Photo Florian Cella
Dans 24heures, Grégoire Nappey rend lui aussi compte de la conférence de presse des parrains vaudois:
Plus de 120 parrains et marraines soutiennent en ce moment une soixantaine de familles de requérants d’asile déboutés, dont environ une moitié est issue du groupe dit des «523». Réunissant leurs forces, ces citoyens qui apportent un soutien psychologique aux réfugiés veulent constituer un nouveau groupe de pression contre la politique «indigne» menée par le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud.
Ils n’ont pas l’habitude de s’exposer face aux médias. Ils sont issus de différents milieux socio- professionnels, mais partagent au moins un point commun: la volonté d’apporter leur aide aux requérants d’asile déboutés. Ce sont des femmes et des hommes, aujourd’hui plus de 120 personnes, qui ont accepté de devenir marraines ou parrains de ces familles que le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud veut renvoyer au Kosovo, en Bosnie ou ailleurs.
Il y a plusieurs mois, c’est le gouvernement lui-même qui donnait son aval à une «charte du partenariat solidaire». Chaque débouté ou famille de déboutés peut, si il ou elle le désire, compter sur l’appui de deux personnes, souvent un représentant des Eglises et un élu. Pierre-André Diserens est l’un de ces parrains: «Je me suis engagé par souci de justice. Le but, sur la durée, est d’accompagner ces personnes dans les différentes démarches, que ce soit au SPOP (n.d.l.r.: Service de la population) ou au Service d’aide au retour. Nous sommes des témoins qui protestent contre l’acharnement de l’Etat à vouloir faire partir ces gens.»
Pas opposés à tout renvoi
Unissant leurs voix, ces défenseurs ont d’abord voulu montrer qu’ils constituent une force avec laquelle il faut désormais compter. «Nous allons poursuivre notre vigilance et maintenir la pression sur le Conseil d’Etat», annonce le Père Jean-Pierre Barbey, médiateur Eglises-réfugiés.
Les parrains et marraines crient aussi à l’unisson leur indignation contre la politique et les pratiques de Jean Claude Mermoud et du SPOP. Exemples à l’appui. «Un petit Kosovar qui a dû repartir sous le régime de l’aide au retour parlait français comme un petit Vaudois», lâche Véra Tchérémissinoff, une marraine. «Ceux qui sont retournés chez eux se retrouvent dans des situations de grande détresse, psychique et matérielle», soupire Danielle Mamin, autre marraine.
Avec sa collègue Brigitte Zilocchi, Jean-Pierre Barbey rappelle que les parrains ne sont pas opposés à tout renvoi de requérants. «Et puis, nous ne sommes pas une structure d’aide au retour. Le Conseil d’Etat a trop tendance à nous instrumentaliser dans ce sens alors que nous sommes là d’abord pour apporter une aide psychologique.» Une commission du Grand Conseil étudiera prochainement la réponse gouvernementale à la motion Melly contre les renvois forcés
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