vendredi 31 mars 2006

Ruth Dreifuss vole au secours des requérants et des étrangers

Lire l'article d'Antoine Grosjean dans 24 heures pour les abonnés
L’ex-conseillère fédérale sort de sa réserve. Elle dirige la fronde contre les lex Blocher sur l’asile et sur les étrangers.

Les référendums contre les lois sur l’asile et sur les étrangers viennent de trouver un appui de choix. L’ex-conseillère fédé­rale socialiste Ruth Dreifuss présidera le double comité réfé­rendaire contre les textes votés en décembre par le parlement, comme l’annonçait hier le Ta­ges- Anzeiger.
Un soutien bienvenu pour le camp référendaire, alors que la campagne va vraiment démar­rer ces prochaines semaines. D’autant que depuis qu’elle a quitté le gouvernement, la Ge­nevoise refuse en principe de s’immiscer dans la politique na­tionale. Mais le sujet lui tient à coeur. Et puis, elle a déjà pris position il y a deux ans contre la 11e révision de l’AVS.
Dans cette campagne qui ne manquera pas d’être animée, l’ancienne conseillère fédérale fera contrepoids à Christoph Blocher. «Ruth Dreifuss jouit d’une crédibilité des deux côtés de la Sarine», se réjouit Baltha­sar Glättli, coordinateur du co­mité et secrétaire général de Solidarité sans frontière. «Elle permettra de mobiliser certains milieux de gauche parfois hési­tants. Pour gagner sur les deux fronts, nous avons besoin de l’engagement de toute la gau­che. » Les premiers à s’engager dans la bataille ont été l’Organi­sation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), Amnesty Internatio­nal, Terre des hommes et diver­ses oeuvres d’entraide. Réunis au sein de la Coalition pour une Suisse humanitaire, ils ont lancé le référendum contre la loi sur l’asile. En laissant à d’autre le soin d’en faire autant contre la loi sur les étrangers. Cette décision, qui a surpris, était notamment justifiée par le besoin de concentrer les efforts sur un référendum, tout en ap­portant un soutien de principe à l’autre — qui ne manquerait pas d’être lancé.
Et en effet, les Verts, Solida­rité sans frontière, et d’autres organisations d’aide aux étran­gers et aux sans-papiers se sont regroupés au sein du Comité pour le double non, qui combat les deux lois. C’est ce comité que préside désormais Ruth Dreifuss. Sa présence devrait permettre de resserrer les rangs.

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