samedi 19 novembre 2005

La fronde des parrains dans 24heures

Photo Florian Cella

Dans 24heures, Grégoire Nappey rend lui aussi compte de la conférence de presse des parrains vaudois:
Plus de 120 parrains et marrai­nes soutiennent en ce moment une soixantaine de familles de requérants d’asile déboutés, dont environ une moitié est is­sue du groupe dit des «523». Réunissant leurs forces, ces ci­toyens qui apportent un soutien psychologique aux réfugiés veu­lent constituer un nouveau groupe de pression contre la politique «indigne» menée par le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud.

Ils n’ont pas l’habitude de s’ex­poser face aux médias. Ils sont issus de différents milieux so­cio- professionnels, mais parta­gent au moins un point com­mun: la volonté d’apporter leur aide aux requérants d’asile déboutés. Ce sont des femmes et des hommes, aujourd’hui plus de 120 per­sonnes, qui ont accepté de de­venir marraines ou parrains de ces familles que le conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud veut renvoyer au Kosovo, en Bosnie ou ailleurs.
Il y a plusieurs mois, c’est le gouvernement lui-même qui donnait son aval à une «charte du partenariat solidaire». Cha­que débouté ou famille de dé­boutés peut, si il ou elle le désire, compter sur l’appui de deux personnes, souvent un représentant des Eglises et un élu. Pierre-André Diserens est l’un de ces parrains: «Je me suis engagé par souci de jus­tice. Le but, sur la durée, est d’accompagner ces personnes dans les différentes démarches, que ce soit au SPOP (n.d.l.r.: Service de la population) ou au Service d’aide au retour. Nous sommes des témoins qui pro­testent contre l’acharnement de l’Etat à vouloir faire partir ces gens.»
Pas opposés à tout renvoi
Unissant leurs voix, ces dé­fenseurs ont d’abord voulu montrer qu’ils constituent une force avec laquelle il faut dé­sormais compter. «Nous allons poursuivre notre vigilance et maintenir la pression sur le Conseil d’Etat», annonce le Père Jean-Pierre Barbey, mé­diateur Eglises-réfugiés.
Les parrains et marraines crient aussi à l’unisson leur indignation contre la politique et les pratiques de Jean­ Claude Mermoud et du SPOP. Exemples à l’appui. «Un petit Kosovar qui a dû repartir sous le régime de l’aide au retour parlait français comme un petit Vaudois», lâche Véra Tchéré­missinoff, une marraine. «Ceux qui sont retournés chez eux se retrouvent dans des situations de grande détresse, psychique et matérielle», soupire Da­nielle Mamin, autre marraine.
Avec sa collègue Brigitte Zi­locchi, Jean-Pierre Barbey rap­pelle que les parrains ne sont pas opposés à tout renvoi de requérants. «Et puis, nous ne sommes pas une structure d’aide au retour. Le Conseil d’Etat a trop tendance à nous instrumentaliser dans ce sens alors que nous sommes là d’abord pour apporter une aide psychologique.» Une commission du Grand Conseil étudiera prochaine­ment la réponse gouverne­mentale à la motion Melly contre les renvois forcés

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