutable dont semble faire preuve l’ODM. Qui note sans sourciller dans son
rapport une autre tendance observée durant le «trimestre sous revue»: «A noter également (parmi les nouvelles décisions de NEM, ndlr) la forte baisse des personnes originaires de Russie et de Macédoine, qui cèdent leur place aux nationaux irakiens et camerounais.» Au fait, à quel guichet doit-on s’adresser pour les rapatriements vers l'Irak.
Asile: ombres et lumières de la voie soleuroise
Lire l'article de Didier Estoppey dans Le Courrier
Il y a un an, le Tribunal fédéral (TF), statuant sur un recours soleurois, rendait un arrêt appelé à faire date: il contraignait ce canton à accorder aux requérants frappés de non-entrée en matière (NEM) l'aide minimale d'urgence prévue par la Constitution. Le Conseil des Etats, qui avait voté la veille la suppression de cette aide à tous les requérants déboutés, s'est vu obligé par la suite de se raviser. Et de réfréner un tout petit peu l'ardeur des Chambres fédérales dans leur entreprise de démantèlement du droit d'asile, mise sous toit en décembre dernier.
Hier, c'est à nouveau de Soleure qu'est venue une autre décision de justice, qui, elle aussi, marquera peut-être les esprits. Elle concerne un requérant guinéen frappé de NEM, vivant en Suisse depuis quatre ans. L'homme a vainement tenté plusieurs démarches pour obtenir les papiers lui permettant de rentrer chez lui. Ce qui n'ôte rien au caractère illégal de son séjour, ont estimé les autorités: contrôlé à deux reprises par la police, il a été condamné à une double amende. Et à la confiscation de ses maigres économies et de son téléphone portable, vu qu'il n'était pas en mesure de s'acquitter de son dû.
Ce sont ces amendes que vient d'annuler le Tribunal administratif soleurois en acquittant le requérant. Les juges ont considéré que l'homme n'a pas intentionnellement séjourné en Suisse sans papiers. Les autorités soleuroises sont donc sommées de restituer au requérant, dans les trente jours, les sommes et le téléphone confisqués.
«Un cas d'école»
L'association IGA SOS Racisme, à l'origine du recours (comme de celui tranché l'an dernier par le TF), ne crie pas pour autant victoire: «Nous avons choisi un cas d'école, explique sa permanente, Françoise Kopf. Cette personne a pu prouver qu'elle n'était aucunement responsable de l'illégalité de sa situation, puisqu'elle a multiplié les démarches pour tenter de rentrer chez elle. Mais nous avons connaissance de dizaines de requérants ainsi mis à l'amende ou condamnés à la prison pour séjour illégal. Cumulées, ces amendes peuvent aller jusqu'à 5000 francs.»
Le harcèlement systématique auquel sont soumis les requérants estampillés NEM à Soleure a souvent été porté à la connaissance du public grâce à la combativité d'IGA SOS Racisme. Une combativité qui, couplée à l'excès de zèle dont font preuve les autorités soleuroises, ont amené la justice à mettre le holà à certaines pratiques.
Soleure est pourtant loin d'en avoir le monopole. De la même manière que le Conseil des Etats se montrait prêt, il y a un an, à étendre à l'ensemble du pays et des requérants déboutés le «modèle soleurois», la mise à l'amende des requérants en séjour illégal relève d'une stratégie largement répandue.
CQFD
Il est à cet égard édifiant de se pencher sur les chiffres du dernier «rapport de monitoring NEM» publié par l'Office fédéral des migrations (ODM), et portant sur le troisième trimestre 2005. Trois mois durant lesquels, dans toute la Suisse, 699 requérants «NEM» ont été interpellés à 843 reprises, tous délits confondus. Dont près de 50% pour séjour irrégulier uniquement. Notant que les interpellations pour deal ou vol sont quant à elles en «perte de vitesse», l'ODM se réjouit de constater qu'il n'y a pas de lien entre la privation d'aide sociale dont sont victimes les requérants «NEM» depuis avril 2004 et une hausse de la criminalité. CQFD. Même si, paradoxalement, on continue à faire l'amalgame entre requérants et délinquance pour justifier les durcissements de la loi sur l'asile...
Mais le rapport en question est riche d'autres enseignements. On s'aperçoit ainsi que, loin de pousser les requérants estampillés NEM à quitter le pays, la mesure qui les prive d'aide sociale depuis deux ans s'est accompagnée, durant la même période, d'une multiplication par cinq des coûts de l'aide d'urgence. Sur 4990 requérants frappés de NEM avant le 1er avril 2004, 1067 étaient ainsi toujours à l'aide d'urgence durant le 3e trimestre 2005. Quant aux quelque 3000 autres, on n'a aucune idée de leur sort: le rapport se borne à noter que les deux tiers des personnes privées d'aide sociale n'ont jamais demandé d'aide d'urgence. Sans pouvoir dire si elles ont quitté la Suisse ou se sont perdues dans la nature. Les seuls départs contrôlés, ceux effectués sous contrainte, étaient durant ces même trois mois au nombre de 21 pour toute la Suisse.
Flou persistant
Quant aux 5670 personnes frappées d'une NEM depuis avril 2004, elles étaient 830 à avoir sollicité une aide d'urgence au troisième trimestre 2005. Le même flou persiste pour les autres, de nombreux requérants préférant survivre par leurs propres moyens pour échapper aux contrôles de police qui, dans certains cantons, accompagnent ladite aide... Seuls indicateurs clairs: environ «60% des bénéficiaires d'une aide d'urgence recensés au 3e trimestre 2005 sont originaires de pays dans lesquels l'exécution du renvoi sous contrainte n'est possible que sous des conditions draconiennes et pour lesquels l'établissement de l'identité et la délivrance de documents de voyage posent problème», souligne le rapport. Qui, en toute logique, observe deux autres tendances: l'allongement de la durée de perception des prestations et un recours répété à l'aide d'urgence. Dernier chiffre à retenir: 55% des «nouveaux NEM» qui ont recouru à l'aide d'urgence en été 2005 séjournaient en Suisse depuis plus d'un an.
Des données qui devraient faire réfléchir à l'heure où la Suisse s'apprête à étendre ce régime prétendument dissuasif à l'ensemble des requérants déboutés. Il appartiendra au peuple, qui sera probablement saisi le 24 septembre des référendums sur la Loi sur l'asile et celle sur les étrangers, de décider s'il entend aligner un peu plus encore la Suisse sur Soleure.
Le Souverain devra garder aussi à l'esprit la capacité de discernement souvent discutable dont semble faire preuve l'ODM. Qui note sans sourciller dans son rapport une autre tendance observée durant le «trimestre sous revue»: «A noter également (parmi les nouvelles décisions de NEM, ndlr) la forte baisse des personnes originaires de Russie et de Macédoine, qui cèdent leur place aux nationaux irakiens et camerounais.»
Au fait, à quel guichet doit-on s'adresser pour les rapatriements vers Bagdad?I
Il y a un an, le Tribunal fédéral (TF), statuant sur un recours soleurois, rendait un arrêt appelé à faire date: il contraignait ce canton à accorder aux requérants frappés de non-entrée en matière (NEM) l'aide minimale d'urgence prévue par la Constitution. Le Conseil des Etats, qui avait voté la veille la suppression de cette aide à tous les requérants déboutés, s'est vu obligé par la suite de se raviser. Et de réfréner un tout petit peu l'ardeur des Chambres fédérales dans leur entreprise de démantèlement du droit d'asile, mise sous toit en décembre dernier.
Hier, c'est à nouveau de Soleure qu'est venue une autre décision de justice, qui, elle aussi, marquera peut-être les esprits. Elle concerne un requérant guinéen frappé de NEM, vivant en Suisse depuis quatre ans. L'homme a vainement tenté plusieurs démarches pour obtenir les papiers lui permettant de rentrer chez lui. Ce qui n'ôte rien au caractère illégal de son séjour, ont estimé les autorités: contrôlé à deux reprises par la police, il a été condamné à une double amende. Et à la confiscation de ses maigres économies et de son téléphone portable, vu qu'il n'était pas en mesure de s'acquitter de son dû.
Ce sont ces amendes que vient d'annuler le Tribunal administratif soleurois en acquittant le requérant. Les juges ont considéré que l'homme n'a pas intentionnellement séjourné en Suisse sans papiers. Les autorités soleuroises sont donc sommées de restituer au requérant, dans les trente jours, les sommes et le téléphone confisqués.
«Un cas d'école»
L'association IGA SOS Racisme, à l'origine du recours (comme de celui tranché l'an dernier par le TF), ne crie pas pour autant victoire: «Nous avons choisi un cas d'école, explique sa permanente, Françoise Kopf. Cette personne a pu prouver qu'elle n'était aucunement responsable de l'illégalité de sa situation, puisqu'elle a multiplié les démarches pour tenter de rentrer chez elle. Mais nous avons connaissance de dizaines de requérants ainsi mis à l'amende ou condamnés à la prison pour séjour illégal. Cumulées, ces amendes peuvent aller jusqu'à 5000 francs.»
Le harcèlement systématique auquel sont soumis les requérants estampillés NEM à Soleure a souvent été porté à la connaissance du public grâce à la combativité d'IGA SOS Racisme. Une combativité qui, couplée à l'excès de zèle dont font preuve les autorités soleuroises, ont amené la justice à mettre le holà à certaines pratiques.
Soleure est pourtant loin d'en avoir le monopole. De la même manière que le Conseil des Etats se montrait prêt, il y a un an, à étendre à l'ensemble du pays et des requérants déboutés le «modèle soleurois», la mise à l'amende des requérants en séjour illégal relève d'une stratégie largement répandue.
CQFD
Il est à cet égard édifiant de se pencher sur les chiffres du dernier «rapport de monitoring NEM» publié par l'Office fédéral des migrations (ODM), et portant sur le troisième trimestre 2005. Trois mois durant lesquels, dans toute la Suisse, 699 requérants «NEM» ont été interpellés à 843 reprises, tous délits confondus. Dont près de 50% pour séjour irrégulier uniquement. Notant que les interpellations pour deal ou vol sont quant à elles en «perte de vitesse», l'ODM se réjouit de constater qu'il n'y a pas de lien entre la privation d'aide sociale dont sont victimes les requérants «NEM» depuis avril 2004 et une hausse de la criminalité. CQFD. Même si, paradoxalement, on continue à faire l'amalgame entre requérants et délinquance pour justifier les durcissements de la loi sur l'asile...
Mais le rapport en question est riche d'autres enseignements. On s'aperçoit ainsi que, loin de pousser les requérants estampillés NEM à quitter le pays, la mesure qui les prive d'aide sociale depuis deux ans s'est accompagnée, durant la même période, d'une multiplication par cinq des coûts de l'aide d'urgence. Sur 4990 requérants frappés de NEM avant le 1er avril 2004, 1067 étaient ainsi toujours à l'aide d'urgence durant le 3e trimestre 2005. Quant aux quelque 3000 autres, on n'a aucune idée de leur sort: le rapport se borne à noter que les deux tiers des personnes privées d'aide sociale n'ont jamais demandé d'aide d'urgence. Sans pouvoir dire si elles ont quitté la Suisse ou se sont perdues dans la nature. Les seuls départs contrôlés, ceux effectués sous contrainte, étaient durant ces même trois mois au nombre de 21 pour toute la Suisse.
Flou persistant
Quant aux 5670 personnes frappées d'une NEM depuis avril 2004, elles étaient 830 à avoir sollicité une aide d'urgence au troisième trimestre 2005. Le même flou persiste pour les autres, de nombreux requérants préférant survivre par leurs propres moyens pour échapper aux contrôles de police qui, dans certains cantons, accompagnent ladite aide... Seuls indicateurs clairs: environ «60% des bénéficiaires d'une aide d'urgence recensés au 3e trimestre 2005 sont originaires de pays dans lesquels l'exécution du renvoi sous contrainte n'est possible que sous des conditions draconiennes et pour lesquels l'établissement de l'identité et la délivrance de documents de voyage posent problème», souligne le rapport. Qui, en toute logique, observe deux autres tendances: l'allongement de la durée de perception des prestations et un recours répété à l'aide d'urgence. Dernier chiffre à retenir: 55% des «nouveaux NEM» qui ont recouru à l'aide d'urgence en été 2005 séjournaient en Suisse depuis plus d'un an.
Des données qui devraient faire réfléchir à l'heure où la Suisse s'apprête à étendre ce régime prétendument dissuasif à l'ensemble des requérants déboutés. Il appartiendra au peuple, qui sera probablement saisi le 24 septembre des référendums sur la Loi sur l'asile et celle sur les étrangers, de décider s'il entend aligner un peu plus encore la Suisse sur Soleure.
Le Souverain devra garder aussi à l'esprit la capacité de discernement souvent discutable dont semble faire preuve l'ODM. Qui note sans sourciller dans son rapport une autre tendance observée durant le «trimestre sous revue»: «A noter également (parmi les nouvelles décisions de NEM, ndlr) la forte baisse des personnes originaires de Russie et de Macédoine, qui cèdent leur place aux nationaux irakiens et camerounais.»
Au fait, à quel guichet doit-on s'adresser pour les rapatriements vers Bagdad?I
vendredi 24 mars 2006
Une étoile jaune comme bulletin
Lu dans le courrier des lecteurs de 24heures:
En réponse à la lettre de M. Ernest Truffer intitulée «Vote des étrangers: un mercenariat en démocratie» ( 24 heures du 13 mars 2006): Il ne manquait plus que ça!
D’abord ils prennent les emplois, les meilleurs et mieux payés, bien entendu, et maintenant ils viennent «faire la loi» comme vous dites. Ah!
ces étrangers! Collons-leur un numéro afin de mieux les reconnaître, ou alors une étoile tant qu’à faire et nous revoilà reculés de plus d’un demi-siècle. Heureusement qu’il existe des gens comme vous, cher Monsieur, pour nous rappeler les erreurs à ne pas reproduire.
Ce que vous avez le droit de demander de plus à un étranger qu’à un Suisse ne tient que dans un seul mot: intégration. Pour le reste, hélas, trois fois hélas, nous sommes presque à égalité!
Héléna Guezennec, Grandson
En réponse à la lettre de M. Ernest Truffer intitulée «Vote des étrangers: un mercenariat en démocratie» ( 24 heures du 13 mars 2006): Il ne manquait plus que ça!
D’abord ils prennent les emplois, les meilleurs et mieux payés, bien entendu, et maintenant ils viennent «faire la loi» comme vous dites. Ah!
ces étrangers! Collons-leur un numéro afin de mieux les reconnaître, ou alors une étoile tant qu’à faire et nous revoilà reculés de plus d’un demi-siècle. Heureusement qu’il existe des gens comme vous, cher Monsieur, pour nous rappeler les erreurs à ne pas reproduire.
Ce que vous avez le droit de demander de plus à un étranger qu’à un Suisse ne tient que dans un seul mot: intégration. Pour le reste, hélas, trois fois hélas, nous sommes presque à égalité!
Héléna Guezennec, Grandson
Qu'en dirait le Christ ?
Lu dans le courrier des lecteurs de 24heures:
A propos de l’«Opinion» de Jacques Neirynck intitulée «En prison pour compassion, comme si on n’avait rien appris» ( 24 heures du 6 mars 2006): Dans plusieurs domaines, la politique de la majorité des Chambres fédérales n’est plus que servilité aplatie devant M. Blocher. L’ancien conseiller national Jacques Neirynck décrit une nouvelle loi (beaucoup plus dure que la précédente) votée en décembre dernier. Appelée pudiquement loi sur les étrangers, elle n’est en fait qu’une loi contre les étrangers. Ainsi, un Suisse assistant un étranger en situation irrégulière sera désormais passible d’une peine de cinq ans de prison et d’une amende de 500 000 francs.
Notre Constitution fédérale commence par les mots «Au nom du peuple tout-puissant» et la croix chrétienne blanchit notre drapeau. Ça peut toujours servir: si quelques bénédictions célestes s’ajoutent à notre confort et à nos profils terrestres, ce serait encore tout ça de gagné. Le malheur veut que, si nous en croyons le chapitre XXV de l’évangile de Matthieu, les braves Suisses puissent bien se retrouver à côté de ceux à qui Jésus Christ dira: «Retirez-vous de moi, maudits… car j’étais l’étranger, et vous ne m’avez pas recueilli.»
Edmond Aubert, Cheseaux-Noréaz
A propos de l’«Opinion» de Jacques Neirynck intitulée «En prison pour compassion, comme si on n’avait rien appris» ( 24 heures du 6 mars 2006): Dans plusieurs domaines, la politique de la majorité des Chambres fédérales n’est plus que servilité aplatie devant M. Blocher. L’ancien conseiller national Jacques Neirynck décrit une nouvelle loi (beaucoup plus dure que la précédente) votée en décembre dernier. Appelée pudiquement loi sur les étrangers, elle n’est en fait qu’une loi contre les étrangers. Ainsi, un Suisse assistant un étranger en situation irrégulière sera désormais passible d’une peine de cinq ans de prison et d’une amende de 500 000 francs.
Notre Constitution fédérale commence par les mots «Au nom du peuple tout-puissant» et la croix chrétienne blanchit notre drapeau. Ça peut toujours servir: si quelques bénédictions célestes s’ajoutent à notre confort et à nos profils terrestres, ce serait encore tout ça de gagné. Le malheur veut que, si nous en croyons le chapitre XXV de l’évangile de Matthieu, les braves Suisses puissent bien se retrouver à côté de ceux à qui Jésus Christ dira: «Retirez-vous de moi, maudits… car j’étais l’étranger, et vous ne m’avez pas recueilli.»
Edmond Aubert, Cheseaux-Noréaz
jeudi 23 mars 2006
Les naturalisations peuvent être révoquées
Valérie de Graffenried dans le Le Temps
Comme de coutume après chaque conférence de presse ou communication de l'UDC, le discours tenu s'appuyait sur des amalgames et des mensonges.
Valérie de Graffenried en relève deux: l'article 41 prévoit expressèment qu'une naturalisation peut être révoquée dans le cas ou un passé criminel aurait été caché. Et le statut de réfugié peut lui aussi être retiré en tout temps en cas de comportement délictueux particulièrment répréhensible.
Comme de coutume après chaque conférence de presse ou communication de l'UDC, le discours tenu s'appuyait sur des amalgames et des mensonges.
Valérie de Graffenried en relève deux: l'article 41 prévoit expressèment qu'une naturalisation peut être révoquée dans le cas ou un passé criminel aurait été caché. Et le statut de réfugié peut lui aussi être retiré en tout temps en cas de comportement délictueux particulièrment répréhensible.
La famille Taletovic, un cas de détresse qui a déjà ému un millier de
Légende de la photo de Chantal Derwey:
Edin et Samela Taletovic, parents de la petite Amina, sont incapables d’imaginer un retour dans leur pays, où ils n’ont ni famille, ni logement, ni perspectives d’emploi. Ce qui rend l’idée d’une expulsion par-dessus tout insupportable, c’est la venue au monde, d’ici l’été, d’un deuxième enfant. Leur sort est entre les mains des députés vaudois.
Voici l'article d'Estelle Bressoud publié dans 24heures
Une pétition déposée au Grand Conseil réclame un geste en faveur d’une famille bosniaque au passé douloureux, menacée d’expulsion.
Un deux-pièces orné de fleurs en plastique, mais un climat lourd de silence et d’incertitude. «Nous sommes sous mesures de contrainte depuis six mois. La police peut débarquer n’importe quand», laisse échapper Edin Taletovic dans un français hésitant mais clair. Il enchaîne, le regard désenchanté: «On a ça dans la tête tous les matins, tout le temps. Ça nous rend tristes.» La situation de ce père de famille de 31 ans, de son épouse Samela et de leur fillette Amina, 4 ans, n’a rien d’un conte de fées. Son caractère dramatique a suscité un élan de soutien populaire, qui s’est traduit par le récent dépôt d’une pétition auprès du Parlement vaudois ( lire encadré). Elle fait état de 1249 paraphes.
Enceinte de cinq mois
En 2001, en proie à la famine et à l’errance, le couple quitte sa Bosnie natale alors en guerre pour la Suisse. Au cours d’un séjour partagé entre Bex, Vevey, Montreux et Aigle, il se voit confirmer son renvoi en janvier 2005, par la Commission de recours en matière d’asile. Entre-temps, Samela a accouché d’Amina, qui devrait débuter sa scolarité en août prochain. Et surtout, traumatisée par les atrocités liées à la chute de Srebrenica, elle continue de présenter de sévères troubles de santé, malgré une prise en charge thérapeutique.
Un retour au pays? Edin Taletovic, orphelin de père depuis son enfance et de mère depuis 2002, est incapable de l’imaginer. «Je n’ai pas de famille.» Personne pour accueillir les Taletovic, pas non plus de logement, encore moins de perspectives d’emploi. Mais ce qui rend l’idée d’une expulsion par-dessus tout insupportable, c’est la venue au monde, d’ici l’été, d’un deuxième enfant. «Je souhaite qu’il naisse en Suisse», confie Edin.
La pétition, un baume
Dans le couloir de l’attente, cet électrotechnicien de formation tue le temps en perfectionnant son français via les cours proposés par le Service communautaire de la Planchette, à Aigle.
Il n’a obtenu que très brièvement l’autorisation de travailler en Suisse. Dans un quotidien marqué, dit-il, par la tristesse et l’angoisse, l’élan de sympathie exprimé par les signataires agit comme un baume. «C’est bien pour nous. Il y a encore quelqu’un qui pense à nous, qui nous comprend. »
Les Tibétains en force
Journal du Jura en ligne - Votre source pour des nouvelles r�gionales - Ressort: SuisseLa Suisse a enregistré 738 demandes d'asile en février. Ce sont 201 de moins qu'en janvier mais 64 de plus qu'un an auparavant.
Les pays d'origine demeurent les mêmes, à l'exception de la Chine d'où on n'avait plus enregistré autant de demandes depuis novembre 2002. Sur les 32 demandes d'asile de Chinois, 29 émanent de Tibétains. Pour le reste, l'Office fédéral des migrations (ODM) a enregistré 82 demandes de Serbie et Monténégro (- 42), 49 de Turquie (- 11), 40 d'Irak (- 34), 35 de Bosnie-Herzégovine (- 19) et 33 de Georgie (+ 8), a indiqué hier l'ODM En février, l'ODM a pris 1075 décisions en première instance, soit 117 de plus qu'en janvier. L'asile a été octroyé à 140 personnes, soit un taux d'acceptation de 14,9 % sur les 941 décisions effectives (positives, négatives ou de non entrée en matière). A noter la forte hausse (72,9 %) de décisions provisoires depuis le début de l'année. Le changement de pratique concernant les ressortissants irakiens et le règlement de cas anciens expliquent ces 470 admissions provisoires, précise l'ODM. Le nombre de dossiers en suspens en première instance a continué de reculer, s'établissant à 4411 à fin février. Une année plus tôt, il était supérieur de 22,8 %. L'effectif des personnes dans le processus de l'asile en Suisse a aussi reculé, de 382 (0,8 %) par rapport à janvier. Mais il reste élevé, à 47 549, indique l'ODM. Le nombre de personnes en attente d'une exécution de renvoi reste aussi élevé, à 9689, même s'il a diminué de 1,6 % par rapport à janvier. Un des principaux problèmes, qui touche près des deux tiers de ces personnes, est de leur procurer des papiers d'identité. D'autres personnes sont sorties des statistiques pour différentes raisons. L'ODM a ainsi dénombré 83 départs autonomes (1207 en janvier), 134 rapatriements (105), 154 renvois après non entrée en matière (114) et 379 départs non officiels (400
Les pays d'origine demeurent les mêmes, à l'exception de la Chine d'où on n'avait plus enregistré autant de demandes depuis novembre 2002. Sur les 32 demandes d'asile de Chinois, 29 émanent de Tibétains. Pour le reste, l'Office fédéral des migrations (ODM) a enregistré 82 demandes de Serbie et Monténégro (- 42), 49 de Turquie (- 11), 40 d'Irak (- 34), 35 de Bosnie-Herzégovine (- 19) et 33 de Georgie (+ 8), a indiqué hier l'ODM En février, l'ODM a pris 1075 décisions en première instance, soit 117 de plus qu'en janvier. L'asile a été octroyé à 140 personnes, soit un taux d'acceptation de 14,9 % sur les 941 décisions effectives (positives, négatives ou de non entrée en matière). A noter la forte hausse (72,9 %) de décisions provisoires depuis le début de l'année. Le changement de pratique concernant les ressortissants irakiens et le règlement de cas anciens expliquent ces 470 admissions provisoires, précise l'ODM. Le nombre de dossiers en suspens en première instance a continué de reculer, s'établissant à 4411 à fin février. Une année plus tôt, il était supérieur de 22,8 %. L'effectif des personnes dans le processus de l'asile en Suisse a aussi reculé, de 382 (0,8 %) par rapport à janvier. Mais il reste élevé, à 47 549, indique l'ODM. Le nombre de personnes en attente d'une exécution de renvoi reste aussi élevé, à 9689, même s'il a diminué de 1,6 % par rapport à janvier. Un des principaux problèmes, qui touche près des deux tiers de ces personnes, est de leur procurer des papiers d'identité. D'autres personnes sont sorties des statistiques pour différentes raisons. L'ODM a ainsi dénombré 83 départs autonomes (1207 en janvier), 134 rapatriements (105), 154 renvois après non entrée en matière (114) et 379 départs non officiels (400
mercredi 22 mars 2006
mardi 21 mars 2006
UDC: Nos règles sont valables pour tous
Lire l'excellent dossier de la Première consacré au nouvel enrobage de la politique xénophobe de l'UDC
Ecoutez l'émission Forum consacrée à ce sujet avec Oskar Freysinger et Yves Christen
Ecoutez l'émission Forum consacrée à ce sujet avec Oskar Freysinger et Yves Christen
L'UDC reprend ses vieilles recettes
Lire l'article de Vincent Bourquin dans 24heures:
«L'asile est la seule question où les deux ailes de l'UDC sont encore d'accord», sourit Bernhard Hess, le président des Démocrates suisses (DS). Pour le conseiller national, les démocrates du centre sont divisés en deux groupes: l'aile économique et l'aile nationale conservatrice. Cette division est apparue au grand jour lors du vote de cet automne sur la libre circulation. Et elle fait le bonheur des Démocrates suisses. Plusieurs mécontents de l'UDC ont en effet rejoint ces derniers mois la petite formation d'extrême droite. Une situation nouvelle puisque depuis quelques années, les transferts avaient lieu dans le sens inverse. Exemple type: l'ancien conseiller national Valentin Oehen avait quitté les DS pour l'UDC. Il vient de reprendre sa carte. Bernhard Hess annonce aussi avec fierté la création de sections à Soleure, Zoug, Schwytz, Glaris et au Tessin. La plupart de ces nouveaux adhérents sont d'ailleurs issus des rangs de l'UDC: «Ce sont des membres de l'aile nationale conservatrice déçus par l'évolution du parti.» Succès électoraux aussi: l'ancienne Action nationale vient de remporter trois sièges au Législatif de la ville de Zurich, alors que l'UDC en a perdu sept.
Alliance avec le Mouvement des citoyens genevois?
Et en Suisse romande? «Des contacts vont être pris avec le Mouvement des citoyens genevois», affirme le Bernois. Actuellement seul élu des Démocrates suisses sous la Coupole, il espère être rejoint après les élections fédérales de 2007 par un Zurichois et par un Argovien: «On pourrait alors s'allier avec la Lega et le Mouvement des citoyens genevois pour former un groupe.»
Yvan Perrin, vice-président de l'UDC, reconnaît que les Démocrates suisses donnent quelques soucis à sa formation: «Ils ont en effet un programme susceptible de séduire une partie de notre électorat.» Mais selon le Neuchâtelois, ce n'est pas la crainte des DS qui est à l'origine de la présentation, hier, d'un nouveau document sur l'asile. Pas plus que la volonté de réunifier le parti. Toutefois, le vice-président ne nie pas certaines tensions: «Nous devons resserrer les rangs sur certains sujets.» De futures divergences sont déjà annoncées: l'UDC décidera en effet le 8 avril de soutenir le référendum contre le milliard promis aux pays de l'Est. Pourtant même son président, Ueli Maurer, était opposé à une telle action. Ce changement de position s'explique-t-il par la peur de laisser le champ libre aux Démocrates suisses qui avaient déjà décidé de récolter des signatures? Yvan Perrin dément.
«Nos règles sont valables pour tous»
Revenons à l'asile et aux étrangers. Le vice-président des démocrates du centre reconnaît que le nouveau document présenté hier ne comprend pas de véritables nouveautés. Mais il tient compte des dernières évolutions et notamment de la révision de la loi sur l'asile et sur les étrangers qui passeront devant le peuple en septembre: «On veut éviter qu'une fois ces deux lois votées, l'asile et les étrangers ne soient plus des sujets.» Et hier le leitmotiv présenté par la formation de Christoph Blocher était: «Nos règles sont valables pour tous. Les étrangers qui ne respectent pas les règles suisses doivent partir.»
En fait sur ces questions, DS et UDC sont-ils d'accord? Les avis divergent: «Non, répond Yvan Perrin, ils veulent boucler la Suisse pour que les étrangers ne puissent pas venir, alors que nous défendons une migration contrôlée: ceux qui viennent travailler doivent trouver une place.» «Oui notre position est identique à quelques détails près», affirme de son côté Bernhard Hess.
L'UDC peint le diable sur la muraille
Lire l'édito de Raymond Gremaud dans le Journal du Jura en ligne
Pour l'UDC, la meilleure défense, c'est l'attaque. Le plus important parti du Parlement fédéral est loin de se contenter de défendre les durcissements des révisions de lois sur l'asile et les étrangers, attaquées par des référendums. Il émet une pluie de revendications supplémentaires pas piquées des vers et promet de les concrétiser par une série d'interventions aux niveaux fédéral et cantonal. Ainsi fait, nul doute que la question de l'immigration tiendra une place majeure dans les débats pour les élections fédérales de 2007, voire avant dans les cantons. Aussi louables qu'ils soient sur le plan éthique, les référendums contre les lois sur les étrangers et sur l'asile promettaient déjà des effets dévastateurs pour les causes défendues par leurs auteurs. C'est que ces référendums payés par les bien-pensants offrent surtout une tribune et un plébiscite programmé à l'UDC. Car il ne fait aucun doute que ces lois triompheront en votation populaire aussi aisément qu'au Parlement. L'UDC est néanmoins loin de se contenter de ce résultat. Sans attendre le scrutin populaire, elle programme un durcissement carabiné en matière d'asile et d'intégration des étrangers. Pour mieux le faire avaler, elle plante un décor peint comme le diable sur la muraille: tout en noir. On y voit des immigrants en provenance de 200 pays, dont un demi-million issu des Balkans et 182 000 venus d'Afrique et d'Asie. A croire l'UDC, non seulement ces gens ont une culture «très éloignée de la nôtre», mais beaucoup ont une propension à la violence, vivent du crime ou de l'aide sociale. Et de citer des proportions d'étrangers de 82,1% à la prison de Thorberg, de 73,5% à Bellechasse ou de 69,3 % à la Plaine de l'Orbe. Pour l'UDC, à part quelques profits à retirer de travailleurs qui correspondent à un besoin économique, tout est négatif, y compris l'apport multiculturel. Le discours met en évidence les mosquées, le chômage trois fois plus élevé, les ravages dans les assurances sociales et les difficultés d'enseignement dans des classes surdotées en étrangers. Les perspectives s'annoncent rudes pour les sages convaincus qu'il y a beaucoup à mettre sur l'autre plateau de la balance. Ils ne seront probablement entendus que s'ils apportent des réponses judicieuses.
Pour l'UDC, la meilleure défense, c'est l'attaque. Le plus important parti du Parlement fédéral est loin de se contenter de défendre les durcissements des révisions de lois sur l'asile et les étrangers, attaquées par des référendums. Il émet une pluie de revendications supplémentaires pas piquées des vers et promet de les concrétiser par une série d'interventions aux niveaux fédéral et cantonal. Ainsi fait, nul doute que la question de l'immigration tiendra une place majeure dans les débats pour les élections fédérales de 2007, voire avant dans les cantons. Aussi louables qu'ils soient sur le plan éthique, les référendums contre les lois sur les étrangers et sur l'asile promettaient déjà des effets dévastateurs pour les causes défendues par leurs auteurs. C'est que ces référendums payés par les bien-pensants offrent surtout une tribune et un plébiscite programmé à l'UDC. Car il ne fait aucun doute que ces lois triompheront en votation populaire aussi aisément qu'au Parlement. L'UDC est néanmoins loin de se contenter de ce résultat. Sans attendre le scrutin populaire, elle programme un durcissement carabiné en matière d'asile et d'intégration des étrangers. Pour mieux le faire avaler, elle plante un décor peint comme le diable sur la muraille: tout en noir. On y voit des immigrants en provenance de 200 pays, dont un demi-million issu des Balkans et 182 000 venus d'Afrique et d'Asie. A croire l'UDC, non seulement ces gens ont une culture «très éloignée de la nôtre», mais beaucoup ont une propension à la violence, vivent du crime ou de l'aide sociale. Et de citer des proportions d'étrangers de 82,1% à la prison de Thorberg, de 73,5% à Bellechasse ou de 69,3 % à la Plaine de l'Orbe. Pour l'UDC, à part quelques profits à retirer de travailleurs qui correspondent à un besoin économique, tout est négatif, y compris l'apport multiculturel. Le discours met en évidence les mosquées, le chômage trois fois plus élevé, les ravages dans les assurances sociales et les difficultés d'enseignement dans des classes surdotées en étrangers. Les perspectives s'annoncent rudes pour les sages convaincus qu'il y a beaucoup à mettre sur l'autre plateau de la balance. Ils ne seront probablement entendus que s'ils apportent des réponses judicieuses.
lundi 20 mars 2006
l'UDC présente sa nouvelle plateforme électorale xénophobe
Lire la dépêche de l'ATS
Fidèle à sa ligne xénophobe, l'UDC propose déjà un nouveau bouquet de mesures anti-étrangers. Rita Verdonk n'a qu'a bien se tenir ! Comme le nombre de requérants d'asile est au plus bas depuis 20 ans, l'UDC s'attaque maintenant aux "faux Suisses", les étrangers naturalisés.
Vous pouvez lire le communiqué de l'UDC
Visionnez la séquence du TJ
Interview d'Yvan Perrin,
dimanche 19 mars 2006
Vente de bonbons aux fruits pour la Journée mondiale du réfugié 2006
Lire le communiqué de l'OSAR qui annonce cette campagne
Faites un geste vous aussi!
En achetant les bonbons aux fruits, vous soutenez des projets de formation et d’intégration destinés aux jeunes réfugiés et requérants d’asile: pour eux, bénéficier d’une bonne formation scolaire et professionnelle n’est pas une évidence. Par un soutien ciblé, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés s’engage pour que les enfants et les jeunes qui ont dû fuir leur pays à cause de la guerre et de la violence puissent accéder sans entraves à une formation chez nous.
Un grand merci pour votre soutien!
Les films qui montrent la réalité de notre politique d'asile
Lire cet excellent article de la WOZ (en allemand) qui passe en revue les de courts métrages qui montrent les conséquences humaines terribles de notre politique d'asile
En particulier: «Einspruch», 1999, 4 Minuten «Einspruch II», 2001, 7 Minuten; «Einspruch III», 2004, 9 Minuten; «Einspruch IV», 2004, 10 Minuten. Regie: Rolando Colla. Ausleihe: Filmcooperative Zürich, www.filmcoopi.ch
«Reise ohne Rückkehr», 2001, 42 Minuten. Regie: Esen Isik. Ausleihe: Dschoint Ventschr, www.dschointventschr.ch
«Non-entrée en matière - Nichteintretensentscheid», 2005, 45 Minuten. Regie: Charles Heller. Ausleihe: SOS Racisme, www.sos-racisme.ch
et bien sûr aussi NEM-NEE, le terrible film tourné à Soleure
En particulier: «Einspruch», 1999, 4 Minuten «Einspruch II», 2001, 7 Minuten; «Einspruch III», 2004, 9 Minuten; «Einspruch IV», 2004, 10 Minuten. Regie: Rolando Colla. Ausleihe: Filmcooperative Zürich, www.filmcoopi.ch
«Reise ohne Rückkehr», 2001, 42 Minuten. Regie: Esen Isik. Ausleihe: Dschoint Ventschr, www.dschointventschr.ch
«Non-entrée en matière - Nichteintretensentscheid», 2005, 45 Minuten. Regie: Charles Heller. Ausleihe: SOS Racisme, www.sos-racisme.ch
et bien sûr aussi NEM-NEE, le terrible film tourné à Soleure
De quoi je me mêle sur la Première
Incroyable, l’énergie que mettent les Suisses à récolter des signatures ! Sur les marchés, les militants verts, socialistes ou les organisations d’entraide battent le pavé pour les droits menacés des étrangers et des réfugiés. La neige ne les arrête pas, les sujets difficiles non plus. Leurs motivations ? Défendre des valeurs humanitaires (pas très à la mode, certes), mais auxquelles ils ne renonceront pas, sans avoir utilisé les armes du référendum. Ils veulent une votation populaire, quitte à la perdre ! De la récolte des signatures aux perspectives des votations, de l’engagement des militants aux stratégies des partis, De quoi j’me mêle récolte les témoignages au cœur de la démocratie directe.
Ecoutez les 15 premières minutes de cette excellente émission de radio, elles sont consacrées à la recherche de signatures pour les deux référendums contre les lois Blocher. Journaliste Francine del Coso et Marc Giouse
Ecoutez les 15 premières minutes de cette excellente émission de radio, elles sont consacrées à la recherche de signatures pour les deux référendums contre les lois Blocher. Journaliste Francine del Coso et Marc Giouse
samedi 18 mars 2006
Les clandestins vaudois cherchent des défenseurs
Lire cette brève analyse dans 24heures
Après l’annonce du Conseil d’Etat de poursuivre les renvois systématiques, les partis politiques de gauche sont restés silencieux.
En déclarant jeudi vouloir «tarir la source» du travail au noir, les conseillers d’Etat Jacqueline Maurer et Jean-Claude Mermoud ont été clairs: les patrons indélicats seront sévèrement punis et aucune régularisation collective des clandestins n’est envisageable. Certes, comme le reconnaissait la ministre de l’Economie, «il n’y a pas grand-chose de nouveau sous le soleil». Les milieux politiques de gauche sont toutefois restés pour le moins silencieux. Seul à réagir, le Collectif vaudois de soutien aux sans-papiers a réaffirmé hier sa volonté d’une régularisation collective des quelque 12 000 à 15 000 sans-papiers du canton.
Lâchés par la gauche, les clandestins? Au Parti socialiste vaudois, on qualifie l’annonce faite par les ministres radicaux et UDC de «pure opération électoraliste». Un avis qui fait écho chez les Verts et les popistes. Pas de désintérêt pour la cause des sans-papiers, mais la nécessité d’affiner une stratégie commune, assure-t-on. Cesla Amarelle, vice-présidente du PSV: «Le Conseil d’Etat multiplie les effets d’annonce. Dans le cas de renvois forcés, nous nous prononcerons au cas par cas.» Si les violons doivent encore s’accorder, tous sont unanimes sur un point: le Conseil d’Etat veut avant tout faire figure de bon élève à Berne, où il négocie actuellement le dossier des «523» requérants déboutés.
Après l’annonce du Conseil d’Etat de poursuivre les renvois systématiques, les partis politiques de gauche sont restés silencieux.
En déclarant jeudi vouloir «tarir la source» du travail au noir, les conseillers d’Etat Jacqueline Maurer et Jean-Claude Mermoud ont été clairs: les patrons indélicats seront sévèrement punis et aucune régularisation collective des clandestins n’est envisageable. Certes, comme le reconnaissait la ministre de l’Economie, «il n’y a pas grand-chose de nouveau sous le soleil». Les milieux politiques de gauche sont toutefois restés pour le moins silencieux. Seul à réagir, le Collectif vaudois de soutien aux sans-papiers a réaffirmé hier sa volonté d’une régularisation collective des quelque 12 000 à 15 000 sans-papiers du canton.
Lâchés par la gauche, les clandestins? Au Parti socialiste vaudois, on qualifie l’annonce faite par les ministres radicaux et UDC de «pure opération électoraliste». Un avis qui fait écho chez les Verts et les popistes. Pas de désintérêt pour la cause des sans-papiers, mais la nécessité d’affiner une stratégie commune, assure-t-on. Cesla Amarelle, vice-présidente du PSV: «Le Conseil d’Etat multiplie les effets d’annonce. Dans le cas de renvois forcés, nous nous prononcerons au cas par cas.» Si les violons doivent encore s’accorder, tous sont unanimes sur un point: le Conseil d’Etat veut avant tout faire figure de bon élève à Berne, où il négocie actuellement le dossier des «523» requérants déboutés.
J'ai découvert en Suisse un racisme profond�
Lire l'interview de Doudou Diene dans le Courrier
Le rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme, Doudou Diène, livre ses premières conclusions après sa visite en Suisse, en janvier dernier.
C'est une première: la Suisse a eu l'honneur de recevoir, début janvier, la visite du rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme, Doudou Diène. Un honneur auquel tout le monde n'a pas été sensible: réagissant à la visite, un porte-parole de l'UDC avait ainsi défrayé la chronique en estimant que la Suisse n'avait pas de leçon à recevoir d'un Sénégalais... Il faut dire que ses constats, qui seront présentés sous forme provisoire la semaine prochaine devant la Commission des droits de l'homme avant de faire l'objet d'un rapport plus volumineux, sont plutôt sévères pour la Suisse. Rencontre avec un homme qui ne mâche pas ses mots.
Pourquoi avoir choisi la Suisse pour votre première visite européenne?
-Ma première destination européenne devait être l'Italie, mais ma visite a été repoussée en raison de la campagne électorale. Après une dizaine de visites sur les autres continents, je me devais de m'intéresser à l'Europe: de nombreuses allégations y font état d'une nette recrudescence du racisme.
Quant à la Suisse, mon intérêt a été plus particulièrement éveillé par les nombreuses votations qui s'y sont tenues sur la question des étrangers. Votre démocratie directe est en soi une bonne chose, mais le fait que ce sujet revienne aussi régulièrement en votation ne doit pas vous interdire de vous interroger. D'autant que certaines plates-formes xénophobes occupent largement ce terrain. J'ai ainsi été particulièrement frappé, lors de la campagne sur la naturalisation facilitée en 2004, par ces affiches où l'on voyait des mains brunes et crochues chercher à s'emparer de passeports suisses.
Votre visite est-elle venue confirmer vos craintes?
-Oui. Je dirais que le racisme est profond en Suisse. C'est un phénomène quotidien et structurel. La Suisse est pourtant un pays qui a su se construire sur la diversité culturelle, qui l'a réussie. Mais elle peine visiblement à faire face à une nouvelle diversité extra-européenne. Les autorités reconnaissent d'ailleurs le problème, même si elles le relativisent. C'est le cas du conseiller Pascal Couchepin, que j'ai rencontré.
J'ai aussi rencontré son collègue Blocher. Lui nie tout problème. Une des causes profondes du racisme, c'est sa banalisation. Ce qui m'inquiète dans votre pays, c'est une tendance à voir les idées provenant de la droite la plus extrémiste reprises par la droite traditionnelle. La Suisse me paraît aussi manquer de l'arsenal législatif propre à lutter contre les discriminations.
Ceci étant, j'ai aussi noté des tendances positives. De nombreuses initiatives existent au plan local ou cantonal pour combattre le racisme. La Suisse s'est aussi donné des bons outils, comme la Commission fédérale contre le racisme ou le Service fédéral contre le racisme. C'est le signe d'une volonté politique, même si ces organes sont très pauvres en moyens.
La Suisse votera en septembre sur la loi sur l'asile et celle sur les étrangers. Les opposants à cette dernière parlent de racisme d'Etat...
-Je ne parlerais pas quant à moi d'une loi ouvertement raciste. Mais elle a une forte connotation raciste. Ces deux lois sont l'illustration d'une tendance lourde en Suisse comme en Europe: les réthoriques xénophobes trouvent toujours plus facilement une légitimité démocratique, et s'infiltrent jusque dans les législations. C'est une dynamique à laquelle il faut prendre garde si l'on ne veut pas que la situation empire. Mais ces référendums montrent aussi qu'il existe un résistance, des voix qui s'opposent à une telle tendance.
Léger recul des incidents racistes en Suisse en 2005
Lire la dépêche de l'ATS
En 2005, 93 agressions ou autres incidents à caractère raciste ont été dénombrés en Suisse. C'est la première fois depuis 1998 que ce chiffre descend au-dessous de 100, révèle la chronologie annuelle établie par le journaliste lucernois Hans Stutz.
En 2005, 93 agressions ou autres incidents à caractère raciste ont été dénombrés en Suisse. C'est la première fois depuis 1998 que ce chiffre descend au-dessous de 100, révèle la chronologie annuelle établie par le journaliste lucernois Hans Stutz.
vendredi 17 mars 2006
Le canton s’attaque aux clandestins et à leurs patrons
Lire l'article de Viviane Ménetrey dans 24heures:
Davantage de sanctions pour les patrons «moutons noirs» de l’économie, renvoi systématique des travailleurs clandestins: le canton serre la vis du côté des employeurs comme des sans-papiers.
Le message est clair: le canton entend bien «tarir la source» du travail au noir. Plus risqué, il coûtera surtout plus cher. Et ne sont pas seulement visés les clandestins. Jacqueline Maurer et Jean-Claude Mermoud l'on dit hier: les patrons peu scrupuleux passeront à la caisse. Tandis que les sans-papiers seront systématiquement renvoyés et que les détenteurs d'un permis B extérieurs à l'Union européenne restant trop longtemps à l'assistance publique pourront se voir retirer leur permis.
«Jusque-là, il n'y avait pas de sanctions très dissuasives envers l'employeur», a souligné la ministre de l'Economie Jacqueline Maurer. Désormais, le Conseil d'Etat entend bien casser l'idée selon laquelle l'économie aurait besoin de travailleurs clandestins. Pour Jean-Claude Mermoud, chargé des Institutions et relations extérieures, il ne s'agit pas de s'acharner contre les travailleurs au noir, mais de «r eal politik face à des entreprises qui continuent à tordre le cou à l'économie».
Ce à quelques jours de l'entrée en vigueur, le 1er avril prochain, des accords concernant l'extension de la libre circulation des personnes aux dix nouveaux Etats membres de l'Union européenne. Et dans un contexte où le taux de chômage s'élève à plus de 5% dans le canton.
«Pas de deal»
«La situation du marché de l'emploi nécessite une application urgente de la loi pour protéger ceux qui ont le droit de travailler», a déclaré la conseil-lère d'Etat. Des mesures d'autant plus nécessaires que Vaud, sans toutefois «tomber dans l'excès genevois», n'appliquait jusqu'ici pas assez clairement les règles fixées pour lutter contre le travail au noir. Pas de solution à la genevoise, donc: au bout du lac, le Conseil d'Etat a demandé l'année dernière à Berne la mise en règle de quelque 5000 clandestins issus de l'économie domestique. Jean-Claude Mermoud: «Je vous ferai remarquer que, jusqu'ici, aucun cas n'a abouti. Et l'on sait que les employeurs ne sont pas prêts à engager ces personnes à plein-temps.»
Faut-il voir dans le durcissement vaudois un lien avec les négociations entamées à Berne par le Conseil d'Etat au sujet de la régularisation des «523» requérants déboutés? Si Jean-Claude Mermoud assure qu'«il n'y a pas de deal», il reconnaît que cette décision intervient à un moment où «Vaud est en passe de retrouver une crédibilité».
Régulariser au cas par cas
Et pour y parvenir, le canton entend bien poursuivre sa politique en matière de clandestins. Intensification du contrôle des employeurs, d'abord, pouvant aboutir à des sanctions. «Cela pourra aller jusqu'à 10'000 francs, sans compter les frais d'expulsion», évalue Jean-Claude Mermoud. L'autre axe de la politique vaudoise impliquant une pratique systématique du renvoi. Mais le conseiller d'Etat le promet: «Il n'y aura pas d'acharnement, ni de charters.»
Quant aux sans-papiers qui s'annoncent à l'administration, le canton poursuivra les régularisations au cas par cas. Sur 800 dossiers en attente, 150 ont obtenu gain de cause, précise Henri Rothen, chef du Service de la population.
Les sans-papiers sont victimes des requérants
Lire l'édito de Grégoire Nappey
Il y a moins d'une semaine, dans le même journal, Michel Pont titrait son édito "il faut faire confiance à JC Mermoud". En voici le premier résultat :
Jean-Claude Mermoud le répète depuis longtemps: après les requérants d'asile, il faudra s'occuper des sans-papiers. C'est ce que le conseiller d'Etat, flanqué de sa collègue Jacqueline Maurer, a concrétisé hier en annonçant un durcissement de la politique vaudoise en la matière. Si surprise il y a, elle est dans l'empressement du gouvernement à sévir. N'oublions pas que l'affaire des «523» requérants déboutés (en fait encore 224 cas) n'est pas réglée: on négocie à Berne. De quoi imaginer que le Conseil d'Etat attendrait encore avant de s'attaquer aux clandestins. Erreur.
Est-ce à dire que Christoph Blocher, avant de lâcher du lest, a demandé aux Vaudois de prouver qu'ils sont redevenus de bons élèves de la politique migratoire? Jean-Claude Mermoud dément: «Il n'y a pas de deal.» Cela ne veut pas dire qu'il est interdit de faire du zèle en appliquant le droit fédéral.
Face à ce nouveau durcissement, pourquoi n'entend-on pas la gauche? Parce que la stratégie politique dépasse cyniquement les bons sentiments. 224 requérants déboutés sont en train de voler la vedette à plus de 10 000 sans-papiers. Conscients qu'ils peuvent obtenir une victoire sur le front de l'asile, les socialistes se gardent bien de brûler leurs cartouches avec les clandestins et comptent sur les popistes et les Verts (qui ne bronchent guère) pour occuper ce terrain-là. Le problème est que cet équilibrisme politique a le double inconvénient de desservir les clandestins et de laisser perplexe la population. Bien sûr, il y aura toujours quelques idéalistes pour défendre ces migrants et lancer des recours contre les mesures d'expulsion. Et l'on sait bien à quoi tout cela aboutira: une nouvelle crise déchirant le canton, alors même que la précédente n'est pas réglée. A force de trop chercher l'habilité politicienne, on n'obtient parfois qu'un pourrissement des dossiers.
Il y a moins d'une semaine, dans le même journal, Michel Pont titrait son édito "il faut faire confiance à JC Mermoud". En voici le premier résultat :
Jean-Claude Mermoud le répète depuis longtemps: après les requérants d'asile, il faudra s'occuper des sans-papiers. C'est ce que le conseiller d'Etat, flanqué de sa collègue Jacqueline Maurer, a concrétisé hier en annonçant un durcissement de la politique vaudoise en la matière. Si surprise il y a, elle est dans l'empressement du gouvernement à sévir. N'oublions pas que l'affaire des «523» requérants déboutés (en fait encore 224 cas) n'est pas réglée: on négocie à Berne. De quoi imaginer que le Conseil d'Etat attendrait encore avant de s'attaquer aux clandestins. Erreur.
Est-ce à dire que Christoph Blocher, avant de lâcher du lest, a demandé aux Vaudois de prouver qu'ils sont redevenus de bons élèves de la politique migratoire? Jean-Claude Mermoud dément: «Il n'y a pas de deal.» Cela ne veut pas dire qu'il est interdit de faire du zèle en appliquant le droit fédéral.
Face à ce nouveau durcissement, pourquoi n'entend-on pas la gauche? Parce que la stratégie politique dépasse cyniquement les bons sentiments. 224 requérants déboutés sont en train de voler la vedette à plus de 10 000 sans-papiers. Conscients qu'ils peuvent obtenir une victoire sur le front de l'asile, les socialistes se gardent bien de brûler leurs cartouches avec les clandestins et comptent sur les popistes et les Verts (qui ne bronchent guère) pour occuper ce terrain-là. Le problème est que cet équilibrisme politique a le double inconvénient de desservir les clandestins et de laisser perplexe la population. Bien sûr, il y aura toujours quelques idéalistes pour défendre ces migrants et lancer des recours contre les mesures d'expulsion. Et l'on sait bien à quoi tout cela aboutira: une nouvelle crise déchirant le canton, alors même que la précédente n'est pas réglée. A force de trop chercher l'habilité politicienne, on n'obtient parfois qu'un pourrissement des dossiers.
Travail clandestin: Vaud choisit la manière forte
Voir le dossier de la Première
En particulier la séquence audio de Forum avec l'interview de JC Mermoud.
Sur le journal télévisé de la mi-journée l'interview de Mme Maurer
Et en soirée avec l'analyse de la situation par Rafael Poncioni et des interviews de Roger Piccand et d'un travailleur sans-papiers.
En particulier la séquence audio de Forum avec l'interview de JC Mermoud.
Sur le journal télévisé de la mi-journée l'interview de Mme Maurer
Et en soirée avec l'analyse de la situation par Rafael Poncioni et des interviews de Roger Piccand et d'un travailleur sans-papiers.
L’Etat veut éradiquer la filière du travail clandestin
Lire l'article de Michael Rodriguez dans le Courrier et le Quotidien La Côte
Le Conseil d’Etat vaudois montre les dents contre les «moutons noirs» de l’économie et leurs employés sans-papiers. Le ministre UDC Jean-Claude Mermoud et sa collègue radicale Jacqueline Maurer ont averti hier que les patrons fautifs seraient plus durement sanctionnés que par le passé. Quant aux sans-papiers, ils s’exposent à un renvoi forcé. Les personnes prises dans des contrôles seront renvoyées les premières, expose Jean-Claude Mermoud. Mais il n’y aura pas de charters, c’est une action sur la durée. Nous n’avons aucune raison de nous acharner sur elles.
Peu de régularisations ont été admises par la Confédération
Ces mesures s’inscrivent en effet dans un horizon des plus lointains. Le nombre de sans-papiers dans le canton est estimé entre 12 000 et 15 000. Une petite partie d’entre eux, totalisant 800 dossiers, ont pris le risque de sortir de la clandestinité pour déposer une demande de régularisation sur la base de la circulaire Metzler. Mais l’Office fédéral des migrations n’a donné une réponse positive que pour 150 d’entre eux. Pourtant, le Service vaudois de la population (SPOP) ne cache pas qu’il trie les dossiers en fonction de critères plus restrictifs que ceux de la fameuse circulaire.
Les sans-papiers dont la demande de régularisation a échoué seront d’abord convoqués au SPOP, et incités à quitter le pays de manière «volontaire». En cas de refus, l’administration aura alors recours à la force. Le Conseil d’Etat n’a toutefois pas fixé de calendrier à cette opération. Pour accélérer les renvois, le secteur «départs» du SPOP sera étoffé, passant de deux à six employés.
Il faut casser l’idée que l’économie a besoin des clandestins, martèle Jean-Claude Mermoud. Le ministre UDC et sa collègue radicale vont même jusqu’à faire un lien entre le taux de chômage élevé et la présence de sans-papiers dans le canton. Pourtant, la structure du marché du travail ne dépend-elle pas davantage de phénomènes tels que les fusions, les restructurations et les délocalisations? Vous faites là de la politique, et non de l’économie, rétorque Roger Piccand, chef du Service de l’emploi.
Les patrons pris en faute seront sanctionnés. Ils devront prendre en charge les frais d’expulsion de leurs employés illégaux et seront dénoncés au préfet ou au juge d’instruction. Il n’y aura cependant pas de mesure spécifique pour augmenter le nombre d’inspecteurs du travail. En cinq ans, leur effectif est passé de 12 à 25 personnes. La Confédération devrait attribuer six postes supplémentaires en guise de mesure d’accompagnement à l’extension de la libre circulation des personnes.
Le Conseil d’Etat hausse donc le ton, mais n’annonce pas grand-chose de nouveau. Pour Jean-Claude Mermoud, cette offensive est toutefois une occasion de reconquérir un bout de terrain, après avoir dû en céder beaucoup en allant négocier avec Christoph Blocher sur le dossier des «523» requérants d’asile déboutés.
Ils n’iront pas à Berne
Convaincu de l’effet dissuasif de son arsenal de sanctions, le Conseil d’Etat aurait donc toutes les cartes en mains pour tenter d’obtenir une régularisation collective des sans-papiers sans avoir à craindre un hypothétique «appel d’air». Mais Jean-Claude Mermoud n’a pas l’intention d’entamer une démarche auprès de la Confédération, comme l’a déjà fait Genève. Nous avons choisi l’approche au cas par cas, souligne M. Mermoud. Quand il y aura une autre solution, on ne s’en privera pas. Mais nous n’y croyons pas: les contacts que nous avons eus avec Berne montrent que ce n’est pas possible.
Travail au noir: le canton de Vaud durcit le ton
Bluewin Infos - Travail au noir: le canton de Vaud durcit le ton
Le canton de Vaud veut rendre le travail au noir plus cher et plus risqué pour les employeurs. Il a décidé de renforcer les sanctions contre les employeurs indélicats. Les clandestins seront, eux, renvoyés avec plus de diligence.
Le canton de Vaud veut rendre le travail au noir plus cher et plus risqué pour les employeurs. Il a décidé de renforcer les sanctions contre les employeurs indélicats. Les clandestins seront, eux, renvoyés avec plus de diligence.
jeudi 16 mars 2006
mercredi 15 mars 2006
L’asile: un droit d’exception fascisant
Lire l'opinion de Claude Calame professeur honoraire à l'UNIL
Cette politique d’attaques désormais multipliées contre les fondements de partage équitable ancrés dans la Constitution elle-même a un nom: c’est une forme nouvelle de fascisme
Contester et dénigrer le travail des juges, modifier les lois, retoucher le cadre constitutionnel: de Silvio Berlusconi à George Bush Jr. en passant par Christoph Blocher, ce sont les grands moyens que se donnent les hommes d’Etat désireux d’instituer l’économie de marché en tyrannie nationale libérale. En Suisse, depuis plusieurs décennies, cette tendance politique inquiétante s’est cristallisée en particulier sur les catégories les plus fragiles parmi les résidentes et résidents: travailleurs immigrés, requérants d’asile et désormais clandestins sans papiers.
La nouvelle loi sur l’asile adoptée récemment par les Chambres est à cet égard tristement significative: mesures de contrainte renforcées, possibilité de perquisition sans mandat judiciaire, suppression de l’admission pour des raisons humanitaires. En dépit de différents avis de droit constitutionnel, d’un arrêté du Tribunal fédéral et des protestations très officielles du Haut-Commissariat pour les réfugiés, ces dispositions policières et discriminatoires entreront en vigueur après un référendum nécessaire, mais à l’issue incertaine.
Si l’on assiste depuis vingt ans en Suisse à une focalisation du débat politique autour du groupe très minoritaire que représentent les réfugiés, ce n’est pas uniquement parce que les restrictions successives dans le droit d’asile représentent un cheval électoral particulièrement porteur. Mais ces attaques aux droits élémentaires sont devenues un moyen de dénigrer les services sociaux, dont on abuserait, et les prestations assurées par l’Etat au profit des plus défavorisés. Quand on restreint le droit d’asile en diminuant ou en supprimant assistance médicale et aide sociale, on poursuit une politique bien précise. Sous l’habituel prétexte d’indispensables économies budgétaires, on procède à des coupes claires dans les services publics; la cible préférée, ce sont précisément les services tendant à rééquilibrer les inégalités les plus criantes, celles- là mêmes qui sont provoquées par le système économique et idéologique imposé par celles et ceux qui en retirent les plus grands profits. Mais qui dit mesures discriminatoires tendant à affaiblir le tissu social dit aussi, en contrepartie, mesures répressives pour prévenir les effets délétères de l’introduction des premières.
C’est ainsi que Christoph Blocher et ses nombreux complices substituent aux lois assurant libertés et droits démocratiques des mesures de répression tendant à garantir l’unique liberté désormais reconnue: celle du marché. Cette politique d’attaques désormais multipliées contre les fondements de partage équitable ancrés dans la Constitution elle-même a un nom: c’est une forme nouvelle de fascisme. Dans une dangereuse alchimie de slogans populistes d’inspiration nationaliste et de prétentions à libérer l’économie (c’est-à-dire les profits) du contrôle régulateur de l’Etat, c’est un régime fort que l’on institue, avec la connivence des grands partis gouvernementaux.
Dans une situation aussi insidieuse de fascisme «soft» sur fond de liberté du commerce et de société de consommation, l’attitude la plus complice serait le silence; un silence d’autant plus tentant qu’est incontestable le bien-être matériel entraîné, pour les privilégiés que nous sommes, par le libéralisme économique. On veut ignorer que ce régime exclut et réprime celles et ceux qui ne sont pas immédiatement insérés dans le système d’accumulation des profits.
Cette politique d’attaques désormais multipliées contre les fondements de partage équitable ancrés dans la Constitution elle-même a un nom: c’est une forme nouvelle de fascisme
Contester et dénigrer le travail des juges, modifier les lois, retoucher le cadre constitutionnel: de Silvio Berlusconi à George Bush Jr. en passant par Christoph Blocher, ce sont les grands moyens que se donnent les hommes d’Etat désireux d’instituer l’économie de marché en tyrannie nationale libérale. En Suisse, depuis plusieurs décennies, cette tendance politique inquiétante s’est cristallisée en particulier sur les catégories les plus fragiles parmi les résidentes et résidents: travailleurs immigrés, requérants d’asile et désormais clandestins sans papiers.
La nouvelle loi sur l’asile adoptée récemment par les Chambres est à cet égard tristement significative: mesures de contrainte renforcées, possibilité de perquisition sans mandat judiciaire, suppression de l’admission pour des raisons humanitaires. En dépit de différents avis de droit constitutionnel, d’un arrêté du Tribunal fédéral et des protestations très officielles du Haut-Commissariat pour les réfugiés, ces dispositions policières et discriminatoires entreront en vigueur après un référendum nécessaire, mais à l’issue incertaine.
Si l’on assiste depuis vingt ans en Suisse à une focalisation du débat politique autour du groupe très minoritaire que représentent les réfugiés, ce n’est pas uniquement parce que les restrictions successives dans le droit d’asile représentent un cheval électoral particulièrement porteur. Mais ces attaques aux droits élémentaires sont devenues un moyen de dénigrer les services sociaux, dont on abuserait, et les prestations assurées par l’Etat au profit des plus défavorisés. Quand on restreint le droit d’asile en diminuant ou en supprimant assistance médicale et aide sociale, on poursuit une politique bien précise. Sous l’habituel prétexte d’indispensables économies budgétaires, on procède à des coupes claires dans les services publics; la cible préférée, ce sont précisément les services tendant à rééquilibrer les inégalités les plus criantes, celles- là mêmes qui sont provoquées par le système économique et idéologique imposé par celles et ceux qui en retirent les plus grands profits. Mais qui dit mesures discriminatoires tendant à affaiblir le tissu social dit aussi, en contrepartie, mesures répressives pour prévenir les effets délétères de l’introduction des premières.
C’est ainsi que Christoph Blocher et ses nombreux complices substituent aux lois assurant libertés et droits démocratiques des mesures de répression tendant à garantir l’unique liberté désormais reconnue: celle du marché. Cette politique d’attaques désormais multipliées contre les fondements de partage équitable ancrés dans la Constitution elle-même a un nom: c’est une forme nouvelle de fascisme. Dans une dangereuse alchimie de slogans populistes d’inspiration nationaliste et de prétentions à libérer l’économie (c’est-à-dire les profits) du contrôle régulateur de l’Etat, c’est un régime fort que l’on institue, avec la connivence des grands partis gouvernementaux.
Dans une situation aussi insidieuse de fascisme «soft» sur fond de liberté du commerce et de société de consommation, l’attitude la plus complice serait le silence; un silence d’autant plus tentant qu’est incontestable le bien-être matériel entraîné, pour les privilégiés que nous sommes, par le libéralisme économique. On veut ignorer que ce régime exclut et réprime celles et ceux qui ne sont pas immédiatement insérés dans le système d’accumulation des profits.
Interview de Doudou Diene
Lire cette interview de Valérie de Graffenried dans le Temps - Suisse
De passage en Suisse, le rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme revient sur le rapport dont il va présenter une version provisoire la semaine prochaine devant la commission des droits de l'homme.
De passage en Suisse, le rapporteur spécial de l'ONU sur le racisme revient sur le rapport dont il va présenter une version provisoire la semaine prochaine devant la commission des droits de l'homme.
mardi 14 mars 2006
NEE-NEM sera projeté DEMAIN MERCREDI 15 mars à 17 h à l'UNIL, bâtiment "Humense" / BFSH2
Le film documentaire NEE-NEM sera projeté DEMAIN MERCREDI 15 mars à 17 h à l'UNIL, bâtiment "Humense" / BFSH2 salle 2055. Mme Françoise Kopf, de Soleure, présentera le film et participera au débat. C'est une des personnes les mieux informées des situations concrètes, de la problématique, et des démarches de résistance autour de la question des personnes avec "Non-Entrée en Matière" mises à la rue.
Nouvelle reçue de la part de Hélène Küng
Lien vers le site du Groupe Regard Critique de l'UNIL
Respectons nos invités...
Dans le courrier des lecteurs de 24heures
«Ils voulaient des bras et ils eurent des hommes!» La formule de Max Frisch est célèbre, parce que tellement révélatrice de la légèreté avec laquelle on fait appel à la main-d'œuvre étrangère et de la complexité des conséquences humaines que ces déracinements entraînent.
(...) Nous avons besoin de main-d'œuvre bon marché pour travailler dans nos hôtels, nos homes, nos champs, nos usines. Nous avons aussi besoin de «cerveaux» pour développer nos unis et nos écoles polytechniques, pour diriger nos grandes entreprises. Là, le recrutement à l'étranger est plus sélectif mais il est important aussi.
Notre économie a tant besoin de l'étranger qu'elle a combattu les initiatives xénophobes. Mais elle n'a pas besoin de la famille de l'étranger, de ses enfants et de ses petits-enfants. Elle n'a pas besoin de ses problèmes, de sa nostalgie, de son déracinement et de ses difficultés d'intégration.
Alors, lorsqu'il s'agit de légiférer sur l'immigration, la loi qui en résulte n'est pas bonne humainement, mais économiquement intéressée... Souvenons-nous de notre responsabilité: aucun étranger ne vient en Suisse sans permis de travail (à l'exception du petit pour-cent d'immigrants venu par le biais de l'asile). Ils sont donc nos invités…
Marie-Hélène Borgeat, Vernayaz
«Ils voulaient des bras et ils eurent des hommes!» La formule de Max Frisch est célèbre, parce que tellement révélatrice de la légèreté avec laquelle on fait appel à la main-d'œuvre étrangère et de la complexité des conséquences humaines que ces déracinements entraînent.
(...) Nous avons besoin de main-d'œuvre bon marché pour travailler dans nos hôtels, nos homes, nos champs, nos usines. Nous avons aussi besoin de «cerveaux» pour développer nos unis et nos écoles polytechniques, pour diriger nos grandes entreprises. Là, le recrutement à l'étranger est plus sélectif mais il est important aussi.
Notre économie a tant besoin de l'étranger qu'elle a combattu les initiatives xénophobes. Mais elle n'a pas besoin de la famille de l'étranger, de ses enfants et de ses petits-enfants. Elle n'a pas besoin de ses problèmes, de sa nostalgie, de son déracinement et de ses difficultés d'intégration.
Alors, lorsqu'il s'agit de légiférer sur l'immigration, la loi qui en résulte n'est pas bonne humainement, mais économiquement intéressée... Souvenons-nous de notre responsabilité: aucun étranger ne vient en Suisse sans permis de travail (à l'exception du petit pour-cent d'immigrants venu par le biais de l'asile). Ils sont donc nos invités…
Marie-Hélène Borgeat, Vernayaz
Deux lois inacceptables
Dans le courrier des lecteurs de 24heures
Le 16 décembre 2005, nos parlementaires ont adopté la loi sur les étrangers et la loi sur l'asile avec tous leurs durcissements. Je les ai lues (travail ardu!). Si certains articles sont bons, d'autres sont inacceptables. Jugez plutôt:
Va-t-on enfermer jusqu'à douze mois des jeunes de 15 à 18 ans à qui on ne reproche que leur refus de rentrer chez eux? Pendant ces 365 jours, ces mineurs auront le temps de mal tourner! Pour les adultes, ces mesures de contrainte peuvent durer jusqu'à vingt-quatre mois. Qui paiera leur séjour en prison? Nos impôts, bien sûr! Alors que la plupart de ces personnes avaient un travail et gagnaient honnêtement leur vie (voir les 24 heures de décembre 2005).
Quant à la loi sur les étrangers, elle ne favorise pas assez l'intégration de ceux qui résident depuis longtemps en Suisse. Le permis C, par exemple, n'est plus délivré après dix ans aux extra-Européens.
J'ai donc signé les deux référendums pour permettre aux citoyens d'aller voter sur ces deux lois.
Pour encourager les Suisses (ses) à réfléchir à ces questions, je me suis même fabriqué un «sandwich», car le temps presse pour récolter 2 x 50 000 signatures, si possible en février.
Juliette Goy, Lutry
Le 16 décembre 2005, nos parlementaires ont adopté la loi sur les étrangers et la loi sur l'asile avec tous leurs durcissements. Je les ai lues (travail ardu!). Si certains articles sont bons, d'autres sont inacceptables. Jugez plutôt:
Va-t-on enfermer jusqu'à douze mois des jeunes de 15 à 18 ans à qui on ne reproche que leur refus de rentrer chez eux? Pendant ces 365 jours, ces mineurs auront le temps de mal tourner! Pour les adultes, ces mesures de contrainte peuvent durer jusqu'à vingt-quatre mois. Qui paiera leur séjour en prison? Nos impôts, bien sûr! Alors que la plupart de ces personnes avaient un travail et gagnaient honnêtement leur vie (voir les 24 heures de décembre 2005).
Quant à la loi sur les étrangers, elle ne favorise pas assez l'intégration de ceux qui résident depuis longtemps en Suisse. Le permis C, par exemple, n'est plus délivré après dix ans aux extra-Européens.
J'ai donc signé les deux référendums pour permettre aux citoyens d'aller voter sur ces deux lois.
Pour encourager les Suisses (ses) à réfléchir à ces questions, je me suis même fabriqué un «sandwich», car le temps presse pour récolter 2 x 50 000 signatures, si possible en février.
Juliette Goy, Lutry
La gauche reverdira-t-elle ?
Lire l'édito de Michael Rodriguez dans Le courrier
Extrait:
...Un phénomène qui risque de se reproduire lors des élections cantonales de 2007. D'où cette question cruciale: comment les écologistes se comporteront-ils dans leur costume élargi? Se laisseront-ils séduire, comme à Genève, par le rôle de pivot qu'ils seraient susceptibles de jouer au centre de l'échiquier politique?
A l'heure actuelle, les jeux ne sont pas encore faits. Car les verts vaudois se sont aussi montrés capables, sur le dossier de l'asile notamment, de déborder les socialistes sur leur gauche...
Extrait:
...Un phénomène qui risque de se reproduire lors des élections cantonales de 2007. D'où cette question cruciale: comment les écologistes se comporteront-ils dans leur costume élargi? Se laisseront-ils séduire, comme à Genève, par le rôle de pivot qu'ils seraient susceptibles de jouer au centre de l'échiquier politique?
A l'heure actuelle, les jeux ne sont pas encore faits. Car les verts vaudois se sont aussi montrés capables, sur le dossier de l'asile notamment, de déborder les socialistes sur leur gauche...
Blocher pris à partie à l'heure des questions
Lire une brève dans le Journal du Jura
Christoph Blocher se défend d'avoir tenu des propos «douteux» concernant deux réfugiés albanais lors de la réunion de l'UDC à l'Albisgütli (ZH). Pris à partie lors de l'heure des questions au National, il a critiqué à nouveau la Commission de recours en matière d'asile. Ruth-Gaby Vermot (PS/BE) et Ueli Leuenberger (Verts/GE) ont interpellé lundi le ministre de Justice sur les déclarations qu'il a faites à l'Albisgütli concernant deux Albanais qui ont obtenu l'asile en Suisse. Pour eux, Christoph Blocher a fait fi de la présomption d'innocence, puisqu'il s'est attaché à relater, dans son discours, la liste des accusations prononcées à l'encontre des deux hommes en Albanie. Devant ses troupes, il a aussi critiqué indirectement le fait que la Commission de recours en matière d'asile (CRA) et le Tribunal fédéral (TF) sont revenus sur la décision de les expulser du pays, s'est indigné M. Leuenberger.
Christoph Blocher se défend d'avoir tenu des propos «douteux» concernant deux réfugiés albanais lors de la réunion de l'UDC à l'Albisgütli (ZH). Pris à partie lors de l'heure des questions au National, il a critiqué à nouveau la Commission de recours en matière d'asile. Ruth-Gaby Vermot (PS/BE) et Ueli Leuenberger (Verts/GE) ont interpellé lundi le ministre de Justice sur les déclarations qu'il a faites à l'Albisgütli concernant deux Albanais qui ont obtenu l'asile en Suisse. Pour eux, Christoph Blocher a fait fi de la présomption d'innocence, puisqu'il s'est attaché à relater, dans son discours, la liste des accusations prononcées à l'encontre des deux hommes en Albanie. Devant ses troupes, il a aussi critiqué indirectement le fait que la Commission de recours en matière d'asile (CRA) et le Tribunal fédéral (TF) sont revenus sur la décision de les expulser du pays, s'est indigné M. Leuenberger.
lundi 13 mars 2006
Faiseurs de Suisses 2
Plutôt que de débattre sur la question de l'intégration des étrangers , le canton de Bâle a décidé d'agir .Dès leur arrivée sur le territoire les migrants sont invités à suivre des cours d'intégration. Des cours où on leur apprend notamment à devenir suisses !
Visionnez l'émission Mise au point de la TSR (10mn)
Visionnez l'émission Mise au point de la TSR (10mn)
Nous refusons ce deal de la honte
Lire l'article de 24heures:
Des centaines de manifestants ont bravé la pluie pour soutenir les sans-papiers.
Trois jours après la rencontre de quatre conseillers d’Etat avec Christoph Blocher ( 24 heures du 11 mars 2006), une manifestation de soutien aux sans-papiers était organisée samedi aprèsmidi. « Il n’y a pas que 224 demandeurs d’asile déboutés. Nous sommes heureux pour eux, mais les autres? Ils sont près de quinze mille. Nous manifestons contre les mesures de renvoi des sans-papiers. Nous rejetons ce deal de la honte», explique l’avocat Jean-Michel Dolivo, en tête du cortège.
Partis de la cathédrale Saint François, les manifestants — près de mille aux dires des CHRIS BLASER organisateurs, six cents selon la police — ont emprunté le Grand-Pont jusqu’à la place Chauderon. Les slogans étaient sans équivoque: «Des papiers pour les sans-papiers.» A la fin de la manifestation, qui s’est déroulée dans le calme, différents intervenants ont pris la parole et appelé à poursuivre l’effort.
Lire ci-dessous l'article de Joel Burri dans le Courrier
«M.Mermoud met au point un marchandage inacceptable» «Nous refusons le deal de la
honte!» Tel était le slogan de la manifestation qui s’est déroulée samedi à Lausanne en soutien aux sans-papiers et aux NEM. Tout au long du trajet, qui formait une boucle depuis Saint- François, en passant par la Riponne, les manifestants ont
voulu informer la population de la transaction que le conseiller d’Etat vaudois Jean-Claude Mermoud mènerait avec le conseiller fédéral Christoph Blocher: les quelque 175 personnes issues du groupe des «523» pour lesquelles aucune solution n’a encore été trouvée seraient régularisées, en échange de quoi le canton de Vaud
s’engagerait à davantage de fermeté en matière d’asile. C’est la thèse que Jean-Michel Dolivo, avocat et défenseur bien connu de la cause des étrangers, a exprimée au dictaphone: «Jean-Claude Mermoud veut faire du canton de Vaud le meilleur
élève de la classe blochérienne.» En effet, une délégation du Conseil d’Etat vaudois a rencontré mercredi dernier M. Blocher, mais, selon l’ATS, Berne s’oppose toujours à toute solution collective pour les «523» et veut un traitement au cas par cas.
Autour de lui, plusieurs dizaines de personnes marchaient parées d’un tablier de
boucher. Cette tenue de travail avait pour but de rappeler que les étrangers en situation irrégulière travaillent et paient des impôts en Suisse: «Ils vivent
chez nous, ce sont nos voisins, nos collègues, nos amis.» La manifestation s’est déroulée dans le calme et s’est terminée à la place Saint-François par des discours et des témoignages. Daniel Borel, s’est fait le porte parole du Centre social protestant vaudois et est venu rappeler l’engagement de cette institution en faveur de la cause des sanspapiers. «Les patrons ont tout à gagner des personnes en situation irrégulière!» a-t-il déclaré. «La régularisation est le seul moyen d’éviter le dumping salarial dont ces personnes sont vicitmes.» Avant que les manifestants ne se dispersent, Jean-Michel Dolivo a conclu: «Nous serons probablement amenés à faire de nouvelles manifestations, mais nous en ferons tant qu’une solution digne n’aura
pas été trouvée!»
Des centaines de manifestants ont bravé la pluie pour soutenir les sans-papiers.
Trois jours après la rencontre de quatre conseillers d’Etat avec Christoph Blocher ( 24 heures du 11 mars 2006), une manifestation de soutien aux sans-papiers était organisée samedi aprèsmidi. « Il n’y a pas que 224 demandeurs d’asile déboutés. Nous sommes heureux pour eux, mais les autres? Ils sont près de quinze mille. Nous manifestons contre les mesures de renvoi des sans-papiers. Nous rejetons ce deal de la honte», explique l’avocat Jean-Michel Dolivo, en tête du cortège.
Partis de la cathédrale Saint François, les manifestants — près de mille aux dires des CHRIS BLASER organisateurs, six cents selon la police — ont emprunté le Grand-Pont jusqu’à la place Chauderon. Les slogans étaient sans équivoque: «Des papiers pour les sans-papiers.» A la fin de la manifestation, qui s’est déroulée dans le calme, différents intervenants ont pris la parole et appelé à poursuivre l’effort.
Lire ci-dessous l'article de Joel Burri dans le Courrier
«M.Mermoud met au point un marchandage inacceptable» «Nous refusons le deal de la
honte!» Tel était le slogan de la manifestation qui s’est déroulée samedi à Lausanne en soutien aux sans-papiers et aux NEM. Tout au long du trajet, qui formait une boucle depuis Saint- François, en passant par la Riponne, les manifestants ont
voulu informer la population de la transaction que le conseiller d’Etat vaudois Jean-Claude Mermoud mènerait avec le conseiller fédéral Christoph Blocher: les quelque 175 personnes issues du groupe des «523» pour lesquelles aucune solution n’a encore été trouvée seraient régularisées, en échange de quoi le canton de Vaud
s’engagerait à davantage de fermeté en matière d’asile. C’est la thèse que Jean-Michel Dolivo, avocat et défenseur bien connu de la cause des étrangers, a exprimée au dictaphone: «Jean-Claude Mermoud veut faire du canton de Vaud le meilleur
élève de la classe blochérienne.» En effet, une délégation du Conseil d’Etat vaudois a rencontré mercredi dernier M. Blocher, mais, selon l’ATS, Berne s’oppose toujours à toute solution collective pour les «523» et veut un traitement au cas par cas.
Autour de lui, plusieurs dizaines de personnes marchaient parées d’un tablier de
boucher. Cette tenue de travail avait pour but de rappeler que les étrangers en situation irrégulière travaillent et paient des impôts en Suisse: «Ils vivent
chez nous, ce sont nos voisins, nos collègues, nos amis.» La manifestation s’est déroulée dans le calme et s’est terminée à la place Saint-François par des discours et des témoignages. Daniel Borel, s’est fait le porte parole du Centre social protestant vaudois et est venu rappeler l’engagement de cette institution en faveur de la cause des sanspapiers. «Les patrons ont tout à gagner des personnes en situation irrégulière!» a-t-il déclaré. «La régularisation est le seul moyen d’éviter le dumping salarial dont ces personnes sont vicitmes.» Avant que les manifestants ne se dispersent, Jean-Michel Dolivo a conclu: «Nous serons probablement amenés à faire de nouvelles manifestations, mais nous en ferons tant qu’une solution digne n’aura
pas été trouvée!»
Des économies qui peuvent coûter cher
Lire l'article de Didier Estoppey dans Le Courrier
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Suisse«Comment allons-nous faire face à la situation?» Mandataire du Service d'aide juridique au exilés (SAJE) à Vallorbe, Sandra Antrilli ne cache pas son inquiétude. Dès le 1er avril prochain, le temps de séjour maximal dans les CERA (Centres d'enregistrement pour requérants d'asile) sera porté de 30 à 60 jours. Une mesure qui fait partie de celles récemment adoptées par le Conseil fédéral pour «réduire les coûts de l'asile».
Il y a deux ans, également le 1er avril, entrait en vigueur une autre mesure dite d'allègement budgétaire qui n'avait rien d'une farce: celle privant d'aide sociale les requérants s'étant vu signifier une non entrée en matière (NEM). Mis à la rue, les requérants ont été de plus en plus nombreux à se tourner vers le SAJE, qui a vu le nombre de ses consultations doubler entre 2003 et 2005.
Mais faute de tout financement public, le SAJE peine à adapter l'offre à la demande: à Vallorbe, il ne dispose en tout et pour tout que d'un poste de juriste à 70%, même si 8 bénévoles viennent l'épauler. «L'an dernier, nous avons vu passer 270 décisions de NEM, et recouru sur 54, explique Sandra Antrilli. Nous avons gagné dans une vingtaine de cas. Mais nous estimons ne toucher que 10% environ de la population du CERA.» La prolongation du temps de séjour visant officiellement à porter à deux tiers environ la proportion des décisions prises dans les CERA (contre 54% l'an dernier), le SAJE craint de crouler sous les demandes de recours.
Alors qu'aujourd'hui déjà, l'accès à un conseil juridique pour les requérants transitant par le CERA de Vallorbe est déjà loin d'être garanti: «Dans ces conditions, je ne suis pas certain que le droit de tout individu à une procédure équitable avec un recours effectif soit respecté», notait ainsi Alvaro Gil Robles, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, dans le rapport qu'il a consacré l'an dernier à la Suisse. Un droit que la Confédération s'est pourtant engagée à respecter en ratifiant la Convention européenne des droits de l'homme.
Autre sujet d'inquiétude pour le SAJE: les décisions prises dans les quatre CERA du pays ne consistent pas qu'en des NEM. Celles-ci étaient au nombre de 1428 l'an dernier, contre 2250 décisions sur le fond (négatives, à 86 exceptions près). En faisant passer le temps de séjour dans les CERA à 60 jours, la Confédération s'offre la possibilité d'y garder les requérants déboutés durant les 30 jours de délai de recours qui suivent un refus, alors qu'ils sont pour l'instant attribués à des cantons, où l'accès à des services juridiques est plus facile.
Porte-parole de l'Office fédéral des migrations, Dominique Boillat se veut rassurant: «Ce serait trop compliqué pour nous de garder les requérants dans les CERA durant leur délai de recours. Ce nouveau délai de 60 jours devrait peu augmenter la population des CERA. Nous voulons juste nous offrir une marge de manoeuvre supplémentaire pour régler quelques cas sur place, mais ça ne concernera que peu de requérants.» Même si, officiellement, l'objectif avoué est d'augmenter le taux des décisions prises dans les CERA. Comprenne qui pourra...
Quoiqu'il en soit, c'est sur un plan humain que la décision du Conseil fédéral fait aussi grincer des dents: «Trente jours dans un CERA, c'est déjà trop long, souligne Hélène Küng, aumônière protestante auprès des requérants à Vallorbe. Les gens vivent stressés dans la crainte d'une décision négative, et tournent en rond dans tous les sens du terme. Cette tension pèse aussi sur le personnel d'encadrement. En prolongeant encore ce temps de séjour, la Confédération prend le risque de créer un cocktail explosif.»
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Suisse«Comment allons-nous faire face à la situation?» Mandataire du Service d'aide juridique au exilés (SAJE) à Vallorbe, Sandra Antrilli ne cache pas son inquiétude. Dès le 1er avril prochain, le temps de séjour maximal dans les CERA (Centres d'enregistrement pour requérants d'asile) sera porté de 30 à 60 jours. Une mesure qui fait partie de celles récemment adoptées par le Conseil fédéral pour «réduire les coûts de l'asile».
Il y a deux ans, également le 1er avril, entrait en vigueur une autre mesure dite d'allègement budgétaire qui n'avait rien d'une farce: celle privant d'aide sociale les requérants s'étant vu signifier une non entrée en matière (NEM). Mis à la rue, les requérants ont été de plus en plus nombreux à se tourner vers le SAJE, qui a vu le nombre de ses consultations doubler entre 2003 et 2005.
Mais faute de tout financement public, le SAJE peine à adapter l'offre à la demande: à Vallorbe, il ne dispose en tout et pour tout que d'un poste de juriste à 70%, même si 8 bénévoles viennent l'épauler. «L'an dernier, nous avons vu passer 270 décisions de NEM, et recouru sur 54, explique Sandra Antrilli. Nous avons gagné dans une vingtaine de cas. Mais nous estimons ne toucher que 10% environ de la population du CERA.» La prolongation du temps de séjour visant officiellement à porter à deux tiers environ la proportion des décisions prises dans les CERA (contre 54% l'an dernier), le SAJE craint de crouler sous les demandes de recours.
Alors qu'aujourd'hui déjà, l'accès à un conseil juridique pour les requérants transitant par le CERA de Vallorbe est déjà loin d'être garanti: «Dans ces conditions, je ne suis pas certain que le droit de tout individu à une procédure équitable avec un recours effectif soit respecté», notait ainsi Alvaro Gil Robles, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, dans le rapport qu'il a consacré l'an dernier à la Suisse. Un droit que la Confédération s'est pourtant engagée à respecter en ratifiant la Convention européenne des droits de l'homme.
Autre sujet d'inquiétude pour le SAJE: les décisions prises dans les quatre CERA du pays ne consistent pas qu'en des NEM. Celles-ci étaient au nombre de 1428 l'an dernier, contre 2250 décisions sur le fond (négatives, à 86 exceptions près). En faisant passer le temps de séjour dans les CERA à 60 jours, la Confédération s'offre la possibilité d'y garder les requérants déboutés durant les 30 jours de délai de recours qui suivent un refus, alors qu'ils sont pour l'instant attribués à des cantons, où l'accès à des services juridiques est plus facile.
Porte-parole de l'Office fédéral des migrations, Dominique Boillat se veut rassurant: «Ce serait trop compliqué pour nous de garder les requérants dans les CERA durant leur délai de recours. Ce nouveau délai de 60 jours devrait peu augmenter la population des CERA. Nous voulons juste nous offrir une marge de manoeuvre supplémentaire pour régler quelques cas sur place, mais ça ne concernera que peu de requérants.» Même si, officiellement, l'objectif avoué est d'augmenter le taux des décisions prises dans les CERA. Comprenne qui pourra...
Quoiqu'il en soit, c'est sur un plan humain que la décision du Conseil fédéral fait aussi grincer des dents: «Trente jours dans un CERA, c'est déjà trop long, souligne Hélène Küng, aumônière protestante auprès des requérants à Vallorbe. Les gens vivent stressés dans la crainte d'une décision négative, et tournent en rond dans tous les sens du terme. Cette tension pèse aussi sur le personnel d'encadrement. En prolongeant encore ce temps de séjour, la Confédération prend le risque de créer un cocktail explosif.»
Election communales, la gauche en tête
Lire la dépêche de l'ATS
Ces résultats montrent que dans plusieurs villes ou des personnalités actives dans la défense du droit d'asile se sont présentées, elles ont fait des bons résultats. Ainsi Eric Voruz à Morges, les listes de gauche à Bex ou Nyon.
Pour des commentaires plus détaillés lire le compte-rendu du Temps
Ces résultats montrent que dans plusieurs villes ou des personnalités actives dans la défense du droit d'asile se sont présentées, elles ont fait des bons résultats. Ainsi Eric Voruz à Morges, les listes de gauche à Bex ou Nyon.
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