Voici le communiqué du groupe de soutien aux migrants de Payerne et environ.
Un large mouvement populaire de la Broye (plus de 1600 signataires) a demandé aux autorités cantonales de ne pas renvoyer des requérants d’asile déboutés de notre région. La pétition lancée par le Groupe de soutien aux migrants de Payerne, déposée en avril auprès du Grand Conseil vaudois, vient de franchir une nouvelle étape. Approuvée et soutenue par une majorité de députés, elle a été transmise au Conseil d’État.
Rappelons que la Confédération a refusé à une veuve du Kosovo, prise en charge par son fils et sa belle-fille dont elle garde les jeunes enfants pendant que leurs parents travaillent, à un couple de Serbie du sud dont le mari est le cuisinier très apprécié de l’Auberge communale de Fétigny, et à une famille avec deux jeunes enfants, rescapée du massacre de Srebrenica en Bosnie, le droit de poursuivre leur vie dans notre pays.
En Suisse depuis 7, 6 et 5 ans, habitant Payerne, ces personnes sont intégrées et n’ont jamais connu aucun problème avec les autorités.
Le papa de la famille bosniaque avait un emploi jusqu’à ce que le Service de la population du canton de Vaud lui interdise de travailler, comme à des centaines de requérants déboutés, malgré une résolution du Grand Conseil contre les interdictions de travail votée au début de l’été. Atteints dans leur santé, Hajrudin et Raza, qui ont vécu des événements traumatisants durant les conflits qui ont endeuillé la Bosnie, vivent dans l’angoisse d’un retour.
A plusieurs reprises, les médecins de Luljeta, la jeune femme originaire de Serbie du Sud, victime d’actes très graves durant la guerre dans son pays, ont demandé à ce qu’elle ne soit pas renvoyée afin qu’elle puisse poursuivre le traitement entrepris en Suisse. Les autorités fédérales sont restées sourdes à ces appels.
Confirmant le vote du début du mois de juillet (approbation de la motion du député Melly demandant que le Canton de Vaud renonce aux mesures de contrainte sur les requérants d’asile déboutés), le Grand Conseil, autorité suprême du canton, a apporté son soutien à quatre pétitions déposées par des groupes régionaux, le mardi 4 octobre dernier.
Le groupe de soutien aux migrants de Payerne tient à exprimer sa reconnaissance aux signataires de la pétition et aux députés qui ont manifesté leur volonté de maintenir une politique respectueuse des droits humains dans notre canton. Il appelle le Conseil d’État à suivre les résolutions votées par son législatif.
L’interdiction de travailler qui frappe de nombreux requérants d’asile déboutés a des conséquences préjudiciables pour la santé psychiques des travailleurs privés de leur emploi et pour les finances du canton qui doit subvenir aux besoins des personnes privées de revenus.
Nous attendons du Conseil d’État qu’il mette fin à l’incertitude, à l’angoisse, à la souffrance d’êtres douloureusement touchés par les événements vécus dans leurs pays. Il est temps que ces personnes qui ont demandé l’asile dans notre pays puissent enfin y travailler, y panser leurs plaies et construire sereinement leur avenir.
Découragé, un couple chilien choisit le retour au pays.
Malgré près de 15 ans passés en Suisse et un permis B obtenu lors d’un premier séjour, Carlos et Gilda, déboutés par le Tribunal administratif après le refus du Service de la population du Canton de Vaud de leur accorder une nouvelle autorisation de séjour, se sont résignés à rentrer au Chili, le coeur brisé. Le groupe de soutien aux migrants de Payerne dénonce le durcissement de la loi sur les étrangers et son application sans nuances dans notre canton dont sont victimes les “sans-papiers” depuis quelques mois. Les chances de régularisation de personnes vivant pourtant depuis de nombreuses années chez nous sont quasiment nulles malgré une parfaite intégration, un emploi, un fort soutien local.
Déstabilisés, inquiets suite aux mesures prises récemment par les chambres fédérales, de nombreux migrants ont, plus que jamais, besoin de notre soutien.
Nous invitons toutes les personnes soucieuses de maintenir en Suisse une politique qui respecte les droits et la dignité des migrants, à faire entendre leur voix à nos côtés.
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