Le député radical Buhlmann déjà célèbre pour sa motion qui s'en prend aux enseignants récidive dans le dossier des sans-papiers, voici le compte rendu de Jean-Michel Jacot Descombes dans l'édition Nord Vaudois de 24Heures.
La droite prend à contre-pied la gauche sur le dossier des sans-papiers
»Député radical, Gérard Bühlmann estime que le canton doit avoir la volonté politique d’agir contre le travail au noir. C’est dans ce sens qu’il a déposé une interpellation mardi au Grand Conseil. Une de plus puisque plusieurs interventions sur les sans-papiers, mais issues de la gauche, se trouvent déjà — ou seront bientôt — sur la table du gouvernement. Et dans ce but, il souhaite au préalable que le Conseil d’Etat tente de dresser un panorama du travail illicite, notamment de son impact sur l’économie vaudoise.
Dans l’épineux dossier des requérants déboutés issus du groupe des «523», les parlementaires de droite ont souvent émis une crainte: que la gauche fasse des concessions pour ensuite mieux rebondir sur la question des sans-papiers. L’intervention de Gérard Bühlmann s’inscrirait-elle ainsi dans une perspective d’occuper le terrain avant un débat sur les clandestins qui ne saurait tarder? L’intéressé dément: «Ce sont deux problèmes différents. Ce que je veux, c’est une vraie politique concernant la problématique du travail au noir.»
«Le problème à la racine»
Sur ce sujet, la gauche a déjà marqué son territoire à plusieurs reprises. Dans les grandes lignes, les interventions demandent une régularisation, si ce n’est de tous les clandestins, du moins de ceux qui sont au bénéfice d’un contrat de travail. «Les solutions proposées par la gauche ne sont que des palliatifs, rétorque Gérard Bühlmann. Il faut prendre le problème en amont, à la racine, avec une politique migratoire cohérente.» Reste, selon lui, à connaître d’abord l’étendue du phénomène. Dans le canton, le nombre de clandestins est évalué entre 15 000 et 20 000 selon différentes statistiques. Dans son interpellation, le député radical demande au Conseil d’Etat s’il dispose de chiffres plus précis. «Les sans-papiers sont connus de nombreux services de l’administration puisque leurs enfants sont scolarisés, rappelle-t-il. Ils sont peut-être soignés et assurés. Ils sont connus de tous ou presque, sauf du contrôle des habitants. Quelle hypocrisie!» Le radical demande aussi que l’impact du travail au noir sur l’économie vaudoise soit également mesuré. Avec donc, pour objectif final, que le canton mène une politique active contre le phénomène, «y compris contre les patrons qui profitent de la situation. Je rappelle que le canton s’est doté d’une nouvelle loi sur l’emploi. Il dispose donc des outils pour lutter contre le travail illicite. Il s’agit juste d’avoir la volonté politique d’appliquer la loi.»
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