lundi 29 novembre 2010

«Nous pourrons expulser 700 à 800 criminels dangereux de plus. Ce qui signifie 700 à 800 victimes de moins»

Le conseiller national Oskar Freysinger a été sur tous les fronts durant cette campagne. Interview de l’UDC valaisan.

Votre sentiment au sortir de cette campagne?

Je me suis énormément engagé sur le terrain et j’ai senti un élan pour notre initiative dans la population. J’ai aussi perçu la division de nos adversaires. Ils étaient nombreux et s’encombraient les uns les autres. J’ai également constaté la montée des insultes à mon égard. Cela montre que certains sont démunis, sans argument, face à notre message, et ils s’attaquent alors au messager.

Craignez-vous que la loi d’application accouche d’un texte qui ne réponde pas à l’esprit de l’initiative?

Non, sur cette question, le parlement ne peut pas transiger. Il n’y aura désormais qu’une procédure pénale avec l’automatisme. Ensuite, le parlement discutera du catalogue en regard de la gravité des crimes. Nous avons toujours dit être flexibles et savons faire la différence entre un crime et un délit. Contrairement à ce qu’ont raconté nos adversaires, l’UDC ne veut pas expulser pour un paquet de chewing-gum volé. Par contre, nous pourrons désormais expulser entre 700 et 800 criminels dangereux de plus. Ce qui signifie 700 à 800 victimes de moins.

Simonetta Sommaruga annonce la mise en place immédiate d’un groupe de travail. Intéressé?

Pas vraiment. Le candidat idéal serait un juriste comme Yves Nidegger (ndlr: conseiller national UDC genevois) . Je salue par ailleurs la rapidité de la décision de la conseillère fédérale. Mais je n’étais pas inquiet! Ce que je sais de Mme Sommaruga me laissait présager qu’en femme pragmatique et respectueuse de la volonté du peuple, elle ferait son devoir.

Après cette victoire, peut-on aller encore plus loin?

Non. Le chapitre de la criminalité des étrangers est clos. Mais il y a d’autres chapitres sécuritaires. Je ne suis pas partisan d’un Etat policier, car il soumet le citoyen à une constante suspicion. Mais si, à l’intérieur de la Suisse, nous voulons vivre dans une sécurité qui se passe d’un déploiement incessant de forces de l’ordre, nous devons réintroduire un cordon sanitaire et renforcer les contrôles aux frontières. L’Espace Schengen n’apporte pas les garanties prévues.

Est-ce un vote sécuritaire qui s’est exprimé ou un vote anti-étrangers?

Clairement un vote sécuritaire. J’ai croisé nombre d’étrangers et de personnes naturalisées qui m’ont dit soutenir notre initiative. Car elles aussi en ont marre, d’une part, de la criminalité, et, d’autre part, de la suspicion et de la défiance qu’elle provoque à leur encontre. Eux, les honnêtes citoyens. C’est d’autant plus vrai pour les étrangers visibles comme les Africains. De fait, c’est le laxisme du PS qui crée la xénophobie et non les affiches de l’UDC. Car je suis pour le mélange qui apporte enrichissement culturel et génétique à la Suisse. En Valais, on sait ce qu’est la consanguinité! (Rire.) Mais il n’empêche que l’on doit pouvoir filtrer les migrants et notamment expulser les racailles.

Propos recueillis par Xavier Alonso

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