vendredi 17 mars 2006

Les sans-papiers sont victimes des requérants

Lire l'édito de Grégoire Nappey
Il y a moins d'une semaine, dans le même journal, Michel Pont titrait son édito "il faut faire confiance à JC Mermoud". En voici le premier résultat :

Jean-Claude Mermoud le répète depuis longtemps: après les requérants d'asile, il faudra s'occuper des sans-papiers. C'est ce que le conseiller d'Etat, flanqué de sa collègue Jacqueline Maurer, a concrétisé hier en annonçant un durcissement de la politique vaudoise en la matière. Si surprise il y a, elle est dans l'empressement du gouvernement à sévir. N'oublions pas que l'affaire des «523» requérants déboutés (en fait encore 224 cas) n'est pas réglée: on négocie à Berne. De quoi imaginer que le Conseil d'Etat attendrait encore avant de s'attaquer aux clandestins. Erreur.

Est-ce à dire que Christoph Blocher, avant de lâcher du lest, a demandé aux Vaudois de prouver qu'ils sont redevenus de bons élèves de la politique migratoire? Jean-Claude Mermoud dément: «Il n'y a pas de deal.» Cela ne veut pas dire qu'il est interdit de faire du zèle en appliquant le droit fédéral.

Face à ce nouveau durcissement, pourquoi n'entend-on pas la gauche? Parce que la stratégie politique dépasse cyniquement les bons sentiments. 224 requérants déboutés sont en train de voler la vedette à plus de 10 000 sans-papiers. Conscients qu'ils peuvent obtenir une victoire sur le front de l'asile, les socialistes se gardent bien de brûler leurs cartouches avec les clandestins et comptent sur les popistes et les Verts (qui ne bronchent guère) pour occuper ce terrain-là. Le problème est que cet équilibrisme politique a le double inconvénient de desservir les clandestins et de laisser perplexe la population. Bien sûr, il y aura toujours quelques idéalistes pour défendre ces migrants et lancer des recours contre les mesures d'expulsion. Et l'on sait bien à quoi tout cela aboutira: une nouvelle crise déchirant le canton, alors même que la précédente n'est pas réglée. A force de trop chercher l'habilité politicienne, on n'obtient parfois qu'un pourrissement des dossiers.

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