mardi 21 mars 2006
L'UDC reprend ses vieilles recettes
Lire l'article de Vincent Bourquin dans 24heures:
«L'asile est la seule question où les deux ailes de l'UDC sont encore d'accord», sourit Bernhard Hess, le président des Démocrates suisses (DS). Pour le conseiller national, les démocrates du centre sont divisés en deux groupes: l'aile économique et l'aile nationale conservatrice. Cette division est apparue au grand jour lors du vote de cet automne sur la libre circulation. Et elle fait le bonheur des Démocrates suisses. Plusieurs mécontents de l'UDC ont en effet rejoint ces derniers mois la petite formation d'extrême droite. Une situation nouvelle puisque depuis quelques années, les transferts avaient lieu dans le sens inverse. Exemple type: l'ancien conseiller national Valentin Oehen avait quitté les DS pour l'UDC. Il vient de reprendre sa carte. Bernhard Hess annonce aussi avec fierté la création de sections à Soleure, Zoug, Schwytz, Glaris et au Tessin. La plupart de ces nouveaux adhérents sont d'ailleurs issus des rangs de l'UDC: «Ce sont des membres de l'aile nationale conservatrice déçus par l'évolution du parti.» Succès électoraux aussi: l'ancienne Action nationale vient de remporter trois sièges au Législatif de la ville de Zurich, alors que l'UDC en a perdu sept.
Alliance avec le Mouvement des citoyens genevois?
Et en Suisse romande? «Des contacts vont être pris avec le Mouvement des citoyens genevois», affirme le Bernois. Actuellement seul élu des Démocrates suisses sous la Coupole, il espère être rejoint après les élections fédérales de 2007 par un Zurichois et par un Argovien: «On pourrait alors s'allier avec la Lega et le Mouvement des citoyens genevois pour former un groupe.»
Yvan Perrin, vice-président de l'UDC, reconnaît que les Démocrates suisses donnent quelques soucis à sa formation: «Ils ont en effet un programme susceptible de séduire une partie de notre électorat.» Mais selon le Neuchâtelois, ce n'est pas la crainte des DS qui est à l'origine de la présentation, hier, d'un nouveau document sur l'asile. Pas plus que la volonté de réunifier le parti. Toutefois, le vice-président ne nie pas certaines tensions: «Nous devons resserrer les rangs sur certains sujets.» De futures divergences sont déjà annoncées: l'UDC décidera en effet le 8 avril de soutenir le référendum contre le milliard promis aux pays de l'Est. Pourtant même son président, Ueli Maurer, était opposé à une telle action. Ce changement de position s'explique-t-il par la peur de laisser le champ libre aux Démocrates suisses qui avaient déjà décidé de récolter des signatures? Yvan Perrin dément.
«Nos règles sont valables pour tous»
Revenons à l'asile et aux étrangers. Le vice-président des démocrates du centre reconnaît que le nouveau document présenté hier ne comprend pas de véritables nouveautés. Mais il tient compte des dernières évolutions et notamment de la révision de la loi sur l'asile et sur les étrangers qui passeront devant le peuple en septembre: «On veut éviter qu'une fois ces deux lois votées, l'asile et les étrangers ne soient plus des sujets.» Et hier le leitmotiv présenté par la formation de Christoph Blocher était: «Nos règles sont valables pour tous. Les étrangers qui ne respectent pas les règles suisses doivent partir.»
En fait sur ces questions, DS et UDC sont-ils d'accord? Les avis divergent: «Non, répond Yvan Perrin, ils veulent boucler la Suisse pour que les étrangers ne puissent pas venir, alors que nous défendons une migration contrôlée: ceux qui viennent travailler doivent trouver une place.» «Oui notre position est identique à quelques détails près», affirme de son côté Bernhard Hess.
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