jeudi 17 novembre 2005

La droite veut "clarifier" la politique vaudoise des sans-papiers

Le député radical Buhlmann déjà célèbre pour sa motion qui s'en prend aux enseignants récidive dans le dossier des sans-papiers, voici le compte rendu de Jean-Michel Jacot Descombes dans l'édition Nord Vaudois de 24Heures.


La droite prend à contre-pied la gauche sur le dossier des sans-papiers
»Député radical, Gérard Bühl­mann estime que le canton doit avoir la volonté politique d’agir contre le travail au noir. C’est dans ce sens qu’il a déposé une interpellation mardi au Grand Conseil. Une de plus puisque plusieurs interventions sur les sans-papiers, mais issues de la gauche, se trouvent déjà — ou seront bientôt — sur la table du gouvernement. Et dans ce but, il souhaite au préalable que le Conseil d’Etat tente de dresser un panorama du travail illicite, notamment de son impact sur l’économie vaudoise.

Dans l’épineux dossier des re­quérants déboutés issus du groupe des «523», les parlemen­taires de droite ont souvent émis une crainte: que la gauche fasse des concessions pour en­suite mieux rebondir sur la question des sans-papiers. L’in­tervention de Gérard Bühl­mann s’inscrirait-elle ainsi dans une perspective d’occuper le terrain avant un débat sur les clandestins qui ne saurait tar­der? L’intéressé dément: «Ce sont deux problèmes différents. Ce que je veux, c’est une vraie politique concernant la problé­matique du travail au noir.»
«Le problème à la racine»
Sur ce sujet, la gauche a déjà marqué son territoire à plu­sieurs reprises. Dans les gran­des lignes, les interventions de­mandent une régularisation, si ce n’est de tous les clandestins, du moins de ceux qui sont au bénéfice d’un contrat de travail. «Les solutions proposées par la gauche ne sont que des pallia­tifs, rétorque Gérard Bühl­mann. Il faut prendre le pro­blème en amont, à la racine, avec une politique migratoire cohérente.» Reste, selon lui, à connaître d’abord l’étendue du phéno­mène. Dans le canton, le nom­bre de clandestins est évalué entre 15 000 et 20 000 selon différentes statistiques. Dans son interpellation, le député ra­dical demande au Conseil d’Etat s’il dispose de chiffres plus précis. «Les sans-papiers sont connus de nombreux servi­ces de l’administration puisque leurs enfants sont scolarisés, rappelle-t-il. Ils sont peut-être soignés et assurés. Ils sont con­nus de tous ou presque, sauf du contrôle des habitants. Quelle hypocrisie!» Le radical demande aussi que l’impact du travail au noir sur l’économie vaudoise soit égale­ment mesuré. Avec donc, pour objectif final, que le canton mène une politique active con­tre le phénomène, «y compris contre les patrons qui profitent de la situation. Je rappelle que le canton s’est doté d’une nou­velle loi sur l’emploi. Il dispose donc des outils pour lutter con­tre le travail illicite. Il s’agit juste d’avoir la volonté politi­que d’appliquer la loi.»

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