En accordant le droit à des adolescents sans papiers de suivre un apprentissage, le Conseil des Etats met un terme à une triste polémique vaudoise. Après le Conseil national, la réputée conservatrice Chambre des cantons admet qu’il n’est plus possible de punir des enfants pour une faute de leurs parents: celle d’avoir choisi de rester en Suisse dans la clandestinité. Le vote des sénateurs permet au héraut lausannois de cette lutte de sortir la tête haute du dossier.
En déclarant en février dernier vouloir «faire le pari de l’illégalité», Oscar Tosato a tenu des propos inadmissibles pour un magistrat et indignes d’une démocratie. Nul ne saura jamais si la provocation médiatique du socialiste a véritablement influencé le vote des parlementaires; mais le municipal des Ecoles peut être fier d’avoir médiatisé les problèmes de ces enfants de sans-papiers privés de toute formation s’ils n’ont pas le niveau pour suivre le gymnase. Face à sa maladresse, le Conseil des Etats vient répondre par une leçon de démocratie, et surtout de sagesse.
Désormais, la classe politique vaudoise doit faire preuve de la même sagesse et mettre fin à une polémique inutile. La Municipalité de Lausanne et le Conseil d’Etat doivent rapidement trouver une solution permettant d’offrir une formation pratique aux jeunes clandestins. Ils ne doivent plus être les victimes des décisions de leurs parents. Cela ne signifie pas, une fois leur CFC en poche, qu’ils pourront rester dans le canton ou en Suisse. Ce débat n’est pas le même, comme l’a judicieusement admis le Conseil des Etats.
Editorial de Mehdi-Stéphane Prin dans 24 Heures
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