mercredi 30 novembre 2005
Lausanne Roule grâce aux requérants
Voir la séquence du 12h.45 consacrée au service de mise à disposition de vélo par des requérants.
En Basse qualité en haute qualité
Voir le site de Lausanne roule
Les cantons contre Blocher
Partant de la baisse constante du nombre de demandes d'asile, le Département fédéral de justice et police (DFJP) a décidé de réviser l'ordonnance sur les structures d'asile, ce qui devrait lui permettre de réaliser des économies d'environ 27 millions de francs. Dans leur réponse publiée hier, les cantons disent rejeter toutes les propositions qui influencent leurs finances.
Selon le nouveau modèle de remboursement des frais d'encadrement des requérants d'asile proposé par le département de Christoph Blocher, la Confédération verserait aux cantons un dédommagement calculé non plus sur le nombre de demandes nouvellement déposées, mais sur le nombre de personnes en procédure d'asile. Ainsi, s'ils souhaitent offrir le même encadrement qu'aujourd'hui, les cantons disposeront de 40% de subventions fédérales en moins
Lire la dépêche d'AP
Selon le nouveau modèle de remboursement des frais d'encadrement des requérants d'asile proposé par le département de Christoph Blocher, la Confédération verserait aux cantons un dédommagement calculé non plus sur le nombre de demandes nouvellement déposées, mais sur le nombre de personnes en procédure d'asile. Ainsi, s'ils souhaitent offrir le même encadrement qu'aujourd'hui, les cantons disposeront de 40% de subventions fédérales en moins
Lire la dépêche d'AP
Conséquence des pressions administratives sur les requérants
Dans un entretien accordé à Georgy, Laurent Subilia le responsable d'un centre de prise en charge des victimes de torture et de guerre présente son travail. La réhabilitation psychologique des requérants est fortement influencée par leurs conditions de vie actuelles.
«Soixante pour cent des requérants d'asile ont un passé traumatique», souligne d'emblée le docteur Laurent Subilia, responsable du Centre de consultation pour les victimes de torture et de guerre. Cette institution a été créée par la Croix-Rouge suisse et les Hôpitaux universitaires de Genève en mai dernier. Depuis octobre, l'équipe constituée de deux médecins et de deux psychologues est complète.
«Les images de torture de la prison d'Abu Ghraïb en Irak ont réactualisé les problèmes liés aux séquelles de violences systématiques.» Pourtant la Polyclinique de médecine effectue déjà des visites sanitaires auprès des requérants d'asile depuis 1986 afin de dépister les maladies tropicales. «Très vite, les examens ont révélé que les problèmes liés aux traumatismes subis dans le pays d'origine ou pendant la fuite sont bien plus fréquents», commente ainsi le médecin. Suite de l'entretien.
«Soixante pour cent des requérants d'asile ont un passé traumatique», souligne d'emblée le docteur Laurent Subilia, responsable du Centre de consultation pour les victimes de torture et de guerre. Cette institution a été créée par la Croix-Rouge suisse et les Hôpitaux universitaires de Genève en mai dernier. Depuis octobre, l'équipe constituée de deux médecins et de deux psychologues est complète.
«Les images de torture de la prison d'Abu Ghraïb en Irak ont réactualisé les problèmes liés aux séquelles de violences systématiques.» Pourtant la Polyclinique de médecine effectue déjà des visites sanitaires auprès des requérants d'asile depuis 1986 afin de dépister les maladies tropicales. «Très vite, les examens ont révélé que les problèmes liés aux traumatismes subis dans le pays d'origine ou pendant la fuite sont bien plus fréquents», commente ainsi le médecin. Suite de l'entretien.
"La barque est pleine" a failli disparaître
Ce dossier de Swissinfo qui est consacré à la préservation des archives audio-visuelles en Suisse, nous apprend que le célèbre film de Markus Imhof(nominé aux Oscars) était à deux doigts d'être totalement perdu...
Extrait:
Un chef-d'œuvre miraculé
Exemple: la dernière copie du film de Markus Imhoof «Das Boot ist voll» («La barque est pleine»), Ours d'argent à Berlin, nominé pour l'Oscar du meilleur film étranger en 1982 et gros succès en salles, a été retrouvé à la fin des années 90 dans la cave d'une chapelle romaine.
N'ayant bénéficié d'aucun soutien financier de l'Etat, ce film qui traite des difficultés d'obtenir l'asile en Suisse durant la 2e Guerre mondiale, ne remplissait pas les conditions pour être stocké par la Cinémathèque.
Ainsi, au lieu des quelques milliers de francs qu'aurait coûté son archivage, on a dû en dépenser plusieurs centaines de milliers pour le restaurer quand la Suisse s'est vue contrainte dans les années 90 à se pencher sur son passé.
Le référendum sur l'asile: une opération Kamikaze
Selon Antoine Grosjean dans la Tribune de Genève, le référendum sur l'asile va être du pain béni pour les xénophobes et l'UDC...
Voici son article:
Christoph Blocher a de quoi boire du petit-lait! L'UDC a encore réussi à imposer ses vues sur la dernière révision du droit d'asile. Une fois de plus, le ton est durci. Hormis quelques ultimes divergences entre le Conseil des Etats et le Conseil national - qui devraient être gommées au cours de la session actuelle - le texte ne bougera pas d'un pouce. Comme si cela ne suffisait pas, le référendum que la gauche ne manquera pas de lancer contre une loi jugée inique, offrira à l'UDC une nouvelle occasion de croiser le fer sur un de ses thèmes de prédilection.
Il faut dire que la gauche n'a pas trop le choix: elle se doit de lancer ce référendum. Cela fait partie de son rôle. «Nous ne pouvons pas faire l'économie d'un référendum», reconnaît le président du Parti socialiste, Hans-Jürg Fehr. «C'est une question d'honneur. Il faut que quelqu'un dans ce pays défende la tradition humanitaire.» Pour la conseillère nationale genevoise Maria Roth-Bernasconi, c'est même davantage que cela: une question morale. «Je veux pouvoir dire à mes petits-enfants qu'on a tout fait pour empêcher la blochérisation de la Suisse», confie la socialiste. «Nous devons montrer qu'il n'y a pas que cette Suisse xénophobe et repliée sur elle-même.»
Une arme à double tranchant
Mais le référendum est une arme à double tranchant. S'il est balayé par une forte majorité des électeurs, cela ne fera que donner une caution populaire supplémentaire à la politique blochérienne. Or, la question n'est pas tant de savoir si le référendum sera rejeté, mais de combien. En effet, les dernières tentatives de ce genre - en 1994 contre les mesures de contrainte, et en 1999 contre la précédente révision de la Loi sur l'asile - n'ont même pas recueilli 30% des suffrages. Malgré tout, Hans-Jürg Fehr, comptant sur la coalition des Eglises, des œuvres d'entraide et des cantons, fait mine de croire que les chances de succès ne sont pas nulles.
Si ce référendum met les socialistes dans une position délicate, démocrates-chrétiens et radicaux ne sont pas mieux lotis. Une campagne sur un thème aussi sensible ne fera qu'accentuer la polarisation de la scène politique helvétique, ce qui n'a jamais réussi aux partis centristes. Et puis, cela les obligera à se profiler sur un sujet qui est cause de divisions internes.
Les démocrates-chrétiens en particulier sont gênés aux entournures. Pourtant, la direction du parti feint de croire qu'elle peut encore sauver les meubles. «Il est trop tôt pour dire si le résultat de cette révision est totalement mauvais ou si l'on peut vivre avec», temporise la présidente du PDC Doris Leuthard. «Le Conseil des Etats doit prendre certaines décisions, on peut encore corriger le tir.» Tentative désespérée de repousser l'échéance fatale où le parti devra faire quelque chose de très peu centriste: prendre position.
Chez les radicaux, on ne se cache pas la tête dans le sable. Le conseiller national vaudois Yves Christen l'admet, «l'UDC a tout à gagner à ce référendum et nous avons tout à y perdre. Mais au-delà de la tradition humanitaire, il est nécessaire de reprendre en main et de maîtriser l'asile.»
«Le musée des horreurs»
C'est un long chantier qui va entrer dans sa phase finale demain. Cette nouvelle révision de la Loi sur l'asile a en effet été lancée il y a trois ans, alors que Christoph Blocher n'était pas encore conseiller fédéral. Il aura fallu tout ce temps pour arriver à ce que l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés qualifie aujourd'hui de véritable «musée des horreurs». Parmi les points les plus controversés, la suppression de l'aide d'urgence pour les requérants frappés d'une non-entrée en matière a fait couler beaucoup d'encre depuis son entrée en vigueur début 2004.
Autre point controversé, le prolongement de la durée maximale de détention administrative (les fameuses mesures de contrainte, soit la détention en vue de l'expulsion), qui passera de douze à vingt-quatre mois. Par ailleurs, les demandes de personnes qui ne produisent pas de papiers d'identité, ou de documents de voyage, dans les 48 heures ne seront plus prises en compte, ce que les défenseurs du droit d'asile estiment être une violation des Conventions de Genève, dont la Suisse est dépositaire. Mais cela ne semble pas troubler le patron du Département fédéral de justice et police. Après tout, n'a-t-il pas suggéré de modifier la Constitution à propos de la suppression de l'aide d'urgence également aux requérants déboutés qui ne coopèrent pas en vue de leur expulsion. Le Tribunal fédéral avait jugé cette mesure anticonstitutionnelle
Voici son article:
Christoph Blocher a de quoi boire du petit-lait! L'UDC a encore réussi à imposer ses vues sur la dernière révision du droit d'asile. Une fois de plus, le ton est durci. Hormis quelques ultimes divergences entre le Conseil des Etats et le Conseil national - qui devraient être gommées au cours de la session actuelle - le texte ne bougera pas d'un pouce. Comme si cela ne suffisait pas, le référendum que la gauche ne manquera pas de lancer contre une loi jugée inique, offrira à l'UDC une nouvelle occasion de croiser le fer sur un de ses thèmes de prédilection.
Il faut dire que la gauche n'a pas trop le choix: elle se doit de lancer ce référendum. Cela fait partie de son rôle. «Nous ne pouvons pas faire l'économie d'un référendum», reconnaît le président du Parti socialiste, Hans-Jürg Fehr. «C'est une question d'honneur. Il faut que quelqu'un dans ce pays défende la tradition humanitaire.» Pour la conseillère nationale genevoise Maria Roth-Bernasconi, c'est même davantage que cela: une question morale. «Je veux pouvoir dire à mes petits-enfants qu'on a tout fait pour empêcher la blochérisation de la Suisse», confie la socialiste. «Nous devons montrer qu'il n'y a pas que cette Suisse xénophobe et repliée sur elle-même.»
Une arme à double tranchant
Mais le référendum est une arme à double tranchant. S'il est balayé par une forte majorité des électeurs, cela ne fera que donner une caution populaire supplémentaire à la politique blochérienne. Or, la question n'est pas tant de savoir si le référendum sera rejeté, mais de combien. En effet, les dernières tentatives de ce genre - en 1994 contre les mesures de contrainte, et en 1999 contre la précédente révision de la Loi sur l'asile - n'ont même pas recueilli 30% des suffrages. Malgré tout, Hans-Jürg Fehr, comptant sur la coalition des Eglises, des œuvres d'entraide et des cantons, fait mine de croire que les chances de succès ne sont pas nulles.
Si ce référendum met les socialistes dans une position délicate, démocrates-chrétiens et radicaux ne sont pas mieux lotis. Une campagne sur un thème aussi sensible ne fera qu'accentuer la polarisation de la scène politique helvétique, ce qui n'a jamais réussi aux partis centristes. Et puis, cela les obligera à se profiler sur un sujet qui est cause de divisions internes.
Les démocrates-chrétiens en particulier sont gênés aux entournures. Pourtant, la direction du parti feint de croire qu'elle peut encore sauver les meubles. «Il est trop tôt pour dire si le résultat de cette révision est totalement mauvais ou si l'on peut vivre avec», temporise la présidente du PDC Doris Leuthard. «Le Conseil des Etats doit prendre certaines décisions, on peut encore corriger le tir.» Tentative désespérée de repousser l'échéance fatale où le parti devra faire quelque chose de très peu centriste: prendre position.
Chez les radicaux, on ne se cache pas la tête dans le sable. Le conseiller national vaudois Yves Christen l'admet, «l'UDC a tout à gagner à ce référendum et nous avons tout à y perdre. Mais au-delà de la tradition humanitaire, il est nécessaire de reprendre en main et de maîtriser l'asile.»
«Le musée des horreurs»
C'est un long chantier qui va entrer dans sa phase finale demain. Cette nouvelle révision de la Loi sur l'asile a en effet été lancée il y a trois ans, alors que Christoph Blocher n'était pas encore conseiller fédéral. Il aura fallu tout ce temps pour arriver à ce que l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés qualifie aujourd'hui de véritable «musée des horreurs». Parmi les points les plus controversés, la suppression de l'aide d'urgence pour les requérants frappés d'une non-entrée en matière a fait couler beaucoup d'encre depuis son entrée en vigueur début 2004.
Autre point controversé, le prolongement de la durée maximale de détention administrative (les fameuses mesures de contrainte, soit la détention en vue de l'expulsion), qui passera de douze à vingt-quatre mois. Par ailleurs, les demandes de personnes qui ne produisent pas de papiers d'identité, ou de documents de voyage, dans les 48 heures ne seront plus prises en compte, ce que les défenseurs du droit d'asile estiment être une violation des Conventions de Genève, dont la Suisse est dépositaire. Mais cela ne semble pas troubler le patron du Département fédéral de justice et police. Après tout, n'a-t-il pas suggéré de modifier la Constitution à propos de la suppression de l'aide d'urgence également aux requérants déboutés qui ne coopèrent pas en vue de leur expulsion. Le Tribunal fédéral avait jugé cette mesure anticonstitutionnelle
mardi 29 novembre 2005
Rififi à Gamsen une émission de la TSR
Polémique sur l'attitude de la police, enquête interne, dépôt d'une pétition, plainte de la LICRA... le concert néonazi qui s'est déroulé le 17 septembre à Gamsen continue à faire des vagues en Valais. Enquête et images exclusives tournées pendant le rassemblement extrémiste.
Visionnez l'émission Mise au point (10 mn) En haute qualité
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Les trois Eglises nationales s'engagent le 10 décembre prochain
A l'occasion de la journée des droits humain du 10 décembre prochain, l'APIC (agence de presse internationale catholique) publie la dépêche suivante:
Les Eglises suisses invitent "plus que jamais" les chrétiens à lutter, dans leur environnement et selon leurs possibilités "pour que notre pays accueille dignement les étrangères et les étrangers". A l'occasion de la Journée internationale des droits humains le 10 décembre prochain, les trois Eglises nationales s'engagent en effet en faveur d'un plus grand respect de ces droits, en particulier du droit d'asile.
Les Eglises chrétiennes de Suisse se prononcent une nouvelle fois pour le maintien de l'aide sociale aux requérants d'asile dont la demande a été rejetée et contre les atteintes au droit à l'aide d'urgence, "droit garanti par la Constitution".
La Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), la Conférence des évêques suisses (CES) et l'Eglise catholique chrétienne de Suisse, de concert avec la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), avait adressé en mai dernier une lettre à la Commission des institutions politiques du Conseil national au sujet de la législation sur les étrangers et le droit d'asile.
EIles se prononçaient alors en faveur du maintien de l'aide sociale aux requérantes et requérants d'asile dont la demande a été rejetée. En ce qui concerne les réfugiés admis sur le territoire helvétique, elles préconisaient également de faciliter l'obtention des autorisations de travail et la réunion des familles. Les principales confessions en Suisse s'élevaient contre le statut "d'accueil provisoire" des personnes demandant l'asile. Aujourd'hui, elles ne font que souligner leur position, estimant que l'ouverture à l'égard des étrangers, la disposition au partage et à la solidarité "constituent des devoirs immuables, conformément au commandement nous enjoignant d'aimer notre prochain".
L'asile: aussi un problème de fossé entre pauvres et riches
Les problèmes à l'origine des demandes d'asile sont complexes, souvent très difficiles à démêler, et doivent être abordés avec courage, estiment les Eglises. La Charte Œcuménique signée en janvier dernier par les trois Eglises nationales le dit clairement: "Il appartient à la réconciliation de favoriser la justice sociale, dans et entre tous les peuples, avant tout, de surmonter le fossé entre pauvres et riches, ainsi que de vaincre le chômage. Nous voulons ensemble contribuer à ce que les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile soient accueillis dignement en Europe."
La "Journées d'action en faveur des droits de l'homme", entreprise en commun par l'ACAT-Suisse, Justice et Paix, Pax Christi et la section suisse d'Amnesty International sur le thème "Les demandeurs d'asile ont eux aussi des droits!" bénéficie du plein appui des Eglises nationales. L'appel est signé par le pasteur Thomas Wipf, président du Conseil de la FEPS, Mgr Amédée Grab, président de la CES, et l'évêque Fritz-René Müller, de l'Eglise catholique-chrétienne de Suisse.
Dans le cadre d'une vaste opération mondiale qui aura lieu aussi le 10 décembre, les Eglises ont été rejointes par les œuvres d’entraide EPER, Pain pour le prochain, Action de Carême et Caritas, avec le mot d'ordre "Des clochers blancs - signaux contre la pauvreté".
Les Eglises suisses invitent "plus que jamais" les chrétiens à lutter, dans leur environnement et selon leurs possibilités "pour que notre pays accueille dignement les étrangères et les étrangers". A l'occasion de la Journée internationale des droits humains le 10 décembre prochain, les trois Eglises nationales s'engagent en effet en faveur d'un plus grand respect de ces droits, en particulier du droit d'asile.
Les Eglises chrétiennes de Suisse se prononcent une nouvelle fois pour le maintien de l'aide sociale aux requérants d'asile dont la demande a été rejetée et contre les atteintes au droit à l'aide d'urgence, "droit garanti par la Constitution".
La Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), la Conférence des évêques suisses (CES) et l'Eglise catholique chrétienne de Suisse, de concert avec la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), avait adressé en mai dernier une lettre à la Commission des institutions politiques du Conseil national au sujet de la législation sur les étrangers et le droit d'asile.
EIles se prononçaient alors en faveur du maintien de l'aide sociale aux requérantes et requérants d'asile dont la demande a été rejetée. En ce qui concerne les réfugiés admis sur le territoire helvétique, elles préconisaient également de faciliter l'obtention des autorisations de travail et la réunion des familles. Les principales confessions en Suisse s'élevaient contre le statut "d'accueil provisoire" des personnes demandant l'asile. Aujourd'hui, elles ne font que souligner leur position, estimant que l'ouverture à l'égard des étrangers, la disposition au partage et à la solidarité "constituent des devoirs immuables, conformément au commandement nous enjoignant d'aimer notre prochain".
L'asile: aussi un problème de fossé entre pauvres et riches
Les problèmes à l'origine des demandes d'asile sont complexes, souvent très difficiles à démêler, et doivent être abordés avec courage, estiment les Eglises. La Charte Œcuménique signée en janvier dernier par les trois Eglises nationales le dit clairement: "Il appartient à la réconciliation de favoriser la justice sociale, dans et entre tous les peuples, avant tout, de surmonter le fossé entre pauvres et riches, ainsi que de vaincre le chômage. Nous voulons ensemble contribuer à ce que les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile soient accueillis dignement en Europe."
La "Journées d'action en faveur des droits de l'homme", entreprise en commun par l'ACAT-Suisse, Justice et Paix, Pax Christi et la section suisse d'Amnesty International sur le thème "Les demandeurs d'asile ont eux aussi des droits!" bénéficie du plein appui des Eglises nationales. L'appel est signé par le pasteur Thomas Wipf, président du Conseil de la FEPS, Mgr Amédée Grab, président de la CES, et l'évêque Fritz-René Müller, de l'Eglise catholique-chrétienne de Suisse.
Dans le cadre d'une vaste opération mondiale qui aura lieu aussi le 10 décembre, les Eglises ont été rejointes par les œuvres d’entraide EPER, Pain pour le prochain, Action de Carême et Caritas, avec le mot d'ordre "Des clochers blancs - signaux contre la pauvreté".
lundi 28 novembre 2005
Bourdo-net: Championne de l'intégration
Photo Mathieu Rod
Claire Jotterand dans 24heures rapporte le prix reçu par la télévision de quartier Bourdo-net.
Une télévision de quartier pour mieux communiquer entre voisins et pour mieux s’ouvrir sur les autres: l’expérience lausannoise a reçu samedi une mention spéciale du Prix suisse de l’intégration 2005 à Soleure. TV Bourdo-Net n’a que 3 ans. Plus que jamais, l’objectif 2006 sera de tisser des liens à l’extérieur du quartier et casser les préjugés.
«Les habitants de la Bourdonnette ont une vision très positive de leur quartier», répète Elinora Krebs, présidente de l’association TV Bourdo-Net et représentante de la ville de Lausanne. C’est elle qui, samedi, s’est rendue à Soleure pour recevoir la mention spéciale du Prix suisse de l’intégration 2005, premier du genre, lancé par la Commission fédérale des étrangers.
Née il y a trois ans
Sur 150 dossiers provenant de tout le pays, trois ont reçu un prix en espèces et trois autres cette mention spéciale. «C’est un grand honneur pour nous, une reconnaissance nationale très valorisante.» Née il y a trois ans des grandes résolutions sociales d’Agenda 21, TV Bourdo-Net a été conçue par la ville de Lausanne qui finance, paritairement avec la gérance du quartier, le budget annuel de 130 000 francs. «Les habitants ressentaient un certain mal-être et nous avons voulu y remédier en instituant cette plate-forme de communication, »
Sortir du quartier
Depuis, 270 sujets ont été tournés dans ce quartier de 1700 âmes, qui compte 68% d’étrangers et 50 nationalités. Chaque semaine, de nouveaux reportages sont proposés et réalisés par les habitants euxmêmes, volontaires assidus ou occasionnels, entourés de deux responsables techniques salariés à 80%.
Depuis peu, les sujets proposés ont tendance à sortir du quartier: «Ils aiment tisser des liens avec d’autres endroits de la ville. Les habitants ont envie de rayonner et de revaloriser l’image de la Bourdonnette qui, dès le départ, a été l’objet de préjugés.» La reconnaissance fédérale vient donc à point nommé pour motiver les troupes. Objectif 2006: obtenir une concession pour être diffusé audelà du quartier.
Claire Jotterand dans 24heures rapporte le prix reçu par la télévision de quartier Bourdo-net.
Une télévision de quartier pour mieux communiquer entre voisins et pour mieux s’ouvrir sur les autres: l’expérience lausannoise a reçu samedi une mention spéciale du Prix suisse de l’intégration 2005 à Soleure. TV Bourdo-Net n’a que 3 ans. Plus que jamais, l’objectif 2006 sera de tisser des liens à l’extérieur du quartier et casser les préjugés.
«Les habitants de la Bourdonnette ont une vision très positive de leur quartier», répète Elinora Krebs, présidente de l’association TV Bourdo-Net et représentante de la ville de Lausanne. C’est elle qui, samedi, s’est rendue à Soleure pour recevoir la mention spéciale du Prix suisse de l’intégration 2005, premier du genre, lancé par la Commission fédérale des étrangers.
Née il y a trois ans
Sur 150 dossiers provenant de tout le pays, trois ont reçu un prix en espèces et trois autres cette mention spéciale. «C’est un grand honneur pour nous, une reconnaissance nationale très valorisante.» Née il y a trois ans des grandes résolutions sociales d’Agenda 21, TV Bourdo-Net a été conçue par la ville de Lausanne qui finance, paritairement avec la gérance du quartier, le budget annuel de 130 000 francs. «Les habitants ressentaient un certain mal-être et nous avons voulu y remédier en instituant cette plate-forme de communication, »
Sortir du quartier
Depuis, 270 sujets ont été tournés dans ce quartier de 1700 âmes, qui compte 68% d’étrangers et 50 nationalités. Chaque semaine, de nouveaux reportages sont proposés et réalisés par les habitants euxmêmes, volontaires assidus ou occasionnels, entourés de deux responsables techniques salariés à 80%.
Depuis peu, les sujets proposés ont tendance à sortir du quartier: «Ils aiment tisser des liens avec d’autres endroits de la ville. Les habitants ont envie de rayonner et de revaloriser l’image de la Bourdonnette qui, dès le départ, a été l’objet de préjugés.» La reconnaissance fédérale vient donc à point nommé pour motiver les troupes. Objectif 2006: obtenir une concession pour être diffusé audelà du quartier.
dimanche 27 novembre 2005
Préjugé numéro 1
Cliquer pour la réponse à ce préjugé.
L'association Vivre ensemble et Agora (aumônerie Genevoise Oecuménique auprès des requérants d'asile) publient une petite brochure avec le soutien du HCR.
Le PS va lancer le réferendum contre la loi sur l'asile
Les délégués ont en outre décidé de lancer un référendum contre la révision de la loi sur l'asile. Les durcissements envisagés sont contraires aux droits de l'homme et incompatibles avec la tradition humanitaire de la Suisse, estiment les socialistes. La loi révisée, selon le PSS, porte atteinte à la tradition humanitaire de la Suisse, crée de l'illégalité et de la misère.
Le vote de la révision de la loi ne devrait avoir lieu qu'au cours de la prochaine session des Chambres.
Selon les socialistes, il faut craindre que les dispositions déjà acceptées ne soient rendues encore plus restrictives
Par contre, les délégués ont refusé au terme d'un vif débat de lancer un référendum sur la loi sur les étrangers. Le PS a préféré pragmatiquement soutenir les initiateurs du référendum, s'il est lancé.
Lire la dépêche d'AP
vendredi 25 novembre 2005
Un centre passe d'Yverdon à Lausanne
Le centre d’hébergement vaudois pour les requérants frappés de non-entrée en
matière (NEM) quittera Yverdon-les-Bains pour les hauts de Lausanne en janvier 2006.
Lire la dépêche de l'ATS
Dès janvier prochain, le centre d’hébergement vaudois pour les requérants frappés
de non-entrée en matière (NEM) s’établira à Lausanne. Les NEM y recevront des repas
en nature et 4,30 fr. d’argent de poche par jour.Cette solution transitoire sera valable jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi sur l’aide aux requérants d’asile et autres catégories d’étrangers (LARA) prévue pour le printemps. Ensuite, les NEM ne recevront plus qu’une aide d’urgence: un lit et trois repas par jour, sans argent de poche, a indiqué hier la FAREAS, la Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile. La nouvelle loi a été rapidement élaborée pour combler une lacune juridique.
Le canton s’est en effet aperçu durant l’été qu’il ne disposait pas de base légale pour restreindre son aide aux NEM, comme le demande la Confédération depuis avril
dernier.
Depuis cet été, les intéressés avaient provisoirement bénéficié des mêmes prestations
que les requérants d’asile, notamment un logement et douze francs par jour
pour la nourriture. En octobre, une centaine de personnes sont passées par le centre
yverdonnois. Une cinquantaine de personnes y passent la nuit en moyenne.
Le centre des hauts de Lausanne, dans le quartier de Vennes, pourra accueillir une
centaine de NEM. Cet ancien lieu d’hébergement pour requérants d’asile sera
réaménagé: «Nous allons abattre des cloisons pour créer des chambres à 5 ou 6 lits»,
a expliqué Emmanuelle Marendaz Colle, porte-parole de la FAREAS.
Ce centre accueillera les NEM mais aussi les étrangers en situation de détresse
qui séjournent illégalement en Suisse. Les anciennes casernes d’Yverdon, qui abritaient jusqu’ici les NEM, seront libérées comme convenu pour fin janvier, note la
FAREAS.
Toujours à Lausanne, mais dans le quartier de Malley, un ancien centre de requérants
d’asile sera désormais dévolu aux requérants d’asile mineurs non accompagnés.
Il ouvrira en avril prochain.
matière (NEM) quittera Yverdon-les-Bains pour les hauts de Lausanne en janvier 2006.
Lire la dépêche de l'ATS
Dès janvier prochain, le centre d’hébergement vaudois pour les requérants frappés
de non-entrée en matière (NEM) s’établira à Lausanne. Les NEM y recevront des repas
en nature et 4,30 fr. d’argent de poche par jour.Cette solution transitoire sera valable jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi sur l’aide aux requérants d’asile et autres catégories d’étrangers (LARA) prévue pour le printemps. Ensuite, les NEM ne recevront plus qu’une aide d’urgence: un lit et trois repas par jour, sans argent de poche, a indiqué hier la FAREAS, la Fondation vaudoise pour l’accueil des requérants d’asile. La nouvelle loi a été rapidement élaborée pour combler une lacune juridique.
Le canton s’est en effet aperçu durant l’été qu’il ne disposait pas de base légale pour restreindre son aide aux NEM, comme le demande la Confédération depuis avril
dernier.
Depuis cet été, les intéressés avaient provisoirement bénéficié des mêmes prestations
que les requérants d’asile, notamment un logement et douze francs par jour
pour la nourriture. En octobre, une centaine de personnes sont passées par le centre
yverdonnois. Une cinquantaine de personnes y passent la nuit en moyenne.
Le centre des hauts de Lausanne, dans le quartier de Vennes, pourra accueillir une
centaine de NEM. Cet ancien lieu d’hébergement pour requérants d’asile sera
réaménagé: «Nous allons abattre des cloisons pour créer des chambres à 5 ou 6 lits»,
a expliqué Emmanuelle Marendaz Colle, porte-parole de la FAREAS.
Ce centre accueillera les NEM mais aussi les étrangers en situation de détresse
qui séjournent illégalement en Suisse. Les anciennes casernes d’Yverdon, qui abritaient jusqu’ici les NEM, seront libérées comme convenu pour fin janvier, note la
FAREAS.
Toujours à Lausanne, mais dans le quartier de Malley, un ancien centre de requérants
d’asile sera désormais dévolu aux requérants d’asile mineurs non accompagnés.
Il ouvrira en avril prochain.
jeudi 24 novembre 2005
Halte aux abus
L'association Vivre ensemble et Agora (aumônerie Genevoise Oecuménique auprès des requérants d'asile) publient une petite brochure avec le soutien du HCR.
Cette brochure peut être obtenue gratuitement auprès de vivre-ensemble
On ne peut pas accueillir toute la misère du monde
Ce sont tous des réfugiés économiques
Il y a trop de réfugiés
La Suisse est submergée
Ce sont de faux réfugiés
Les migrants abusent de la filière asile
Les migrants viennent pour profiter
Les requérants reçoivent plus que les Suisses
Les requérants déboutés restent en Suisse
Les requérants sont des délinquants
Baisse des demandes d'asile en octobre
Le nombre de demandes d'asile déposées en Suisse le mois passé a nettement reculé: il en a été recensé 941, soit 167 ou 15,4% de moins qu'en septembre. Comme durant les mois précédents, la Serbie et Monténégro arrive en tête des pays de provenance, selon la statistique publiée mercredi par l'Office fédéral des migrations (ODM).
Lire la dépêche d'AP et celle de l'ATS
Lire la dépêche d'AP et celle de l'ATS
mardi 22 novembre 2005
Fusion des services de l'asile et des étrangers
Encore une manifestation de la tendance à confondre les problématiques des migrations et celle de l'asile, à Neuchâtel les administrations fusionnent.
Voici un extrait du communiqué de RTN.
Cette restructuration engendre la suppression de quatre postes. Elle doit permettre d'économiser 200'000 francs dès 2006 et plus de 500'000 francs en 2007. Selon le Conseil d'Etat, cette réforme structurelle en annonce une centaine d'autres…
Cette fusion s'inscrit dans une série de restructurations menée dans le domaine de l'asile depuis deux ans et principalement liées à la baisse du nombre d'arrivées de requérants d'asile.
Le nouveau Service des migrations comprendra 65,4 postes et sera dirigé par Serge Gamma, l'actuel chef du Service des étrangers.
Tentative de suicide d'un requérant débouté à Genève
Le Courrier nous raconte la triste histoire d'une famille kurde.
François, requérant kurde, a dû être hospitalisé plusieurs jours après avoir ingéré -une quantité importante de médicaments, il y a deux semaines. Avec sa famille, il avait épuisé tous les recours contre le rejet de leur demande d'asile et la décision d'expulsion était tombée fin octobre. François voyait-il la mort comme seule issue possible ou essayait-il d'influencer la décision de l'Office fédéral des migrations par son acte désespéré? Sa tentative de suicide révèle en tout cas la profonde détresse humaine engendrée par la procédure d'asile et les demandes refusées. Ainsi, en octobre dernier, 934 requérants à Genève étaient concernés par une décision de renvoi exécutoire. «Nous n'avons pas de chiffres
concernant le taux de suicide ou de tentatives de suicide parmi les requérants d'asile, regrette le docteur Laurent Subilia du
Centre de santé migrants. En revanche, le nombre de consultations pour des problèmes psychologiques et de dépression a flambé.» Il explique que l'incertitude permanente, liée à la durée d'attente prolongée d'une décision, affecte très sérieusement la santé des requérants d'asile. Après quelques années de pression administrative continue, un nombre important craque émo-tionnellement. Des problèmes familiaux et sociaux, des comportements violents et autodestructeurs s'ensuivent. «Beaucoup de toxicodépendances parmi les réfugiés sont des équivalences suicidaires», s'alarme le médecin.
En revanche, l'attitude de François ne posait aucun problème. Il a appris le français et travaillé pendant deux ans et demi. Mais l'inquiétude liée à sa situation précaire en Suisse était omniprésente. Arrivé à Genève fin 2001, il a vu sa demande d'asile rejetée en juillet 2003. Le jeune homme, âgé aujourd'hui de 23 ans, a déposé un recours contre cette décision. Ancien membre du Parti démocratique populaire (HADEP) qui luttait pour la reconnaissance de la culture kurde et dissout en 2003, il craint la répression policière dans sa ville natale.
«On ne peut pas dire par principe que tous les membres du HADEP soient menacés en Turquie, précise Denise Graf, coordinatrice réfugiés et spécialiste de la Turquie auprès d'Amnesty Suisse. Il faut évaluer l'implication individuelle et celle de l'entourage dans les activités du parti. Si la personne provient d'une famille très politisée, les risques sont majeurs.» Denise Graf souligne néanmoins l'augmentation des tensions dans l'Est de la Turquie et les provocations perpétuées par les autorités. «Il faut un règlement politique de la question kurde. La reconnaissance de la minorité kurde, de sa langue et de sa culture, et un soutien économique pour la ré gion sont nécessaires.» '
François a été rejoint par sa femme et sa fille début 2004, mais le droit d'asile ne leur a pas non plus été octroyé. Les différents recours et demandes de réexamen déposés par la famille, qui s'est entre-temps élargie avec la naissance d'un deuxième enfant, sont tous rejetés. Elle doit quitter la Suisse. La Maison populaire de Genève s'engage en sa faveur et rédige différentes lettres aux autorités, sans succès.
Aujourd'hui, l'avenir de François, de sa femme et de leurs enfants est plus incertain que jamais. Ultime espoir, la famille est en train d'étudier la possibilité d'une demande de réexamen de la décision d'expulsion, suite au «fait nouveau» qu'est la tentative de suicide. Mais fallait-il vraiment en arriver là?
Trajectoires d’asile africaines
Le rapport de l'Université de Neuchâtel est disponible au prix de 30 francs ou peut être déchargé gratuitement.
Description de cette étude:
Bien qu’elle reste numériquement modeste, la population concernée par l’asile originaire de l’Afrique subsaharienne a connu une croissance récente en Suisse et suscité d’importants débats. Force est cependant de constater que cette population et ses motifs de migration restent mal connus.
Ce rapport fait partie d'une étude mandatée par l'Office fédéral des réfugiés en 2003. Il présente une analyse des trajectoires de réfugiés et de migrants originaires d’Afrique occidentale en éclairant les déterminants de leur parcours depuis le départ du pays d’origine jusqu’au séjour en Suisse. L’intérêt porte d’une part sur les contraintes et les mécanismes inhérents au processus migratoire et d’autre part sur les stratégies adoptées par les migrants face aux politiques d’asile et d’immigration mises en oeuvre par la Suisse et les pays européens.
Description de cette étude:
Bien qu’elle reste numériquement modeste, la population concernée par l’asile originaire de l’Afrique subsaharienne a connu une croissance récente en Suisse et suscité d’importants débats. Force est cependant de constater que cette population et ses motifs de migration restent mal connus.
Ce rapport fait partie d'une étude mandatée par l'Office fédéral des réfugiés en 2003. Il présente une analyse des trajectoires de réfugiés et de migrants originaires d’Afrique occidentale en éclairant les déterminants de leur parcours depuis le départ du pays d’origine jusqu’au séjour en Suisse. L’intérêt porte d’une part sur les contraintes et les mécanismes inhérents au processus migratoire et d’autre part sur les stratégies adoptées par les migrants face aux politiques d’asile et d’immigration mises en oeuvre par la Suisse et les pays européens.
White Terror est projeté en Suisse Romande
Un film vidéo réalisé en Suède constitue la case départ de recherches qui ont conduit Daniel Schweizer et son équipe au coeur d‘un réseau extrémiste aux nombreuses ramifications en Europe et en Amérique du Nord. Ces recherches aboutiront parmi les instigateurs d‘une propagande raciste qui n‘est que haine, guerre raciale et ségrégation.
Ces cinq dernières années une relève s’est formée dans l’extrême droite radicale: les anciens sont morts ou trop âgés. Des idéologues émergent en Europe, en Russie et en Amérique du Nord: ils n’ont pas forcément le crâne rasé, ils ont créé des associations, des sociétés de distribution, des clubs de musique, des revues et des maisons d’édition, des sites Internet et ont trouvé de nouveaux symboles pour remplacer les anciens.
Ne pas manquer non-plus l'excellent site internet du film, avec un trailer en macromédia
Calendrier de l'Avent de l'OSAR
A l'occasion de l'Avent, l'Osar édite un magnifique calendrier :
"Des destinées humaines derrière chaque exil forcé
Depuis des siècles, des réfugiés arrivent en Suisse. Découvrez derrière chaque fenêtre de ce calendrier de l’Avent le destin unique d’un réfugié célèbre ou inconnu ayant trouvé refuge en Suisse. Ce calendrier vous montrera l’énorme apport des exilés à la vie de notre pays et également l’histoire fabuleuse de la tradition humanitaire de la Suisse. Sans l’aide de la population, ceci n’aurait pas pu être possible."
Pour le commander
Le Grand Conseil soutient la pétition broyarde
Voici le communiqué du groupe de soutien aux migrants de Payerne et environ.
Un large mouvement populaire de la Broye (plus de 1600 signataires) a demandé aux autorités cantonales de ne pas renvoyer des requérants d’asile déboutés de notre région. La pétition lancée par le Groupe de soutien aux migrants de Payerne, déposée en avril auprès du Grand Conseil vaudois, vient de franchir une nouvelle étape. Approuvée et soutenue par une majorité de députés, elle a été transmise au Conseil d’État.
Rappelons que la Confédération a refusé à une veuve du Kosovo, prise en charge par son fils et sa belle-fille dont elle garde les jeunes enfants pendant que leurs parents travaillent, à un couple de Serbie du sud dont le mari est le cuisinier très apprécié de l’Auberge communale de Fétigny, et à une famille avec deux jeunes enfants, rescapée du massacre de Srebrenica en Bosnie, le droit de poursuivre leur vie dans notre pays.
En Suisse depuis 7, 6 et 5 ans, habitant Payerne, ces personnes sont intégrées et n’ont jamais connu aucun problème avec les autorités.
Le papa de la famille bosniaque avait un emploi jusqu’à ce que le Service de la population du canton de Vaud lui interdise de travailler, comme à des centaines de requérants déboutés, malgré une résolution du Grand Conseil contre les interdictions de travail votée au début de l’été. Atteints dans leur santé, Hajrudin et Raza, qui ont vécu des événements traumatisants durant les conflits qui ont endeuillé la Bosnie, vivent dans l’angoisse d’un retour.
A plusieurs reprises, les médecins de Luljeta, la jeune femme originaire de Serbie du Sud, victime d’actes très graves durant la guerre dans son pays, ont demandé à ce qu’elle ne soit pas renvoyée afin qu’elle puisse poursuivre le traitement entrepris en Suisse. Les autorités fédérales sont restées sourdes à ces appels.
Confirmant le vote du début du mois de juillet (approbation de la motion du député Melly demandant que le Canton de Vaud renonce aux mesures de contrainte sur les requérants d’asile déboutés), le Grand Conseil, autorité suprême du canton, a apporté son soutien à quatre pétitions déposées par des groupes régionaux, le mardi 4 octobre dernier.
Le groupe de soutien aux migrants de Payerne tient à exprimer sa reconnaissance aux signataires de la pétition et aux députés qui ont manifesté leur volonté de maintenir une politique respectueuse des droits humains dans notre canton. Il appelle le Conseil d’État à suivre les résolutions votées par son législatif.
L’interdiction de travailler qui frappe de nombreux requérants d’asile déboutés a des conséquences préjudiciables pour la santé psychiques des travailleurs privés de leur emploi et pour les finances du canton qui doit subvenir aux besoins des personnes privées de revenus.
Nous attendons du Conseil d’État qu’il mette fin à l’incertitude, à l’angoisse, à la souffrance d’êtres douloureusement touchés par les événements vécus dans leurs pays. Il est temps que ces personnes qui ont demandé l’asile dans notre pays puissent enfin y travailler, y panser leurs plaies et construire sereinement leur avenir.
Découragé, un couple chilien choisit le retour au pays.
Malgré près de 15 ans passés en Suisse et un permis B obtenu lors d’un premier séjour, Carlos et Gilda, déboutés par le Tribunal administratif après le refus du Service de la population du Canton de Vaud de leur accorder une nouvelle autorisation de séjour, se sont résignés à rentrer au Chili, le coeur brisé. Le groupe de soutien aux migrants de Payerne dénonce le durcissement de la loi sur les étrangers et son application sans nuances dans notre canton dont sont victimes les “sans-papiers” depuis quelques mois. Les chances de régularisation de personnes vivant pourtant depuis de nombreuses années chez nous sont quasiment nulles malgré une parfaite intégration, un emploi, un fort soutien local.
Déstabilisés, inquiets suite aux mesures prises récemment par les chambres fédérales, de nombreux migrants ont, plus que jamais, besoin de notre soutien.
Nous invitons toutes les personnes soucieuses de maintenir en Suisse une politique qui respecte les droits et la dignité des migrants, à faire entendre leur voix à nos côtés.
Un large mouvement populaire de la Broye (plus de 1600 signataires) a demandé aux autorités cantonales de ne pas renvoyer des requérants d’asile déboutés de notre région. La pétition lancée par le Groupe de soutien aux migrants de Payerne, déposée en avril auprès du Grand Conseil vaudois, vient de franchir une nouvelle étape. Approuvée et soutenue par une majorité de députés, elle a été transmise au Conseil d’État.
Rappelons que la Confédération a refusé à une veuve du Kosovo, prise en charge par son fils et sa belle-fille dont elle garde les jeunes enfants pendant que leurs parents travaillent, à un couple de Serbie du sud dont le mari est le cuisinier très apprécié de l’Auberge communale de Fétigny, et à une famille avec deux jeunes enfants, rescapée du massacre de Srebrenica en Bosnie, le droit de poursuivre leur vie dans notre pays.
En Suisse depuis 7, 6 et 5 ans, habitant Payerne, ces personnes sont intégrées et n’ont jamais connu aucun problème avec les autorités.
Le papa de la famille bosniaque avait un emploi jusqu’à ce que le Service de la population du canton de Vaud lui interdise de travailler, comme à des centaines de requérants déboutés, malgré une résolution du Grand Conseil contre les interdictions de travail votée au début de l’été. Atteints dans leur santé, Hajrudin et Raza, qui ont vécu des événements traumatisants durant les conflits qui ont endeuillé la Bosnie, vivent dans l’angoisse d’un retour.
A plusieurs reprises, les médecins de Luljeta, la jeune femme originaire de Serbie du Sud, victime d’actes très graves durant la guerre dans son pays, ont demandé à ce qu’elle ne soit pas renvoyée afin qu’elle puisse poursuivre le traitement entrepris en Suisse. Les autorités fédérales sont restées sourdes à ces appels.
Confirmant le vote du début du mois de juillet (approbation de la motion du député Melly demandant que le Canton de Vaud renonce aux mesures de contrainte sur les requérants d’asile déboutés), le Grand Conseil, autorité suprême du canton, a apporté son soutien à quatre pétitions déposées par des groupes régionaux, le mardi 4 octobre dernier.
Le groupe de soutien aux migrants de Payerne tient à exprimer sa reconnaissance aux signataires de la pétition et aux députés qui ont manifesté leur volonté de maintenir une politique respectueuse des droits humains dans notre canton. Il appelle le Conseil d’État à suivre les résolutions votées par son législatif.
L’interdiction de travailler qui frappe de nombreux requérants d’asile déboutés a des conséquences préjudiciables pour la santé psychiques des travailleurs privés de leur emploi et pour les finances du canton qui doit subvenir aux besoins des personnes privées de revenus.
Nous attendons du Conseil d’État qu’il mette fin à l’incertitude, à l’angoisse, à la souffrance d’êtres douloureusement touchés par les événements vécus dans leurs pays. Il est temps que ces personnes qui ont demandé l’asile dans notre pays puissent enfin y travailler, y panser leurs plaies et construire sereinement leur avenir.
Découragé, un couple chilien choisit le retour au pays.
Malgré près de 15 ans passés en Suisse et un permis B obtenu lors d’un premier séjour, Carlos et Gilda, déboutés par le Tribunal administratif après le refus du Service de la population du Canton de Vaud de leur accorder une nouvelle autorisation de séjour, se sont résignés à rentrer au Chili, le coeur brisé. Le groupe de soutien aux migrants de Payerne dénonce le durcissement de la loi sur les étrangers et son application sans nuances dans notre canton dont sont victimes les “sans-papiers” depuis quelques mois. Les chances de régularisation de personnes vivant pourtant depuis de nombreuses années chez nous sont quasiment nulles malgré une parfaite intégration, un emploi, un fort soutien local.
Déstabilisés, inquiets suite aux mesures prises récemment par les chambres fédérales, de nombreux migrants ont, plus que jamais, besoin de notre soutien.
Nous invitons toutes les personnes soucieuses de maintenir en Suisse une politique qui respecte les droits et la dignité des migrants, à faire entendre leur voix à nos côtés.
lundi 21 novembre 2005
Droits de l'enfant, la Suisse peut mieux faire
A l'occasion de la journée des droits de l'enfant, un bilan de la situation helvétique est tiré, voici ce que dit Muriel Langenberger responsable de ce dossier auprès de Terre des Hommes.
«Nous commençons par demander à la Confédération l'élaboration d'une loi-cadre qui permettrait de réglementer, de regrouper et d'homogénéiser au niveau national dans un ministère tout ce qui se fait un peu partout pour l'enfance dans l'administration fédérale et dans les cantons», précise Muriel Langenberger, qui est aussi responsable de programmes à Terre des Hommes.
Ensuite, le Réseau propose un catalogue de 10 priorités, notamment pour lutter contre la discrimination, par exemple dans le domaine de l'adoption internationale et de l'asile.
«Il y aurait 1000 enfants non accompagnés qui arrivent chaque année en Suisse. Beaucoup sont sans papiers, déboutés et on ne sait pas très bien ce qu'ils deviennent. Ils sont donc des proies idéales pour les exploitants en tous genres», s'inquiète Muriel Langenberger.
Lire le dossier de Swissinfo.
«Nous commençons par demander à la Confédération l'élaboration d'une loi-cadre qui permettrait de réglementer, de regrouper et d'homogénéiser au niveau national dans un ministère tout ce qui se fait un peu partout pour l'enfance dans l'administration fédérale et dans les cantons», précise Muriel Langenberger, qui est aussi responsable de programmes à Terre des Hommes.
Ensuite, le Réseau propose un catalogue de 10 priorités, notamment pour lutter contre la discrimination, par exemple dans le domaine de l'adoption internationale et de l'asile.
«Il y aurait 1000 enfants non accompagnés qui arrivent chaque année en Suisse. Beaucoup sont sans papiers, déboutés et on ne sait pas très bien ce qu'ils deviennent. Ils sont donc des proies idéales pour les exploitants en tous genres», s'inquiète Muriel Langenberger.
Lire le dossier de Swissinfo.
Tract de la coordination asile et du collectif sans-papiers
Cliquer sur l'image pour la voir en pleine fenêtre.
Ce tract a été distribué ce matin à 1000 exemplaires à Lausanne.
En voici une partie des textes de témoignages
Asile
Le 4 avril 2005, M.R est incarcéré à Frambois alors qu'il n'a commis aucun délit. C'est une prison. Une vraie prison avec des murs, des barreaux. Une prison pour
l'attente. L'attente d'une expulsion. Une expulsion hors du territoire suisse. Ça s'appelle "mesures de contrainte".
Il est en Suisse depuis environ huit ans. Il y avait déposé une demande d'asile ayant dû fuir l'Algérie. Après des mois d'incarcération, le 5 septembre 2005, il
est emmené à l'aéroport de Genève. Les autorités suisses ont décidé de l'expulser de force de Suisse, vers l'Algérie. Il refuse. A l'aéroport, il demande à parler
au commandant de bord. Il lui dit calmement qu'il est expulsé, sous mesures de contrainte, et qu'il ne veut et ne peut pas rentrer en Algérie.
Le commandant de bord refuse alors de l'embarquer. Il est ramené vers le fourgon en vue de son retour à la prison de Frambois. Les personnes responsables du
transport entre la prison et l'aéroport (ou autre police ?)le passent à tabac. Fort. Très fort.
Il est très violemment frappé : il est battu sur l'entier de son corps, au fond de son être. Humilié Dégradé. Anéanti. Les marques sur son corps témoignent de ce
qu'est la politique d'asile dans ce pays. Quand M. R. est ramené à la prison de Frambois, le directeur fait appel à un médecin afin qu'il établisse un constat médical ainsi qu'à la Ligue des Droits de l'Homme. Un autre rapport est également parvenu à Amnesty International.
Le 23 septembre, M. R. est libéré de Frambois... Six mois de prison pour rien.
Le 1er octobre, M. R. est trouvé mort dans l'appartement d'une amie, près d'un mois après son tabassage. Huit ans après son arrivée en Suisse et autant d'années d'enfer en Algérie. Les années en Suisse n'ont été qu'attente, souffrance, détresse, incertitude. Des années à ne pas savoir, des années sans avenir, juste un passé qui empêche le présent et qui détruit l'avenir.
NEM
Une fois je marchais dans la rue. Je ne cherchais pas de problème. La police m’a arrêté. Ils m’ont fouillé. J’avais seulement 5 Fr en poche. Ils m’ont demandé d’où venait cet argent. Ils m’ont conduit au poste de police. Je leur ai demandé pourquoi, ce que j’avais fait de mal. Ils m’ont mis en prison pour trois semaines. Après, ils se sont excusés. Je dormais dans le sous-voie à côté du Centre Fareas des Casernes. Un policier m’a dit : "Tu dois partir ". J’ai marché dans la ville jusqu’à 7 h. Je me suis faufilé dans le Centre Fareas sans qu’on me voie. J’ai été vers mes compatriotes dans la cuisine. Ils m’ont donné à manger. J’ai pu prendre une douche. Le soir, à 17 h, quand le Sécuritas est venu pour contrôler les papiers, j’ai dû partir. J’ai
marché toute la nuit jusqu’au matin.
Un autre jour, j’ai vu une dame, avec un petit chien. Elle a acheté un morceau de viande à la boucherie. Elle a mis le morceau dans la bouche de son chien. Moi, je n’avais pas mangé depuis trois jours »
Une des 175 "Ethiopienne"
Notre horizon d'espace et de temps est bouché car nous avons dû quitter notre pays et de plus, maintenant, nous sommes privés d'avenir. Interdits de travail, sans
revenus, nous devons vivre au jour le jour sans pouvoir faire de projets…et on nous demande de nous intégrer !
Nos enfants le ressentent et en souffrent. Que vont-ils devenir ? Voilà ce qui nous angoisse le plus »
samedi 19 novembre 2005
A travers les archives vidéos de la TSR
La TSR met depuis peu un fond d'archive vidéos à disposition, au sein de la thématique société, plusieurs clips illustrent la problématique des migrations en Suisse.
Lien vers le site des archives de la TSR
La fronde des parrains dans 24heures
Photo Florian Cella
Dans 24heures, Grégoire Nappey rend lui aussi compte de la conférence de presse des parrains vaudois:
Plus de 120 parrains et marraines soutiennent en ce moment une soixantaine de familles de requérants d’asile déboutés, dont environ une moitié est issue du groupe dit des «523». Réunissant leurs forces, ces citoyens qui apportent un soutien psychologique aux réfugiés veulent constituer un nouveau groupe de pression contre la politique «indigne» menée par le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud.
Ils n’ont pas l’habitude de s’exposer face aux médias. Ils sont issus de différents milieux socio- professionnels, mais partagent au moins un point commun: la volonté d’apporter leur aide aux requérants d’asile déboutés. Ce sont des femmes et des hommes, aujourd’hui plus de 120 personnes, qui ont accepté de devenir marraines ou parrains de ces familles que le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud veut renvoyer au Kosovo, en Bosnie ou ailleurs.
Il y a plusieurs mois, c’est le gouvernement lui-même qui donnait son aval à une «charte du partenariat solidaire». Chaque débouté ou famille de déboutés peut, si il ou elle le désire, compter sur l’appui de deux personnes, souvent un représentant des Eglises et un élu. Pierre-André Diserens est l’un de ces parrains: «Je me suis engagé par souci de justice. Le but, sur la durée, est d’accompagner ces personnes dans les différentes démarches, que ce soit au SPOP (n.d.l.r.: Service de la population) ou au Service d’aide au retour. Nous sommes des témoins qui protestent contre l’acharnement de l’Etat à vouloir faire partir ces gens.»
Pas opposés à tout renvoi
Unissant leurs voix, ces défenseurs ont d’abord voulu montrer qu’ils constituent une force avec laquelle il faut désormais compter. «Nous allons poursuivre notre vigilance et maintenir la pression sur le Conseil d’Etat», annonce le Père Jean-Pierre Barbey, médiateur Eglises-réfugiés.
Les parrains et marraines crient aussi à l’unisson leur indignation contre la politique et les pratiques de Jean Claude Mermoud et du SPOP. Exemples à l’appui. «Un petit Kosovar qui a dû repartir sous le régime de l’aide au retour parlait français comme un petit Vaudois», lâche Véra Tchérémissinoff, une marraine. «Ceux qui sont retournés chez eux se retrouvent dans des situations de grande détresse, psychique et matérielle», soupire Danielle Mamin, autre marraine.
Avec sa collègue Brigitte Zilocchi, Jean-Pierre Barbey rappelle que les parrains ne sont pas opposés à tout renvoi de requérants. «Et puis, nous ne sommes pas une structure d’aide au retour. Le Conseil d’Etat a trop tendance à nous instrumentaliser dans ce sens alors que nous sommes là d’abord pour apporter une aide psychologique.» Une commission du Grand Conseil étudiera prochainement la réponse gouvernementale à la motion Melly contre les renvois forcés
Dans 24heures, Grégoire Nappey rend lui aussi compte de la conférence de presse des parrains vaudois:
Plus de 120 parrains et marraines soutiennent en ce moment une soixantaine de familles de requérants d’asile déboutés, dont environ une moitié est issue du groupe dit des «523». Réunissant leurs forces, ces citoyens qui apportent un soutien psychologique aux réfugiés veulent constituer un nouveau groupe de pression contre la politique «indigne» menée par le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud.
Ils n’ont pas l’habitude de s’exposer face aux médias. Ils sont issus de différents milieux socio- professionnels, mais partagent au moins un point commun: la volonté d’apporter leur aide aux requérants d’asile déboutés. Ce sont des femmes et des hommes, aujourd’hui plus de 120 personnes, qui ont accepté de devenir marraines ou parrains de ces familles que le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud veut renvoyer au Kosovo, en Bosnie ou ailleurs.
Il y a plusieurs mois, c’est le gouvernement lui-même qui donnait son aval à une «charte du partenariat solidaire». Chaque débouté ou famille de déboutés peut, si il ou elle le désire, compter sur l’appui de deux personnes, souvent un représentant des Eglises et un élu. Pierre-André Diserens est l’un de ces parrains: «Je me suis engagé par souci de justice. Le but, sur la durée, est d’accompagner ces personnes dans les différentes démarches, que ce soit au SPOP (n.d.l.r.: Service de la population) ou au Service d’aide au retour. Nous sommes des témoins qui protestent contre l’acharnement de l’Etat à vouloir faire partir ces gens.»
Pas opposés à tout renvoi
Unissant leurs voix, ces défenseurs ont d’abord voulu montrer qu’ils constituent une force avec laquelle il faut désormais compter. «Nous allons poursuivre notre vigilance et maintenir la pression sur le Conseil d’Etat», annonce le Père Jean-Pierre Barbey, médiateur Eglises-réfugiés.
Les parrains et marraines crient aussi à l’unisson leur indignation contre la politique et les pratiques de Jean Claude Mermoud et du SPOP. Exemples à l’appui. «Un petit Kosovar qui a dû repartir sous le régime de l’aide au retour parlait français comme un petit Vaudois», lâche Véra Tchérémissinoff, une marraine. «Ceux qui sont retournés chez eux se retrouvent dans des situations de grande détresse, psychique et matérielle», soupire Danielle Mamin, autre marraine.
Avec sa collègue Brigitte Zilocchi, Jean-Pierre Barbey rappelle que les parrains ne sont pas opposés à tout renvoi de requérants. «Et puis, nous ne sommes pas une structure d’aide au retour. Le Conseil d’Etat a trop tendance à nous instrumentaliser dans ce sens alors que nous sommes là d’abord pour apporter une aide psychologique.» Une commission du Grand Conseil étudiera prochainement la réponse gouvernementale à la motion Melly contre les renvois forcés
Les parrains vaudois se révoltent
Après plusieurs mois de travail, les personnalités engagées dans les parrainages Eglise/Etat autour des réfugiés déboutés se rebiffent. Le Courrier et La Liberté en rendent compte ci-dessous
Après plusieurs mois de bons offices, les parrains des requérants d'asile déboutés se révoltent. Plusieurs d'entre eux se sont indignés hier des pressions exercées sur leurs protégés pour qu'ils partent. Soixante-trois parrainages ont été conclus depuis l'été, a indiqué devant la presse Brigitte Zilocchi, médiatrice Eglises- réfugiés pour l'Eglise réformée vaudoise (EERV). Chaque partenariat est cosigné par au moins deux parrains: un représentant des Eglises protestante, catholique ou de la communauté israélite et un élu du canton.
«Les déboutés sont placés dans une situation de vie impossible pour les pousser au départ. C'est inadmissible», a notamment témoigné un des parrains. Privées de travail et en plein désarroi, ces familles sont soumises à une grande pression pour souscrire à une aide au retour, ont dénoncé ces «témoins de la procédure».
Sur place, le chaos
Quant aux personnes retournées dans les pays de l'ex-Yougoslavie, leur situation est extrêmement difficile, à en croire les témoignages présentés. Les sommes touchées à titre d'aide au retour sont très vite dépensées. Les familles se retrouvent sans travail, sans argent, sans soins médicaux, parfois même sans logement digne de ce nom. L'une d'entre elles, rentrée en Bosnie, habite «dans une maison inachevée», relate Danielle Mamin, marraine et membre de la Coordination asile Riviera. «Ils n'ont ni porte, ni fenêtre, ni électricité, ni eau courante, ni cuisine, ni salle de bains.»
Pour Philippe de Vargas, ancien directeur de collège et parrain d'une famille de déboutés, la Suisse ne respecte pas le principe de non-refoulement, qui exclut le renvoi de personnes courant un risque dans leur pays d'origine. «En tant qu'autorité d'exécution, le canton doit aussi examiner cette question», ajoute-t-il. Philippe de Vargas craint pour la sécurité de ses protégés en cas de retour: le père, albanophone ayant vécu en Serbie, s'exposerait à des règlements de comptes. «Je ne comprends pas comment on peut avoir, dans un Etat de droit, une administration aussi sourde et aveugle», s'est-il insurgé.
Rôle plus large
Malgré leurs critiques, les parrains se défendent d'être opposés à tout retour. Mais ils refusent aussi d'être considérés comme des auxiliaires au retour, comme semble le concevoir le Conseil d'Etat. La Charte du partenariat solidaire, avalisée au printemps dernier par le gouvernement, ne réduit pas le rôle des parrains à l'accompagnement au retour des déboutés. Elle l'étend également à la perspective d'une «prolongation de leur séjour en Suisse».
Selon les parrains, les partenariats ont cependant pour vertu d'apporter un important soutien psychologique aux personnes concernées. Les Eglises espèrent augmenter encore le nombre de parrainages dans les semaines à venir. Cette action ne se limite pas au groupe dit «des 523». Elle concerne aussi les 175 Erythréens et Ethiopiens également menacés de renvoi. ATS/MR
Manifestation de requérants d'asile déboutés devant les escaliers du palais de Rumine le 1er novembre.
Après plusieurs mois de bons offices, les parrains des requérants d'asile déboutés se révoltent. Plusieurs d'entre eux se sont indignés hier des pressions exercées sur leurs protégés pour qu'ils partent. Soixante-trois parrainages ont été conclus depuis l'été, a indiqué devant la presse Brigitte Zilocchi, médiatrice Eglises- réfugiés pour l'Eglise réformée vaudoise (EERV). Chaque partenariat est cosigné par au moins deux parrains: un représentant des Eglises protestante, catholique ou de la communauté israélite et un élu du canton.
«Les déboutés sont placés dans une situation de vie impossible pour les pousser au départ. C'est inadmissible», a notamment témoigné un des parrains. Privées de travail et en plein désarroi, ces familles sont soumises à une grande pression pour souscrire à une aide au retour, ont dénoncé ces «témoins de la procédure».
Sur place, le chaos
Quant aux personnes retournées dans les pays de l'ex-Yougoslavie, leur situation est extrêmement difficile, à en croire les témoignages présentés. Les sommes touchées à titre d'aide au retour sont très vite dépensées. Les familles se retrouvent sans travail, sans argent, sans soins médicaux, parfois même sans logement digne de ce nom. L'une d'entre elles, rentrée en Bosnie, habite «dans une maison inachevée», relate Danielle Mamin, marraine et membre de la Coordination asile Riviera. «Ils n'ont ni porte, ni fenêtre, ni électricité, ni eau courante, ni cuisine, ni salle de bains.»
Pour Philippe de Vargas, ancien directeur de collège et parrain d'une famille de déboutés, la Suisse ne respecte pas le principe de non-refoulement, qui exclut le renvoi de personnes courant un risque dans leur pays d'origine. «En tant qu'autorité d'exécution, le canton doit aussi examiner cette question», ajoute-t-il. Philippe de Vargas craint pour la sécurité de ses protégés en cas de retour: le père, albanophone ayant vécu en Serbie, s'exposerait à des règlements de comptes. «Je ne comprends pas comment on peut avoir, dans un Etat de droit, une administration aussi sourde et aveugle», s'est-il insurgé.
Rôle plus large
Malgré leurs critiques, les parrains se défendent d'être opposés à tout retour. Mais ils refusent aussi d'être considérés comme des auxiliaires au retour, comme semble le concevoir le Conseil d'Etat. La Charte du partenariat solidaire, avalisée au printemps dernier par le gouvernement, ne réduit pas le rôle des parrains à l'accompagnement au retour des déboutés. Elle l'étend également à la perspective d'une «prolongation de leur séjour en Suisse».
Selon les parrains, les partenariats ont cependant pour vertu d'apporter un important soutien psychologique aux personnes concernées. Les Eglises espèrent augmenter encore le nombre de parrainages dans les semaines à venir. Cette action ne se limite pas au groupe dit «des 523». Elle concerne aussi les 175 Erythréens et Ethiopiens également menacés de renvoi. ATS/MR
Manifestation de requérants d'asile déboutés devant les escaliers du palais de Rumine le 1er novembre.
Naturalisation par le peuple, l'UDC dépose son initiative
Photo Keystone
L'UDC (Union démocratique du centre, parti de la droite dure) a déposé vendredi son initiative visant à maintenir les naturalisations par votation populaire.
Le texte, muni de 102'871 signatures, demande que les communes puissent organiser la procédure comme elles l'entendent. Et que le candidat débouté n'ait aucune voie de recours.
Lire le dossier de Swissinfo
L'UDC (Union démocratique du centre, parti de la droite dure) a déposé vendredi son initiative visant à maintenir les naturalisations par votation populaire.
Le texte, muni de 102'871 signatures, demande que les communes puissent organiser la procédure comme elles l'entendent. Et que le candidat débouté n'ait aucune voie de recours.
Lire le dossier de Swissinfo
vendredi 18 novembre 2005
Témoignage de sans-papiers dans 24heures
Aline Andrey dans 24heures nous raconte l'histoire de la famille Carvajal de retour à Quito. Il est aussi très intéressant de relire l'article qu'Aline Andrey avait écrit avant leur départ.
Après le rejet de leur demande de régularisation, la famille Carvajal ne pouvait imaginer retourner dans la clandestinité. Elle a ainsi pris le chemin du retour. Après quelques mois à Quito, la réadaptation reste difficile et les regrets tenaces.
Au volant de son taxi jaune, Mario Carvajal sillonne les rues de Quito, concentré dans la circulation chaotique de la capitale équatorienne. De retour dans son pays d’origine depuis quelques mois avec sa famille, il n’a pas perdu de temps. Toutes les économies de ses cinq ans de vie passés en Suisse ont été investies dans son véhicule. Son revenu mensuel dans le meilleur des cas: 300 dollars par mois, à raison de six jours de travail par semaine. Un salaire moyen qui ne suffit pas, à Mario Carvajal et son épouse Alicia Bosquez, pour vivre de manière indépendante: rien que la scolarisation de leurs filles se monte à 150 dollars par mois.
Depuis leur arrivée le 28 juillet, ils logent chez la mère et la soeur d’Alicia Bosquez, dans un petit appartement de trois pièces au sud de Quito. «Avec l’AVS et le 2e pilier encore en Suisse, nous pourrons peut-être changer de logement», espère Alicia Bosquez. Fatiguée, les traits tirés, elle a passé les premières semaines à se battre avec la bureaucratie pour scolariser ses filles et demander les attestations nécessaires pour le retrait de ses cotisations. «Au service de la population à Lausanne, on m’a dit que je n’avais pas besoin de signer la déclaration de sortie du pays et aujourd’hui je dois prouver que j’ai bien quitté la Suisse pour récupérer l’AVS et la LPP, raconte-t-elle amère. Et ici tout est tellement lent et compliqué, sans compter la pollution, le chaos et l’insécurité dans les rues, qui a augmenté depuis notre départ. Je n’ai pas osé sortir durant le premier mois.»
Une situation professionnelle précaire
C’est en français que les membres de la famille parlent entre eux, alors qu’en Suisse l’espagnol prédominait. «J’écoute de la musique et regarde des films français pour ne pas oublier la langue, relève Alicia Bosquez. J’espère que ça m’aidera à trouver un emploi, tout comme mes certificats de travail suisses. Mais j’ai des doutes, car à 39 ans je suis déjà considérée comme vieille ici.» Durant la discussion, Mario Carvajal se lève parfois pour contrôler si son taxi est toujours devant la maison. «Les vols sont fréquents et les assurances n’existent pas», dit-il, le regard anxieux.
Dans le petit salon, malgré la chaleur des lieux, le fossé entre la famille restée au pays et les Carvajal est flagrant. «Elle a beaucoup changé. Elle n’est plus pareille », murmure Marie-Sol, la soeur d’Alicia Bosquez. Chez cette dernière, l’adaptation est difficile, le rêve de repartir toujours très présent: «Nous nous sommes trompés. Nous n’aurions jamais dû revenir ici. En Suisse j’avais tout, sauf le permis. Je ne crois pas que les racines sont toujours là où l’on naît. J’ai l’impression d’être très loin, je me sens plus étrangère ici que dans mon propre pays… enfin, je veux dire, qu’en Suisse.»
jeudi 17 novembre 2005
La droite veut "clarifier" la politique vaudoise des sans-papiers
Le député radical Buhlmann déjà célèbre pour sa motion qui s'en prend aux enseignants récidive dans le dossier des sans-papiers, voici le compte rendu de Jean-Michel Jacot Descombes dans l'édition Nord Vaudois de 24Heures.
La droite prend à contre-pied la gauche sur le dossier des sans-papiers
»Député radical, Gérard Bühlmann estime que le canton doit avoir la volonté politique d’agir contre le travail au noir. C’est dans ce sens qu’il a déposé une interpellation mardi au Grand Conseil. Une de plus puisque plusieurs interventions sur les sans-papiers, mais issues de la gauche, se trouvent déjà — ou seront bientôt — sur la table du gouvernement. Et dans ce but, il souhaite au préalable que le Conseil d’Etat tente de dresser un panorama du travail illicite, notamment de son impact sur l’économie vaudoise.
Dans l’épineux dossier des requérants déboutés issus du groupe des «523», les parlementaires de droite ont souvent émis une crainte: que la gauche fasse des concessions pour ensuite mieux rebondir sur la question des sans-papiers. L’intervention de Gérard Bühlmann s’inscrirait-elle ainsi dans une perspective d’occuper le terrain avant un débat sur les clandestins qui ne saurait tarder? L’intéressé dément: «Ce sont deux problèmes différents. Ce que je veux, c’est une vraie politique concernant la problématique du travail au noir.»
«Le problème à la racine»
Sur ce sujet, la gauche a déjà marqué son territoire à plusieurs reprises. Dans les grandes lignes, les interventions demandent une régularisation, si ce n’est de tous les clandestins, du moins de ceux qui sont au bénéfice d’un contrat de travail. «Les solutions proposées par la gauche ne sont que des palliatifs, rétorque Gérard Bühlmann. Il faut prendre le problème en amont, à la racine, avec une politique migratoire cohérente.» Reste, selon lui, à connaître d’abord l’étendue du phénomène. Dans le canton, le nombre de clandestins est évalué entre 15 000 et 20 000 selon différentes statistiques. Dans son interpellation, le député radical demande au Conseil d’Etat s’il dispose de chiffres plus précis. «Les sans-papiers sont connus de nombreux services de l’administration puisque leurs enfants sont scolarisés, rappelle-t-il. Ils sont peut-être soignés et assurés. Ils sont connus de tous ou presque, sauf du contrôle des habitants. Quelle hypocrisie!» Le radical demande aussi que l’impact du travail au noir sur l’économie vaudoise soit également mesuré. Avec donc, pour objectif final, que le canton mène une politique active contre le phénomène, «y compris contre les patrons qui profitent de la situation. Je rappelle que le canton s’est doté d’une nouvelle loi sur l’emploi. Il dispose donc des outils pour lutter contre le travail illicite. Il s’agit juste d’avoir la volonté politique d’appliquer la loi.»
La droite prend à contre-pied la gauche sur le dossier des sans-papiers
»Député radical, Gérard Bühlmann estime que le canton doit avoir la volonté politique d’agir contre le travail au noir. C’est dans ce sens qu’il a déposé une interpellation mardi au Grand Conseil. Une de plus puisque plusieurs interventions sur les sans-papiers, mais issues de la gauche, se trouvent déjà — ou seront bientôt — sur la table du gouvernement. Et dans ce but, il souhaite au préalable que le Conseil d’Etat tente de dresser un panorama du travail illicite, notamment de son impact sur l’économie vaudoise.
Dans l’épineux dossier des requérants déboutés issus du groupe des «523», les parlementaires de droite ont souvent émis une crainte: que la gauche fasse des concessions pour ensuite mieux rebondir sur la question des sans-papiers. L’intervention de Gérard Bühlmann s’inscrirait-elle ainsi dans une perspective d’occuper le terrain avant un débat sur les clandestins qui ne saurait tarder? L’intéressé dément: «Ce sont deux problèmes différents. Ce que je veux, c’est une vraie politique concernant la problématique du travail au noir.»
«Le problème à la racine»
Sur ce sujet, la gauche a déjà marqué son territoire à plusieurs reprises. Dans les grandes lignes, les interventions demandent une régularisation, si ce n’est de tous les clandestins, du moins de ceux qui sont au bénéfice d’un contrat de travail. «Les solutions proposées par la gauche ne sont que des palliatifs, rétorque Gérard Bühlmann. Il faut prendre le problème en amont, à la racine, avec une politique migratoire cohérente.» Reste, selon lui, à connaître d’abord l’étendue du phénomène. Dans le canton, le nombre de clandestins est évalué entre 15 000 et 20 000 selon différentes statistiques. Dans son interpellation, le député radical demande au Conseil d’Etat s’il dispose de chiffres plus précis. «Les sans-papiers sont connus de nombreux services de l’administration puisque leurs enfants sont scolarisés, rappelle-t-il. Ils sont peut-être soignés et assurés. Ils sont connus de tous ou presque, sauf du contrôle des habitants. Quelle hypocrisie!» Le radical demande aussi que l’impact du travail au noir sur l’économie vaudoise soit également mesuré. Avec donc, pour objectif final, que le canton mène une politique active contre le phénomène, «y compris contre les patrons qui profitent de la situation. Je rappelle que le canton s’est doté d’une nouvelle loi sur l’emploi. Il dispose donc des outils pour lutter contre le travail illicite. Il s’agit juste d’avoir la volonté politique d’appliquer la loi.»
Schengen/Dublin et la politique de migration dans l'UE
Harald Greib dans la revue électronique Newropeans, nous propose une réfexion trèa complète sur la question "quelle politique d'immigration voulons nous construire" en voici l'accroche
Après l'afflux des rescapés des guerres civiles dans les Balkans en Europe, les épaves pleines à craquer des Africains échouées sur les plages d'Andalousie, les assauts sur les barrières frontalières des enclaves espagnoles au Maroc, c'est aujourd'hui les émeutes dans les banlieues françaises qui ont mis les phares de l'actualité sur l'immigration et les immigrés. Sous prétexte que les frontières soient ouvertes en Europe (à lire les Etats membres ne contrôlent plus la présence des personnes sur leurs territoires), nombreux sont les commentaires qui exigent la définition et l'application d'une politique d'immigration européenne commune. "Comme les accords de Schengen créent un espace de libre circulation pour tout le monde qui se trouve à l'intérieur, il faut définir qui peut y entrer pour l'intégralité de l'espace, donc au niveau européen."
mercredi 16 novembre 2005
Les organisateurs du concert néo-nazi de Gamsen sous les verrous
La police valaisanne a interpellé 18 personnes ayant joué un rôle dans l'organisation d'un concert néonazi clandestin à Gamsen (VS) le 17 septembre dernier. Agés de 20 à 30 ans, ils sont tous dénoncés au juge pour discrimination raciale.
Les éléments recueillis lors de la manifestation illicite ont permis de poursuivre l'enquête. Plusieurs perquisitions ont été effectuées et du matérial a été saisi. Deux des individus ont été placés en détention préventive, a communiqué mardi la police.
Les organisateurs sont Haut-Valaisans à l'exception de deux Bas-Valaisans, un Zurichois, un Argovien, un Vaudois et un Bâlois. La police a également enquêté sur les membres des cinq orchestres étrangers qui se sont produits. Les informations fournies à la police fédérale pourrait déboucher sur des interdictions d'entrée sur sol helvétique, précise le communiqué.
L'enquête menée en Valais pourrait se poursuivre dans d'autres cantons. La manifestation avait réuni quelque 400 extrémistes de droite provenant de Suisse et de pays limitrophes. Sur place lors de la manifestation, la police avait contrôlé l'identité d'une soixantaine de personnes et procédé à des contrôles sur les routes et à la douane de Gondo.
Lire la dépêche de l'ATS
Les éléments recueillis lors de la manifestation illicite ont permis de poursuivre l'enquête. Plusieurs perquisitions ont été effectuées et du matérial a été saisi. Deux des individus ont été placés en détention préventive, a communiqué mardi la police.
Les organisateurs sont Haut-Valaisans à l'exception de deux Bas-Valaisans, un Zurichois, un Argovien, un Vaudois et un Bâlois. La police a également enquêté sur les membres des cinq orchestres étrangers qui se sont produits. Les informations fournies à la police fédérale pourrait déboucher sur des interdictions d'entrée sur sol helvétique, précise le communiqué.
L'enquête menée en Valais pourrait se poursuivre dans d'autres cantons. La manifestation avait réuni quelque 400 extrémistes de droite provenant de Suisse et de pays limitrophes. Sur place lors de la manifestation, la police avait contrôlé l'identité d'une soixantaine de personnes et procédé à des contrôles sur les routes et à la douane de Gondo.
Lire la dépêche de l'ATS
Renens, création d'un pôle de l'intégration
Photo Odile Meylan
Katarzyna Gornik dans les pages de 24heures, nous rapporte la création d'un nouveau lieu (au 25 de la rue de Lausanne)dont l'objectif est de d'améliorer l'intégration des migrants: Le CSP, Français en jeu et l'association Femmes solidaires sans frontière y auront ainsi pignon sur rue.
Extraits:
Le projet est modeste, mais reflète la volonté de la Municipalité de Renens de faire son maximum pour favoriser l’intégration des étrangers. Voilà en substance le discours tenu par Marianne Huguenin, directrice de la Sécurité sociale de Renens, lors de l’inauguration officielle des locaux qui accueillent plusieurs organismes oeuvrant en faveur des migrants. La commune prête ses locaux et offre la ligne téléphonique. Un partage de lieux permet aux communautés de se rencontrer et d’éviter le ghetto social.
Katarzyna Gornik dans les pages de 24heures, nous rapporte la création d'un nouveau lieu (au 25 de la rue de Lausanne)dont l'objectif est de d'améliorer l'intégration des migrants: Le CSP, Français en jeu et l'association Femmes solidaires sans frontière y auront ainsi pignon sur rue.
Extraits:
Le projet est modeste, mais reflète la volonté de la Municipalité de Renens de faire son maximum pour favoriser l’intégration des étrangers. Voilà en substance le discours tenu par Marianne Huguenin, directrice de la Sécurité sociale de Renens, lors de l’inauguration officielle des locaux qui accueillent plusieurs organismes oeuvrant en faveur des migrants. La commune prête ses locaux et offre la ligne téléphonique. Un partage de lieux permet aux communautés de se rencontrer et d’éviter le ghetto social.
Un petit coin d'Orient en Suisse
Les nouvelles sont calmes sur le front de l'asile (en attendant la reprise des débats au parlement). A l'occasion du match de foot Suisse-Turquie, Swissinfo publie un dossier sur l'importante communauté Turque en Suisse.
mardi 15 novembre 2005
Le dernier combat pour l'asile de Jean Studer
François Nussbaum dans La Liberté et Le Courrier rapporte la dernière action parlementaire de Jean Studer au sein de la commission qui étudie les lois sur l'asile et les étrangers.
La révision des lois sur l'asile et sur les étrangers devrait s'achever lors de la session d'hiver des Chambres, qui s'ouvre dans deux semaines. Les dernières divergences touchaient notamment à l'aide d'urgence accordée aux requérants dont la demande d'asile a été refusée et qui ne coopèrent pas à leur renvoi.
«C'est ma dernière séance de commission, mais pas mon dernier combat contre une politique d'asile toujours plus critiquable par rapport aux engagements internationaux pris par la Suisse», a lancé Jean Studer à l'issue du point de presse. Un combat qui continue au niveau cantonal.
Car une marge de manoeuvre existe à ce niveau, comme les mesures d'intégration. Le nouveau conseiller d'Etat rappelle qu'outre l'aide d'urgence, des propositions allaient jusqu'à la suppression de toutes les prestations de l'Etat, y compris la scolarisation des enfants ou l'accès au juge, par exemple pour la victime d'une agression. l
lundi 14 novembre 2005
Rapport de l'ODM : diminution des demandes et des cas en suspens
Le controlling de la procédure et de l’exécution des renvois dans le domaine de l’asile, réalisé conjointement par la Confédération et les cantons, confirme la forte diminution, à tous les niveaux, des demandes et des cas en
suspens au cours du premier semestre 2005.
En comparaison avec le deuxième semestre 2004, le nombre d’entrées dans le système d’asile suisse (demandes d’asile, réouvertures de procédure, naissances) au premier semestre 2005 recule de 20 % pour s’établir à 5000 personnes. Pour la première fois depuis deux ans, le nombre de départs a également diminué : 10 600 personnes sont
sorties du système d’asile au cours de la période considérée. Par rapport au deuxième semestre 2004, on a enregistré une baisse de 2700 personnes, soit 20 %. Dans l’ensemble, l’effectif des étrangers relevant du domaine de l’asile a continué de diminuer, atteignant 50 100 personnes à la fin du premier semestre 2005, donc 9 % de moins qu’au semestre précédent.
Lire le communiqué officiel de l'ODM
Lire le communiqué d'AP
suspens au cours du premier semestre 2005.
En comparaison avec le deuxième semestre 2004, le nombre d’entrées dans le système d’asile suisse (demandes d’asile, réouvertures de procédure, naissances) au premier semestre 2005 recule de 20 % pour s’établir à 5000 personnes. Pour la première fois depuis deux ans, le nombre de départs a également diminué : 10 600 personnes sont
sorties du système d’asile au cours de la période considérée. Par rapport au deuxième semestre 2004, on a enregistré une baisse de 2700 personnes, soit 20 %. Dans l’ensemble, l’effectif des étrangers relevant du domaine de l’asile a continué de diminuer, atteignant 50 100 personnes à la fin du premier semestre 2005, donc 9 % de moins qu’au semestre précédent.
Lire le communiqué officiel de l'ODM
Lire le communiqué d'AP
samedi 12 novembre 2005
Violences à Frambois
Suite à l'expulsion violente d'un requérant délinquant récalcitrant, l'ambiance à Frambois s'est dégradée cette semaine. Le problème trouve son origine dans le fait que le centre est prévu pour "accueillir" des simples requérants (et innocents de tout délits)en attente d'expulsion, mais lorsque la police place dans ce centre des délinquants multirécidivistes les difficultés ne tardent pas...
vendredi 11 novembre 2005
Sanction pour un escroc à l'asile
Double bénéficiaire de l'aide sociale française et suisse, un requérant d'asile a été débouté par le Tribunal fédéral. Il avait caché à l'Hospice général de Genève qu'il avait reçu un permis humanitaire en France où il touchait aussi des prestations.
En 2004, l'Hospice général avait démasqué ces abus. Claude Torracinta, président du conseil d'administration, avait confirmé la décision de lui couper les vivres. Parallèlement, le Service juridique avait déposé plainte pénale pour escroquerie.
Il s'était aperçu que ce ressortissant congolais, à qui il avait mis un logement à disposition à Genève et versé des prestations d'aide depuis 2001, roulait au volant d'une grosse cylindrée portant plaques françaises.
Outre-Jura, l'homme touchait aussi différentes aides allouées par les services sociaux. Il percevait notamment une aide au logement familial ainsi que le Revenu minimum d'insertion (RMI).
Mis en demeure de quitter son logement et privé d'aide sociale, le requérant a déposé en dernière instance un recours au TF, qui lui a opposé un large refus.
Lire la dépêche de l'ATS
En 2004, l'Hospice général avait démasqué ces abus. Claude Torracinta, président du conseil d'administration, avait confirmé la décision de lui couper les vivres. Parallèlement, le Service juridique avait déposé plainte pénale pour escroquerie.
Il s'était aperçu que ce ressortissant congolais, à qui il avait mis un logement à disposition à Genève et versé des prestations d'aide depuis 2001, roulait au volant d'une grosse cylindrée portant plaques françaises.
Outre-Jura, l'homme touchait aussi différentes aides allouées par les services sociaux. Il percevait notamment une aide au logement familial ainsi que le Revenu minimum d'insertion (RMI).
Mis en demeure de quitter son logement et privé d'aide sociale, le requérant a déposé en dernière instance un recours au TF, qui lui a opposé un large refus.
Lire la dépêche de l'ATS
Pas d'accord sur le forfait pour les NEM
La question du forfait payé par la Confédération au titre de l'aide d'urgence pour les NEM n'est toujours pas résolue. À Lucerne, Christoph Blocher et les cantons n'ont pas réussi à se mettre d'accord. Le ton est même monté d'un cran.
Depuis le 1er avril 2004, date à laquelle les requérants d'asile qui font l'objet d'une décision de non entrée en matière (NEM) ont été exclu de l'aide sociale, Berne verse aux cantons une indemnité de 600 francs par cas. La Confédération espère ainsi faire des économies et pousser les requérants à rentre chez eux.
Suite aux plaintes des cantons, qui doivent prendre en charge un nombre toujours croissant de NEM et dont les frais d'aide d'urgence explosent, Christoph Blocher a proposé dernièrement d'augmenter ce forfait à 1800 francs. Cette proposition est en consultation auprès des cantons jusqu'au 13 décembre.
Lire la dépêche de l'ATS et celle d'AP
Depuis le 1er avril 2004, date à laquelle les requérants d'asile qui font l'objet d'une décision de non entrée en matière (NEM) ont été exclu de l'aide sociale, Berne verse aux cantons une indemnité de 600 francs par cas. La Confédération espère ainsi faire des économies et pousser les requérants à rentre chez eux.
Suite aux plaintes des cantons, qui doivent prendre en charge un nombre toujours croissant de NEM et dont les frais d'aide d'urgence explosent, Christoph Blocher a proposé dernièrement d'augmenter ce forfait à 1800 francs. Cette proposition est en consultation auprès des cantons jusqu'au 13 décembre.
Lire la dépêche de l'ATS et celle d'AP
Loubna Freih, directrice de Human Right Watch
Voici le portrait d'une des plus remuantes personnalités de la communauté des droits de l'homme de Genève, rédigé par Samuel Guardaz et publié dans le Temps.
Parole d'ambassadeur: cette femme est une véritable teigne. Souriante et pleine de charme, toujours impeccablement mise, mais teigne. C'est-à-dire? Très au fait des dossiers, des rouages gouvernementaux et diplomatiques, et pas franchement du genre à lâcher prise dès lors qu'elle a harponné son interlocuteur. Autre regard, émanant celui-là d'un vieux routier de la Commission des droits de l'homme de l'ONU: dans les derniers jours de la session, quand cette mascarade annuelle se réduit à d'ultimes et inextricables marchandages politiques négociés en coulisses, elle fait partie des trois-quatre représentants d'ONG qui savent encore ce qui se passe réellement.
«C'est vrai? On dit ça? C'est gentil.» A 38 ans, Loubna Freih récolte avec modestie et presque en rougissant les fruits doux-amers de son activisme débridé. Depuis deux ans, elle est la directrice exécutive du bureau de Human Rights Watch (HRW) à Genève et a solidement installé, s'il en était encore besoin, la réputation de son organisation sur la place genevoise: quatre collaborateurs à plein-temps entourés d'un confortable réseau de soutien méthodiquement tissé dans cette ville où les gens, dit-elle, ont «une connaissance assez élevée en matière des droits de l'homme mais où l'on se heurte encore à beaucoup de conservatisme».
Moralité, plutôt que de porter le flambeau des droits de l'homme dans la rue, démarche utile mais qui ne suffit plus, elle est du genre à convier le banc et l'arrière-banc des milieux économiques genevois pour évoquer les questions qui fâchent. «Tous n'ont pas intériorisé leurs responsabilités dans ce domaine, déplore-t-elle, et certains ont même un discours totalement anachronique.» D'autres commencent à comprendre, en revanche, surtout quand ils sont cités dans des rapports méticuleusement documentés pour être légalement inattaquables.
Avant d'occuper le poste à plein-temps, cette incarnation d'une nouvelle génération de militants des droits de l'homme faisait la navette depuis New York, dont on croit qu'elle est sa patrie d'origine tellement les anglicismes truffent ses propos. Une explication à cela: c'est de l'autre côté de l'Atlantique que, dans les années 1990, cette Suissesse née à... Bagdad d'un père irakien, arrivée en Suisse à l'âge de 3 ans, est allé tisser les premiers fils de son engagement futur. «J'ai fait des études de journalisme à l'Université de New York. A l'occasion d'un stage au quotidien News Day, en 1992, j'ai été chargée des homicides. J'étais en permanence au QG de la police à Manhattan. On pensait que moi, la petite européenne, je saurais faire parler les policiers.» Toujours à New York, elle réalise aussi des documentaires, avec cette même prédilection pour l'exploration des zones d'ombre et de marginalité de la grande ville.
Journaliste free lance à Cuba, elle pose ensuite un premier jalon en rapportant la liste de personnalités fraîchement arrêtées. «C'est là que j'ai vraiment développé ma fibre droits de l'homme. Le régime venait de légaliser le dollar et j'ai assisté à la formation de cette société à deux vitesses entre les nantis et les autres.» Un retour en Suisse et ce qu'elle nomme une «parenthèse» WEF plus tard, elle remet le cap sur les Etats-Unis et Harvard pour un Master en administration publique orienté droits de l'homme. «Ce fut une grande découverte. Les droits de l'homme n'étaient plus seulement appréhendés comme le volet obligé d'une politique étrangère, mais comme un domaine à part entière, abordé avec une très forte notion de mise en application.» Son histoire familiale a-t-elle joué un rôle? Silence. S'est-elle seulement posé la question? «Je ne sais pas... Mon engagement doit faire partie d'une recherche, sans doute.»
Son credo: aller sur le terrain, faire remonter l'information et surtout savoir parler aux gouvernants au plus haut niveau en utilisant le même langage qu'eux. «La défense des droits de l'homme est devenue un travail de plus en plus technique, de plus en plus difficile et exigeant face à des gouvernants qui se sont armés de juristes et de techniciens très pointus dans ce domaine. Et il faut avoir cette force de volonté pour croire qu'on peut améliorer le système.» Le pense-t-elle, elle qui n'en finit pas de recenser les violations de ce vaste monde? «Pour ma part, je crois moins aux petits pas qu'aux moments opportuns, à la bonne personne présente au bon moment. L'histoire en est pleine.»
Parole d'ambassadeur: cette femme est une véritable teigne. Souriante et pleine de charme, toujours impeccablement mise, mais teigne. C'est-à-dire? Très au fait des dossiers, des rouages gouvernementaux et diplomatiques, et pas franchement du genre à lâcher prise dès lors qu'elle a harponné son interlocuteur. Autre regard, émanant celui-là d'un vieux routier de la Commission des droits de l'homme de l'ONU: dans les derniers jours de la session, quand cette mascarade annuelle se réduit à d'ultimes et inextricables marchandages politiques négociés en coulisses, elle fait partie des trois-quatre représentants d'ONG qui savent encore ce qui se passe réellement.
«C'est vrai? On dit ça? C'est gentil.» A 38 ans, Loubna Freih récolte avec modestie et presque en rougissant les fruits doux-amers de son activisme débridé. Depuis deux ans, elle est la directrice exécutive du bureau de Human Rights Watch (HRW) à Genève et a solidement installé, s'il en était encore besoin, la réputation de son organisation sur la place genevoise: quatre collaborateurs à plein-temps entourés d'un confortable réseau de soutien méthodiquement tissé dans cette ville où les gens, dit-elle, ont «une connaissance assez élevée en matière des droits de l'homme mais où l'on se heurte encore à beaucoup de conservatisme».
Moralité, plutôt que de porter le flambeau des droits de l'homme dans la rue, démarche utile mais qui ne suffit plus, elle est du genre à convier le banc et l'arrière-banc des milieux économiques genevois pour évoquer les questions qui fâchent. «Tous n'ont pas intériorisé leurs responsabilités dans ce domaine, déplore-t-elle, et certains ont même un discours totalement anachronique.» D'autres commencent à comprendre, en revanche, surtout quand ils sont cités dans des rapports méticuleusement documentés pour être légalement inattaquables.
Avant d'occuper le poste à plein-temps, cette incarnation d'une nouvelle génération de militants des droits de l'homme faisait la navette depuis New York, dont on croit qu'elle est sa patrie d'origine tellement les anglicismes truffent ses propos. Une explication à cela: c'est de l'autre côté de l'Atlantique que, dans les années 1990, cette Suissesse née à... Bagdad d'un père irakien, arrivée en Suisse à l'âge de 3 ans, est allé tisser les premiers fils de son engagement futur. «J'ai fait des études de journalisme à l'Université de New York. A l'occasion d'un stage au quotidien News Day, en 1992, j'ai été chargée des homicides. J'étais en permanence au QG de la police à Manhattan. On pensait que moi, la petite européenne, je saurais faire parler les policiers.» Toujours à New York, elle réalise aussi des documentaires, avec cette même prédilection pour l'exploration des zones d'ombre et de marginalité de la grande ville.
Journaliste free lance à Cuba, elle pose ensuite un premier jalon en rapportant la liste de personnalités fraîchement arrêtées. «C'est là que j'ai vraiment développé ma fibre droits de l'homme. Le régime venait de légaliser le dollar et j'ai assisté à la formation de cette société à deux vitesses entre les nantis et les autres.» Un retour en Suisse et ce qu'elle nomme une «parenthèse» WEF plus tard, elle remet le cap sur les Etats-Unis et Harvard pour un Master en administration publique orienté droits de l'homme. «Ce fut une grande découverte. Les droits de l'homme n'étaient plus seulement appréhendés comme le volet obligé d'une politique étrangère, mais comme un domaine à part entière, abordé avec une très forte notion de mise en application.» Son histoire familiale a-t-elle joué un rôle? Silence. S'est-elle seulement posé la question? «Je ne sais pas... Mon engagement doit faire partie d'une recherche, sans doute.»
Son credo: aller sur le terrain, faire remonter l'information et surtout savoir parler aux gouvernants au plus haut niveau en utilisant le même langage qu'eux. «La défense des droits de l'homme est devenue un travail de plus en plus technique, de plus en plus difficile et exigeant face à des gouvernants qui se sont armés de juristes et de techniciens très pointus dans ce domaine. Et il faut avoir cette force de volonté pour croire qu'on peut améliorer le système.» Le pense-t-elle, elle qui n'en finit pas de recenser les violations de ce vaste monde? «Pour ma part, je crois moins aux petits pas qu'aux moments opportuns, à la bonne personne présente au bon moment. L'histoire en est pleine.»
jeudi 10 novembre 2005
Le dix millième accès sur le blog Asile
Maryam Jamal, une jeune fille discrète qui a tout d’une grande
Photo Florian Cella
Jean-Marc Rappaz dans 24heures fait le bilan de l'année de Maryam Jamal, l'athlète ex-requérante d'asile de Lausanne.
N’ayant pu obtenir le passeport suisse, Maryam Jamal court dé-sormais sous les couleurs du Bah-reïn. Mais elle a décidé de conti-nuer à s’entraîner à Lausanne sous la férule de Jacky Delapierre et de Jean-François Pahud. Avant d’attaquer une saison placée sous le signe de la revanche, l’entourage de la championne a fait le bilan de l’année et pré-senté les objectifs 2006.
Les habitués de la Pontaise con-naissent bien cette silhouette frêle. Et les aspirants à l’école de recrues ont dû l’admirer ou la haïr à plus d’une reprise. Quoi de plus terrible, lorsqu’on s’essouffle sur la piste lors des tests physiques imposés par l’ar-mée, que de se faire doubler avec une facilité quasi «arro-gante» par ce petit bout de femme qui aligne les tours de piste comme un métronome. La piste, c’est là que Maryam Jamal, ex Zenebech Tola, se sent le mieux. En conférence de presse, cette jeune fille de 21 ans, arrivée chez nous il y a trois ans et demi pour y demander l’asile, se fait petite dans son coin, laissant la parole à sa famille sportive d’adoption. Pour entendre sa voix après cinquante minutes de confé-rence, on lui demande genti-ment si elle a fait des progrès en français. «Ça va», répond-elle avant de passer le relais à ses proches, qui s’empressent d’af-firmer qu’elle a fait d’énormes progrès et qu’elle va suivre des cours tous les après-midi. «Elle est surtout timide», promet Jacky Delapierre, le big boss d’Athlétissima. A regarder Ma-ryam dans son survêt rouge, assise bien sagement sur sa chaise, on les croit sans autre.
Reine des chronos
Il reste donc à écouter Jacky Delapierre, qui gère tout l’ad-ministratif pour la championne, et Jean-François Pahud, respon-sable de l’aspect sportif. Deux hommes qui investissent dans la championne originaire d’Ethio-pie, pour qui la Berne Fédérale n’a pas voulu faire de déroga-tion, même dans la perspective d’une potentielle médaille olympique pour la Suisse. Tant mieux pour le Bahreïn. Et un coup de chapeau au passage pour ses deux mentors qui don-nent de leur temps bénévole-ment alors que les agents avides de pourcentage ne manquent pas. Le bilan sportif 2005? Il est conforme aux voeux de Jean François Pahud. Bien sûr, l’image dominante pour le grand public reste celle du 1500 mètres des Mondiaux d’Hel-sinki et du coup de Jarnac des Russes qui ont oeuvré en bande avec pour résultat une «déce-vante» 5e place de Maryam. «Je n’ai pas été très surpris. Aussi bien à l’échauffement avant sa demi-finale que lors de celui précédant la finale, j’ai senti qu’elle n’était pas très bien.» Globalement, le tableau de la saison est néanmoins impres-sionnant avec 22 courses rem-portées sur 26, une 18e perfor-mance mondiale sur 800 mètres, le meilleur temps de la saison sur 1500 mètres ainsi que sur 3000 mètres et le 19e chrono mondial lors du seul 5000 mè-tres qu’elle a couru. Tout sim-plement remarquable pour cette reine de la piste qui a élu domicile à Vers-chez-les-Blanc, dans un logement appartenant à la conseillère d’Etat radicale Jacqueline Maurer. Et qui peut légitimement nourrir de grands espoirs pour les JO de Pékin. Pas sûr que la Suisse y obtienne, elle, une médaille en athlétisme.
Jean-Marc Rappaz dans 24heures fait le bilan de l'année de Maryam Jamal, l'athlète ex-requérante d'asile de Lausanne.
N’ayant pu obtenir le passeport suisse, Maryam Jamal court dé-sormais sous les couleurs du Bah-reïn. Mais elle a décidé de conti-nuer à s’entraîner à Lausanne sous la férule de Jacky Delapierre et de Jean-François Pahud. Avant d’attaquer une saison placée sous le signe de la revanche, l’entourage de la championne a fait le bilan de l’année et pré-senté les objectifs 2006.
Les habitués de la Pontaise con-naissent bien cette silhouette frêle. Et les aspirants à l’école de recrues ont dû l’admirer ou la haïr à plus d’une reprise. Quoi de plus terrible, lorsqu’on s’essouffle sur la piste lors des tests physiques imposés par l’ar-mée, que de se faire doubler avec une facilité quasi «arro-gante» par ce petit bout de femme qui aligne les tours de piste comme un métronome. La piste, c’est là que Maryam Jamal, ex Zenebech Tola, se sent le mieux. En conférence de presse, cette jeune fille de 21 ans, arrivée chez nous il y a trois ans et demi pour y demander l’asile, se fait petite dans son coin, laissant la parole à sa famille sportive d’adoption. Pour entendre sa voix après cinquante minutes de confé-rence, on lui demande genti-ment si elle a fait des progrès en français. «Ça va», répond-elle avant de passer le relais à ses proches, qui s’empressent d’af-firmer qu’elle a fait d’énormes progrès et qu’elle va suivre des cours tous les après-midi. «Elle est surtout timide», promet Jacky Delapierre, le big boss d’Athlétissima. A regarder Ma-ryam dans son survêt rouge, assise bien sagement sur sa chaise, on les croit sans autre.
Reine des chronos
Il reste donc à écouter Jacky Delapierre, qui gère tout l’ad-ministratif pour la championne, et Jean-François Pahud, respon-sable de l’aspect sportif. Deux hommes qui investissent dans la championne originaire d’Ethio-pie, pour qui la Berne Fédérale n’a pas voulu faire de déroga-tion, même dans la perspective d’une potentielle médaille olympique pour la Suisse. Tant mieux pour le Bahreïn. Et un coup de chapeau au passage pour ses deux mentors qui don-nent de leur temps bénévole-ment alors que les agents avides de pourcentage ne manquent pas. Le bilan sportif 2005? Il est conforme aux voeux de Jean François Pahud. Bien sûr, l’image dominante pour le grand public reste celle du 1500 mètres des Mondiaux d’Hel-sinki et du coup de Jarnac des Russes qui ont oeuvré en bande avec pour résultat une «déce-vante» 5e place de Maryam. «Je n’ai pas été très surpris. Aussi bien à l’échauffement avant sa demi-finale que lors de celui précédant la finale, j’ai senti qu’elle n’était pas très bien.» Globalement, le tableau de la saison est néanmoins impres-sionnant avec 22 courses rem-portées sur 26, une 18e perfor-mance mondiale sur 800 mètres, le meilleur temps de la saison sur 1500 mètres ainsi que sur 3000 mètres et le 19e chrono mondial lors du seul 5000 mè-tres qu’elle a couru. Tout sim-plement remarquable pour cette reine de la piste qui a élu domicile à Vers-chez-les-Blanc, dans un logement appartenant à la conseillère d’Etat radicale Jacqueline Maurer. Et qui peut légitimement nourrir de grands espoirs pour les JO de Pékin. Pas sûr que la Suisse y obtienne, elle, une médaille en athlétisme.
mercredi 9 novembre 2005
Images du réseau de Solidarité de la Suisse Orientale
Voici, rien que pour vos yeux une des superbes images qui proviennent de l'autre côté de la Suisse. En cliquant sur l'image elle apparait en grand format.
Les droits de ces photos appartiennent à l'Eglise réformée de St-Gall, à la même adresse vous trouverez une dizaine d'autres clichés, et les légendes des images. L'adresse du réseau de solidarité est la suivante www.solidaritaetsnetz.ch/
Und es sind Menschen auf der Flucht - Et ils sont en fuite - And They Are People on the run
Le réseau de solidarité de la Suisse Orientale www.solidaritaetsnetz.ch/ nous annonce la publication d'un livre comportant 12 récits de vie de NEM
Les textes sont (selon la langue dans laquelle l'histoire a été racontée) en allemand, anglais, français et portugais, donc c'est non seulement intéressant pour les Suisses Allemands, mais aussi pour les Romands.
Le vernissage aura lieu le 17. novembre à 20:00 dans une salle de la gare de st. Gall.
Voir également la page d'infos sur le site de l'Eglise réformée de St-Gall également cette page
Voir aussi les photos
Pour commander le livre
Flyer de promotion et de commande (en allemand)
Mort suspecte d'un requérant-dealer à Lausanne
Dans 24 Heures, Alain Walther nous raconte le contexte de la mort d'un requérant d'asile guinéen:
Intoxication comme annoncé par la police ou étouffement? Une enquête est ouverte sur les causes de la mort suspecte du jeune vendeur de cocaïne guinéen. L’autopsie a déjà donné la réponse. Elle sera bientôt sur le bureau du juge d’instruction cantonal.
C’est un petit coin d’Afrique, un bistrot sur les hauts de Lau-sanne. En vitrine, quelques ins-truments de musique. A l’intérieur, derrière la grande salle, un petit salon à palabres. Sur les canapés, trois femmes et sept hommes vivent le deuil de leur compagnon, M’Bouré Kouyaté. Patrick*, un cousin du défunt, dit être venu de Paris. Iris* n’aime pas les dealers, des vendeurs de mort, et le dit d’emblée. Et pour cause, elle est la mère d’un fils de 18 ans. Cette coiffeuse africaine est passée au chevet de M’Bouré Kouyaté alors qu’il était dans le coma au CHUV. Comme une trentaine de membres de la communauté africaine, Iris con-naissait le jeune homme, 21 ans, mais pas son activité lucrative. Dans le salon à palabres, où a commencé la veillée, les mêmes lancinantes questions reviennent: «Aurait-il pu être sauvé si l’ambulance était arrivée plus vite au CHUV? Le petit a-t-il été étouffé?» Aucune trace de violence sur le visage, le cou, le corps du disparu, selon des té-moins africains présents dans la chambre des soins intensifs.
Sur une vidéo prise en ca-chette, une infirmière du CHUV explique un dernier acte médical de son mieux. Autour d’elle, la «famille» africaine du trafiquant dans le coma. «Le cerveau est endommagé, c’est sans espoir. Nous allons débrancher la machine qui l’aide.» Une femme implore: «S’il vous plaît, laissez la machine encore.» Toutes les connaissances du défunt le disent et le répètent: «Jamais au CHUV les médecins ne nous ont parlé d’intoxication, de sachet de drogue ouvert dans son estomac. Le personnel nous a toujours parlé d’étouffement.»
Décès dû à un «sachet endommagé avalé par l’intéressé»?
Au lendemain de l’arrestation du trafiquant et de son complice par des «spécialistes des brigades des stupéfiants de la police de sûreté vaudoise et de la police judiciaire municipale», leur porte-parole, Jean Christophe Sauterel et Chris-tian Séchaud, avaient alors confirmé ( 24 heures du 27 octobre) par téléphone: le malaise qui frappait le Guinéen, porteur de plusieurs doses de cocaïne, était dû à un «sachet endommagé avalé par l’intéressé». Alors, intoxication? Au CHUV, Fabien Dunand, chargé de communication, se retranche derrière un double mur du silence: le secret professionnel et celui de l’enquête. Selon la Fareas, M’Bouré Kouyaté est arrivé en Suisse en 2003 et il était — aux yeux des autorités vaudoises — sans famille. D’ailleurs, la Fareas le considère comme disparu car il n’avait donné depuis septembre ni adresse, ni signe de vie au centre d’hébergement pour requérants de Sainte-Croix.
Rapatriement aujourd’hui
Lundi, un imam et deux membres de la communauté islamique de Lausanne sont ve-nus faire la toilette du mort au centre funéraire de Montoie. Le religieux était déjà au CHUV pour veiller l’agonisant quand a été débranchée la machine à respirer. Le cousin de Paris porte sur son t-shirt le portrait de M’Bouré Kouyaté. Il a filmé une dernière fois le visage du jeune homme dans son linceul blanc. Puis le cercueil a été scellé. Entre Genève, Lausanne et Zurich, la communauté africaine s’est cotisée. Les frais du rapatriement de la dépouille du dealer, estimés à 12 000 francs, ont ainsi été payés cash. Le corps et deux accompagnants décollent aujourd’hui mercredi de Genève pour Conakry. Le juge d’instruction cantonal, Jacques Antenen, a repris le dossier. Parce qu’il était apparemment sans proches, il tient à coeur au magistrat que toute la lumière soit faite sur le décès du requérant d’asile. Comportement des policiers sur place, arrivée et trajet de l’ambulance, le magistrat veut que le dossier soit suivi avec le plus grand soin. Intoxication ou étouffement? L’autopsie pratiquée sur la dépouille du Gui-néen a déjà donné la réponse. Elle sera bientôt sur le bureau du juge Antenen.
L'Hebdo en remet une couche sur Bex
Pour un bon exemple de journalisme de rumeurs et de micro-trottoir, l'Hebdo se distingue dans l'article de Sabine Pirolt paru la semaine dernière .
Le service de presse de l'UDC n'aurait pas fait beaucoup mieux, ainsi le garagiste irrascible et à la base des incidents du printemps se trouve qualifié de la manière suivante: A la mi-mai, un conseiller communal radical, à bout de nerfs, n’en pouvant plus d’observer la ronde du trafic sous ses fenêtres, avait en effet tagué «Nègres go home. Nègres dehors. Stop Fareas. Non à la drogue»
Le service de presse de l'UDC n'aurait pas fait beaucoup mieux, ainsi le garagiste irrascible et à la base des incidents du printemps se trouve qualifié de la manière suivante: A la mi-mai, un conseiller communal radical, à bout de nerfs, n’en pouvant plus d’observer la ronde du trafic sous ses fenêtres, avait en effet tagué «Nègres go home. Nègres dehors. Stop Fareas. Non à la drogue»
Un cadeau de Noël = Un jour à ne pas manquer
Couverture du livre (cliquez sur l'image pour la voir en grand format)
Noël est pour certains un beau rêve, pour d'autres une insulte aux victimes des injustices et des luttes de pouvoir. A l'heure des déséquilibres écologiques ou politiques et des pillages économiques, n'est-il pas devenu indécent d'évoquer une naissance miraculeuse et une paix possible ? Et si l'histoire de Noël était née au milieu d'injustices et de violences aussi décourageantes que celles que nous connaissons ? Et si elle avait été écrite pour résister au désespoir ? Le siège de Sarajevo, la chute de Srebrenica, le génocide rwandais ont inspiré quelques-uns de ces contes. Ils cherchent les mots pour oser dire le malheur, mais aussi pour guetter l'espoir. L'humour, l'inattendu, la révolte y surgissent et permettent de contourner le fatalisme et la résignation.
Ces contes ont été écrits par Hélène Küng, engagée depuis plusieurs années dans les milieux de défense de l'asile. Travaillant aujourd'hui à l'aumônerie ocuménique dans un centre d'enregistrement de requérants d'asile, elle collabore également au Service d'Aide Juridique aux Exilé-e-s (SAJE), à Lausanne et Vallorbe.
Pour aider au financement de ce service indispensable pour l'accompagnement juridique des requérants d'asile, les bénéfices et les droits d'auteur de chaque exemplaire commandé au moyen du talon ci-dessous seront reversés au SAJE.
Pour acquérir ou offrir ce livre à ne pas manquer et permettre ainsi au SAJE de poursuivre son travail, commandez dès maintenant cet ouvrage au prix spécial de 21 Frs, au lieu de 25 Frs, par e-mail contact@laboretfides.com ou en renvoyant le talon ci-dessous, d'ici à fin novembre 2005 :
Bon de commande à renvoyer à : SAJE, c/o Labor et Fides,
1, rue Beauregard, 1204 GENEVE
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Etats généraux de la migration et de l'asile
Sur cette journée lisez la page spéciale de la coordination asile
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mardi 8 novembre 2005
Mariages binationaux, la Suisse de plus en plus méfiante
Aunjourd'hui, rien dans les médias sur l'Asile, mais Magalie Goumaz dans La Liberté et le Courrier nous propose un excellent article de fond sur un autre aspect du durcissement Suisse dans le domaine des migrations. La méfiance toujours plus grande des autorités face aux mariages entre helvètes et citoyens non-européens.
Voici le début de l'article:
Les mariages binationaux ne sont plus en odeur de sainteté en Suisse. Bientôt, un changement de loi permettra aux officiers d'état civil de les refuser s'ils estiment qu'il s'agit d'une union de complaisance pour décrocher un sésame helvétique. Sont concernés: les partenaires non européens. Pour résumer la situation, un jeune Guinéen de 25 ans, sans travail et sans formation, au bénéfice d'un simple visa de séjour en Suisse, n'a pas intérêt à tomber amoureux d'une infirmière helvétique proche de la quarantaine. Pareil pour le quinqua qui tomberait amoureux de sa jeune masseuse brésilienne lors de ses vacances.
A écouter les officiers d'état civil, il y a péril en la demeure helvétique et la pression migratoire s'exerce aussi sur cette institution qu'est le mariage. Il y a des abus, ce que même les défenseurs du droit d'asile admettent. Sur les près de 10 000 mariages binationaux annuels, soit un tiers des mariages, entre 20 et 30% seraient abusifs, selon certaines estimations.
Union et naturalisation
Jean-Pierre Coussa, chef du Service de l'état civil et des naturalisations dans le canton de Fribourg, raconte ce qu'il voit régulièrement: «En situation précaire ou au bénéfice d'un permis de séjour qui arrive à son terme par exemple, une personne étrangère sort un projet de mariage qui va par la force des choses résoudre son problème. Le mariage dure cinq ans, délai pour obtenir la naturalisation. Divorcé, le conjoint d'origine étrangère se remarie avec une personne de son pays qu'elle fait venir en Suisse grâce au regroupement familial. A Fribourg, on a des cas comme ça chaque semaine.» Jean-Pierre Coussa se demande ainsi s'il est tolérable que l'institution du mariage serve de gadget administratif.
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lundi 7 novembre 2005
Le centre de requérants de Buchs en feu
Une femme a été légèrement intoxiquée lors d'un incendie qui a éclaté dans un centre de requérants d'asile à Buchs (AG) dimanche. Les dégâts sont estimés à 100 000 francs. La police a ouvert une enquête pour déterminer les origines du sinistre.
Un sofa a pris feu en matinée dans le salon du centre. Les pompiers ont rapidement pu maîtriser l'incendie, a précisé la police cantonale argovienne dans un communiqué. Incommodée, la femme a été transportée à l'hôpital pour recevoir des soins en ambulatoire.
Lire la dépêche de l'ATS
Un sofa a pris feu en matinée dans le salon du centre. Les pompiers ont rapidement pu maîtriser l'incendie, a précisé la police cantonale argovienne dans un communiqué. Incommodée, la femme a été transportée à l'hôpital pour recevoir des soins en ambulatoire.
Lire la dépêche de l'ATS
La nuit du conte par les requérants Bellerins
Le 11 novembre, la nuit du conte fera dialoguer les cultures. En Suisse romande, plus de 60 bibliothèques, crèches et autres lieux de rencontre s'y associeront. A Bex (VD), des requérants d'asile diront des contes de leur pays d'origine.
Pour la première fois, un centre de requérants d'asile de la FAREAS ouvrira ses portes à cette manifestation. Accompagnés de musiciens, trois requérants d'asile originaires du Congo, d'Algérie et d'Afghanistan raconteront des histoires de leur pays.
Le groupe bellerin d'appui aux réfugiés offrira au public une collation accompagnée de pain maison préparé par les requérants d'asile du centre. L'humoriste Laurent Flutsch et un groupe de femmes migrantes donneront des spectacles gratuits.
Lire la dépêche de l'ATS
Pour la première fois, un centre de requérants d'asile de la FAREAS ouvrira ses portes à cette manifestation. Accompagnés de musiciens, trois requérants d'asile originaires du Congo, d'Algérie et d'Afghanistan raconteront des histoires de leur pays.
Le groupe bellerin d'appui aux réfugiés offrira au public une collation accompagnée de pain maison préparé par les requérants d'asile du centre. L'humoriste Laurent Flutsch et un groupe de femmes migrantes donneront des spectacles gratuits.
Lire la dépêche de l'ATS
samedi 5 novembre 2005
Réagir contre la banalisation de la xénophobie
Dans 24heures, Jean Martin, le député radical livre son opinion:
Les jours se suivent sans se ressembler. Les Suisses «ouverts» pouvaient manifester leur satisfaction le 25 septembre au soir, mais une partie importante d’entre eux déchantaient le 26 devant les décisions du Parlement fédéral sur la loi sur l’asile… Le 27, la section suisse de la LICRA* invitait Isil Gachet, secrétaire de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance du Conseil de l’Europe, à s’exprimer sur les dangers de la xénophobie dans le discours politique (la Suisse est depuis très longtemps membre du Conseil de l’Europe, à ne pas confondre avec l’Union). Eléments majeurs de son propos: d’abord, il s’avère que, au plan légal, la plupart de nos pays ont intégré dans leurs lois la punissabilité des actes racistes. Il y a aussi, dans les autorités et la plupart des partis, un consensus pour stigmatiser la xénophobie. L’ennui, dit Mme Gachet, est que ce consensus est mou et entraîne une ambiguïté préoccupante: on est tous contre, mais en pratique on laisse faire, on ne réagit vraiment qu’en cas de situation crasse, quand les limites de la décence ont été dépassées de beaucoup. Rappelons-nous les graves dérapages, à l’endroit de musulmans et d’autres, avant les votations de septembre 2004 sur la naturalisation facilitée. Très discutables aussi, les jugements de tribunaux concluant que, s’agissant de campagnes électorales, on devrait être plus coulant… Plus que dans la vie quotidienne et vis-à-vis des simples citoyens, il faudrait admettre que les formules utilisées puissent être blessantes ou discrimi-atoires!? Alors, feu libre pour ces politiciens qui, constamment, jouent avec des affirmations à la limite — voire au-delà — de ce qui peut être accepté dans une société respectueuse du prochain? Danger, confirme Isil Gachet, on fait là le lit de tous les excès. Plus sérieux encore: le martèlement auquel le peuple suisse est soumis depuis des années par un groupe d’opinion très actif: lavage de cerveau à l’aide de chiffres sortis de leur contexte, selon quoi il y a chez les non-Suisses plus de délinquants, d’abuseurs de tous genres, de gens qui minent la prospérité et le «propre en ordre» du pays. Propos tenus par des personnalités parfois débonnaires, «qui ne feraient pas de mal à une mouche». Alors, imperceptiblement, nous sommes tous peu ou prou contaminés par une banalisation de l’allégation ou de l’argument xénophobe ou raciste. De plus, comme c’est impunément que des ténors flattent et trompent le public avec des accusations populistes, le reste de la classe politique, craignant de perdre ses électeurs, se sent contraint de suivre le mouvement (c’est le cas malheureusement des partis en principe raisonnables du centre droite auquel j’appartiens). Il m’arrive d’utiliser la formule «Le pire n’est jamais certain»; or, la vice-présidente de la Commission fédérale contre le racisme disait lors de la confé-rence du 27 septembre que j’évoque, et à propos de l’ambiance politique ces dernières années, «Le scénario du pire s’est toujours vérifié»… Dans tous les cas, il importe de mettre en garde vigoureusement contre cette banalisation d’une xénophobie rampante. Refuser la «chape de plomb» (c’est une citation) à laquelle se sont soumis une majorité des parlementaires dans le débat sur la loi sur l’asile — résignés au joug xénophobe… Dans ces conditions, ce n’est certainement pas de l’acharnement ou une volonté de brider la liberté d’expression que de réagir fermement, à chaque fois; c’est faire oeuvre de salubrité publique.
Berne veut augmenter les indemnités forfaitaires des Nem (pour les cantons)
Berne veut augmenter l'indemnité forfaitaire versée aux cantons pour l'aide d'urgence aux demandeurs d'asile frappés d'une décision de non-entrée en matière (NEM) de 600 à 1800 francs. Les cantons, eux, réclament 4000 francs par personne.
Cette proposition est en consultation auprès des cantons jusqu'au 13 décembre, a indiqué le porte-parole de l'Office fédéral des migrations (ODM) Dominique Boillat, confirmant une information de la radio alémanique DRS.
Kathrin Hilber, présidente de la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales, a considéré la proposition de Berne comme "un affront". Les coûts peuvent atteindre 4000, 5000, voire 6000 francs par personne, a ajouté Mme Hilber. Ils sont dus principalement aux frais médicaux.
Lire la dépêche de l'ATS et celle de AP
Cette proposition est en consultation auprès des cantons jusqu'au 13 décembre, a indiqué le porte-parole de l'Office fédéral des migrations (ODM) Dominique Boillat, confirmant une information de la radio alémanique DRS.
Kathrin Hilber, présidente de la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales, a considéré la proposition de Berne comme "un affront". Les coûts peuvent atteindre 4000, 5000, voire 6000 francs par personne, a ajouté Mme Hilber. Ils sont dus principalement aux frais médicaux.
Lire la dépêche de l'ATS et celle de AP
En vue de se débarrasser en douce d’un épineux problème humanitaire
Toujours intéressant, la manière dont les médias du sud annoncent les changements de la pratique de l'asile en Suisse. Ici Zouai Mouloud, un journaliste Algérien:
En vue de se débarrasser en douce d’un épineux problème humanitaire
La Suisse veut renvoyer les réfugiés algériens contre indemnisations
par Zouaoui Mouloud, dans le Jeune Indépendant d'Alger.
Les autorités fédérales suisses ont décidé de renvoyer volontairement chez eux les demandeurs d’asile algériens en contrepartie d’une aide financière, une opération qui concernera aussi dans un délai de deux ans, les autres réfugiés des pays du Maghreb.Selon l’Office fédéral des migrations (ODM), cité par les médias suisses mercredi, un programme d’aide au retour dans les pays du Maghreb a été élaboré en vue de favoriser le départ volontaire de quelque 2 400 demandeurs d’asile issus de l’Algérie, de la Tunisie, du Maroc, de la Libye et de la Mauritanie et qui avaient déposé une demande d’asile en Suisse avant le 1er novembre 2005.Ce programme dont la date limite a été fixée au 31 octobre 2007, prévoit une aide financière à hauteur de 2 000 francs suisses (1 550 dollars) par adulte et de 1 000 francs suisses par mineur.
Il est également prévu dans ce programme, en vue de favoriser l’intégration professionnelle et sociale des participants, le soutien des projets individuels ou l’octroi de mesures de formation pour une valeur pouvant aller jusqu’à 3000 francs suisses.
Le programme assurera également des prestations offertes en Suisse, à savoir l’organisation du voyage de retour et une assistance dans le cadre de la procédure d’obtention des documents de voyage. Les ressortissants étrangers intéressés par cette initiative peuvent s’adresser au Service-conseils en vue du retour (CVR) de leur canton de résidence en vue de formuler le vœux de quitter la Suisse.
Les autorités fédérales suisses avaient déjà initié des programmes similaires pour les demandeurs d’asile d’Angola, de la République démocratique du Congo, du Nigeria, du Sierra Leone, de la Guinée, du Burkina Faso et du Mali. Au cours des neuf premiers mois de cette année, l’ODM a comptabilisé 97 rapatriements volontaires et quinze renvois dans un Etat tiers considéré comme sûr.
Selon des statistiques de l’agence des Nations unies pour les réfugiés, la Suisse comptait en 2004 quelque 480 demandeurs d’asile algériens. Craignant le courroux des organisations de défense des droits de l’homme, la Suisse a cessé de renvoyer de force les demandeurs d’asile algériens suite à la vague de protestation qui a suivi le refoulement en 2 000 d’une dizaine de demandeurs d’asile algériens.Ils sont toutefois, selon les mêmes statistiques, quelque 19 700 Algériens à avoir engagé des demandes d’asile humanitaire dans les pays industrialisés durant les six derniers mois de l’année 2005 faisant de l’Algérie le seul pays au Maghreb pourvoyeur en demandeurs d’asile et le premier en Afrique du Nord.
Selon les statistiques semestrielles de l’UNHCR rendues publiques en septembre dernier à Genève, ils étaient 1 459 demandeurs d’asile algériens durant le premier trimestre de l’année et 1 109 autres durant le second trimestre. La plus forte concentration des demandeurs d’asile algériens se trouve en France où l’on dénombre 4 008, suivie de l’Allemagne (1 139), de l’Espagne (988), et du Royaume-Uni avec 585 demandeurs durant l’année 2004.
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