samedi 21 mai 2005
Les réactions dans 24heures de ce matin
24Heures fait sa une avec la "fin de l'exception vaudoise".
Voici ci-dessous l'Editorial de Jacques Poget dans son intégralité.
Ces 170-là mettraient-ils le canton en péril?
Sacrifiés à la raison d’Etat: l’expulsion forcée de 170 requérants déboutés prouvera à Berne que les Vaudois, fidèles Confédérés, respectent leurs engagements.
Membres des 50 familles qui n’ont pas su convaincre qu’elles seront en danger en rentrant «chez elles», 67 enfants et adolescents figurent parmi ces gages vivants de soumission à la loi helvétique. (Plus exactement: à l’application par l’Office des migrations des directives de Ruth Metzler et de Christoph Blocher.)
Tandis que les refuges se préparent pour protéger ceux qui préféreront au départ la résistance désespérée, que les Eglises s’engagent et que la population se polarise en deux camps, le Conseil d’Etat vaudois, logiquement, se divise. Et ne le cache plus.
Le départ de ces 170 personnes est-il donc vital? L’affirmer serait oublier qu’au fil des mois le gouvernement avait presque réussi à résorber une crise majeure. Il partait de 1523 dossiers litigieux! La défense des déboutés a provoqué une rare mobilisation, en particulier de nombre de personnalités de tout l’éventail politique, jusqu’à la droite. Difficile de penser qu’à ne pas régler par la force les 170 derniers cas, le Conseil d’Etat mettrait le canton en péril.
Fallait-il vraiment décider non seulement de rallumer le débat - et donc, en le durcissant, de faire progresser une fois de plus les opinions xénophobes – mais surtout de plonger ces 170 personnes, ces 67 jeunes, dans des difficultés inimaginables pour qui vit en Suisse? Chaque citoyen répondra selon sa conscience, mais aucun ne pourra prétendre n’avoir pas su ce qui est fait en son nom.
Quant à la rupture de collégialité provoquée par l’intransigeance des quatre magistrats de droite, ce n’est qu’une péripétie. Mais quelle intéressante perspective elle ouvre! Un gouvernement «de concordance» dit la vérité, au lieu de taire la réalité de ses compromis(sions) internes. Il en sera renforcé.
A comparer cette franchise avec l’hypocrite «unanimité» du Conseil fédéral sur Schengen, on se prend à rêver!
Ainsi que le dessin de Bürki
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