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Mobilisées à l'approche de la votation populaire sur les lois sur l'asile et les étrangers, les associations biennoises d'aide et d'accueil se sont réunies hier pour des Salons de la migration.
Céline Latscha
Bienne, dernier week-end du mois d'août: au programme, kermesse de la vieille ville et pluie battante pour certains, interrogations et débats sur l'intégration pour les autres. Les autres, ceux qui ne sont pas «forcément d'ici», et qui tremblent déjà à l'idée de voir le peuple accepter les nouvelles lois sur l'asile et les étrangers le 24 septembre prochain.
Car si abus il y a et si abus est un mot à la mode, la cinquantaine de personnes qui s'étaient réunies dimanche sur le coup des 13 h 30 à la salle Farel démontrait à quel point les interrogations que soulève une telle votation sont plus complexes et plus douloureuses qu'il n'y paraît au premier abord.
Chaperonnées par le Comité 2x NON aux lois contre l'asile et les étranger-e-s Bienne et région, les différentes associations telles que Multimondo et Effe, pour ne citer qu'elles, se sont retrouvées à la Salle Farel hier en début d'après-midi. Des «salons» de discussion, chacun abordant un thème différent, ont ensuite été organisés dans leurs locaux respectifs.
S'asseoir et en parler
Ces «salons où l'on causait» ont été des endroits de partage où chacun a osé, nationalités et sexes confondus, témoigner de son parcours de migrant. Encadrés par les modérateurs, modératrices et invités, les participants ont évoqué leur expérience, que ce soit en abordant le thème du mariage et de la famille, celui des trajectoires de vie et d'intégration, la difficile problématique des sans-papiers, l'incontournable question du travail ici en Suisse ou encore l'épineux sujet qu'est l'éventuel retour au pays, après avoir connu l'exil. Un retour volontaire ou forcé, que chacun vit et interprète différemment.
S'embarquer pour débarquer... où?
En effet, certains ont pu, ou plus certainement dû, quitter leur terre et leurs pairs sans oser se retourner. Pour aborder ces départs déchirants, les migrants ont ensuite eu l'occasion de rejoindre le bateau «boat people», qui sillonne les étendues d'eau helvétiques en réunissant à son bord une quarantaine de personnes, des étrangers, des requérants d'asile marqués du sceau de non-entrée en matière, mais également des militants, et une jolie brochette d'artistes togolais, musiciens pour la plupart, qui donne à la manifestation un caractère ludique, même si le sujet est plus que douloureux.
Les quelque cinquante personnes qui ont participé aux salons de la migration ont pu rejoindre en bus le port de petite batellerie de Nidau, où avait accosté dès le milieu de l'après-midi le fameux «boat people». Chaque prise de parole de personnalités fortement impliquées dans la lutte contre le racisme, tels que Daniel Bolomey, d'Amnesty Suisse, Boël Sambuc, de la Commission contre le racisme, Jacques Neyrinck, politicien et professeur à l'EPFL ou encore l'écrivain Peter Bichsel. Tous, à leur manière, ont témoigné de leur refus d'une loi qui ne peut correspondre à la définition même de la Suisse, qui s'est, en tout temps, voulue terre d'accueil et d'asile.
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